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Littérature
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La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui autrefois la fréquentaient. Cette femme accorde en ces lieux fossiles une attention très particulière à l'une des pièces, un endroit de mémoire où sont déposées d'étranges petites boîtes.
Parfois cette dame marche dans la nuit en compagnie d'un certain M. Baryton, un homme charmant pour lequel elle déchiffre des messages. M. Baryton voit clair pourtant mais ce sont les mots de son aimée qui semblent s'amenuiser sur le papier en même temps qu'elle.
Certains soirs sur la colline, aux abords de la ville, des inconnus attendent le passage d'un souffle, d'un brin de vent. La dame de l'école maternelle sait qu'ils écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes, un chant issu du lointain. Une présence absente.
Ne lisez pas les livres de Yôko Ogawa sans écouter chaque phrase, sans entendre ses mots et l'écho qu'ils produisent. Si vous leur accordez une réelle attention, leur sens se dépliera littéralement sous vos yeux.
L'oeuvre de Yôko Ogawa est mondialement connue. Petites boîtes est son vingt-sixième livre traduit en français.
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Ce roman de l'auteure des «Mémoires d'un chat» suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour. À chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s'observent. Et, d'un trajet à l'autre comme d'une saison à l'autre, le lecteur se fait l'observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l'évolution de chacun des personnages montés à bord.
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Le couvreur qui travaille sur le toit est d'une grande discrétion. La mère de famille, seule chez elle pendant la journée est impressionnée par la délicatesse de ses pas sur les tuiles. Peu à peu ces deux êtres silencieux font connaissance. Chaque jour, à l'heure du thé, le couvreur se livre davantage et partage sa passion pour les toits des temples bouddhiques comme pour ceux des cathédrales européennes. Puis il évoque la possibilité de partir les visiter en rêve. La dame commence le soir même son apprentissage.
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Dans "Au revoir les chats !" Hiro Arikawa renoue avec l'univers captivant et attachant des "Mémoires d'un chat". À tous ceux qui se demandaient ce qu'était devenu Hachi, le premier chat de Satoru, adopté après la mort des parents du jeune garçon, l'auteure répond dès la première nouvelle, dans un récit émouvant et plein de justesse autour du deuil, de la séparation et de l'acceptation. Au fil de sept contes et par le regard de sept nouveaux félins, nous embarquons pour un voyage à travers le Japon. Peut-être plus encore que dans le roman, Hiro Arikawa atteint avec la forme de la nouvelle un équilibre parfait. En alternant des récits brefs sur les joies et les drames des humains décrits par des chats, le recueil célèbre, en somme, la vie.
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En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes hommes se réfugient dans une vieille boutique abandonnée dans l'intention d'y rester jusqu'au lendemain. Mais tard dans la nuit, l'un d'eux découvre une lettre, écrite 32 ans plus tôt et adressée à l'ancien propriétaire. La boîte aux lettres semble étrangement connectée aux années 1980. Les trois garçons décident d'écrire une réponse à cette mystérieuse demande de conseil. Bientôt, d'autres lettres arrivent du passé. L'espace d'une nuit, d'un voyage dans le temps, les trois garçons vont changer le destin de plusieurs personnes, et peut-être aussi bouleverser le leur. Un miracle de roman fantastique, émouvant et profondément humaniste.
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À quinze ans, une enfant est vendue par ses parents au tenancier d'une maison close. Nous sommes en 1903, à l'époque les familles pauvres tentent ainsi de survivre. Après deux jours de mer, Ichi intègre la communauté des courtisanes. Là, elle apprendra toutes les manières du corps, celles de la soumission comme celles qui la protègeront. Ainsi apprendra-t-elle à lire et à écrire comme l'impose la loi aux patrons de ces établissements. Et c'est grâce à l'institutrice qui chaque jour offre à ces femmes la possibilité puis la capacité de s'informer que leur sentiment d'injustice s'éveille.
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Majimé, jeune employé d'une maison d'édition, se voit confier la réalisation d'un nouveau dictionnaire du japonais, un projet titanesque baptisé "La Grande traversée". L'un des premiers termes sur lesquels il est amené à travailler n'est autre que le mot "amour". Mais comment définir ce dont on n'a pas fait l'expérience ? À vingt-sept ans, aussi maladroit avec les gens qu'il est habile avec les mots, Majimé n'a jamais eu de petite amie. Quand il rencontre la petite-fille de sa logeuse, il tombe immédiatement sous le charme. Aidé par ses nouveaux collègues, il va tout faire pour vaincre sa timidité et lui faire part de ses sentiments, tout en ne perdant jamais de vue sa mission première : éditer le plus grand dictionnaire de tous les temps. Amour, gastronomie et lexicographie : tels sont les ingrédients de ce roman léger et attachant, couronné du Prix des libraires au Japon.
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Akari, lycéenne, est fan d'un idol de groupe pop. Le seul moment où elle se sent vivante, c'est quand elle est en lien avec lui. Son idol révèle toutes les émotions enfouies en elle qu'elle n'arrive pas à exprimer. Elle s'habille en bleu, la couleur fétiche de son idol, vit intensément chacun de ses concerts, collectionne ses CD et ses photos, écoute sa musique en boucle et lui dédie un blog où elle analyse chacun de ses faits et gestes.
Le jour où son idol dérape et frappe une fan, le fragile équilibre de la vie d'Akari se brise.
Idol est une plongée foudroyante dans l'univers du fandom, écrit avec lucidité et empathie par une autrice à peine plus âgée que son héroïne. Il montre combien cette obsession est soigneusement rentabilisée et entretenue par l'industrie du spectacle et décuplée par les réseaux sociaux. Et il nous fait partager, de l'intérieur, les sensations et les pensées d'une adolescente si désemparée et déçue par le monde des adultes qu'elle se réfugie tout entière dans son lien imaginaire avec un idol. -
Le 1er septembre 1923, peu avant midi, se produit le grand tremblement de terre du Kantô.
De Tôkyô à Yokohama, tout n'est plus que désastre : un épisode de la vie du Japon qui laissa la population dans un extrême dénuement et le pays dans une situation économique déplorable. Le lecteur se trouve ainsi projeté dans le flot terrifiant des événements tout en découvrant l'attitude de toute une galerie de personnages face au drame, qu'il s'agisse d'un banal inconnu ou d'un haut responsable local négligent et capable du pire, qu'il soit question des secours, de la presse, ou du rôle de la rumeur.
Mais, au-delà de cette fresque parfois insoutenable, et tout en s'appuyant sur une importante documentation ponctuée de témoignages et de chiffres, Akira Yoshimura s'attache à décrire le cheminement d'une rivalité, celle de deux hommes, deux sismologues aux thèses opposées, deux individus qui ensemble et non l'un contre l'autre auraient peut-être sauvé des milliers de Japonais. Un livre très marquant, un récit-document dans lequel le grand écrivain humaniste donne à voir une nouvelle fois l'énergie et la force morale de son peuple face aux tragédies les plus effroyables de l'histoire contemporaine.
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Des nouvelles élégiaques, où le passé se mêle au présent, qui mettent en valeur l'écriture délicate de ce grand écrivain. Le Japon d'aujourd'hui mais aussi celui d'hier, alors que reviennent les souvenirs sur les rives d'un fleuve, dans les rues de Tokyo ou sur le chemin du Mont Fuji.
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Plus qu'un personnage de roman possédant les caractéristiques du polar, plus qu'une Madame Bovary japonaise du début du XXIe siècle, Rika est une sorte d'héroïne hollywoodienne, (on pense à Bonnie and Clyde, à Thelma et Louise) mais cette femme est typiquement japonaise, et nullement marginale. Dans un style parfois lapidaire, l'éclairage sur la société japonaise est au ?l de ce livre toujours plus intense. Tout y est subtil et e?cace, sensible et angoissant, voire e?rayant, toujours sous tension. Et tout conduit à la question du féminin aujourd'hui, au Japon comme dans le monde entier.
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Dans le parc d'Ueno, un homme âgé s'est installé. Après une vie de labeur passée loin des siens, il imaginait une retraite paisible, en famille.
Mais la vie en a décidé autrement. Après la mort de sa femme, il n'a pas la force de rester dans leur maison et préfère revenir se perdre dans l'anonymat de Tokyo. Sous les arbres, il se construit une cabane de bâches et de planches, affrontant ainsi le temps et les saisons. Posant son regard paisible sur les promeneurs, tendant l'oreille aux commentaires des visiteurs du musée attenant au jardin, aux chants des oiseaux comme aux mots insolites de ses compagnons de misère, le vieil homme vaque en silence aux abords de l'étang ou s'avance dans le hall de la gare, là où l'espace fourmille encore d'urgences et d'horaires, il se souvient.
Dans le parc d'Ueno, le vieillard écoute la beauté et la misère mêlées. Mais les opérations spéciales de nettoyage sont de plus en plus nombreuses en ces lieux, épreuves chaque fois plus traumatisantes pour les sans-logis car il leur faut fuir, sans délai déconstruire leurs baraquements, effacer toute trace de leur dérive.
Au passage de l'empereur, comme aux yeux du monde à l'approche des Jeux olympiques de 2020, il s'agit là de ne pas dénaturer l'image de Tokyo.
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Mourir pour la patrie - shinichi higa, soldat de deuxieme classe de l'armee imperiale
Yoshimura Akira
- Actes Sud
- 8 Janvier 2014
- 9782330026844
La Bataille d'Okinawa commença avec le débarquement américain le 1er avril 1945 et s'acheva le 21 juin de la même année. ?Higa a quatorze ans quand il est enrôlé, le 25 mars 1945, dans le bataillon de la première école secondaire d'Okinawa. Il fait partie des enfants soldats prêts à verser leur sang pour l'empereur. Ce récit est celui de ce tout jeune homme à la fois halluciné et détaché, ayant pour seul désir celui de mourir en brave.
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Poissons nageant contre les pierres
Yu Miri
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Recits
- 2 Mai 2005
- 9782742755370
hiraka, une jeune dramaturge japonaise d'origine coréenne, est invitée en corée pour présenter l'une de ses pièces en cours d'adaptation.
l'opportunité est exceptionnelle pour une artiste appartenant à cette minorité et - non sans appréhension -, hiraka accepte cette proposition. a séoul, elle est accueillie par rifa, une étudiante dont la singularité la touche immédiatement, mais cette amitié naissante sera interrompue par un affreux malentendu au sujet de l'exploitation médiatique de la pièce. pour la première fois de sa vie hiraka se trouve violemment confrontée à sa double appartenance.
choquée et déçue par ses interlocuteurs professionnels, elle quitte le pays. de retour à tokyo, la jeune femme retrouve les difficultés inhérentes à l'instabilité de sa famille, à la complexité de ses amours, et c'est dans ce climat d'incertitude et d'intense solitude qu'elle reçoit un appel téléphonique de rifa lui annonçant son arrivée prochaine au japon. ce livre est un texte poétique fort et chaotique sur l'introspection identitaire, sur la place et la liberté de la femme au japon, sur celles des minorités dans l'asie urbaine d'aujourd'hui.
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Vous avez dix-sept ans, c'est l'été. En apparence, la vie suit son cours. Sauf que tout le monde sait. Dans un peu plus d'un mois, une comète va percuter la terre, et ce sera la fin.
Comment passerez-vous les dernières semaines ? Que voulez vous dire à ceux que vous aimez ? Qu'est-ce que cela change de connaître la date de votre mort ? Puisque tout le monde va mourir bientôt, est-ce qu'une vie de plus ou de moins a de l'importance ?
LA FIN est une histoire d'amour aux accents de thriller. Le roman raconte l'histoire de deux adolescents solitaires privés de futur. Une tragédie les unit et ils décident de résoudre ensemble un mystère. Trouveront-ils les réponses qu'ils poursuivent avant que le ciel ne s'enflamme et que les océans ne s'évaporent ?
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La vieille Taki raconte à son neveu ses années de service entre 1932 et 1944 dans la famille Hirai. Ce temps de bonheur commence quand l'adolescente quitte sa campagne pour s'occuper de la petite maison de style occidental que M. Hirai, sous-directeur d'une entreprise de jouets florissante, a fait construire à Tokyo pour sa femme Tokiko et le fils de cette dernière. Taki se rappelle avec ferveur son quotidien dans le foyer de Tokiko qu'elle assiste avec intelligence et finesse, tout en s'occupant du petit garçon. C'est à demi-mot qu'elle évoque l'amour platonique entre les époux puis les sentiments de sa patronne pour un jeune designer de la fabrique de jouets, Joji Itakura, tandis que l'on devine, sans qu'elle-même ne le formule, ses propres sentiments pour sa jeune patronne.
Le Japon attaque Pearl Harbor, Joji part à la guerre et la famille ne peut plus garder Taki qui retourne à la campagne. En 1946, la petite maison n'existe plus. Les deux femmes se sont revues là une seule fois, inoubliable. Après la mort de Taki, son neveu découvre les notes de sa tante et des dessins d'une maison au toit rouge qui ont fait le succès d'un artiste connu, un certain Itakura.
Kyoko Nakajima nous immerge dans une époque où s'épanouit une culture très vivante, mi-occidentale mi-japonaise, interrompue brutalement par la montée en puissance de l'armée puis par la guerre jusqu'au déclin de l'empire. La pudeur de l'écriture des sentiments, l'élégance de ce récit tout en finesse, très fortement attaché à la vie quotidienne et marqué d'une nostalgie douce-amère, et un épilogue inattendu en font un roman très émouvant.