Après des décennies de commentaires apologétiques et de dénonciations violentes, nous avons bien du mal aujourd'hui à savoir qui était vraiment Sigmund Freud (1856-1939).
Or, depuis la publication des dernières synthèses de référence, de nouvelles archives ont été ouvertes aux chercheurs, et l'essentiel de la correspondance est désormais accessible. L'occasion était d'autant plus belle d'y revenir qu'il restait beaucoup à dire sur l'homme et son oeuvre.
Voici Freud en son temps, dans sa famille, entouré de ses collections, de ses femmes, de ses enfants, de ses chiens, le voici enfin en proie au pessimisme face à la montée des extrêmes, pris d'hésitations à l'heure de l'exil à Londres, où il finira sa vie.
Le voici dans notre temps aussi, nourrissant nos interrogations de ses propres doutes, de ses échecs, de ses passions.
Robert Walser, écrivain Suisse d'expression allemande, reconnu de son vivant par les plus grands - Franz Kafka, Robert Musil, Walter Benjamin - est « un de ces « artistes de la langue » tels que les définira André Breton ». Il se voue à incarner une sorte de poète moderne : « C'est pour moi une sorte d'écrivain pointilliste. Comme un kaléidoscope.» Son univers est tout entier contenu dans chaque point. Cette fragmentation fait qu'il est à mes yeux l'un des écrivains majeurs du XXe siècle, du moins pour la littérature allemande. » Philippe Lacadée fait le choix ici de ne pas tenter une « biographie » classique de cet homme si secret, si à l'écart du monde et des autres, mais de la déduire de ses écrits. Ce sont les héros de Walser qui le présentent au monde.
Lui-même ne se représente pas dans une mise en scène pour un Autre toujours improbable, mais se donne tel quel, dans une foule de détails, si singuliers, dont foisonne cette écriture d'apparence tantôt naïve, honnête et simple, tantôt si déroutante. Robert Walser est dans son écriture, dans ce qu'il nomme son roman du réel, qui structure tous ses romans.
C'est à partir du récit de ses héros que nous chercherons à déduire ce qu'a été sa vie. Dans cet essai, Philippe Lacadée montre que le poète, tout en devançant la psychanalyse, nous éclaire : son écriture miniature radicalise en quelque sorte les deux modes de l'écrit, soit le signifiant et la lettre, elle marque la distinction entre l'écrit qui ne parle que pour lui et le dessin de l'écriture miniature.
C'est un Walser avec Lacan qui nous est ici proposé et qui éclaire aussi bien le psychanalyste que le poète.
Parmi les penseurs révolutionnaires du XXesiècle, Sigmund Freud occupe une place particulière en tant que l'inventeur d'un nouveau courant de pensée, à l'intersection de la psychiatrie, de la psychologie et de la philosophie: la psychanalyse. Conçue au départ comme une nouvelle technique thérapeutique, la psychanalyse freudienne prend au cours des années une dimension théorique de plus en plus complexe et sa portée s'étend, bien au-delà du domaine restreint de la psychopathologie, au psychique humain pris dans sa généralité.
Il est donc non seulement légitime, mais aussi nécessaire de lire Freud dans une perspective philosophique à partir du moment où l'on s'intéresse à la philosophie du sujet en interrogeant ses facultés et son activité psychique. Traditionnellement centrée sur le concept de conscience, une telle philosophie s'ouvre des nouvelles voies de réflexion particulièrement stimulantes à partir du moment où elle prend au sérieux le concept psychanalytique d'inconscient avec tout ce qu'il implique de radicalement nouveau. Voici pourquoi, dans cet ouvrage, est proposée une généalogie du concept d'inconscienten montrant comment, en suivant cette voie, Freud s'éloigne progressivement de la médecine pour rejoindre fermement, grâce à sa métapsychologie, les rangs des philosophes importants du XXesiècle.
Jacques Lacan (1901-1981) est une figure incontournable du paysage intellectuel de l'après-guerre. Source d'enthousiasme autant que de controverse, son enseignement de plusieurs décennies rayonne au-delà du monde psychanalytique, notamment par le profond remaniement qu'il fait subir à certaines notions philosophiques majeures comme le sujet, le désir, l'Autre, le réel ou encore le discours. En suivant le fil conducteur du «ratage» et du «non-rapport sexuel», cet ouvrage s'efforce de rendre accessible une pensée dont l'expression parfois sibylline ne révèle pas immédiatement sa rigoureuse cohérence et sa puissante inventivité.
En psychanalyse, la topologie des noeuds de Lacan constitue une révolution. C'est par le noeud borroméen que Lacan choisit de représenter la structure du sujet, le R du réel, le S du symbolique et le I de l'imaginaire.
Quels en sont les ressorts, et en quoi cette topologie est-elle décisive pour la clinique ? Voilà quelques-uns des axes dépliés dans cet ouvrage.
« L'inconscient est structuré comme un langage ».
Cet ouvrage sillonne le tout dernier enseignement de Lacan, et la lecture qu'en propose Jacques-Alain Miller, afin d'en tirer un certain nombre de conséquences. En effet, Lacan y opère un changement de paradigme décisif en introduisant les noeuds et leur maniement. L'inconscient n'est plus abordé à l'aune de l'Autre, du sujet (patient) et de ses symptômes à lire, mais comme serrage singulier des éléments constitutifs de l'expérience humaine.
Lacan déploie pas à pas sa topologie pour appréhender l'inconscient dans son acception de nouage des registres de l'expérience humaine que sont le réel, le symbolique et l'imaginaire.
Léon Chertok est d'abord un héros de la résistance au nazisme. Arrivé en France juste avant la Seconde Guerre mondiale, il est né dans le shtetl de Lida en Litwakie. Il apprend illico le français et rejoint la section juive de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée, organisation proche des communistes) ; il procédera avec succès au sauvetage d'enfants juifs menacés de déportation. C'est ainsi que son parcours croise celui de Leopold Trepper et de l'Orchestre rouge.
Dès la guerre terminée, devenu psychiatre et psychanalyste, il découvre la puissance inexpliquée de l'hypnose, alors bannie des institutions. Son nouveau combat sera de faire reconnaître cette pratique thérapeutique jusqu'au sein de la psychanalyse. Il gagnera à sa cause des philosophes comme Isabelle Stengers et Didier Gille avec qui il écrira ses mémoires. Sans jamais céder ni au stalinisme ni aux impératifs de la guerre froide, il restera sa vie durant un empêcheur de penser en rond.
Déjà, du vivant de Lacan, un mouvement s'est créé dans le monde autour de son enseignement. Cela n'a pas cessé et la propagation de ce discours reste pas seulement vivant mais en plus il est devenu décisif pour s'orienter dans la psychanalyse. Ce livre le démontre. Des auteurs témoignent de l'incidence d'une transmission, et de ce qui fondamentalement a changé pour eux, dans les différents pays, à partir de la rencontre avec la lecture de Lacan. Du Japon à l'Argentine, en passant par la Chine, le Moyen Orient et l'Europe, on pourra saisir l'effet Lacan dans le monde.
Né au Pakistan en 1924, mort en Angleterre en 1989, Masud Khan est une figure originale, ambiguë, « monstrueuse », de la psychanalyse, chez qui cohabiteront génie et perversion, noblesse et avilissement. Arrivé à Londres en 1946, il intégrera peu à peu le milieu psychanalytique anglais, aura divers analystes, le deviendra lui-même, sera l'assistant inspiré de Donald Winnicott. Par ses intuitions et par sa clairvoyance, mais encore plus par son comportement, il déstabilisera la Société britannique de psychanalyse dont il rendra visible le désordre. Il en sera exclu un an avant sa mort.
Nous disposons de quatre versions de sa vie. La première, publiée en 1993, a été écrite à sa demande par Judy Cooper, son analysante. Ces versions, si elles s'accordent le plus souvent, se contredisent parfois. L'auteur écrit à leur suite, non pas une biographie, plutôt quelque chose comme une vie, au sens des Vies parallèles de Plutarque, lesquelles requièrent une tout autre discipline que l'histoire.
« J'écris donc à la suite de ses biographes, sans juger. Je tente de me faire une idée de ce que fut sa vie, son éthique ; ceci est donc Masud tel que je l'imagine. On verra que je préfère le plus souvent les versions qu'il donna lui-même de sa vie à celles de ses archivistes. »
La sublimation est une notion psychanalytique particulièrement insatisfaisante. Sa définition est pourtant simple : les pulsions libidinales - les intentions inconscientes directement sexuelles et agressives des actions humaines - sont dérivées vers des objets généralement paisibles et non sexuels, valorisés par la société : on passe d'un état à un autre sans intermédiaire comme, en chimie, du solide au gazeux.
Depuis qu'en 1905 Freud a décrit la sublimation, on ne voit clairement ni son mécanisme ni sa genèse. Le Vocabulaire de la psychanalyse y insiste : « L'absence d'une théorie cohérente de la sublimation reste une des lacunes de la pensée psychanalytique. » Comment les pulsions sexuelles de Léonard de Vinci ont-elles servi son génie créatif ? Comment la vie sexuelle de l'esprit fabrique-t-elle des objets non sexuels ? La valorisation sociale des créations culturelles peut-elle constituer un critère éthique (peut-on s'en remettre à toutes les formes de société) ?
Mathilde Girard prend donc un « personnage », mi héros de papier, mi personne réelle - le Léonard de Freud, le Monsieur Teste de Valéry, le Richard III de Shakespeare, le Valéry de Pontalis, etc., sans oublier certaines femmes dont parle Freud, celles « à passions élémentaires, que des compensations ne sauraient satisfaire, des enfants de la nature qui refusent d'échanger le matériel contre le psychique » - et elle fragmente le concept de sublimation en petits morceaux, en petites quantités, en rencontres, en parcours croisés, avec leur arrière-fond amoureux. Elle donne la parole à l'enfant qui revit en adulte dans ces personnages. Le « personnage » qu'elle est elle-même dans ce livre se fait le porte-parole de tous les autres.
Les femmes aussi ont fait la psychanalyse. Disciples de la cause freudienne, elles ont largement participé, souvent au péril de leur réputation voire de leur vie, à faire évoluer les théories qu'élaboraient alors Freud à Vienne, Jung à Zurich, avant Lacan à Paris. Alors que les femmes partout en Europe se mobilisaient pour la cause féminine, les pionnières de la psychanalyse jetèrent un regard nouveau sur la sexualité et l'inconscient féminins, et pensèrent la femme comme un être libre et l'enfant comme un petit d'homme.
Si la psychanalyse est d'origine germanique, ces premières analystes prouvent déjà la porosité des frontières et le partage multiculturel des idées ; de Vienne à Zurich, de Berlin à Paris, elles sont en Europe les passeuses d'une science encore controversée, telles Lou Andreas-Salomé, Eugénia Sokolnicka, Sophie Morgenstern, Helene Deutsch ou encore Anna Freud. Toutes ont subi les aléas de l'Histoire.
Certaines en sont mortes : Sabina Spielrein et Margarethe Hilferding ont péri sous le joug nazi, Hermine von Hug-Hellmuth fut assassinée, tandis que Tatiana Rosenthal, Eugénia Sokolnicka et Sophie Morgenstern ont mis fin à leurs jours. D'autres - Marie Bonaparte, Melanie Klein, Françoise Dolto - n'ont jamais dévié de leur but : la médecine de l'âme. Un bel hommage à ces femmes du XXe siècle, sans lesquelles celles d'aujourd'hui n'auraient pas gagné le droit de penser autrement.
Un ouvrage de référence sur la vie et l'oeuvre de Jung, révisé et retraduit par l'une des plus importantes héritières de la psychologie jungienne.
Nos sexualités, 4e édition, est un ouvrage pédagogique de niveau universitaire qui s'adresse aux personnes inscrites au cégep et à l'université, mais aussi à toute personne qui aspire à davantage de connaissances en matière de sexualité. Les grands enjeux sexuels de l'heure y sont abordés selon une approche biopsychosociale, ainsi que les sujets fondamentaux comme l'anatomie et la physiologie, les réactions sexuelles, les identités de genres et les rôles de genre, l'amour, le consentement, les comportements sexuels, le commerce du sexe, la contraception et bien d'autres. Les encadrés, figures, tableaux, ainsi que les mots-clés définis en bas de page permettent d'approfondir la matière. Les questions d'analyse critique aident le lecteur à se positionner face aux enjeux contemporains et à des sujets en constante évolution.
"L'oeuvre de Joyce MacDougall est à l'image de son auteur, séduisante, chaleureuse et réfléchie elle associe le cosmopolitisme à une grande facilité d'expression. Elle a tiré parti de tous les conflits au sein des sociétés anglo-saxonne puis française et s'est construite de façon personnelle, à l'écart de toute prise de position dogmatique.
Sa grande originalité s'exprime avec un talent inhabituel pour nous faire partager tous les mouvements d'une cure psychanalytique, aussi bien du côté du divan que du côté du fauteuil. Son pouvoir de metteur en scène du drame qui s'y joue, permet à ses lecteurs, devenus spectateurs, de participer pleinement au déroulement des phénomènes psychiques en jeu. Ses théorisations, prenant en compte tous les courants qui traversent la psychanalyse, s'appuient toujours en premier lieu sur la clinique et sont remodelées chaque fois que les faits viennent les infirmer.
Joyce MacDougall a obtenu le prix Maurice Bouvet pour l'ensemble de ses travaux en 1973 et le "Gradiva Award", en 1996 pour "The many faces of Eros", Free Association Books, publié en français -"Eros aux mille visages"-, aux éditions Gallimard." 4ème de couverture Table des matières 5 Une vie de psychanalyste Aux sources d'un destin d'analyste, 6 Les années de formation à Londres, 11 Le cursus parisien, 13 Les influences et les rencontres, 14 La carrière internationale, 18 21 L'oeuvre La méthode McDougall, 21 Les élaborations théorico-cliniques, 26 Le psychosoma, 27 L'école psychosomatique de Paris, 28 Le langage du corps, 29 Hystérie et psychosomatose, 31 Psychosomatose et psychose, 32 La question de la causalité, 33 La demande d'analyse et la possibilité de traitement, 34 Quelques observations critiques, 36 La quête d'Éros, 37 La bisexualité psychique, 38 La sexualité féminine, 40 Sexualité et créativité, 44 Les déviations du désir, 45 Solutions néo-sexuelles, 46 Les addictions, 49 L'addiction à l'autre, 51 La sexualité en tant que drogue, 52 Théâtres de la psychanalyse, 54 Du côté de l'analysant, 55 L'anti-analysant en analyse, 55 Qu'est-ce que la normalité ?, 56 La désaffectation, 57.
Du côté de l'analyste, 58 Du côté de l'analyse, 60 Objectifs de l'analyse, 60 Quel avenir pour la psychanalyse ?, 63.
Du côté de Joyce McDougall, 63 La place de Joyce McDougall..., 63 La psychanalyse au féminin, 64.
66 Bibliographie raisonnée 70 Choix de textes Dialogue avec Sammy, 70 Scène primitive et scénario pervers, 78 De l'indicible à l'interprétation, 83 La créativité : masculin, féminin, 92 Angoisse de séparation et identité, 107 Corps et langage. Du langage du soma aux paroles de l'esprit, 120
Dans une bande-dessinée en noir et blanc, véritable livre d'artiste, l'auteur donne à voir Lacan au travail de l'interprétation d'un texte mythique, Le Banquet de Platon.
Peintre, dessinateur et plasticien, Patrick Chambon s'invite au célèbre séminaire de Jacques Lacan sur le transfert (1960-1961), et rend compte, à sa manière, de l'interprétation du Banquet de Platon à laquelle se livre le psychanalyste, et notamment de son élaboration sur l'AMOUR.
Dans ce livre d'artiste, il se met en scène feuilles et crayons à la main dans un amphithéâtre imaginaire où se côtoient philosophes grecs du temps de Socrate et auteurs d'hier et d'aujourd'hui, convoqués au gré de ses associations d'idées, comme dans une cure analytique.
Au centre de toute l'attention, Lacan incarne et déploie l'interprétation d'un sujet, Socrate et d'un espace, celui de l'amour.
Au dessus de l'épaule de l'auteur, le lecteur assiste à la construction d'une pensée qui se représente, se dessine, se montre et se forme dans les détours du discours du maître. Sur les doubles pages, circulent dans l'amphithéâtre les lignes en boucles, noeuds, tores, bandes de Moebius, lassos, qui viennent prendre les paroles de Lacan et les réactions du public...
En associant le lecteur à cette dynamique, par des clins d'oeil et des apartés explicatifs, Patrick Chambon propose une entrée personnelle dans la théorie lacanienne et une mise en perspective originale du texte de Platon.
Theodor Reik (Vienne 1888 - New-York 1969) s'est très tôt intéressé à la psychanalyse, la psychologie et la littérature. Conscient qu'il nous faut bien comprendre le crime pour rétablir notre confiance dans l'humain, Reik a exploré le sentiment de culpabilité comme cause du crime, le besoin d'avouer et d'autres paradoxes qui défient la logique juridique. L'objectif de ce numéro de Topique est de confronter les attentes de ces deux démarches, du juriste et du psychanalyste, sans omettre la dimension artistique de son oeuvre, en particulier la musique.
L'oeuvre de Jung a un caractère intemporel. Elle est sans cesse réactualisée par l'impact qu'elle a sur ceux qui la lisent. Elle fournit aussi des outils précieux pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons : les dangers de l'ombre collective ou le besoin de prendre conscience des projections sont par exemple des sujets d'une actualité brûlante. Trois analystes proches de C.G. Jung s'entretiennent ici avec Susan Wagner, une junguienne elle-même analyste aux États-Unis. Ayant personnellement connu Jung, ces trois continuateurs de sa pensée relatent leurs souvenirs et tracent, chacun à sa manière, le portrait de cette figure centrale de la psychologie du XXe siècle dont les découvertes continuent d'alimenter la pensée actuelle. Avec des sensibilités différentes, ils abordent la personnalité de Jung aussi bien que les grands thèmes de sa psychologie - l'ombre, les archétypes, le lien entre le masculin et le féminin, l'alchimie, la synchronicité, le transfert, etc. C'est un vaste panorama de l'homme et de son oeuvre. Les différents thèmes sont traités avec la vivacité que donne l'interview, c'est-à-dire de l'oral. Le sens de l'humour prévaut aussi. On a l'impression de participer à une discussion. Comme en témoigne cet ouvrage, la pensée de C.G. Jung ne se dissocie pas de son vécu. Et, comme par ricochet, les lecteurs de C.G. Jung se trouvent amenés, en approfondissant sa psychologie, à explorer leur propre vie intérieure.
L'adolescence est repérée par ses principaux biographes comme la période la moins connue de la vie de Sigmund Freud. En dépit de la diversité des souvenirs disséminés au sein de son oeuvre, aucun ouvrage n'est consacré à la compréhension de son adolescence. Investi comme un fils promis à devenir un grand homme par sa mère, la vivacité de ses fantasmes incestueux et parricides remonte à la surface, infiltrant sa vie relationnelle comme ses rêves. Tout à ces conflits intérieurs, le jeune Freud envie ses amis qui vivent alors que lui passe son temps à lire et à rêver. Malgré l'émergence de ses tendances révolutionnaires, il passe son adolescence à l'éviter, seul le coup de foudre pour une jeune Gisela animant sa vie amoureuse. Ces années de solitude affective et de vie imaginaire ne vont pas sans joie et désarroi, conflits et contradictions ;
Ces sentiments mêlés ouvrent sur l'exploration de sa créativité, de son rapport aux femmes ou de ses amitiés, autant de points de contact avec le destin du futur créateur de la psychanalyse
Fondée en 1941 par Paul Angoulvent, traduite en 40 langues, diffusée pour les éditions françaises à plus de 160 millions d'exemplaires, la collection " Que sais-je ? ", est aujourd'hui l'une des plus grandes bases de données internationales construite, pour le grand public, par des spécialistes.
La politique d'auteurs, la régularité des rééditions, l'ouverture aux nouvelles disciplines et aux nouveaux savoirs, l'universailité des sujets traités et le pluralisme des approches constituent un réseau d'informations et de connaissance bien adapté aux exigences de la culture contemporaine.
Paul Parin (1916-2009) : chirurgien, neurologue, psychanalyste, ethnologue et écrivain ; mais aussi esprit critique, citoyen engagé et cosmopolite. Avec Fritz Morgenthaler et Goldy Parin-Matthèy, il a marqué l'histoire de la psychanalyse en Suisse, ouvert de nouvelles voies en ethnopsychanalyse, formé une nouvelle génération de psychanalystes, esquissé une articulation critique entre psychanalyse et politique.
Cet essai s'efforce de mettre en lumière de multiples aspects d'une oeuvre, avec ses textes théoriques ou poétiques, tous portés par la même quête de l'espoir, l'utopie en guise d'horizon mais sans illusion.
L'identité renvoie à ce qui est identique (transmis) mais aussi à ce qui est distinct, c'est-à-dire propre au sujet. Les adolescents sont confrontés à cette double question de l'assimilation au groupe et de sa distinction. La transmission, quant à elle, renvoie à la culture, à ce qui est transmis, à ce que nous transmettons aux adolescents mais aussi à la façon dont ils le reçoivent. Avec Alain Braconnier, Jacques Arènes, Samir Fellak, Gérard Pirlot, Jean Picard, Jean-Michel Rey...
Adolescence est la revue de référence en matière de psychologie et de psychopathologie de l'adolescence. Créée par Philippe Gutton, elle est actuellement dirigée par Jacques Dayan et François Richard, elle est publiée avec l'aide du CNL et de l'université de Provence.
« C'est à vous d'être lacaniens, si vous voulez. Moi, je suis freudien », déclare Jacques Lacan (1901-1981) :
C'est de s'être voulu - radicalement - « freudien » que son nom se retrouve homologué dans l'histoire de la psychanalyse et, au-delà, par les effets de ce geste, dans la pensée contemporaine, mise à l'épreuve de l'hypothèse de l'inconscient.
Il s'agit ici d'introduire à et dans la « pensée-Lacan », celle des Écrits et du Séminaire, véritable work in progress par lequel s'accomplit son « retour à Freud » en une oeuvre à la fois complexe et vivante. À partir de la présentation systématique de ses catégories majeures (imaginaire/symbolique/réel, signifiant, « objet a ».) se trouvent restitués le mouvement de sa recherche et le remaniement inlassable de son écriture. Ainsi devient lisible le passage de Freud à Lacan.
La pensée foisonnante du regretté Guy Massat coule au confluent de la mythologie grecque, de la pensée chinoise et de la psychanalyse lacanienne. Tout en traversant la grande tradition du bouddhisme zen de Taizen Deshimaru, maître du zazen, sans compter ses séminaires de psychanalyse tenus dans le cadre du Cercle psychanalytique de Paris, généreux, abondants, foisonnants, inventifs. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage de larges extraits de son oeuvre, conséquente et labyrinthique, quelques perles et trouvailles. L'approche de Guy Massat dérange, bouscule, fait bouger les lignes de l'orthodoxie dogmatique où l'on calfeutre trop souvent l'élaboration de la psychanalyse, qui ne se soutient que d'une pratique et donc ne peut se manifester, à la manière de James Joyce, que dans un Work in progress.