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Les utopiques n.28 : Les lieux du syndicalisme
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 17 Avril 2025
- 9791039902793
Parler des lieux du syndicalisme peut surprendre. Le syndicalisme, c'est dans l'entreprise ! Certes. Mais comment le syndicalisme s'adapte-t-il aux situations nouvelles qui amènent de plus en plus de salarié·es à travailler à leur domicile, notamment à travers le télétravail ? Et comment faire quand les lieux de travail sont multiples, par exemple pour nombre de salarié·es à temps partiel dans les secteurs du nettoyage ou de la sécurité ? Et quand le lieu de travail est mobile, à l'exemple de ce que vivent les livreurs à vélo mais aussi les chauffeurs routiers ? Et pour les personnes retraitées ou au chômage qui, par définition, n'ont pas de lieu de travail? Des syndicalistes répondent à ces interrogations, expliquent les expériences menées pour coller aux réalités contemporaines du salariat.
Et dans les entreprises, les services, les associations, quel rapport entre le syndicalisme et le lieu de travail ? Comment les équipes syndicales de base s'approprient-elles le terrain sur lequel elles interviennent? Quelles batailles pour s'imposer dans un espace disputé aux patrons ?
Des bourses du travail du 19e siècle aux unions locales et départementales contemporaines, la revue met en exergue le fil rouge du syndicalisme interprofessionnel de proximité et de ses lieux de solidarité. Plusieurs articles évoquent les utilisations diversifiées des locaux syndicaux : permanences sur les droits du travail, pour les sans-papiers, éducation populaire.
Comme toujours, la dimension internationale est présente : des centres sociaux italiens à la récupération du patrimoine des syndicats espagnols spoliés par le régime de Franco, en passant par l'aide sociale qu'apporte le syndicalisme en Ukraine, au Brésil ou en Argentine. Le maillage territorial est aussi un enjeu pour l'extrême droite. Résolument opposé aux thèses et pratiques racistes, discriminatoires, autoritaires, antidémocratiques, le syndicalisme doit être attentif à ce point, comme le rappelle un des textes de ce numéro. -
Portugal : La révolution des oeillets
Christian Mahieux, Patrick Silberstein, Collectif
- Syllepse
- Utopie Critique
- 4 Avril 2024
- 9791039902045
C'est le rejet de la guerre coloniale menée en Afrique, qui engloutit des milliers de conscrits et pousse la jeunesse à l'exil, qui précipite la révolte des jeunes officiers et qui conduit à la chute du régime salazariste. Ceux-ci créent le Mouvement des forces armées qui se donne trois objectifs :
Démocratisation, décolonisation, développement économique.
Le 25 avril, l'armée, sous la direction du MFA, renverse la dictature, notamment sous l'impulsion et l'organisation du capitaine Otelo de Carvalho, dont on retrouvera une interview dans l'ouvrage.
La population descend alors dans les rues, se mêle aux insurgés. Les entreprises et les domaines agricoles sont progressivement occupés. L'aspiration au « poder popular » se répand dans le pays.
Le livre revient sur l'expérience de la coopérative Novo Rumo dans la métallurgie, une des 400 coopératives existantes à Lisbonne. Pour l'essentiel, elles ont été impulsées par les organes de base auto- institués des travailleurs, soit parce que les patrons ont fui, soit parce qu'ils sont défaillants.
Les coopératives se développent en parallèle des grandes nationalisations. Autogestion, contrôle ouvrier, pouvoir populaire, autant de sujets sur lesquels plusieurs auteurs et autrices entrecroisent avis, expériences et enseignements.
Quels furent la place et le rôle des femmes ouvrières dans la révolution portugaise ? Une illustration au travers de la lutte de la Sogantal, petite usine textile de la banlieue de Lisbonne.
Une attention particulière est mise sur le regard portéée par l'immigration portugaise en France sur la révolution au pays.
Au travers de l'action des militantes et militants anarchistes, c'est la solidarité internationale avec le mouvement de libération portugais qui est exposée.
Des syndicalistes du Portugal d'aujourd'hui nous disent ce que représente la révolution des oeillets en 2024.
Un livre qui dresse le portrait d'un Portugal qui surprend le monde en s'éveillant à la démocratie sociale et politique. Un Portugal qui effraie Washington, qui s'empresse d'y dépêcher celui qui était son ambassadeur au Chili au moment du coup d'État de Pinochet, quelques mois auparavant. -
Flora Tristan : une insoumise sous le règne de Louis-Philippe
Olivier Gaudefroy
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 21 Avril 2022
- 9791039900089
Avec cette biographie, Olivier Gaudefroy nous propose de découvrir les multiples facettes de la vie de Flora Tristan.
Enfant illégitime d'un colonel de l'armée espagnole, elle se définissait elle-même comme une «?paria?», une exclue, non seulement en raison de sa condition de fille naturelle mais aussi à cause de son ressenti de déclassement social et de sa subordination au système patriarcal.
Très vite, elle épouse la cause ouvrière, elle prône l'unité ouvrière internationale et se bat pour faire prendre en compte le combat féministe dans le socialisme. Mariée à un homme violent, elle échappe au féminicide.
Dans son combat, elle se lie aux grandes figures du féminisme anglais. Son voyage au Pérou, à la recherche de ses origines paternelles, lui permet de découvrir et de dénoncer l'esclavage.
Plus tard, de son enquête à Londres sur la condition ouvrière, naîtra un ouvrage de sociologie, Promenades dans Londres, qui connaîtra un large succès.
Immergée dans les débats du mouvement socialiste de l'époque, Flora Tristan écrit Union ouvrière, qui devient une référence. Elle sillonne la France et donne de multiples conférences pour la promotion du livre qui la conduisent sur les routes de l'est et du sud de la France. Ce périple lui provoque un épuisement fatal.
Son dernier combat, pour la construction d'une organisation ouvrière indépendante, où la libération du prolétariat ne se fera pas sans libération des femmes, reste une de ses contributions les plus importantes à l'histoire du mouvement ouvrier français.
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Venceremos ! expériences chiliennes du pouvoir populaire
Franck Gaudichaud, Collectif
- Syllepse
- Coyoacan
- 31 Août 2023
- 9791039901499
Depuis la première édition de cet ouvrage, il y a dix ans, à l'occasion de la commémoration des quarante ans de l'assassinat de Salvador Allende, la société chilienne a vécu une période d'intenses bouleversements. L'estadillo, une révolte populaire exceptionnelle qui a commencé à l'automne 2019, a radicalement modifié les rapports de forces régissant le pays depuis la fin de la dictature pinochetiste.
La mise en mouvement de millions de Chiliennes et de Chiliens ravivait le souvenir de la période de l'Unité populaire (1970-1973) qui avait signifié, pour Hernán Ortega, président de la coordination des Cordons industriels de Santiago, « l'aspiration à une société différente, plus démocratique, plus égalitaire, permettant aux travailleurs d'atteindre un développement plein et entier, pas seulement du point de vue économique, mais aussi de celui de l'épanouissement intégral de l'être humain ».
Une page récente de l'histoire du Chili qui permet de (re)lire Venceremos ! sous un nouveau jour. Coordonné par Franck Gaudichaud, Venceremos ! raconte L'Unité populaire vue d'en bas, du point de vue de ceux qui la construisirent et la défendirent, au quotidien. Dans les quartiers pauvres et les usines, dans les organisations de ravitaillement, les comités de voisins, dans les cordons industriels et les commandos communaux, un mot d'ordre résonnait avec toujours plus de force : « Pouvoir populaire ». Et ce pouvoir populaire se construisait, soutenant et critiquant tout à la fois le gouvernement de l'Unité populaire. Quels furent les projets politiques, leurs acquis et leurs faiblesses, les débats et les mythes, leur organisation et leur ampleur ? Que nous disent, cinquante ans plus tard, ces évènement qui firent rêver la gauche internationale ? C'est à ces questions que ce livre s'efforce de répondre en republiant toute une série de documents relatifs à ce pouvoir populaire.
Pour cette seconde édition, deux acteurs du soulèvement de 2019, Karina Nohales, militante anticapitaliste et animatrice de la Coordination féministe du 8 Mars, et Pablo Abufom, éditeur et cofondateur du Centre social de Santiago, font le récit de cette période d'ébullition de 2019. Cet élan renouvelé du peuple chilien a conduit en l'espace de trois années à la défaite du président Piñera, nouvel avatar d'une droite autoritaire et décomplexée n'ayant jamais réellement rompu avec la violence de la dictature ; à l'accession au pouvoir d'une jeune génération militante, dont Gabriel Boric, dirigeant étudiant durant lors du mouvement de 2011 ; à un processus constituant qui se conclura violemment par le rejet des propositions issues du mouvement social en quête d'une sortie institutionnelle. Si le présent ne se fait jamais sans le passé, l'histoire des luttes populaires est toujours un nouveau voyage, s'alimentant sans cesse de la créativité et du dynamisme de celles et ceux qui se battent pour un horizon émancipateur. -
"rêve générale" : ceux d'en bas et l'émancipation
Denis Paillard
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 26 Mai 2022
- 9791039900416
«Rêve générale» met en avant la dimension individuelle et collective de l'émancipation. La réflexion s'organise autour de deux thèmes principaux :
1- « Ceux d'en bas et l'émancipation », qui vise à redonner tout son sens à l'émancipation individuelle et collective telle qu'elle se joue dans les luttes et les résistances dans le monde : diversité des acteurs, des lieux, des enjeux, en évitant toute catégorisation et hiérarchisation.
2- « Pour une politique de la singularité », qui souligne le fait que chaque lutte est singulière en tant qu'elle singularise un universel. Cette singularité est celle des individus, hommes et femmes, qui, à un moment donné, s'engagent, individuellement et collectivement, dans la construction d'un espace commun de résistance et de lutte. C'est là une rupture, nous dit l'auteur, avec la politique traditionnelle qui formate les luttes à travers de grandes catégories posées comme universelles.
L'ouvrage convoque Karl Marx, Pierre Bourdieu, Jean-Marie Vincent, Jacques Rancière, Étienne Balibar, l'historien anglais Edward P. Thompson et de nombreux auteurs qui contribuent à penser l'émancipation aujourd'hui, dans un rapport de continuité- discontinuité avec le passé.
Ce livre est l'aboutissement du long cheminement d'une réflexion sur l'émancipation individuelle et collective aujourd'hui.
Face à la crise devenue une donnée permanente, face à la barbarie du monde et aux replis identitaires en tout genre, il y a urgence à élaborer une pensée qui se nourrirait des résistances, infiniment diverses, qui aujourd'hui, à travers le monde, invitent à ne pas désespérer, à ne pas se résigner. L'auteur se propose d'y contribuer.
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L'autogestion en Algérie : une autre révolution ? (1963-1965)
Mohammed Harbi
- Syllepse
- Utopie Critique
- 21 Avril 2022
- 9782849509968
En 1962, à l'indépendance de l'Algérie, un million d'hectares, des centaines d'entreprises sont délaissés par leurs propriétaires coloniaux. Spontanément, paysans et travailleurs s'en emparent. Reconnaissant officiellement cette situation, le nouveau gouvernement promulgue plusieurs décrets en mars 1963 : la gestion des biens déclarés vacants et des biens « anormalement exploités » sera assurée par les travailleurs.
Autogestion?: le mot est lancé et le processus officialisé, avec de nouvelles structures, notamment le Bureau national d'animation du secteur socialiste, sous la responsabilité de Mohammed Harbi, qui mobilise militants et chercheurs, algériens et français.
Les résistances sont fortes?: l'armée s'octroie une bonne partie des terres, dans beaucoup d'entreprises et de fermes le pouvoir des travailleurs est confisqué par une nouvelle bourgeoisie qui entend accaparer la révolution à son profit avec la complicité de l'administration.
Dans ce recueil qu'il introduit, Mohammed Harbi a sélectionné une série de rapports d'enquêtes sur le terrain, d'articles de l'hebdomadaire Révolution africaine dont il était le directeur, de textes et documents, pour la plupart inédits ou jusqu'ici inaccessibles.
Soixante ans après l'indépendance de l'Algérie, alors que le Hirak réclame une nouvelle révolution, ce livre vient rappeler l'histoire d'une autre révolution possible, celle de l'autogestion algérienne.
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La Commune au jour le jour ; le journal officiel de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871)
Christian Mahieux
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 4 Février 2021
- 9782849508916
Proclamée le 18?mars 1871, la Commune de Paris fait paraître, du 20?mars au 24?mai, son Journal officiel qui publie les décisions qu'elle prend, avant d'être écrasée par les troupes versaillaises pendant la Semaine sanglante.
Les décrets et les rubriques de ce Journal officiel rendent compte de l'action des communard·es, dans le domaine de la transformation sociale comme sur le plan militaire.
Au fil des jours, nous croisons nombre de figures anonymes ou connues, tel Gustave Courbet, membre de la Fédération des artistes, qui se préoccupe des besoins et des destinées de l'art.
Le Paris communard n'est pas isolé. Le 22?mars, apparaît dans les colonnes du Journal officiel une déclaration d'une Commune de Marseille. Six jours plus tard, est publié le message de soutien de la Commune d'Algérie. Le 16?avril, c'est le meeting de Londres pour la Commune de Paris qui y est relaté.
Le 150e anniversaire de la Commune de Paris est l'occasion de revivre au jour le jour cette effervescence et cet espoir.
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Friedrich Engels et les peuples sans histoire
Roman Rosdolky
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 8 Novembre 2018
- 9782849506929
Le rêve de l'Europe supra-étatique va-t-il se briser sur la question nationale ? En Catalogne, en Écosse, en Corse et au Pays basque, des peuples affirment leur droit à vivre un destin que la mondialisation capitaliste ne peut pas sa- tisfaire. Plus à l'Est, en Ukraine, dans l'ex-Yougoslavie et en de nombreux autres endroits, la même question ébranle des dominations.
Si le néolibéralisme unificateur bute sur ce renouveau de la question des droits des nations à disposer d'elles-mêmes, la gauche, radicale ou non, semble en peine pour offrir ses solutions, bloquée dans un « jacobinisme » conservateur.
Circonstances qui ajoutent à la complexité de la question, toutes ces expressions nationalitaires ne sont pas portées par une vision émancipatrice, on pense aux Flamands et aux « Padaniens » du nord de l'Italie.
Pourtant, dès son essor, le mouvement ouvrier s'est em- paré de cette question notamment à la suite du Printemps des peuples de 1848. Parmi les principaux acteurs de la scène politique de l'époque, Friedrich Engels, en complicité avec Karl Marx, s'attache plus particulièrement à analyser la question nationale et produit le déconcertant concept « peuples sans histoires » qu'il définit comme « des peuples qui dans le passé n'ont pas été capables de constituer des États et n'ont plus suffisamment de force pour conquérir leur indépendance nationale dans l'avenir » opposés aux na- tions historiques.
C'est de cette conception que nous propose de discuter Roman Rosdolsky dans cet ouvrage.
Dans son avant-propos, Benjamin Bürbaumer revient d'abord sur l'étonnant parcours de l'auteur. Ukrainien, tour à tour militant du Parti communiste ukrainien, intellectuel marxiste proche de Léon Trotsky, exilé politique, arrêté par les nazis et déporté à Auschwitz puis à Ravensbrück. Libéré, il rejoint les États Unis où il met au jour les Grundrisse de Marx alors inconnus. Il poursuit alors son travail théorique notamment sur la question de la valeur et rédige son oeuvre majeure sur la genèse du Capital, dont seule une partie a été publiée en français.
Mais il produit aussi en 1948 une première ébauche de ce livre, car il reste passionné par cette question nationale qu'il a expérimenté dans le vif en Ukraine après la révolu- tion d'Octobre.
Au lieu d'appréhender les racines sociales du mou- vement panslaviste, Engels dresse une carte de l'Europe basée sur deux catégories : les « nations révolutionnaires » et les « peuples sans histoire », les premiers étant considé- rés comme historiquement viables, tandis que les seconds, méprisés, étaient relégués au statut de fragments sans vie du passé, de « ruines ». C'est cette thèse que réfute Roman Rosdolsky qui nous propose une étude qui a pour objet l'image que renvoient, des mouvements de libération des peuples d'Autriche dits sans histoire pendant la Révolution de 1848-1849.
Outre le texte lui-même de Friedrich Engels et le pro- blème des peuples sans histoire, l'ouvrage offre utilement deux contributions complémentaires. La première de Gérard Billy, « Appréhender les questions nationales multiformes ».
Traducteur de l'ouvrage de l'allemand, il introduit le texte de Roman Rosdolsky et revient en détail sur les débats qui ont agité la social-démocratie au début du 20 e siècle sur la question nationale et la contribution d'Engels.
Enfin, cette approche est richement complétée par la contribution de Georges Haupt et Claudie Weill, « Marx et Engels devant le problème des nations », qui contextualise les recherches des deux intellectuels allemands et l'évolu- tion de leur pensée notamment sur la question irlandaise et polonaise.
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Marseille-Paris, les belles de mai ; aspects du mouvement poltique et social en mai-juin 68
Gérard Leidet, Bernard Regaudiat
- Syllepse
- 5 Mai 2018
- 9782849506981
Mai-juin 68: cinquante ans après, tout n'a-t-il pas déjà été dit ? Non, car tout en faisant des allées et retours entre la situation marseillaise et la situation nationale et parisienne, ce livre est particulièrement consacré à Marseille.
L'association Promémo (Provence, Mémoire et Monde ouvrier) donne ici la parole aux témoins et aux chercheurs de Marseille et de sa région.
L'épicentre du mouvement étudiant marseillais est, à deux pas de la gare, la faculté des sciences Saint- Charles. Les arrêts de travail dans les entreprises commencent quelques jours après la manifestation du 13 mai : le 17, les établissements ferroviaires de Marseille sont paralysés par la grève ; dans la nuit, le tri de Marseille-Gare est occupé par les postiers ; le 18, les syndicats appellent à l'extension du mouvement.
À partir du 20, le mouvement de grève fait tâche d'huile, gagne le port où les marins occupent les na- vires, les entreprises des quartiers nord et est de la ville (métallurgie, chimie, alimentaire...), mais aussi les cafés-restaurants, les banques, les services et les admi- nistrations. Le 21 mai, les employés de la préfecture votent pour la grève. La principale fédération syndi- cale enseignante appelle à cesser le travail dans l'en- seignement, le lycée Thiers, au centre-ville, est occupé, le 23 mai, par les comités d'action lycéens (CAL) et rebaptisé « Commune de Paris ». Le 24 mai, le mouve- ment touche les taxis et les municipaux...
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Laïcité : une aspiration émancipatrice dévoyée
Roland Pfefferkorn
- Syllepse
- Coup Pour Coup
- 5 Mai 2022
- 9791039900430
Dans une première partie, Roland Pfefferkorn revient sur le long processus de laïcisation de l'État en France depuis le 17e siècle et dont la Révolution de 1789 approfondira le développement sans pour autant encore le parachever; Napoléon Bonaparte reviendra d'ailleurs sur certains de ses acquis.
La seconde partie porte sur les avancées de la laïcité historique vers la liberté de conscience et la séparation des Églises et de l'État avec les lois laïques scolaires de?1882 et?1886 qui permettront d'écarter les tutelles religieuses. La loi de 1905, dont l'auteur nous décrit les conditions d'adoption, parachèvera cette évolution.
La troisième partie traite d'abord des points aveugles ou des impensés de cette République laïque, présumée porteuse de valeurs universelles et de progrès. L'idéal laïque est abandonné quand elle poursuit l'aventure coloniale et se montre peu soucieuse des droits de celles et ceux qui subissent les rapports de domination patriarcaux et bourgeois. Les femmes sont scolarisées à part, et écartées du «?suffrage universel?».
En 1914, la «?religion de la patrie?» triomphe et l'idéal laïc est brisé. Après 1945, des arrangements sont obtenus par l'Église catholique, en particulier avec la loi Debré de 1959 qui lui concède d'importants subsides financiers.
Un dernier chapitre est consacré au tournant, intervenu à partir des années 1990-2000, qui se traduit par un dévoiement identitaire et autoritaire de la laïcité historique. Cette reconfiguration de la laïcité discrimine les musulman·es, et en premier lieu les femmes. Elle tourne le dos aux principes de liberté et d'égalité et à la séparation des Églises et de l'État.
De plus, depuis les années 2000, des lois successives consacrent une rupture radicale avec la laïcité historique, tandis que se réaffirme une nouvelle proximité de l'État avec l'Église catholique.
La question de la laïcité devient alors un fer rouge qui travaille la société française dans un sens régressif par rapport à ses idéaux originels. -
La révolution comme horizon : syndicalistes-révolutionnaires, communistes et libertaires en Anjou (1914-1923)
Frédéric Dabouis
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 17 Novembre 2022
- 9791039900720
À rebours de l'idée selon laquelle le communisme aurait été une «?greffe?» effectuée sur le mouvement ouvrier français à la suite de la révolution russe de 1917, ce livre montre comment, au niveau local, comme au niveau national ou international, des hommes et des femmes ont réagi aux horreurs de la guerre de 1914 et aux injustices sociales pour tenter de donner une traduction politique, à la fois révolutionnaire et institutionnelle, à leurs aspirations à une autre société.
L'auteur nous conduit dans les arcanes d'une convergence, qui a conduit des militant·es aux traditions différentes, habitués à se disputer, à se rapprocher, et à fonder un parti, le Parti communiste, tout en continuant à se disputer. Il s'agissait de réaffirmer les bases d'un socialisme révolutionnaire et internationaliste mis à mal par les renoncements et les ralliements à l'Union sacrée d'août?1914.
Une telle convergence radicale dans le cours d'un conflit mondial et d'une révolution sociale à portée universelle ne pouvait, paradoxalement, que mener à une fracture durable du mouvement ouvrier.
Si le congrès de Tours, qui consacre la scission entre Parti socialiste-SFIO et Parti communiste, en est l'expression la plus visible, elle n'est pas, et de loin, la seule. C'est à ce processus de fermentation-formation de ce nouveau parti que s'attache ce livre.
La période étudiée commence par l'entrée en guerre en août?1914. Viennent ensuite les années 1919-1920, traversées par des grèves porteuses de grandes espérances sociales et par le débat autour de l'adhésion des syndicats ou du Parti socialiste à l'Internationale communiste. Le livre se termine à la veille de l'année 1924, qui correspond à la fois à la mort de Lénine, aux débuts de la mise au pas russe du Parti communiste, aux premières purges en son sein et à la reconnaissance de l'URSS par la France.
Enfin, et c'est l'originalité de ce livre, l'auteur explore les débuts du Parti communiste en Anjou dans la période qui précède la stalinisation, c'est-à-dire la caporalisation du PCF et de la CGTU. -
Les utopiques n.25 : 25 ans de Solidaires : Une brève histoire de l'Union syndicale Solidaires
Christian Mahieux, Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 16 Mai 2024
- 9791039902069
1989 : la CFDT se débarrasse de ses « moutons noirs » qui fondent une nouvelle organisation syndicale : SUD : Solidaires, unitaires, démocratiques. L'Union syndicale Solidaires, baptisée ainsi en 1998, est aujourd'hui une des composantes de l'intersyndicale dont on a beaucoup parlé lors du mouvement social contre la réforme des retraites de 2023. Vingt-cinq ans après, un état des lieux de l'évolution et de l'influence d'une des composantes du mouvement syndical.
Un syndicalisme d'un type nouveau, minoritaire certes, mais qui a bouleversé l'ensemble du champ syndical. -
Les utopiques n.22 : anticapitalisme : pourquoi ? pour quoi ?
Théo Roumier, Collectif
- Syllepse
- Les Utopiques
- 13 Avril 2023
- 9791039901222
Quelles luttes syndicales contre le capitalisme, aujourd'hui?? Tel est le thème du dossier du 22e numéro des Cahiers Les Utopiques. Comme lors de chaque livraison de cette revue, des syndicalistes e l'Union syndicale Solidaires, mais aussi de la CGT ou de la FSU ont part de leurs réflexions, de leurs propositions, de leurs actions?; des sociologues, historien·nes ou économistes complètent le propos.
Théo Roumier rappelle que le syndicalisme s'attelle à deux tâches en parallèle?: la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs, d'une part, la construction d'une société d'où doit disparaître l'exploitation capitaliste, d'autre part. Cette exploitation se combine à diverses oppressions (patriarcales, coloniales, raciales, etc.)?; il y a bien longtemps que le syndicalisme se confronte à cette intersectionnalité des agressions ici expliquée par Saïd Bouamama et Nara Cladera.
Les porte-parole de Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert, montrent comment et pourquoi l'écologie et le féminisme s'inscrivent dans la lutte anticapitaliste, mais aussi comment et pourquoi une rupture avec le capitaliste doit s'appuyer sur le féminisme et l'écologie.
Contre le capitalisme, mais pour quoi d'autre??, interroge Christian Mahieux. Question que soulève aussi Maryse Dumas à sa façon?: qu'est-ce qu'être anticapitaliste aujourd'hui?? Alain Bihr traite la question sous ce même angle. Patrick Le Moal et Ludivine Bantigny prolongent le propos à travers quelques pistes pour réfléchir à ce que serait une révolution au 21e siècle.
Patrick Le Tréhondat évalue à quel point les coopératives peuvent être une voie de sortie du capitalisme.
L'équipe du journal/site Cerises la coopérative se demande comment concilier les lendemains qui chantent et les expériences concrètes d'aujourd'hui, dans une perspective d'émancipation sociale globale.
La commission antifasciste de l'Union syndicale Solidaires apporte aussi sa contribution, dénonçant le discours faussement anticapitaliste d'une partie de l'extrême droite.
Enfin, comme lors de chaque numéro, des articles hors dossier complètent le sommaire. On trouvera cette fois une interview de l'équipe de Libre pensamiento, la revue de la Confederación General del Trabajo de l'État espagnol?; également, une contribution du syndicat SUD-Industrie à propos du syndicalisme dans l'industrie de l'armement, dans la suite de la précédente livraison des Utopiques. -
Ma fibre syndicale : France Télécom : aux origines de la crise
Benoît Martin
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 18 Février 2023
- 9791039901345
Si, en 1987, les syndicats triomphent du projet de privatisation, grâce à une grève forte et unitaire, il en ira autrement lorsque le management aura imposé les règles du jeu qui instaurent la mise en concurrence des agents, l'embauche de contractuels, puis des restructurations incessantes qui déstabilisent les collectifs.
Les syndicats ne pourront contrarier la transformation de l'entreprise en société anonyme en 1997, la mise en vente de parts de l'État avant que n'explose la bulle Internet, qui fera perdre à France Télécom plus de 90 % de leur valorisation boursière.
Entre-temps, l'auteur souligne l'éclatement syndical amplifié par la mutation du salariat.
Benoît Martin n'hésite pas à reconnaître que les syndicats ont perdu la bataille du service public et de la propriété publique. Le néolibéralisme et sa violence managériale se sont imposés dans les têtes et dans les corps.
Il confie son expérience, les analyses qu'il en tire sur le rôle de la grève, sur les effets d'un certain sectarisme syndical contre les autres vus comme des concurrents, sur la descente aux enfers de France Télécom quant aux réductions d'emplois et aux conditions de travail. Il revisite ses propres déclarations et écrits, ses moments de solitude, les quelques victoires malgré tout arrachées grâce à une éphémère unité intersyndicale. Il se confronte à la question de la souffrance, « longtemps taboue à la CGT », mais qui infuse si fortement dans l'entreprise, à travers les mobilités imposées, la pression hiérarchique, il se confronte à celle des suicides qui révèlent un management brutal dénoncé par de multiples alertes internes syndicales.
Benoît Martin confie aussi ses sentiments de militant, d'homme engagé, d'homme de conviction dans le cadre d'une période bien particulière, au sein d'une entreprise qui jouera le rôle de laboratoire d'un management modernisateur, visant à déverser au sein d'une entreprise publique une rationalité économique libérale qui se révélera particulièrement prédatrice.
Le titre que Benoît Martin a choisi, Ma fibre syndicale, reflète bien ce qu'est cet essai original : une réflexion analytique solide, argumentée et honnête d'un responsable syndical qui ne cherche pas à cacher ce que ressent l'homme de conviction derrière le militant. -
Les utopiques : Lip vivra ! 50 ans après, ce que nous dit la lutte des Lip
Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 17 Juin 2023
- 9791039901680
12?juin 1973, les ouvrier·es de l'usine horlogère Lip réquisitionnent et mettent à l'abri le stock de montres, qui devient leur «trésor de guerre».
Quelques jours plus tard, les Lip prennent une décision historique?: la remise en route des chaînes de production.
Tout l'été, au transistor, dans le journal, on suivait les épisodes de la lutte des horloger·es bisontin·es. On en parlait dans les ateliers, dans les bureaux, au bistrot. On achetait les montres que produisaient et vendaient les «hors-la-loi de Palente», qui allaient ainsi se verser une «paye ouvrière».
Le 29?septembre 1973, 100?000 manifestant·es convergeaient de toute la France pour soutenir les Lip.
On retrouvera dans ce recueil le souffle qui explique pourquoi, un demi-siècle plus tard, le «?On fabrique, on vend, on se paie?», claque encore comme le rappel d'un événement inoubliable, d'une fronde contre l'ordre capitaliste, tant pour celles et ceux qui y ont participé que pour le patronat et les gouvernants.
On cheminera au fil des pages avec quelques figures des Lip, Charles Piaget, bien sûr, mais aussi Jean Raguenès, Marc Géhin, Fatima Demougeot, Roland Vittot ou Monique Piton et bien d'autres?! On y percevra aussi l'écho de la double lutte des femmes de Lip, contre leur patron mais aussi pour s'imposer dans un monde syndical masculin.
Alors, oui, Lip vit et vivra! -
Les utopiques n.19 : pouvoirs, politique, mouvement social
Théo Roumier, Christian Mahieux
- Syllepse
- Les Utopiques
- 14 Avril 2022
- 9791039900256
Des syndicats qui ne font pas de politique? Ou qui sont à la remorque des partis? En pleine période d'élection présidentielle, Les Utopiques rouvrent le débat sur l'autonomie du mouvement syndical.
Texte fondateur du syndicalisme, la charte d'Amiens (1906) a donné comme objectif au syndicalisme la «double besogne, quotidienne et d'avenir» visant à transformer le monde tout en menant la lutte revendicative immédiate. Dès lors, indépendance et autonomie ou, a contrario, «courroie de transmission» du «Parti», recherche d'un débouché politique aux luttes, tout cela continue de polariser les débats parmi celles et ceux qui veulent changer la société.
Les enjeux contemporains sont bien sûr au centre de ce numéro?: une table ronde, réunissant des responsables de la CGT, de Solidaires et de la FSU apportera un éclairage sur ceux-ci. Nous le ferons aussi au travers des exemples concrets de ce que pensent des syndicats face à des municipalités dites «alternatives», notamment avec l'exemple de la mairie de Grenoble. Mais aussi en réfléchissant sur ce que le «plan de rupture avec la société d'avant» du collectif «Plus jamais ça» (regroupant associations, syndicats et organisations du mouvement social) peut apporter à la réflexion.
Les désillusions seront également au sommaire. Des syndicalistes CGT et Solidaires reviendront sur ce qu'a représenté l'élection présidentielle de 1981, sur le rapport de la CGT au Programme commun de la gauche entre?1972 et?1977, celui de la CFDT au Parti socialiste autour de l'opération des «Assises du socialisme» de 1974 avec la discussion sur «l'autonomie du mouvement social» de la fin des années 1990.
Plusieurs contributions internationales enrichissent ce numéro: Alex Gordon, du syndicat anglais des transports, traite du modèle travailliste britannique; Nara Cladera examine le rapport entretenu entre le Parti des travailleurs au Brésil et le mouvement social jusqu'à la victoire électorale de Lula; Angel Bosqued (CGT de l'État espagnol) sur les mairies dirigées par Podemos.
Sous l'angle du féminisme, le rapport au(x) pouvoir(s) et à l'autonomie ne sera pas oublié.
Enfin, des articles se pencheront à côté de ce dossier sur la question du droit au salaire et du droit à l'emploi et sur les stratégies syndicales contre l'extrême droite.
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Irlande, classes ouvrières et libération nationale
Friedrich Engels, Karl Marx
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 8 Avril 2021
- 9782849509098
Pendant des décennies, l'Irlande a été une préoccupation d'Engels et de Marx, parce que l'oppression nationale des Irlandais et le racisme dont ils souffraient expliquaient en grande partie l'impuissance du mouvement ouvrier le plus important d'Europe, celui de la classe ouvrière anglaise, à transformer les rapports sociaux. La question irlandaise, écrivaient-ils, nourrit la réaction anglaise qui « [prend] racine dans l'assujettissement de l'Irlande ».
Au regard du nombre et de l'importance des textes qui lui ont été consacrés, la question nationale irlandaise est manifestement un sujet fondamental aux yeux des fondateurs du matérialisme historique.
Pour assurer l'indépendance du mouvement ouvrier à l'égard de la bourgeoisie, il importait, selon leur analyse, non seulement que le mouvement lutte pour les droits politiques, sociaux et économiques des groupes opprimés, mais aussi qu'il promeuve leur indépendance nationale, laquelle était une condition de l'émancipation même de la classe ouvrière de la nation dominante.
Plus encore, si le mouvement ouvrier ne faisait pas la promotion des droits des nationalités opprimées, alors les révolutionnaires devaient envisager de créer des organisations ouvrières des nations opprimées sur une base nationale - non uniquement en fonction de l'État - parce que la classe ouvrière de la nation dominante, par l'entremise de ses organisations syndicales et politiques, avait adopté des positions réactionnaires et constituait désormais une entrave à l'émancipation des classes ouvrières, aussi bien dans la nation dominante que dans la nation dominée.
Friedrich Engels et Karl Marx ont lutté pour que l'Association internationale des travailleurs fasse sienne la lutte pour l'indépendance de l'Irlande.
Pour eux, le combat pour le socialisme international passait par la lutte pour la libération nationale de l'Irlande et la fin de l'assujettissement des Irlandais.
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Demain le syndicalisme ; repenser l'action collective à l'époque néolibérale
Francis Vergne
- Syllepse
- 4 Mars 2016
- 9782849504994
Face à la radicalisation du néolibéralisme, le syndicalisme doit retrouver sa boussole.
Pour une rénovation du syndicalisme qui allie protection sociale et émancipation.
Un manuel syndical d'alternatives et d'innovation.
Le néolibéralisme ne fait pas mystère de sa déclaration de guerre aux syndicats et du choix qui leur serait laissé : se soumettre ou disparaître.
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Ukraine, solidarité syndicale en temps de guerre
Christian Mahieux
- Syllepse
- Coup Pour Coup
- 5 Décembre 2022
- 9791039901147
Des cheminot·es, des mineurs, des infirmier·es, des travailleurs d'une centrale nucléaire, des syndicalistes ukrainien·nes... confronté·es à la guerre témoignent.
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Nouveau siecle, nouveau syndicalisme
Mezzi Dominique
- Syllepse
- Les Cahiers De L'emancipation
- 14 Novembre 2013
- 9782849504055
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Razzia sur le travail ; critique de l'invalorisation du travail au 21e siècle
Patrick Rozenblatt
- Syllepse
- Sens Dessus Dessous
- 20 Avril 2017
- 9782849505458
Que devient donc le travail quand l'emploi tend à quitter le salariat ?
L'« invalorisation » du travail ? !... Inutile de chercher ce mot dans le dictionnaire, vous ne le trouverez pas. L'idée de mise en valeur et de reconnaissance a beaucoup de succès, son négatif, la non-valorisation, peut se dire aussi, mais rendre compte d'un processus de disparition magique de la valeur, c'est-à-dire d'appropriation non divulguée, n'a pas encore été envisagé par l'académie. Et c'est pré- cisément l'ambition de cet ouvrage que d'en comprendre la nature, la réalité et l'importance, d'en explorer la mise en oeuvre, d'en analyser les conséquences et de réfléchir aux moyens de contrer cette formidable mutation de l'exploita- tion capitaliste.
Depuis plusieurs décennies, la disparition d'emplois se fait avec notre pleine participation quand nous reprenons à notre compte - gratuitement et dans les mêmes formes de soumission - le travail, simple ou complexe, qui a été dépecé des attributs de l'emploi.
Entre autres exemples, analysés dans ce livre, nous pouvons, dans la même journée, être postier ou pompiste, caissier ou banquier, agent commercial ou publicitaire, concepteur ou agent de maintenance, etc.
Ainsi l'invalorisation du travail contraint notre activité de producteur et de consommateur, discipline nos compor- tements, s'accapare une partie importante de notre temps dit « libre », nous formate, in fine, à accepter par sa banali- sation, notamment à travers les développements de l'auto- mation, à servir gratuitement sous l'autorité du capital.
Quelle magnifique réussite économique, idéologique et politique du capital qui voit les mêmes individus et leurs représentants collectifs manifester et faire grève contre lui, tout en acceptant sans broncher de contribuer à la dévalo- risation générale de la valeur du travail.
L'invalorisation du travail est un secret bien gardé car son dévoilement et les revendications qui pourraient en découler affecteraient tant la dimension rémunératoire, directe et différée (salaires et retraites), sociale (cotisa- tions) mais aussi syndicale (droits de représentation, d'in- tervention et de négociation au sein des entreprises et des branches) des rapports salariaux et plus généralement de l'ensemble de nos rapports sociaux. Une révolution cultu- relle...
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France et Gilbert Serret : Un syndicalisme pour changer le monde
Yves Limousin
- Syllepse
- Arguments Et Mouvements
- 30 Mai 2024
- 9791039902359
L'histoire des Serret, c'est d'abord celle d'un couple d'Ardéchois, attaché à son département dans toutes ses dimensions. C'est ensuite celle de deux pédagogues exemplaires, adeptes d'une pédagogie d'avant-garde et de techniques nouvelles?: imprimerie, correspondance, journal scolaire... Partisans d'un syndicalisme d'exigence morale, ils militent ensemble dans la Fédération unitaire de l'enseignement, dont Gilbert sera le secrétaire général en 1930. Leur détermination, leur engagement leur valent à la fois l'amitié de Simone Weil ou la sympathie de Léon Trotsky, la reconnaissance des militants ouvriers, mais aussi la vindicte de la droite et de l'extrême droite locales?: victimes de l'arbitraire, ils sont déplacés d'office en 1941-1942, avant que Gilbert ne disparaisse dans des circonstances tragiques le 30?juin 1943. Avec une courte carrière, un positionnement politique leur valant des inimitiés des deux côtés de l'échiquier politique, ayant peu publié, les Serret ont peu à peu disparu de la mémoire collective. La publication des actes du colloque organisé par l'Institut d'histoire sociale de la CGT et la FSU de l'Ardèche entend à la fois leur rendre la place qu'ils méritent dans l'histoire sociale et politique de cette période agitée, et leur rendre enfin justice.
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Vers l'automatisme social ? ; machines, informatique, autonomie et liberté
Pierre Naville
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 24 Mars 2016
- 9782849504949
- La liberté reconquise sur la machine peut permettre de remodeler les relations sociales - Critiquer la division du travail et la gestion industrielle - Le travail, tel qu'il est subi, source de cauchemars, recèle des potentialités déjà présentes pour un avenir tout autre « Plus personne ne conteste aujourd'hui [en 1963] que l'automation révolutionne l'industrie. Mais où conduit-elle ? C'est à cette question que répond l'important ouvrage que Pierre Naville fait paraître cette semaine aux éditions Gallimard sous le titre : «Vers l'automatisme social ?» », notait France Observateur (l'ancêtre du Nouvel Observateur).
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2006 : une victoire étudiante ? ; le mouvement anti-CPE et ses tracts
Paolo Stuppia
- Syllepse
- Germe
- 10 Mars 2020
- 9782849508480
2006, La protestation contre la mise en place d'un «?contrat première embauche?», synonyme de précarité aggravée pour les jeunes, prend la forme d'une grève générale des universités, avec des occupations, des blocages.
Organisé aussi bien en coordination qu'en intersyndicale, le mouvement contre le CPE touche également le monde du travail. Les manifestant·es se comptent par millions et en trois mois, la mobilisation étudiante et ses alliés arrivent à faire abroger le CPE. L'auteur retrace de manière originale les différentes étapes de la lutte à partir des tracts, collectés dans les facs et les manifs ou consultés dans les archives.
Alors que les entretiens avec les «?tracteurs?» éclairent le contenu des tracts, on découvre comment on les fabrique, comment, qui les rédige et où ils sont distribués.
À l'heure des réseaux sociaux, si les tracts paraissent indémodables, ils sont révélateurs du mouvement contre le CPE qui demeure une référence dans les luttes sociales du pays.