Filtrer
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Prix
Grasset
-
Notre attitude à l'égard des animaux est-elle correcte d'un point de vue éthique ? faut-il étendre aux "bêtes sauvages" la protection juridique (relative) que nous accordons aux animaux de compagnie ? l'évaluation morale de la souffrance des êtres vivants soulève de vraies questions philosophiques. aux etats-unis et en allemagne, comme dans le reste du monde anglo-saxon, le livre de peter singer n'a cessé de susciter analyses et débats passionnés. au centre de tous les colloques universitaires sur le droit des êtres non humains, il est aussi la référence obligée du "mouvement de la libération animale".
-
La confrérie des moines volants
Metin Arditi
- Grasset
- Litterature Francaise
- 21 Août 2013
- 9782246804390
1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au coeur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption. -
Deux jeunes gens sortent sonnés de la Grande Guerre. L'un, Ernest Schoedsack, a filmé l'horreur dans la boue des tranchées ; l'autre, Merian Cooper, héros de l'aviation américaine, sérieusement brûlé, sort d'un camp de prisonniers. Ils se rencontrent dans Vienne occupée, puis se retrouvent à Londres où naît le projet qui va les lier pour la vie. Comment dire la guerre ? Comment dire ce puits noir où l'homme s'est perdu - et peut-être, aussi, révélé ? Pas de fiction, se jurent-ils : le réalisme le plus exigeant. S'ensuivent des aventures échevelées : guerre russo-polonaise, massacres de Smyrne, Abyssinie, épopée de la souffrance en Iran, tigres mangeurs d'hommes dans la jungle du Siam, guerriers insurgés au Soudan...
Leurs films sont à couper le souffle. On les acclame : « Les T.E. Lawrence de l'aventure ! » lance le New York Times. Eux font la moue. Manque ce qu'ils voulaient restituer du mystère du monde. Déçu, Cooper renoncera quelque temps - pour créer avec des amis aviateurs rien moins que... la Pan Am ! - avant d'y revenir.
Ce sera pour oser la fiction la plus radicale, le film le plus fou, pour lequel il faudra inventer des techniques nouvelles d'animation. Un coup de génie. Une histoire de passion amoureuse, mettant en scène un être de neuf mètres de haut, Kong, que l'on craint, qui épouvante, mais que l'on pleure quand il meurt... Le film est projeté à New York devant une foule immense, trois semaines avant qu'Hitler ne prenne les pleins pouvoirs.
Sur un air de jazz mélancolique ou joyeux, entre années de guerre et années folles, Michel Le Bris nous offre une fresque inoubliable. On y croise des êtres épris d'idéal, des aventurières, des héros, des politiques, des producteurs, des actrices, et bien sûr un immense singe que l'on aime craindre et aimer, moins sauvage que l'homme...
-
Qui était Jeanne de Belleville, la première femme pirate ? Fille d'un riche seigneur, elle épouse le baron breton Olivier de Clisson. Condamné pour une supposée haute-trahison sur ordre du roi roi Philippe VI, il est décapité en 1343 ; sa tête est empalée à l'entrée du château des ducs de Bretagne, tandis que son corps est exposé au gibet de Montfaucon. Les biens de Jeanne de Belleville sont confisqués. Indignée par cette injustice, Jeanne prend la mer. Elle la prend positivement. Elle arme des navires qu'elle jette sur les fleuves de France et sur la côté atlantique pour nuire aux intérêts français. La première femme pirate a pris le large. Quelques mois lui suffisent pour faire régner la terreur. Quelques mois pour devenir « la lionne sanglante » le plus frappant des surnoms que son courage lui ait valu. Dévastant et pillant les navires qui croisent sa route, Jeanne de Belleville devient une légende. Pourchassée sans relâche par la flotte de Philippe VI, son ennemi juré, elle finit par se rendre en Angleterre. Le roi Edouard III l'accueille comme un membre de sa famille. Jeanne se remarie avec un lieutenant anglais et veut partir à la reconquête de ses terres, pour que flotte encore sur la Bretagne le blason des Clisson. Dernière étape de l'odyssée d'une femme devenue pirate. Revenue en France, elle meurt de vieillesse, à l'âge de 59 ans.
Laure Buisson est allée à la recherche de sources inédites en France et en Angleterre sur ce personnage fascinant. A son impeccable travail d'historienne, elle greffe son art de romancière qui nous permet de sentir au plus près ce qu'était la vie d'une femme au Moyen-Âge la vie de cette femme, Jeanne de Belleville : intrépide, intransigeante, passionnée, et auprès de qui bien des féministes modernes pourraient prendre des leçons.
-
"Tout allait pour le mieux dans le pire des mondes. Les calamités fortifiaient François le Petit. Il profitait des inondations ou des incendies de broussailles pour afficher un calme impérieux. Surtout, il se spécialisait dans les célébrations. Les anniversaires des deux guerres mondiales lui donnèrent l'occasion de trousser vingt-cinq discours. C'était de la parlote mais le souverain espérait l'emporter par son allure stoïque.
Il tenait enfin un rôle à sa mesure, jouait de son embonpoint rassurant d'employé modèle, tournait d'une voix monocorde de fiers laïus". Rien ne va plus au Royaume de France : le duc d'Evry bouillonne, Nicolas le Flambard ne s'est pas résolu à la perte du Trône, le duc de Cherbourg recherche un dangereux Abdelkader Youssouf Cruchon, mademoiselle de Montretout se cache et ne montre plus ses dents. 2016, année difficile.
Est-ce la "dernière saison" de François le Petit ? Entre House of cards et Game of thrones, il nous reste la chronique terrible, facétieuse, hilarante, inoubliable, d'un règne qu'on espère vite oublier. C'est compter sans le talent de Patrick Rambaud. Rire ? Oui, mais de tout, Sire !
-
Sur les photos de Martin et Osa Johnson, on voit ce couple vedette, ces amants de l'aventure, tels qu'ils prêtent à rêver, tels qu'ils inspirent à Michel le Bris ce roman-vrai du Continent noir : Osa, sensuelle, rayonnante, la carabine à l'épaule ou le viseur sur l'oeil, saluant ici un chasseur au teint d'ébène, serrant ailleurs la main fripée d'un chimpanzé. Martin, l'ancien cuisinier de la croisière du Snark avec Jack London, l'ingénieux caméraman qui filma les réducteurs de têtes des Nouvelles Hébrides et les Big Nambas, maintenant commandant à une armée de porteurs, à l'assaut des territoires encore inviolés du Kenya. Martin et Osa Johnson, dans les années 1920, furent les grandes stars de l'aventure. Une certaine Winnie est chargée en 1938 d'écrire les mémoires d'Osa, veuve désormais, beauté flétrie réfugiée dans l'alcool. Commence un troublant face à face, où la jeune Winnie, outrepassant son rôle, prend peu à peu possession de son modèle, menant une enquête presque policière, traquant les zones d'ombres du couple qui révéla l'Afrique sauvage, mais paradisiaque, mais vierge, à l'Amérique. Mais il se pourrait bien que ce soit Osa, qui mène en fait le jeu, à travers ses confidences - Osa hantée par le mystère de la beauté du monde... Du New York des « Roaring twenties » à la jungle kenyane, de la « table ronde » de l'Algonquin, où Dorothy Parker et Zelda Fitzgerald furent les marraines new-yorkaises d'Osa, à la jungle étouffante du pays des Pygmées, des clubs de Jazz de Harlem où l'on ignorait résolument la prohibition tandis que s'inventait le style « jungle », au spectacle du monde primitif encore préservé : c'est toute une époque que Michel Le Bris nous fait revivre. Duke Ellington et King Kong, le Muséum d'histoire naturelle et les grands singes abattus, Hollywood et la fin du cinéma muet, les dernières heures de l' « heureuse » colonisation, les couleurs fauves d'une ferme en Afrique : un roman en technicolor.
-
Elio Perlman se souvient de l'été de ses 17 ans, à la fin des années quatre-vingt. Comme tous les ans, ses parents accueillent dans leur maison sur la côte italienne un jeune universitaire censé assister le père d'Elio, éminent professeur de littérature. Cette année l'invité sera Oliver, dont le charme et l'intelligence sautent aux yeux de tous. Au fil des jours qui passent au bord de la piscine, sur le court de tennis et à table où l'on se laisse aller à des joutes verbales enflammées, Elio se sent de plus en plus attiré par Oliver, tout en séduisant Marzia, la voisine. L'adolescent et le jeune professeur de philosophie s'apprivoisent et se fuient tour à tour, puis la confusion cède la place au désir et à la passion. Quand l'été se termine, Oliver repart aux États-Unis, et le père d'Elio lui fait savoir qu'il est loin de désapprouver cette relation singulière...
Quinze ans plus tard, Elio rend visite à Oliver en Nouvelle-Angleterre. Il est nerveux à l'idée de rencontrer la femme et les enfants de ce dernier, mais les deux hommes comprennent finalement que la mémoire transforme tout, même l'histoire d'un premier grand amour. Quelques années plus tard, ils se rendent ensemble à la maison en Italie où ils se sont aimés et évoquent la mémoire du père d'Elio, décédé depuis.
Appelle-moi par ton nom est un roman d'amour singulier tout autant qu'une réflexion sur la mémoire et l'oubli. La langue à la fois précise et sensuelle d'André Aciman parvient à évoquer la tyrannie des corps - mais aussi la part de brutalité qui se niche dans tout éveil au sentiment amoureux - avec une élégance rare.
Ce roman, devenu culte dans le monde anglo-saxon à l'instar de Brokeback Mountain, est adapté au cinéma par Luca Guadagnino (sortie française le 28 février 2018). Call me by your name est donné comme l'un des favoris pour les oscars.
-
Stèle pour un bâtard ; la vie de Don Juan d'Autriche
Edmonde Charles-Roux
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 11 Janvier 2006
- 9782246096221
Edmonde Charles-Roux ressuscite Don Juan d'Autriche (1545-1578), le bâtard de Charles Quint, avec élégance et pénétration. Elle reconstitue l'atmosphère d'une époque où les costumes, les ambitions, les passions rutilaient plus qu'aujourd'hui. Dominant sa documentation avec maîtrise, Edmonde Charles-Roux se fait successivement historien militaire, spécialiste des armes et des costumes, maître des cérémonies, théologien, mémorialiste, romancier d'aventures et d'amour.
Elle réussit particulièrement bien ses « grandes scènes » : la bataille de Lépante ; l'entrevue entre Don Juan d'Autriche et une ancienne lavandière de Ratisbonne, Barbe Plumberger, qui est sa mère : « Une femme entra, lourde, la jambe courte, le sourcil épais, outrageusement fardée... » ; l'entrée de don Juan à Grenade, « coiffé d'un toquet de velours, orné d'une longue plume d'autruche que retenait une grosse émeraude ».
Edmonde Charles-Roux suit à la trace le mystère de ce bâtard qui remporta à vingt-six ans, sur les Turcs, une des plus grandes batailles de l'histoire, qui fut le premier chevalier de la chrétienté, qui faillit épouser deux reines. Elle nous donne le tableau le plus saisissant de ses derniers combats dans les Flandres, et enfin de sa mort, pendant la peste de Namur, dans un pigeonnier que l'on dut débarrasser de sa fiente et asperger de parfums. -
François Joachim de Pierre de Bernis (1715-1794) fut un intellectuel précipité sur la scène du pouvoir. Vailland trame autour de ce destin fastueux les questions de l'homme d'esprit tenté par l'action. Il songe aussi à Lawrence, Malraux ou Chateaubriand. Un Eloge, de 1956, fort peu académique.
-
En 267 de notre ère, à la mort d'Odenath son époux, la jeune Zénobie assure pour son fils Wahballat la régence du royaume de Palmyre, oasis opulente du désert syrien, cité de culture et de commerce dont les caravanes prospèrent de l'Inde à la Méditerranée. Profitant des difficultés d'une puissance romaine mise à mal par les conquêtes de Sapor, roi des Perses, Zénobie refuse la tutelle de Rome. Menant armées et alliés avec l'ambition des plus grands conquérants et l'intelligence des plus grands stratèges, elle conquiert rapidement l'Egypte et l'Asie mineure, créant un empire qui étend sa domination sur tout l'Orient... Elle n'a pas vingt-huit ans.
Pourtant, au faîte de sa gloire, la reine languit en secret, hantée par l'image de Zabbaï, fidèle général mais amant dédaigneux. Zénobie multiplie les victoires, et tente en vain d'éteindre un feu par un autre. « Un voile invisible flottait autour de moi, souvenir d'une étreinte, qui me faisait vivre et m'épuisait. J'allai remplacer cette absence par une démesure pour plaire et étonner. Rome perdrait un Orient où elle puisait sa nourriture, ses tissus d'or, et le songe de ses dieux. » Lorsque le nouvel empereur Aurélien, inquiet de cette puissance rivale, assiège et détruit Palmyre, Zénobie, désormais reine déchue, captive humiliée, en pleine jeunesse et déjà au seuil de la mort, se souvient...
Myriam Antaki prête sa plume à un personnage étonnant, étrangement méconnu : une épopée aux accents poétiques, où la lumière des paysages de sables rivalise avec le faste des costumes orientaux, où les grands fleuves, du Nil à l'Euphrate, résonnent des tumultes de la guerre. -
Qui remplacera Pierre le Grand ? Qui succédera au réformateur despotique et visionnaire ? A la mort du Tsar, en 1725, toute la Russie s'inquiète. Les grandes familles complotent, les proches du pouvoir intriguent : on cherche en vain un maître, un descendant en âge de régner, s'imposant à tous... ou ne gênant personne. Mais on ne s'accorde que sur des femmes !
Et quelles femmes ! Trois impératrices et une régente, qui tiendront l'empire pendant trente-sept ans : Catherine Ier, Anna Ivanovna, Anna Léopoldovna, Elisabeth Ire. Chacune de ces autocrates imposera à la nation son caractère violent, dissolu, ses amours, ses foucades, ses cruautés. Et ses extravagances. Terribles tsarines ! La cour est une arène où les fauves ont des appétits capricieux. On dirait que c'est la même créature sensuelle, désordonnée, courageuse souvent, qui passe d'un règne à l'autre. Parfois la sainte Russie semble vaciller...
Dans ces pages d'or et de glace, Henri Troyat nous conte le destin de ces tsarines peu connues, éclipsées par la personnalité de Pierre le Grand... et par celle de Catherine la Grande, qui leur succéda en 1761. C'est un monde qui renaît ici, un empire tenu par le fer et par les femmes. -
Fidèle à la politique d'Auguste, Germanicus, général de l'armée romaine, consul et poète, incarne les vertus civilisatrices de Rome. Mais il est à peine au faîte de la gloire que Pison, gouverneur de Syrie, le fait empoisonner. "Rome n'est plus dans Rome." Un demi-siècle de tyrannie va s'abattre sur un empire que la chrétienté déjà fait vaciller. Voilà pour l'Histoire. Et maintenant, carte blanche à la fiction : Germanicus, d'outre-tombe, tient son journal, témoin effaré, des égarements de sa parentèle : Tibère, le cynique ; Caligula, l'enfant-soldat ; Claude, son oncle, le savant épileptique rendu fou par ses passions pour Messaline et Agrippine ; Néron, le cabot, l'incendiaire. Monologues, lettres, confessions, scènes de rues où s'expriment Ovide, la foule des esclaves, les comploteurs, Sénèque à l'agonie, les impératrices diaboliques, voici la dynastie julio-claudienne, en son vertigineux dérèglement.
-
Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, est aujourd'hui Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Avec ce troisième roman, il clôt sa trilogie consacrée aux « Raimond » (l'aïeul de Raimond de Tripoli, Raimond de Saint-Gilles, mort brûlé vif, est le héros de Raimond d'Orient ; le cousin de Raimond de Tripoli, Raimond VI, est celui de Raimond le Cathare).
« Je suis impatiente de te voir mort » : telles sont les dernières paroles qu'entendra le Roi Amaury I, chuchotées à son oreille par la « putain du royaume », Agnès, sa première épouse répudiée. Nous sommes les 11 juillet 1174 et le royaume de Jérusalem, fondé par les Croisés en Terre Sainte, entre dans une décennie de décadence qui prélude à sa chute.
Baudoin, le fils d'Amaury et d'Agnès, n'a que quatorze ans à la mort de son père : l'enfant-roi, lépreux, « déchiré entre le Bien et sa mère », va se décomposer à l'image de son Royaume. D'un côté, le sage chancelier Guillaume de Tyr et le régent Raimond, comte de Tripoli et seigneur de Tibériade, Franc orientalisé instruit des grandeurs de l'Islam, qui ont avec eux la plupart des seigneurs chrétiens descendants des familles établies en Terre Sainte depuis l'arrivée des premiers croisés.
De l'autre, une reine-mère nymphomane qui collectionne les amants et les propulse aux plus hautes fonctions, tissant le fil de la conjuration qui emprisonne peu à peu son fils ; un patriarche de l'église débauché et cupide ; un seigneur torturé dans les geôles d'Alep devenu fou sanguinaire ; une princesse intrigante et lascive ; un chambellan lâche et perfide ; un grand maître des Templiers ivre de vengeance...
Pendant qu'au royaume de Jérusalem se déchirent clans et factions, Saladin rassemble autour de lui le monde musulman pour la Guerre Sainte. -
Jamais le capitaine Tarpagnan n'aurait connu la séduisante Caf'conc' et les tribulations de l'amour si, ce jour-là, le monde n'était devenu fou. Ce jour-là, le 18 mars 1871, en effet le gouvernement de Monsieur Tiers eut la scandaleuse idée de désarmer la Garde nationale. Mais ce ne sont pas quelques milliers de lignards, lancés en pleine nuit à l'assaut de la Butte Montmartre, de celle de Ménilmontant et d'autres lieux encore, qui allaient venir à bout de la colère des Parisiens et reprendre leurs canons Non, ce jour-là, tout simplement, Antoine Joseph Tarpagnan entendit le "Cri du peuple" mais, tout autant, sa résolution et sa joie de vivre. Alors, avec ses hommes du 88e de ligne, il déserta pour suivre l'amour, la fête, la fraternité et trouver le destin, au bout des barricades.
Avec le talent qu'on lui connaît, Jean Vautrin nous embarque dans le prodigieux Paris de la Commune. Il nous fait circuler dans un Paris mystérieux comme celui de Victor Hugo, social comme celui d'Eugène Sue, familier comme celui de Léo Malet et grouillant comme le Londres de Charles Dickens. Dans le grand élan de son roman d'aventures, le lecteur entendra parler le pantruchois en chantant "Mon petit Riquiqui" ou "Fatma la danseuse". Il côtoiera les biffins de la route de la Révolte, les apaches du canal de l'Ourcq mais aussi les banquiers, les restaurateurs ou les grands acteurs(trices) de l'Internationale ouvrière.
La grande Histoire cède la place aux personnages. Qu'importe ! Horace Grondin, le commissaire Mespluchet, Fil de Fer, Caracole, Edmond Trocard, Tarpagnan et Caf'Conc' rencontrent Louise Michel, Courbet, Vallès et Vingtras ! Il est revenu, le temps des cerises... -
Saint-Domingue, au dix-huitième siècle, la plus belle colonie du Roi de France. La jeune femme d'un planteur de canne à sucre, d'abord effrayée par l'île opulente, se laisse peu à peu envoûter : les chevauchées à cru sur la plage, les peaux noires et nues, le tambour de la nuit africaine qui monte avec les ombres. Une nuit tropicale et dangereuse, une nuit vaudoue. La dame de Saint-Domingue va risquer sa vie et l'honneur des siens, alors que l'île s'affranchit de l'esclavage, dans la passion. Elle laisse en héritage le manuscrit de Port-Ebène.
De nos jours, au mas de Maguelonne, l'éditeur Jean Camus lit dans la hâte le récit de la dame d'autrefois. De sa voix si claire, cette femme possédée révèle ses amours interdites. Le sang qui baigna l'île, alors, fut-il seulement celui de la Révolution française ? Le manuscrit retrouvé est-il exorcisme ou confession ?
Dominique Bona a écrit un roman voluptueux et magique où passe comme en rêve toute histoire de Saint-Domingue, Haïti aujourd'hui : planteurs despotes, esclaves en fureur, docteurs-feuille jeteurs de sort, métis préparant le renversement de la colonie, traîtresses et innocents. Une fresque noir ébène et rouge sang d'où se détache le visage d'une femme libre d'aimer.
Dominique Bona a publié plusieurs romans et biographies parmi lesquels les Yeux noirs (1989), Malika (Prix Interallié 1992) et, dernièrement, Stefan Zweig, l'ami blessé (1996). -
Un jeune peintre animalier désargenté, qui devient à dix-huit ans archéologue ; un lord milliardaire, épris de voyages et d'aventures. Carter l'archéologue et Carnarvon le mécène vont tomber amoureux de l'Egypte et de la Vallée, arracher Toutankhamon à l'oubli, malgré la guerre, malgré les jalousies, malgré les envieux. C'est « l'Affaire Toutankhamon », une affaire qui se place entre roman policier, roman d'aventures et roman de moeurs.
Toutankhamon, lui, ne se contente pas d'une résurrection qui doit tout à Carter et à Carnarvon. Environné de malédiction, il devient la grande vedette de l'actualité. L'Affaire Toutankhamon: un demi-siècle de drames et de folies, la dimension d'une légende épique. Christian Jacq traite cette histoire unique avec la rigueur d'un historien et l'inspiration d'un grand romancier. -
Sur l'île sainte de Philae, à la frontière méridionale de l'Egypte, la dernière communauté fidèle à la tradition lutte contre l'envahisseur : en ce VI° siècle après J.C., le christianisme s'est imposé à tout le pays, et seul le temple de Philae demeure en activité...
Isis, supérieure de la communauté, refuse le malheur et l'adversité. A l'apogée de sa jeunesse et de sa beauté, elle entreprend une lutte inégale contre le tout-puissant évêque Théodore.
Avec Sabni, auquel la lie un amour éternel, Isis redonne confiance aux adeptes des anciens mystères et transmet un idéal qui ne doit pas mourir. Pourtant, du sud comme du nord montent des dangers qui menacent l'existence du temple. Pour l'amour de Philae, c'est le sort d'une sagesse milllénaire qui se joue. -
Notre espion en Amérique ; la véritable histoire de la naissance des Etats-Unis...
Arnaud Delalande
- Grasset
- 30 Janvier 2013
- 9782246764816
Voici l'histoire de Viravolta, véritable James Bond du XVIIIe siècle et espion du roi de France, jeté avec La Fayette dans la tourmente de la Guerre d'Indépendance. Aux côtés de George Washington et des Américains, il va livrer une guerre sans merci aux services secrets du roi d'Angleterre, à l'heure d'une révolution qui, avant la Révolution française, allait changer le monde en édictant le droit pour tous à la vie, la liberté, l'égalité et la recherche du bonheur...Des antichambres de Versailles aux grandes plaines d'Amérique, de l'entourage du roi de France à l'intimité de Washington, des guerres de coulisses aux batailles épiques, voici, comme si vous y étiez, la naissance d'une nation - et celle d'un nouveau monde.
-
En mai 1871, un des insurgés qui fusillaient les otages relevait le canon de son chassepot. Interrogé plus tard, il déclara : Ma balle a fait un trou dans le ciel. La Commune de Paris a fait un trou dans le ciel...La Commune de Paris fut l'un des plus sanglants tumultes de notre histoire. Crise révolutionnaire, crise patriotique, crise sociale, elle devait servir après son écrasement de guide au Lénine de la révolution soviétique de 1917. Fille de la révolution de 1789, elle est la mère de la révolution d'Octobre.Ses hommes sont mal connus, déformés par la caricature ou l'ignorance, vénérés ou haïs. Qui étaient Verdaguez, le sergent insurgé de 88e qui cria le premier Crosse en l'air ! à Montmartre ? Et le Beau Varlin, Christ rouge ? Et Louise Michel, l'égérie de la révolution ? Et Delescluze qui mourut comme le député Baudin ? Et Rigault, Vidocq blanquiste ? En face c'était le génial et diabolique Thiers, le longiforme Jules Favre, Bismarck, l'homme seul. À Londres, Karl Marx qui n'était encore Marx que pour quelques-uns annonçait en vain le drame.Un siècle plus tard, le tabou qui a longtemps pesé sur cette tragédie doit être secoué et rejeté par nos contemporains. Il est temps de prendre conscience de ce que furent cette grande et malheureuse époque, et ses hommes, avec tendresse et lucidité. Tous ceux qui grâce à Armand Lanoux, ont vécu la journée du 18 mars, connaîtront ses conséquences dramatiques en lisant Le Coq rouge qui paraîtra en septembre 1971.
-
Jennifer Kouassi a été critique littéraire au Quotidien de Paris et au Magazine Littéraire, programmatrice de Nulle part ailleurs de 1999 à 2003. Elle est l'auteur chez Grasset d'un premier roman, Pourvu que tu m'aimes (2000).
Le Livre :
Hiver 1793. La jeune Clotilde d'Arfeuillère rejoint pour une partie de chasse dans la forêt normande Gautier Barbe, l'intendant du comte d'Arfeuillère son père, parti sur les mers lointaines. De retour au château, Clotilde trouve sa famille massacrée par les villageois. Elle prend la fuite avec Barbe, se cache dans les bois puis gagne Rouen, où l'intendant disparaît mystérieusement après lui avoir révélé son secret : alchimistes et adeptes du diable se battent pour la possession de quatre manuscrits antiques dont la réunion permettrait de communiquer avec les puissances divines...
Barbe détient le premier manuscrit, le comte d'Arfeuillère est en quête du deuxième, les deux autres sont entre les mains d'Astaroth, grand-maître de la magie noire qui entend profiter du trouble des temps pour asseoir sur le trône un disciple du Diable. Mêlant au discours révolutionnaire, qu'ils détournent, toutes les ressources des sciences occultes, messes noires, orgies, drogues et envoûtements, les disciples d'Astaroth rallient dans les villes et les campagnes une armée d'hommes dévoués et prêts à tuer sauvagement ... une famille entière.
Livrée à elle-même, mais initiée par Barbe aux principes magiques, la belle Clotilde part pour Paris en quête du tableau de Poussin, Les Bergers d'Arcadie, qui doit lui révéler le moyen de triompher d'Astaroth et de sauver la France...
Jeune vierge vulnérable, enfant des forêts en exil de sa province natale, seule, pauvre, Clotilde découvrira l'amour, le Paris populaire d'une époque incertaine, les miséreux dont elle partage le sort et bientôt, la cour des puissants auxquels, par sa naissance, elle appartient. Mais qui est-elle vraiment ? Pourquoi, dans les appartements du Duc d'Orléans, reconnaît-elle les lieux comme si elle y avait grandi ? -
Elvire de Brissac est l'auteur notamment de A pleur-joie (Prix des Deux-Magots), Un long mois de septembre (Grand prix des lectrice de Elle), Une forêt soumise, Au diable, Le Tour de l'arbre et Les Anges d'en-bas (Prix Goncourt de la Nouvelle 1999).
Le Livre :
Ce texte étonnant est le roman fleuve d'un siècle charnière de l'histoire contemporaine. Il est tissé du récit de la vie de deux hommes aux antipodes l'un de l'autre.
D'une part, Alphonse de Lamartine qui naît en 1790, au moment où la Révolution fait chavirer le monde auquel il appartient. Ce hobereau, séduisant et rêveur dont les femmes raffolent, va traverser les tourmentes du siècle, le Consulat, l'Empire, la Révolution de 1848, sans jamais se départir d'un idéalisme et d'une ferveur qui se traduisent dans Les Médidations Poétiques où l'Elvire du Lac est l'incarnation même de l'élégie amoureuse.
D'autre part, Eugène Schneider qui naît en 1805 dans une famille de notaires où l'on a la folie du travail et de l'entregent. Avec son frère Adolphe, ils achètent Le Creusot en 1836. Ce sont des battants et leurs règnes en Saône et Loire commencé sous Louis-Philippe s'achèvera sous De Gaulle. Eugène Schneider est le grand-père du grand-père d'Elvire de Brissac, ce qui a permis l'accès à des archives privées et inédites.
La politique va faire se rencontrer les deux hommes. Prince des poètes, l'incarnation même du romantisme, Alphonse de Lamartine est l'apôtre d'un christianisme libéral et social. Il va devenir diplomate, académicien, père de famille mais veut avant tout diriger son pays. Pour ce faire, il plaque tout et représente sa région, la Bourgogne, à la Chambre des Députés, à partir de 1833 ; orateur célèbre, il se transforme peu à peu en ennemi de la Monarchie de Juillet.
Quant à Eugène Schneider, en 1845, il devient maire du Creusot, puis conseiller général et député. En dix ans Le Creusot est devenu un « Far-West grouillant », une mine des trésors à venir dont le chemin de fer est un des fleurons. Eugène Schneider comprend vite que le pouvoir politique est une nécessité tandis que Lamartine poursuit son idée fixe : être le messager de Dieu sur terre.
En 1848, Lamartine est l'âme de la Révolution. La chute de Louis-Philippe, c'est en partie lui, la proclamation de la deuxième République sous l'égide du drapeau tricolore, c'est lui, l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort politique, c'est lui. Mais l'avenir et le progrès s'emballent. L'Europe tout entière prend feu, le chômage monte, les revendications sociales s'exacerbent et se répand cette folle croyance que les mots vont résoudre tous les maux. Quand en décembre 1848 les Français choisissent Louis-Napoléon Bonaparte comme Président de la République, Lamartine sort brisé de l'arène politique.
Entre l'Internationale fondée à Londres en 1865 et l'Exposition Universelle de 1867, Eugène Schneider est glorifié puis malmené. En 1870 la grande grève du Creusot va lui donner du fil à retordre. Il s'enfuit à Londres et mourra en novembre 1875 six ans après Lamartine.
La trajectoire de ces deux hommes aura permis de décrire un siècle obssédé par le progrès, un siècle où le paraître, l'argent, l'amour, les crises sociales, auront nourri les oeuvres des Goncourt, de Flaubert, où l'on croisa la Païva ou la Princesse Mathilde. -
Le Coq rouge, c'est l'incendie. Mais plus encore, c'est la colère populaire, le défi au destin, la révolte des exploités, la Fête révolutionnaire et bientôt le martyre durant soixante-douze jours, du 18 mars au 28 mai 1871.Paris-la-Colère, ce n'est pas qu'une semaine tragique. Les exécutions se prolongent jusqu'en 1874, les bagnards ne rentrent qu'en 1879 et les exilés en 1880. Le Coq rouge renaît, tout armé, à Petrograd, en 1917. L'histoire révolutionnaire de notre temps se réfère sans cesse à cet opéra sanglant.Le Coq rouge est l'histoire de cette révolution perdue. Le 18 mars 1871, le Comité central de la garde nationale tient Paris sans l'avoir voulu. Des centaines de figures bariolées, picaresques, attachantes, prophétiques, sortent de l'ombre : Rigault le cynique, Blanqui le fantôme, l'austère Delescluze, le fastueux Eudes, Louise Michel, la flamme noire, la vibrante Élisabeth Dmitrieva, le grave et beau Varlin, Vallès toujours renfrogné, Courbet à la trogne illuminée, le cavalier Dombrowski, le froid Rossel, et tant d'autres, sous les regards croisés de Karl Marx à Londres, de Bismarck à Berlin, de Thiers à Versailles. Dans le plus fantastique désordre, une ère s'ouvre.En France même, cette importance mondiale de la révolution communaliste a été longtemps méconnue, est l'est encore parfois. C'est que la Commune a été une catastrophe nationale, après les horreurs de l'Année terrible, une sanglante tragédie, dont les remous troublent encore les parts les plus sombres de l'inconscient collectif. Cependant, un siècle écoulé, ou presque, depuis les échos des pelotons de Satory, il est temps de retrouver quelque sérénité. Un peuple est l'héritier de la totalité de son histoire, et la Commune est de notre héritage.Dans la Polka des canons, Armand Lanoux a raconté la genèse de cette tragédie.
-
Algérie 1960. En Kabylie, les hommes de Tahar, chef de la wilaya X, sont cernés. Le sous-lieutenant François Seignerolles reçoit un ordre de mission très étrange - début d'une aventure complexe, fascinante et de négociations secrètes, qui mettront, peut-être, face à face, à l'Elysée, Charles de Gaulle et des maquisards algériens. Accords et trahisons, chasses à l'homme, discussions courtoises ou acharnées, retournements mêlent et opposent, en Algérie, Suisse ou France, civils et militaires, métropolitains et pieds-noirs, conseiller présidentiel et agents secrets, journalistes et policiers, partisans français des nationalistes algériens et activistes d'une organisation qui ressemble fort à l'OAS. Restituée dans sa puissance et sa diversité, c'est la guerre d'Algérie telle que l'histoire l'a retenue ou pourrait l'imaginer. Derrière les hommes, des stratégies, des cultures s'affrontent - ou se rapprochent - à travers les mots de la morale et, parfois, ceux de la poésie.
-
A partir d'août 1942, cent trente mille jeunes Alsaciens et Lorrains ont été incorporés de force dans la Wehrmacht. Vingt mille d'entre eux mourront sur le front russe. Plusieurs milliers d'autres seront faits prisonniers. Des centaines seront portés disparus. Quelques-uns ont connu d'étranges destins. C'est le cas de Nicolas Froidmont. Blessé, il est abandonné par ses camarades qui se retirent devant les troupes soviétiques, en novembre 1943, en Ukraine. Une grand-mère, en quête de bois mort, l'entend gémir. Prise de pitié pour ce gars de l'âge de son fils qui ne reviendra pas de la guerre, la vieille le cache dans sa grange, brûle son uniforme, le rhabille, le soigne, lui apprend le russe, le fait enregistrer au Conseil du Village où l'on doit refaire tous les papiers détruits par les nazis. A vingt ans, à la fin de la guerre, Nicolas Froidmont, né français à Metz en 1925, devenu allemand en 1940, se retrouve citoyen soviétique. Pour les siens en Lorraine, Nicolas Froidmont est mort à vingt ans là-bas en Russie. En fait, une nouvelle vie commence pour Nikita Mikhaïlovitch Morozov.