Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Littérature
-
La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui la fréquentaient autrefois. Cette femme habite seule dans ce jardin d'enfants mais en ces lieux se trouve un auditorium, un endroit précieux où sont recueillies d'étranges petites boîtes. Parfois elle se poste sur la colline pour observer des inconnus qui, elle le sait, écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes. Si M. Baryton lui apporte les lettres de sa femme éloignée de lui par la maladie, c'est qu'elle seule peut encore déchiffrer leurs caractères. Yôko Ogawa au sommet de son art.
-
Ce roman de l'autrice des "Mémoires d'un chat" suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour. À chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s'observent. Et, d'un trajet à l'autre comme d'une saison à l'autre, le lecteur se fait l'observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l'évolution de chacun des personnages montés à bord.
-
Le couvreur qui travaille sur le toit est d'une grande discrétion. La mère de famille, seule chez elle pendant la journée est impressionnée par la délicatesse de ses pas sur les tuiles. Peu à peu ces deux êtres silencieux font connaissance. Chaque jour, à l'heure du thé, le couvreur se livre davantage et partage sa passion pour les toits des temples bouddhiques comme pour ceux des cathédrales européennes. Puis il évoque la possibilité de partir les visiter en rêve. La dame commence le soir même son apprentissage.
-
Dans "Au revoir les chats !" Hiro Arikawa renoue avec l'univers captivant et attachant des "Mémoires d'un chat". À tous ceux qui se demandaient ce qu'était devenu Hachi, le premier chat de Satoru, adopté après la mort des parents du jeune garçon, l'auteure répond dès la première nouvelle, dans un récit émouvant et plein de justesse autour du deuil, de la séparation et de l'acceptation. Au fil de sept contes et par le regard de sept nouveaux félins, nous embarquons pour un voyage à travers le Japon. Peut-être plus encore que dans le roman, Hiro Arikawa atteint avec la forme de la nouvelle un équilibre parfait. En alternant des récits brefs sur les joies et les drames des humains décrits par des chats, le recueil célèbre, en somme, la vie.
-
En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes délinquants se réfugient dans une vieille boutique à l'abandon pour s'y cacher jusqu'au lendemain. Dans le courant de la nuit, quelqu'un glisse une enveloppe par la fente du rideau métallique. Lorsqu'ils l'ouvrent, les trois compères découvrent qu'elle contient une requête adressée à l'ancien propriétaire, célèbre dans le quartier pour avoir prodigué des conseils de toutes sortes à ceux qui lui écrivaient. Mais cette lettre a été écrite... trente-deux ans auparavant. Ils décident d'y répondre et déposent leur missive dans la boîte à lait à l'arrière de la boutique, comme l'ancien tenancier avait coutume de le faire. Aussitôt, un nouveau message leur arrive, lui aussi venu du passé... L'espace d'une nuit, d'un voyage dans le temps, les trois garçons vont ainsi infléchir le cours de plusieurs destinées, et peut-être bien bouleverser la leur.
Admiré pour la mécanique parfaite de ses intrigues policières, Keigo Higashino fait une incursion dans le fantastique et réussit un petit miracle de roman bienveillant, touchant et profondément humaniste.
-
À quinze ans, une enfant est vendue par ses parents au tenancier d'une maison close. Nous sommes en 1903, à l'époque, les familles pauvres tentent ainsi de survivre. Après deux jours de mer, Ichi intègre la communauté des courtisanes. Là, elle apprendra toutes les manières du corps, celles de la soumission comme celles qui la protègeront. Ainsi apprendra-t-elle à lire et à écrire comme l'impose la loi aux patrons de ces établissements. Et c'est grâce à l'institutrice qui chaque jour offre à ces femmes la possibilité puis la capacité de s'informer que leur sentiment d'injustice s'éveille.
-
Majimé, jeune employé d'une maison d'édition, se voit confier la réalisation d'un nouveau dictionnaire du japonais, un projet titanesque baptisé "La Grande Traversée". L'un des premiers termes sur lesquels il est amené à travailler n'est autre que le mot "amour". Mais comment définir ce dont on n'a pas fait l'expérience ? Bientôt, sa rencontre avec une jeune apprentie-chef, qui éprouve la même ferveur lorsqu'elle cuisine que lui lorsqu'il se plonge dans les infinités de la langue, va lui apprendre à définir le plus grand des sentiments, avec toute sa palette d'émotions. Amour, gastronomie et lexicographie : tels sont les ingrédients de ce roman léger et attachant, vendu à plus d'un million d'exemplaires au Japon.
-
Le grand tremblement de terre du Kantô
Akira Yoshimura
- Actes Sud
- Babel
- 4 Novembre 2020
- 9782330135669
Akira Yoshimura fait ici le récit de l'effroyable tremblement de terre qui, en 1923, a détruit Tokyo et toute sa région. Au récit très documenté de la catastrophe, à la description presque clinique de l'horreur et de ses conséquences, l'auteur ajoute avec subtilité l'histoire de deux sismologues en rivalité sur les prévisions, l'origine et les conséquences de cet épisode terrifiant.
-
Des nouvelles élégiaques, où le passé se mêle au présent, qui mettent en valeur l'écriture délicate de ce grand écrivain. Le Japon d'aujourd'hui mais aussi celui d'hier, alors que reviennent les souvenirs sur les rives d'un fleuve, dans les rues de Tokyo ou sur le chemin du Mont Fuji.
-
Plus qu'un personnage de roman possédant les caractéristiques du polar, plus qu'une Madame Bovary japonaise du début du XXIe siècle, Rika est une sorte d'héroïne hollywoodienne, (on pense à Bonnie and Clyde, à Thelma et Louise) mais cette femme est typiquement japonaise, et nullement marginale. Dans un style parfois lapidaire, l'éclairage sur la société japonaise est au ?l de ce livre toujours plus intense. Tout y est subtil et e?cace, sensible et angoissant, voire e?rayant, toujours sous tension. Et tout conduit à la question du féminin aujourd'hui, au Japon comme dans le monde entier.
-
Dans le parc d'Ueno, un homme âgé s'est installé. Après une vie de labeur passée loin des siens, il imaginait une retraite paisible, en famille.
Mais la vie en a décidé autrement. Après la mort de sa femme, il n'a pas la force de rester dans leur maison et préfère revenir se perdre dans l'anonymat de Tokyo. Sous les arbres, il se construit une cabane de bâches et de planches, affrontant ainsi le temps et les saisons. Posant son regard paisible sur les promeneurs, tendant l'oreille aux commentaires des visiteurs du musée attenant au jardin, aux chants des oiseaux comme aux mots insolites de ses compagnons de misère, le vieil homme vaque en silence aux abords de l'étang ou s'avance dans le hall de la gare, là où l'espace fourmille encore d'urgences et d'horaires, il se souvient.
Dans le parc d'Ueno, le vieillard écoute la beauté et la misère mêlées. Mais les opérations spéciales de nettoyage sont de plus en plus nombreuses en ces lieux, épreuves chaque fois plus traumatisantes pour les sans-logis car il leur faut fuir, sans délai déconstruire leurs baraquements, effacer toute trace de leur dérive.
Au passage de l'empereur, comme aux yeux du monde à l'approche des Jeux olympiques de 2020, il s'agit là de ne pas dénaturer l'image de Tokyo.
-
Mourir pour la patrie - shinichi higa, soldat de deuxieme classe de l'armee imperiale
Yoshimura Akira
- Actes Sud
- 8 Janvier 2014
- 9782330026844
La Bataille d'Okinawa commença avec le débarquement américain le 1er avril 1945 et s'acheva le 21 juin de la même année. ?Higa a quatorze ans quand il est enrôlé, le 25 mars 1945, dans le bataillon de la première école secondaire d'Okinawa. Il fait partie des enfants soldats prêts à verser leur sang pour l'empereur. Ce récit est celui de ce tout jeune homme à la fois halluciné et détaché, ayant pour seul désir celui de mourir en brave.
-
Poissons nageant contre les pierres
Yu Miri
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Recits
- 2 Mai 2005
- 9782742755370
hiraka, une jeune dramaturge japonaise d'origine coréenne, est invitée en corée pour présenter l'une de ses pièces en cours d'adaptation.
l'opportunité est exceptionnelle pour une artiste appartenant à cette minorité et - non sans appréhension -, hiraka accepte cette proposition. a séoul, elle est accueillie par rifa, une étudiante dont la singularité la touche immédiatement, mais cette amitié naissante sera interrompue par un affreux malentendu au sujet de l'exploitation médiatique de la pièce. pour la première fois de sa vie hiraka se trouve violemment confrontée à sa double appartenance.
choquée et déçue par ses interlocuteurs professionnels, elle quitte le pays. de retour à tokyo, la jeune femme retrouve les difficultés inhérentes à l'instabilité de sa famille, à la complexité de ses amours, et c'est dans ce climat d'incertitude et d'intense solitude qu'elle reçoit un appel téléphonique de rifa lui annonçant son arrivée prochaine au japon. ce livre est un texte poétique fort et chaotique sur l'introspection identitaire, sur la place et la liberté de la femme au japon, sur celles des minorités dans l'asie urbaine d'aujourd'hui.