En l'espace de quelques années, le populisme de droite a gagné du terrain dans des pays très éloignés géographiquement et historiquement les uns des autres. Les protagonistes sont des hommes politiques personnellement indifférents à la religion, mais qui se sont soudainement mis à utiliser les symboles, le langage et les rituels du christianisme de manière ostentatoire et peu scrupuleuse. Le journaliste Iacopo Scaramuzzi s'est appuyé, pour mener son enquête, sur les études universitaires internationales les plus récentes et sur des entretiens avec les experts les plus chevronnés. Son travail nous permet de mieux comprendre les ressorts de ce populisme qui se fonde sur deux matrices : la récession qui a suivi la crise économique de 2008 et la crise migratoire de 2015. Dans ce contexte, les leaders charismatiques, à grand renfort de références chrétiennes, apparaissent comme des sauveurs d'une civilisation en perdition. En réalité, ils ne font de la foi chrétienne qu'un marqueur identitaire, l'instrumentalisant à des fins politiques.
La nature de l'islam, la place des musulmans, deux thèmes qui taraudent - et souvent enflamment - les débats de la société française depuis plusieurs décennies. L'ambition de cet essai est de tenter de mettre en lumière l'ancienneté des regards français - car c'est évidemment au pluriel qu'il faut s'exprimer - sur cette religion et sur cette communauté. Quatorze auteur-e-s, spécialistes de périodes et d'aires géographiques différentes, ont cherché à historiciser cette question. Et l'on découvrira, ou l'on aura confirmation, dans ces pages, que bien des jugements et attitudes d'aujourd'hui ont des racines multiséculaires, parfois venues du grand choc que furent les Croisades. Au fil des siècles, intérêt, adhésion et hostilité se croiseront. L'étude couvre la totalité de la période coloniale et s'achève donc à la guerre d'Algérie. Au lecteur du début du XXIe siècle de tirer des enseignements sur l'état actuel du débat sur ces questions.
Il ne voulait pas croire en Dieu. Mais la vie a poussé Raphaël Prouteau à s'y intéresser. Une véritable provocation, qui le poursuit encore aujourd'hui. Devenu prêtre, il est séduit par les impertinences du Christ, dont les idées gênent autant qu'elles font parler. Mais en quoi sont-elles pertinentes ? En quoi méritent-elles de se déranger ?
Ces questions stimulent les réflexions, que le Père Raphaël livre à travers ces pages. Elles sont un fruit des expériences et des discussions, qui le provoquent sans cesse à chercher les raisons de croire. Pour lui, la conviction est au prix de la confrontation.
Alors, croyants ou non, il s'adresse à toute personne qui accepte la provocation. Ce mot résonne comme une agression et pourtant... La provocation est l'étincelle des commencements, celle qui fait naître des personnalités libres. Répondrons-nous à cette vocation ? Telle est la question fondamentale de ce livre.
La majorité présidentielle se targue de combattre le "séparatisme islamiste". Vraiment ? En vérité, derrière une communication tentant de rassurer les Français, les élus locaux de La République en Marche et leurs alliés inaugurent des mosquées radicales et accompagnent parfois leur construction. Les milliers d'étrangers inscrits au Fichier pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) ne sont, eux, expulsés qu'au compte-gouttes.
Quant aux mouvements islamistes les plus extrêmes, ils sont toujours autorisés : les Frères musulmans de Musulmans de France, avec leurs 200 mosquées et écoles-collèges-lycées, les Turcs du Millî Gorü? ainsi que les Tablighi qui ont pourtant rejeté la "charte des principes de l'islam de France" soumise par l'Intérieur, sans parler des salafistes qui contrôlent plus de 150 mosquées.
L'immigration, qui alimente le magma islamiste depuis quarante ans, n'est pas tarie, et des centaines d'hôtels sont utilisés par l'Etat pour héberger les clandestins. Ce bilan inquiétant découle d'une lâcheté politique devant alerter les citoyens sur les faux-semblants du macronisme.
Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l'espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d'années, n'ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d'anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l'esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu'il n'y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités.
Chaque type de laïcité est en effet le résultat d'un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu'elles soient civiles ou religieuses.
C'est à l'éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.
Le 27 mars 1996, à 1 h 15 du matin, sept moines trappistes sont enlevés de leur monastère de Tibhirine. Deux mois plus tard, un communiqué attribué au GIA déclare : « Nous avons tranché la gorge des sept moines, conformément à nos promesses. » L'annonce crée une onde de choc des deux côtés de la Méditerranée. Mais rapidement, des doutes s'installent sur les véritables commanditaires de cet assassinat. Vingt ans après les faits, un épais mystère enveloppe encore ce tragique événement. Sur fond de guerre civile et de relations franco- algériennes mouvementées, Mireille Duteil démêle le fil d'un conflit aux multiples enjeux : conflit entre l'islam et l'islamisme ; entre l'armée, les services de renseignement et une partie de la population, au sein du pouvoir algérien ; entre la DST et la DGSE ; mais aussi et surtout conflit culturel, historique et affectif entre l'Algérie et la France. Alors que l'Église catholique a reconnu « bienheureux » Christian de Chergé et ses six compagnons, Mireille Duteil fait la lumière sur les circonstances d'un drame dont les séquelles sont encore vives.
Dieu n'est pas mort. Il fait de la politique. Partout dans le monde, le religieux est de retour. Son ascendant se ressent à l'intérieur des Etats comme sur la scène internationale et ce, jusqu'en Occident, où il semblait promis à une irrémédiable occultation. Le constat, enthousiasmant pour les uns, dérangeant pour les autres, est sans appel : la modernité n'a pas induit la disparition sociale, ni surtout politique, du religieux.
Trois phénomènes majeurs le traduisent : la polarisation des sociétés partagées entre effacement et réaffirmation des croyances, la politisation renouvelée des religions, la spiritualisation des politiques. Pour autant, il ne s'agit en aucun cas d'un retour aux temps anciens, quand toute vie sociale était configurée par le religieux. Fruit d'une coopération entre le Centre de recherches internationales de Sciences Po et le Groupe sociétés, religions, laïcités de l'Ecole pratique des hautes études, cet ouvrage révèle toute la complexité d'un espace contemporain en tension perpétuelle entre sécularisation et réenchantement du monde.
"L'auteur a mené ici une enquête sur les conditions de cette renaissance et sur les réalisations historiques afin de redonner place à des institutions organiques.
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Des milliers de dossiers de prêtres agresseurs se trouvent entre les mains de l'Église et pourtant tout n'était que silence, jusqu'à tout récemment. Plus grave encore, aucun évêque ou cardinal n'avait utilisé son droit de parole ou son droit de dissidence pour rendre public ce scandale qui entraîne l'Église dans un gouffre sans fond et remet en question le fondement même de cette institution.
Comment fonctionne une telle omerta pour être en mesure de faire taire les victimes et les dirigeants ? Pourquoi le cri des victimes ne s'est-il pas rendu à nous ?
Examinant entre autres des documents d'archives, des rapports de commissions d'enquête et le droit canonique, Alain Pronkin scrute la gestion de ces scandales par les autorités ecclésiastiques et critique sans complaisance ce système du silence mis en place au Vatican qui a mené à l'une des pires dérives de l'Église.
Dans la foulée du sommet sur la protection des mineurs de février 2019, Alain Pronkin livre un vibrant plaidoyer pour une transparence qui a jusqu'à présent fait défaut à l'Église. Si, en effet, tous les intervenants ecclésiaux parlent de la transparence que l'Église doit afficher pour sortir de la crise, aucun ne peut l'expliquer ni dire en quoi elle consistera, ni comment elle se développera.
Le long silence de l'Église sur les sévices infligés aux plus faibles lui a-t-elle fait perdre l'usage de la parole ?
Comment penser aujourd'hui la vie de la cité ? Dans le même temps où les valeurs communes qui soudent la communauté des citoyens sont de plus en plus fragiles, les inégalités, les intolérances et les égoïsmes s'accroissent, atti- sées par une guerre économique qui ronge l'ensemble du tissu social.
Face à cette crise, les discours qui occupent l'espace public - médias, politi- ciens, technocrates - semblent également incapables de proposer une pensée claire et solide. La surenchère d'informations, de promesses et d'analyses n'aboutit qu'à une cacophonie généralisée et à une désespérance des citoyens, qui ne trouvent d'issue que dans l'extrémisme ou l'abstentionnisme.
« Je suis tombé par terre, chante Gavroche dans les Misérables,/ c'est la faute à Voltaire, / le nez dans le ruisseau, / c'est la faute à Rousseau. » Mais la faute de Voltaire, Rousseau et des hommes ce pensée, n'est-ce pas aujourd'hui d'avoir délaissé les affaires de la cité ? Le but de la présente collection, « La faute à Voltaire », c'est de faire entendre à nouveau une parole libre et forte qui puisse nourrir la réflexion du citoyen sur les grands problèmes actuels de la cité.
Exemple avec ce premier livre de la collection : comprendre la place du reli- gieux dans la cité suppose de savoir distinguer le sacré, le divin et le religieux :
« L'humanité, écrit Meschonnic, est malade de confondre le sacré avec le divin.
Elle est encore plus malade de confondre le divin avec le religieux, qui n'est que la confiscation du divin par ceux qui s'en proclament les porte-parole et les pro- priétaires. » Le malheur des temps s'alimente toujours de confusions et de contresens. L'honneur de Voltaire, Rousseau et leurs successeurs peut et doit être de les dissiper par la rigueur et la clarté d'une pensée ouverte à tous.