Ce roman de l'autrice des "Mémoires d'un chat" suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour. À chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s'observent. Et, d'un trajet à l'autre comme d'une saison à l'autre, le lecteur se fait l'observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l'évolution de chacun des personnages montés à bord.
Muté depuis peu au commissariat de Nihonbashi, au coeur de Tokyo, Kaga Kyoichiro enquête sur le meurtre d'une femme retrouvée étranglée dans son appartement. Fidèle à ses habitudes, il s'interroge sur des détails anecdotiques. Comme cette gaufre fourrée au wasabi retrouvée chez la victime. Car ce qui intéresse avant tout cet inspecteur hors norme, c'est de comprendre les tenants et les aboutissants du crime.
Le maître incontesté du polar japonais est de retour avec un magistral roman à tiroirs.
Majimé, jeune employé d'une maison d'édition, se voit confier la réalisation d'un nouveau dictionnaire du japonais, un projet titanesque baptisé "La Grande Traversée". L'un des premiers termes sur lesquels il est amené à travailler n'est autre que le mot "amour". Mais comment définir ce dont on n'a pas fait l'expérience ? Bientôt, sa rencontre avec une jeune apprentie-chef, qui éprouve la même ferveur lorsqu'elle cuisine que lui lorsqu'il se plonge dans les infinités de la langue, va lui apprendre à définir le plus grand des sentiments, avec toute sa palette d'émotions. Amour, gastronomie et lexicographie : tels sont les ingrédients de ce roman léger et attachant, vendu à plus d'un million d'exemplaires au Japon.
Akari, lycéenne, est fan d'un idol de groupe pop. Le seul moment où elle se sent vivante, c'est quand elle est en lien avec lui. Son idol révèle toutes les émotions enfouies en elle qu'elle n'arrive pas à exprimer. Elle s'habille en bleu, la couleur fétiche de son idol, vit intensément chacun de ses concerts, collectionne ses CD et ses photos, écoute sa musique en boucle et lui dédie un blog où elle analyse chacun de ses faits et gestes.
Le jour où son idol dérape et frappe une fan, le fragile équilibre de la vie d'Akari se brise.
Idol est une plongée foudroyante dans l'univers du fandom, écrit avec lucidité et empathie par une autrice à peine plus âgée que son héroïne. Il montre combien cette obsession est soigneusement rentabilisée et entretenue par l'industrie du spectacle et décuplée par les réseaux sociaux. Et il nous fait partager, de l'intérieur, les sensations et les pensées d'une adolescente si désemparée et déçue par le monde des adultes qu'elle se réfugie tout entière dans son lien imaginaire avec un idol.
En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes délinquants se réfugient dans une vieille boutique à l'abandon pour s'y cacher jusqu'au lendemain. Dans le courant de la nuit, quelqu'un glisse une enveloppe par la fente du rideau métallique. Lorsqu'ils l'ouvrent, les trois compères découvrent qu'elle contient une requête adressée à l'ancien propriétaire, célèbre dans le quartier pour avoir prodigué des conseils de toutes sortes à ceux qui lui écrivaient. Mais cette lettre a été écrite... trente-deux ans auparavant. Ils décident d'y répondre et déposent leur missive dans la boîte à lait à l'arrière de la boutique, comme l'ancien tenancier avait coutume de le faire. Aussitôt, un nouveau message leur arrive, lui aussi venu du passé... L'espace d'une nuit, d'un voyage dans le temps, les trois garçons vont ainsi infléchir le cours de plusieurs destinées, et peut-être bien bouleverser la leur.
Admiré pour la mécanique parfaite de ses intrigues policières, Keigo Higashino fait une incursion dans le fantastique et réussit un petit miracle de roman bienveillant, touchant et profondément humaniste.
La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui autrefois la fréquentaient. Cette femme accorde en ces lieux fossiles une attention très particulière à l'une des pièces, un endroit de mémoire où sont déposées d'étranges petites boîtes.
Parfois cette dame marche dans la nuit en compagnie d'un certain M. Baryton, un homme charmant pour lequel elle déchiffre des messages. M. Baryton voit clair pourtant mais ce sont les mots de son aimée qui semblent s'amenuiser sur le papier en même temps qu'elle.
Certains soirs sur la colline, aux abords de la ville, des inconnus attendent le passage d'un souffle, d'un brin de vent. La dame de l'école maternelle sait qu'ils écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes, un chant issu du lointain. Une présence absente.
Ne lisez pas les livres de Yôko Ogawa sans écouter chaque phrase, sans entendre ses mots et l'écho qu'ils produisent. Si vous leur accordez une réelle attention, leur sens se dépliera littéralement sous vos yeux.
L'oeuvre de Yôko Ogawa est mondialement connue. Petites boîtes est son vingt-sixième livre traduit en français.
Aoyagi Takeaki, un homme d'une cinquantaine d'années, est assassiné au pied de la statue du dragon ailé qui orne le pont de Nihonbashi, à Tokyo. Une enquête apparemment simple pour l'enquêteur Kaga, fraîchement arrivé au commissariat d'un quartier d'affaires prospère de la capitale. Mais les apparences sont parfois trompeuses : comment servir la vérité lorsque le suspect numéro un s'avère innocent ? Dans ce roman qui traite d'un aspect sombre du Japon, le statut des précaires, Kaga fait preuve de la même perspicacité et du même humanisme que dans "Les Doigts rouges" et "Le Nouveau".
Maehara Akio est un homme ordinaire qui mène une vie ordinaire d'employé de bureau. Un jour, il découvre le cadavre d'une fillette dans son jardin. Sa femme lui apprend que c'est leur fils âgé de quatorze ans qui l'a tuée. Alors qu'Akio veut prévenir la police, sa femme l'implore de ne pas ruiner la vie de leur fils et il accepte de dissimuler le crime. Mais c'est l'inspecteur Kaga Kyoichiro qui est chargé de l'enquête, un homme qui excelle dans l'art de suivre les mille plis et replis de l'âme humaine. L'un des romans les plus sombres du maître nippon, dans la veine du «Dévouement du suspect X.»
Un fou armé d'un sabre qui massacre une famille en pleine rue, deux enfants qui se lient d'amitié après une rencontre de hasard sur un marché aux fleurs, un vieillard retrouvé sans vie dans sa maison : trois destins que rien ne semble lier, sinon peut-être une mystérieuse fleur jaune aux pouvoirs insoupçonnés. Une nouvelle intrigue magistrale par le maître de l'origami policier.
Professeur de mathématiques, Ishigami est amoureux de sa voisine, Yasuko Hanaoka, une divorcée qui élève seule sa fille. Mais son ex-mari a retrouvé sa trace et la harcèle. Elle le tue en cherchant à protéger sa fille, qu'il a attaquée. Ishigami, qui a tout entendu, y voit l'occasion de se rapprocher d'elle et lui propose son aide. Il entreprend alors de maquiller le crime avec une rigueur toute scientifique.
Un corps nu, la tête éclatée et le bout des doigts brûlés, est bientôt retrouvé au bord du fleuve. L'inspecteur Kusanagi est chargé de l'enquête. Il consulte souvent son ami Yukawa, un brillant physicien qui, grâce à ses facultés de déduction logique, l'aide sur certaines affaires. Or Yukawa se souvient d'Ishigami, un ancien camarade d'université. Il se souvient de sa remarquable intelligence, de ses intuitions fulgurantes, de sa personnalité énigmatique. Il se souvient aussi de la fameuse aporie mathématique qui les captivait tous deux : est-il plus difficile de chercher la solution d'un problème que de vérifier sa solution ? Guidé par un sinistre pressentiment, le physicien engage alors avec le mathématicien une joute fascinante pour la vérité.
Au sommet de son art, Keigo Higashino compose un roman policier implacable où la froide ivresse de la déduction le dispute à la folle logique de la passion.
Akira Yoshimura fait ici le récit de l'effroyable tremblement de terre qui, en 1923, a détruit Tokyo et toute sa région. Au récit très documenté de la catastrophe, à la description presque clinique de l'horreur et de ses conséquences, l'auteur ajoute avec subtilité l'histoire de deux sismologues en rivalité sur les prévisions, l'origine et les conséquences de cet épisode terrifiant.
Le physicien Yukawa entame pour des raisons professionnelles un séjour dans la station balnéaire de Hari-Plage. Le lendemain de son arrivée, on retrouve en bord de mer le cadavre d'un ancien policier de Tokyo. L'inspecteur Kusanagi, ami de Yukawa, est chargé de mener discrètement l'enquête parallèlement à la police locale. En renouant avec le couple d'enquêteurs qui officiait dans Le Dévouement du suspect X (Babel noir n° 70) et Un café maison (Babel noir n° 97), Keigo Higashino livre une de ces intrigues subtiles et complexes dont il a le secret.
Yukiho et Ryoji ont deux points communs : ils fréquentent la même école et la mère de Yukiho est la dernière personne à avoir vu le père de Ryoji avant qu'il soit assassiné. Les années passent et l'affaire est classée sans suite. Yukiho semble s'épanouir dans une éblouissante ascension sociale. Ryoji, lui, vit en marge de la société. Quels liens mystérieux entretiennent-ils ? Un polar du maître japonais incroyablement riche et subtil.
Ayané Mashiba a décidé de tuer son mari, qui meurt bientôt empoisonné. La police fait d'elle la principale suspecte, mais comment a-t-elle pu agir à plus de mille kilomètres de la victime ? Ce roman faussement simple a obtenu en 2005 le prix Naoki, l'un des plus prestigieux au Japon.
Plus qu'un personnage de roman possédant les caractéristiques du polar, plus qu'une Madame Bovary japonaise du début du XXIe siècle, Rika est une sorte d'héroïne hollywoodienne, (on pense à Bonnie and Clyde, à Thelma et Louise) mais cette femme est typiquement japonaise, et nullement marginale. Dans un style parfois lapidaire, l'éclairage sur la société japonaise est au ?l de ce livre toujours plus intense. Tout y est subtil et e?cace, sensible et angoissant, voire e?rayant, toujours sous tension. Et tout conduit à la question du féminin aujourd'hui, au Japon comme dans le monde entier.
Un matin d'été, la voiture de l'ingénieur Yuhara pénètre dans le complexe de Nishiki Heavy Industries.
C'est aujourd'hui que l'hélicoptère sur lequel il travaille depuis des années doit être livré à son commanditaire, l'Agence de défense du Japon. Sa femme et son fils l'accompagnent pour assister à la démonstration de vol. Yuhara se rend dans son bureau tandis que sa famille l'attend à la cafétéria en compagnie de l'épouse d'un collègue et de son petit garçon. Les deux enfants vont jouer dehors et réussissent à se glisser dans le hangar où se trouve l'hélicoptère, et même à bord de l'appareil. L'un des deux est encore dedans lorsque celui-ci se met à bouger. Bientôt, sous les yeux terrifiés de son compagnon de jeu, l'hélicoptère prend son envol. D'abord stupéfaits, les ingénieurs comprennent bientôt que l'appareil a été manipulé à distance.
Moins d'une heure plus tard, l'hélicoptère s'immobilise au-dessus d'un réacteur nucléaire. Les autorités reçoivent un message signé de «l'Abeille du ciel» : l'appareil, chargé d'explosifs, s'écrasera sur le réacteur quand il aura épuisé son carburant si toutes les centrales du Japon ne sont pas mises immédiatement hors d'état de fonctionner.
Des nouvelles élégiaques, où le passé se mêle au présent, qui mettent en valeur l'écriture délicate de ce grand écrivain. Le Japon d'aujourd'hui mais aussi celui d'hier, alors que reviennent les souvenirs sur les rives d'un fleuve, dans les rues de Tokyo ou sur le chemin du Mont Fuji.
À quinze ans, une enfant est vendue par ses parents au tenancier d'une maison close. Nous sommes en 1903, à l'époque les familles pauvres tentent ainsi de survivre. Après deux jours de mer, Ichi intègre la communauté des courtisanes. Là, elle apprendra toutes les manières du corps, celles de la soumission comme celles qui la protègeront. Ainsi apprendra-t-elle à lire et à écrire comme l'impose la loi aux patrons de ces établissements. Et c'est grâce à l'institutrice qui chaque jour offre à ces femmes la possibilité puis la capacité de s'informer que leur sentiment d'injustice s'éveille.
En 1992, une série de meurtres est perpétrée à Tokyo, provoquant la perplexité de la police et quelques remous dans les sphères du pouvoir. Entre la voix d'Hiroyuki, jeune homme traumatisé, et celle de Goda, enquêteur solitaire qui affirme son intuition, tout un monde prend vie - yakuzas en disgrâce, notables soucieux de maintenir le passé sous une chape de plomb, alpinistes en mal de sensations, policiers sous le joug d'une redoutable hiérarchie... Il faudra remonter le temps, et gravir une montagne, pour dénouer l'histoire, à l'ombre du Mont Fuji.
hiraka, une jeune dramaturge japonaise d'origine coréenne, est invitée en corée pour présenter l'une de ses pièces en cours d'adaptation.
l'opportunité est exceptionnelle pour une artiste appartenant à cette minorité et - non sans appréhension -, hiraka accepte cette proposition. a séoul, elle est accueillie par rifa, une étudiante dont la singularité la touche immédiatement, mais cette amitié naissante sera interrompue par un affreux malentendu au sujet de l'exploitation médiatique de la pièce. pour la première fois de sa vie hiraka se trouve violemment confrontée à sa double appartenance.
choquée et déçue par ses interlocuteurs professionnels, elle quitte le pays. de retour à tokyo, la jeune femme retrouve les difficultés inhérentes à l'instabilité de sa famille, à la complexité de ses amours, et c'est dans ce climat d'incertitude et d'intense solitude qu'elle reçoit un appel téléphonique de rifa lui annonçant son arrivée prochaine au japon. ce livre est un texte poétique fort et chaotique sur l'introspection identitaire, sur la place et la liberté de la femme au japon, sur celles des minorités dans l'asie urbaine d'aujourd'hui.
Vous avez dix-sept ans, c'est l'été. En apparence, la vie suit son cours. Sauf que tout le monde sait. Dans un peu plus d'un mois, une comète va percuter la terre, et ce sera la fin.
Comment passerez-vous les dernières semaines ? Que voulez vous dire à ceux que vous aimez ? Qu'est-ce que cela change de connaître la date de votre mort ? Puisque tout le monde va mourir bientôt, est-ce qu'une vie de plus ou de moins a de l'importance ?
LA FIN est une histoire d'amour aux accents de thriller. Le roman raconte l'histoire de deux adolescents solitaires privés de futur. Une tragédie les unit et ils décident de résoudre ensemble un mystère. Trouveront-ils les réponses qu'ils poursuivent avant que le ciel ne s'enflamme et que les océans ne s'évaporent ?
Olivia Rönning, que nous avons connue stagiaire à la brigade criminelle dans Marée d'équinoxe (Points, 2015), se retrouve enquêtrice dans une ville moyenne de Scanie, province connue pour être un bastion de l'extrême droite suédoise. De fait, au poste de police, les commentaires sont à la fois sexistes et racistes.
Une petite fille de trois ans est retrouvée morte dans le bac à sable du jardin de ses parents adoptifs : on lui a tordu le cou. Elle était originaire du Ghana, alors, comme le dit si bien un collègue d'Olivia « ce n'est pas tout à fait pareil ». Puis c'est Aram Mellberg, un petit garçon kurde d'origine iranienne, que l'on retrouve mort le cou brisé sur le chemin qui le menait à l'école. La mère d'Aram, experte dans l'art de débusquer l'identité réelle de contributeurs anonymes à des sites d'incitation à la haine raciste, aide Olivia à établir le lien entre un groupe de quatre hommes qui se sont exprimés sur les meurtres dans un forum et une cellule néo-nazie nommée Colère blanche, qui s'apprête à semer la terreur avec des attentats ciblés.
Voilà Olivia de nouveau entraînée dans une enquête complexe et riche en rebondissements, où elle risque sa vie. Une enquête qui nous offre un panorama assez inquiétant de la société suédoise, du moins de l'ambiance où elle baigne, fort bien captée et ultra contemporaine.
La vieille Taki raconte à son neveu ses années de service entre 1932 et 1944 dans la famille Hirai. Ce temps de bonheur commence quand l'adolescente quitte sa campagne pour s'occuper de la petite maison de style occidental que M. Hirai, sous-directeur d'une entreprise de jouets florissante, a fait construire à Tokyo pour sa femme Tokiko et le fils de cette dernière. Taki se rappelle avec ferveur son quotidien dans le foyer de Tokiko qu'elle assiste avec intelligence et finesse, tout en s'occupant du petit garçon. C'est à demi-mot qu'elle évoque l'amour platonique entre les époux puis les sentiments de sa patronne pour un jeune designer de la fabrique de jouets, Joji Itakura, tandis que l'on devine, sans qu'elle-même ne le formule, ses propres sentiments pour sa jeune patronne.
Le Japon attaque Pearl Harbor, Joji part à la guerre et la famille ne peut plus garder Taki qui retourne à la campagne. En 1946, la petite maison n'existe plus. Les deux femmes se sont revues là une seule fois, inoubliable. Après la mort de Taki, son neveu découvre les notes de sa tante et des dessins d'une maison au toit rouge qui ont fait le succès d'un artiste connu, un certain Itakura.
Kyoko Nakajima nous immerge dans une époque où s'épanouit une culture très vivante, mi-occidentale mi-japonaise, interrompue brutalement par la montée en puissance de l'armée puis par la guerre jusqu'au déclin de l'empire. La pudeur de l'écriture des sentiments, l'élégance de ce récit tout en finesse, très fortement attaché à la vie quotidienne et marqué d'une nostalgie douce-amère, et un épilogue inattendu en font un roman très émouvant.