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La vieille Taki raconte à son neveu ses années de service entre 1932 et 1944 dans la famille Hirai. Ce temps de bonheur commence quand l'adolescente quitte sa campagne pour s'occuper de la petite maison de style occidental que M. Hirai, sous-directeur d'une entreprise de jouets florissante, a fait construire à Tokyo pour sa femme Tokiko et le fils de cette dernière. Taki se rappelle avec ferveur son quotidien dans le foyer de Tokiko qu'elle assiste avec intelligence et finesse, tout en s'occupant du petit garçon. C'est à demi-mot qu'elle évoque l'amour platonique entre les époux puis les sentiments de sa patronne pour un jeune designer de la fabrique de jouets, Joji Itakura, tandis que l'on devine, sans qu'elle-même ne le formule, ses propres sentiments pour sa jeune patronne.
Le Japon attaque Pearl Harbor, Joji part à la guerre et la famille ne peut plus garder Taki qui retourne à la campagne. En 1946, la petite maison n'existe plus. Les deux femmes se sont revues là une seule fois, inoubliable. Après la mort de Taki, son neveu découvre les notes de sa tante et des dessins d'une maison au toit rouge qui ont fait le succès d'un artiste connu, un certain Itakura.
Kyoko Nakajima nous immerge dans une époque où s'épanouit une culture très vivante, mi-occidentale mi-japonaise, interrompue brutalement par la montée en puissance de l'armée puis par la guerre jusqu'au déclin de l'empire. La pudeur de l'écriture des sentiments, l'élégance de ce récit tout en finesse, très fortement attaché à la vie quotidienne et marqué d'une nostalgie douce-amère, et un épilogue inattendu en font un roman très émouvant.
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Olivia Rönning, que nous avons connue stagiaire à la brigade criminelle dans Marée d'équinoxe (Points, 2015), se retrouve enquêtrice dans une ville moyenne de Scanie, province connue pour être un bastion de l'extrême droite suédoise. De fait, au poste de police, les commentaires sont à la fois sexistes et racistes.
Une petite fille de trois ans est retrouvée morte dans le bac à sable du jardin de ses parents adoptifs : on lui a tordu le cou. Elle était originaire du Ghana, alors, comme le dit si bien un collègue d'Olivia « ce n'est pas tout à fait pareil ». Puis c'est Aram Mellberg, un petit garçon kurde d'origine iranienne, que l'on retrouve mort le cou brisé sur le chemin qui le menait à l'école. La mère d'Aram, experte dans l'art de débusquer l'identité réelle de contributeurs anonymes à des sites d'incitation à la haine raciste, aide Olivia à établir le lien entre un groupe de quatre hommes qui se sont exprimés sur les meurtres dans un forum et une cellule néo-nazie nommée Colère blanche, qui s'apprête à semer la terreur avec des attentats ciblés.
Voilà Olivia de nouveau entraînée dans une enquête complexe et riche en rebondissements, où elle risque sa vie. Une enquête qui nous offre un panorama assez inquiétant de la société suédoise, du moins de l'ambiance où elle baigne, fort bien captée et ultra contemporaine.