Brillant élément du commissariat de Pampelune, l'inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d'enquêter sur d'atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu'un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n'en a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztán dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants.
Amaia Salazar a d'autant plus de mal à mener son enquête qu'elle vient de donner naissance à l'enfant qu'elle et son compagnon ont tant désiré. Pas facile de devenir mère quand la mort rôde et que le souvenir de celle qui vous a donné la vie vous inflige de violents cauchemars. Mais la jeune femme entend bien aller jusqu'au bout de ses recherches, quels qu'en soient les résultats.
Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ? Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
1954. Le jeune psychiatre Germán Velázquez revient en Espagne pour travailler à l'asile pour femmes de Ciempozuelos, à la périphérie de Madrid. Après avoir fui la victoire des nationalistes en 1939, Germán a vécu quinze ans en Suisse, chez un psychiatre juif lui-même en exil.À Ciempozuelos, Germán retrouve une patiente qui l'avait fasciné, enfant, quand son père la soignait : Aurora Rodríguez Carballeira, paranoïaque qui a assassiné sa propre fille. Il y fait également la connaissance d'une aide-soignante, María Castejón, à qui doña Aurora a appris à lire et à écrire. Attiré par María qui le repousse, Germán la soupçonne de cacher de nombreux secrets.Âmes-soeurs désireuses de fuir leurs passés respectifs, Germán et María aspirent à se donner une nouvelle chance, mais ils vivent dans un pays humilié, où les péchés deviennent des délits, et où la religion et la morale officielle camouflent abus et exactions. Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet« Almudena Grandes est un phare pour tous ceux qui, comme moi, veulent savoir d'où ils viennent... En plus d'être un roman-fleuve jouissif à lire, Les Secrets de Ciempozuelos est le meilleur antidote à l'inquiétude actuelle. » Pedro Almodóvar
« Foisonnant, alternant les époques et les lieux, ce roman confirme tout le talent de cette romancière qui, de sa plume alerte, nous immerge dans cette époque pas si lointaine où tout un peuple, humilié, avait abdiqué sa dignité. » La Croix
Faire les vendanges dans le sud de la France pour voir du pays et gagner un peu d'argent ? Le plan de notre narrateur et de ses trois amis espagnols semble parfait. Et pourtant rien ne va se passer comme prévu. À cause du réchauffement climatique les vendanges sont repoussées d'un mois et la bande d'amis doit s'inscrire dans une boîte d'Intérim... Le voyage tourne vite au cauchemar : on les envoie d'abord dans un élevage de poulets où ils sont chargés d'attraper des volailles apeurées, puis dans un élevage de canards qu'ils doivent vacciner de force, enfin dans un champ de maïs et de champignons où on leur demande d'injecter de drôles de substances aux plantes... Petit à petit, la folie les guette, ils entendent le cri des poulets dans leur sommeil, ne se supportent plus, comme si à leur tour ils perdaient de leur humanité.Conditions de travail épouvantables, collègues qui meurent brutalement, mystère... les quatre amis découvrent un monde brutal sans foi ni loi, et ont peu à peu l'impression d'être tombés dans un piège dont ils se demandent comment sortir...Ce voyage initiatique aux allures de thriller - mais non dénué d'humour - montre une France de la précarité et de la fracture sociale, de la puissante industrie agroalimentaire, qu'il dénonce férocement (l'auteur est depuis devenu végane !). Nourri de références littéraires, cinématographiques et musicales, rythmé par une écriture haletante, vive et audacieuse, Les Saisonniers est un texte qui ne laissera personne indemne.Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
Un père et son fils traversent l'Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s'appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d'un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d'une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Alternant les points de vue, les lieux et les époques, leur périple nous conduit de la dictature militaire argentine des années 1980 au Londres psychédélique des années 1970, d'une évocation du sida à David Bowie, de monstres effrayants en sacrifices humains. Authentique épopée à travers le temps et le monde, où l'Histoire et le fantastique se conjuguent dans une même poésie de l'horreur et du gothique, Notre part de nuit est un grand livre, d'une puissance, d'un souffle et d'une originalité renversants. Mariana Enriquez repousse les limites du roman et impose sa voix magistrale, quelque part entre Silvina Ocampo, Cormac McCarthy et Stephen King.
Douze nouvelles. Un enfant de junkie disparaît du jour au lendemain dans un ancien quartier cossu de Buenos Aires, livré désormais à la drogue et à la violence. Des jeunes femmes se promettent dans le sang de ne jamais avoir d'amants et sont obsédées par la silhouette fugace d'une adolescente disparue. Adela, amputée d'un bras, aime se faire peur en regardant des films d'horreur jusqu'à en devenir prisonnière. Alors qu'il vient de devenir père, Pablo est hanté par la figure du Petiso Orejudo, un enfant serial killer. Un voyage confiné en voiture dans l'humidité du Nord se termine sur un malentendu. Marcela, elle, se mutile en pleine salle de classe, au grand désarroi de ses camarades. Vera, un crâne repêché dans la rue, se meut en double dénué de chair d'une femme au bord de la crise de nerfs. Paula, ancienne assistante sociale, se bat avec ses démons et ses hallucinations. Marco, lui, se cache derrière sa porte, mutique, espérant échapper à l'existence, dehors. Sous l'eau noire, des secrets bien gardés par la police sont prêts à ressurgir. Et des femmes, désespérées, s'enflamment pour protester contre la violence.
L'univers de Mariana Enriquez n'est pas tendre. Sorte de Julio Cortázar féminine et féministe, elle partage avec l'auteur de Tous les feux le feu, l'art de jouer avec les codes du fantastique sans jamais y plonger. Le monstre n'est pas tapi dans les bois : nous sommes les monstres. D'une main de maître, elle dessine avec Ce que nous avons perdu dans le feu un univers romanesque qui flirte avec l'horreur mais n'y sombre pas. Mêlant petites histoires et grande Histoire, elle évoque le passé de l'Argentine – ses morts, ses fantômes – par petites touches. Dans une langue délicate et faussement simple, elle déploie une construction narrative où le suspense et l'humour s'entremêlent pour mieux nous faire rire et frissonner du même coup.
Mariana Enriquez (Buenos Aires, 1973) a fait des études de journalisme à l'université de La Plata et dirige Radar, le supplément culturel du journal Página/12. Elle a publié trois romans – dont le premier à 22 ans – et un recueil de nouvelles avant Ce que nous avons perdu dans le feu, actuellement en cours de traduction dans dix-huit pays. Certaines de ses nouvelles ont été publiées dans les revues Granta et McSweeney's.
Barcelone, XIVe siècle. La cité catalane s'enorgueillit d'un nouveau fleuron gothique : Santa Maria del Mar, la cathédrale de la mer, qui s'élève, pierre à pierre, vers un ciel sans nuages. Du haut de ses huit ans, le jeune Arnau Estanyol contemple le chantier. À l'image de ce chef-d'oeuvre en devenir, l'ascension de ce fils de paysan exilé, parti de rien, sera fulgurante. Devenu consul et proche du roi, humaniste et philanthrope, il n'oubliera jamais que son destin est placé, depuis sa naissance, sous le signe des tragédies : l'ombre de la Sainte Inquisition plane sur ses ambitions, et la Grande Peste s'apprête à fondre sur le Nord de l'Espagne... " Fureur et lumière, violences et amours, trahisons et rédemptions : le roman du Moyen Âge catalan mélange avec talent tous les ingrédients des grands récits picaresques. " La Vie
Un royaume déchiré entre deux religions, un amour sans limites, un homme face à son destin... 1568. Royaume de Grenade. Écrasés par l'Inquisition, humiliés par des années d'oppression, les Maures prennent les armes et font couler le sang dans les villages blancs de la Sierra Nevada. Né d'une Mauresque violée par un prêtre catholique, Hernando dit " le nazaréen ", en raison de ses yeux bleus, est entraîné dans ce combat qu'il fera sien. Méprisé par les uns, rejeté par les autres, il est confronté durant l'insurrection à la violence et à la cruauté des deux partis ; il va surtout rencontrer celle qui deviendra son grand amour. Tour à tour muletier, esclave entre les mains des Barbaresques, dresseur dans les haras royaux de Cordoue, et lettré à la Cour, Hernando, porté par la superbe et courageuse Fatima, n'aura de cesse de lutter, au péril de sa vie, pour réconcilier les deux religions en guerre et rendre à sa culture la dignité et la place qu'elle mérite. À la suite de ses inoubliables héros, Hernando et Fatima, Les Révoltés de Cordoue nous entraîne dans une fresque historique et amoureuse traversée par le rêve de tout un peuple. Au souffle romanesque et au talent de conteur d'Ildefonso Falcones, s'ajoute une sensibilité a des thèmes - la tolérance, le droit à la différence - dont l'écho se prolonge jusqu'à nos jours.Après La Cathédrale de la mer, la nouvelle grande saga d'Ildefonso Falcones.
À la fin de la guerre civile, survivre est compliqué pour Manolita dont le père et la belle-mère sont en prison et dont le frère Antonio, vit caché dans un tablao de flamenco. Elle a dix-huit ans et la charge de ses deux soeurs et de deux très jeunes demi-frères! L'arrivage de deux machines à polycopier de l'étranger dont le mode d'emploi est incompréhensible va nécessiter sa coopération. Son frère, qui entend continuer la résistance par de la propagande clandestine, l'envoie rencontrer la seule personne capable de les aider. Mais ce génie de la mécanique, un jeune homme timide et peu séduisant, se trouve en prison. Et pour le rencontrer, Maria doit l'épouser. Ce sera le premier de ses trois mariages. Un nombre considérable d'événements auront lieu avant que ne soit célébré son troisième et dernier mariage !
Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
En 1944 et 1945, Witold Gombrowicz, alors exilé en Argentine, écrit en espagnol pour une revue d'inspiration médicale Viva cien años, une suite de huit articles consacrée à la femme sud-américaine. Il espérait alors trouver un éditeur argentin qui les publierait et « gagner ainsi beaucoup d'agent ». Un espoir malheureusement resté vain à l'époque.
Sept de ces textes furent ensuite publiés en français en 1988 dans la revue littéraire Le Promeneur puis dans le recueil Varia II en 1989.
Aujourd'hui, les huit articles, dont un inédit en France, sont réunis pour la première fois dans un seul et unique volume. 75 ans plus tard, le souhait de Witold Gombrowicz est enfin exaucé !
Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place sur nos étagères ?
Irene Vallejo nous convie à un voyage, des champs de bataille d’Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus à Herculanum, des palais de Cléopâtre à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans. Grâce à son formidable talent de conteuse, l’autrice nous fait découvrir cette route parsemée d’inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts.
L’Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, permettent la transmission : conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l’histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables héros de cette aventure millénaire.
Laissez-vous emporter par cette fabuleuse histoire, contée avec verve par Katherine Erhardy et découvrez, à la fin de l’enregistrement, le vibrant Manifeste pour la lecture dans lequel Irene Vallejo rappelle combien l’acte de lire est charnel.
Inlus un PDF d'accompagnement avec la table des matières.
© Editiones Siruela, S.A., 2019, 2020 © 2021, Société d'édition Les Belles Lettres
© et (P) Audiolib, 2021
Durée : 20h33
Après la victoire de Franco, le docteur Guillermo García Medina continue de vivre à Madrid sous une fausse identité. Les papiers qui lui ont permis d'éviter le peloton d'exécution lui ont été fournis par son meilleur ami, Manuel Arroyo Benítez, un diplomate républicain à qui il a sauvé la vie en 1937.
En septembre 1946, Manuel revient d'exil avec une dangereuse mission : infiltrer une organisation clandestine d'évasion de criminels nazis, dirigée depuis le quartier d'Argüelles par Clara Stauffer, qui est à la fois allemande et espagnole, nazie et phalangiste.
Alors que le docteur García se laisse recruter par Manuel, le nom d'un autre Espagnol croise le destin des deux amis. Adrián Gallardo Ortega, qui a eu son heure de gloire comme boxeur professionnel avant de s'enrôler dans la División Azul, survit péniblement en Allemagne. Ce dernier ne sait pas encore que quelqu'un souhaite prendre son identité pour fuir dans l'Argentine de Perón.
Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
Prix Jean Monnet de littérature européenne 2020
« Rien ne manque avec ce livre, pour nous emporter. »
« Il faut le dévorer, comme les précédents, en attendant les deux suivants. » Historia
« Saga palpitante, nourrie d'espions, d'imposteurs et de rebondissements, ce roman éclaire d'une lumière glaçante l'impunité de l'Espagne franquiste pour ses liens avec les anciens dignitaires du IIIe Reich. » Le Monde des Livres
Blaise Cendrars écrivit un jour : "Il n'y a plus que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse.' María Sonia Cristoff y est née, à Trelew, un village de ce monde du bout du monde. Faux calme est son récit du retour au pays natal, mystérieux et mélancolique. À travers ce texte, elle se fait le porte-voix de ses habitants exclus, prisonniers dans leur isolement, perdus dans l'immensité, exposés à une géographie hostile. Elle nous entraîne à la rencontre de personnages fantasmatiques au cœur de villages fantômes, tels ce kiosquier schizophrène qui attend un bus qui ne vient jamais, cet adolescent décharné faiseur de miracles, ou encore cette jeune femme en fuite, dont on ne connaît pas les raisons.
Mêlant carnet de voyage, chroniques désenchantées et portait humaniste, María Sonia Cristoff relie avec brio l'errance de Sebald, les carnets de Chatwin, le regard de Maspero à l'absurdité des pièces de Beckett. Récit initiatique d'une grande modernité, à mille lieues des guides touristiques, Faux calme offre au lecteur le vrai visage de la Patagonie et une profonde méditation sur le temps, une mélancolie des ruines en mouvements.
Ils sont trois. Trois enfants des rues de Buenos Aires. Trois petits voleurs, les meilleurs du quartier du Once. Pour eux, rien n'est impossible. Ils ont accepté une mission périlleuse en Uruguay. Arrivés sur place, ils déchantent : enfermés dans une propriété de 60 hectares, ils doivent cambrioler neuf villas protégées par des gardiens armés et des chiens. Pour sortir vivants de cette prison dorée, ils n'ont qu'une option : réussir.
Dans ce roman aux allures de thriller, Lucía Puenzo expose la part d'ombre de l'Argentine et le destin bouleversant de ces enfants, devenus invisibles aux yeux de la société.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet
À 14 ans, Fede n'est ni tout à fait un enfant ni tout à fait un homme : il est gros, grossier, mal dans sa peau, sauf quand il écoute les Sex Pistols, son groupe préféré, et surtout son bassiste Sid Vicious. Il vit à Santander entre son père et sa belle-mère mais il n'a qu'un rêve : retrouver sa mère qui vit à Barcelone.
À Barcelone vit aussi Marta, une jeune peintre qui s'épuise à vouloir se faire un nom dans le milieu très fermé de l'art contemporain. Elle qui n'aime ni boire ni se coucher tard court les soirées mondaines pour nouer des contacts nécessaires mais toujours décevants. Faute d'argent ou d'idées, elle accepte de réaliser des toiles pour un des grands noms de la peinture que la vieillesse empêche de continuer. Lors d'une exposition, elle rencontre Juan : il est juge pour enfants, sérieux, rangé et amoureux.
Fede retrouve sa mère ; Marta l'amour et la sécurité. Mais rien ne se passe comme ils l'espéraient.
Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet
Le récit s'ouvre sur le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l'arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s'exile en Allemagne de l'Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C'est là qu'il rencontre la fille du fameux révolutionnaire cubain Ulysse Cienfuegos (directement inspiré de Fernando Flores Ibarra, cacique de la révolution castriste, responsable de la mort de centaines de Cubains « contre-révolutionnaires »).
Éperdument amoureux d'elle, il accepte de la suivre à Cuba pour y fonder une famille et enfin vivre l'idéal communiste. Exalté par l'idée de la révolution, dirigé d'une main de maître par son terrible beau-père, le jeune homme embrasse immédiatement la devise de Castro : la patrie ou la mort. Alors que son mariage bat de l'aile, il découvre petit à petit la face cachée du régime. Les membres de la famille Cienfuegos vivent dans l'opulence, le reste de la population est soumise au rationnement. Chaque frein administratif ou bureaucratique est réglé en un clin d'oeil à la seule mention du nom de son beau-père. Son amitié pour Herberto Padilla l'éclaire sur les persécutions dont les intellectuels font l'objet. Mis au ban de la société castriste par son divorce, il découvre le quotidien des habitants de La Havane, les privations, le secret, le néant des jours. Se méfier de tous, lutter pour trouver un toit, un morceau de pain, surveiller ses actes, ses paroles, jusqu'à ses pensées, à chaque instant. Une seule obsession le guide, comme Reinaldo Arenas ou Zoé Valdès avant lui, quitter l'île, chercher la liberté, encore. Avec esprit, entre mélancolie et humour, Roberto Ampuero raconte la quête d'un idéal. Très chaleureusement salué par la critique hispanophone, Nuestros años verde olivo est resté 24 mois sur la liste des best-sellers et a été salué par Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature.
Traduit de l'espagnol (Chili) par Anne Plantagenet
En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d'être moins isolés. Ce médecin n'est autre que Josef Menguele. Très vite, il est fasciné par l'un des enfants, une jeune fille qui porte le doux nom de Lilith et qui est bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque : elle ne peut quitter des yeux cet homme si cultivé et sophistiqué. Alors, quand il s'installe finalement dans la pension fraîchement ouverte par sa famille d'accueil, tout s'accélère. Surtout lorsque la mère de famille accouche de deux fragiles petites jumelles qu'il faut soigner. Traqué par des agents israéliens, il continue pourtant à vivre tranquillement, allant même jusqu'à investir dans le projet d'usine de poupées du père. Des poupées parfaites. Aryennes.
Contrairement à Wakolda.Wakolda, quatrième roman de Lucía Puenzo, nous entraîne au coeur d'une société argentine infiltrée par l'émigration nazie. En immergeant la figure énigmatique de Menguele dans la vie quotidienne, Lucía Puenzo s'appuie sur les détails les moins visibles de sa personnalité pour faire ressortir avec une grande subtilité l'horreur de sa pensée profonde. Un roman captivant qui entraîne le lecteur sur les routes de la mémoire.
Tino a onze ans. Il vit à Buenos Aires avec sa mère, son père, sa soeur, Bruno le garde du corps et Irma la bonne paraguayenne, dans une maison bourgeoise cossue, sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Car sa famille n'est pas comme les autres : son père, Razzani - dont le plat préféré est la langouste au jerez -, est un des hommes les plus puissants du pays. Ce qui inquiète Maia, une amie d'école avec laquelle Tino entretient un jeu amoureux. Jusqu'au jour où Razzani fait les gros titres de la presse et que le père de celle-ci, présentateur de l'émission « Le chasseur », l'invite et tente de le démolir en direct. Tout s'effondre autour de Tino : et s'il ne connaissait pas son père ? Qui est cet inconnu qui l'a élevé ? Pourquoi tous ces mensonges ? Et quand l'homme le plus recherché du pays prend la fuite, c'est toute sa famille qui s'effrite : la soeur, anorexique et sous antidépresseurs, la mère, qui refuse de voir la réalité en face et Tino qui fait l'expérience de la disgrâce.Lucía Puenzo nous entraîne au coeur de la société argentine malade en chroniquant avec une grande subtilité la chute d'un homme puissant, à travers la voix d'un fils meurtri et innocent. De situations cocasses en instants tragiques, elle explore la perte des valeurs dans un monde où la seule réalité reste la possibilité de la violence.
Lala, une jeune adolescente issue de la bourgeoisie intellectuelle de Buenos Aires, renfermée et solitaire, tombe amoureuse de la Guayi, jeune paraguayenne de dix-sept ans au service de sa famille, et qui porte en elle une histoire bien mystérieuse. Lorsque Lala découvre que son père a des relations sexuelles avec la Guayi, elle décide de le tuer. Tout simplement. En mettant plus qu'il ne faut de Kétamine dans son verre de lait. Pour son bien.
Après le meurtre, elle fuit vers le Paraguay où les deux jeunes filles avaient prévu de construire une maison près du lac d'Ypacarai, lieu magique dans lequel vivrait un enfant poisson. Elle plonge ainsi dans le passé de sa fascinante et sensuelle amante, faisant connaissance avec son premier amour - devenu un célèbre acteur paraguayen - et apprenant qu'elle aurait été enceinte d'un enfant que personne n'a jamais vu. Mais le rêve tourne au cauchemar.
La Guayi est arrêtée après la fuite de Lala. Celle-ci revient alors en Argentine pour la faire libérer de prison. Quel qu'en soit le prix...
L'enfant poisson nous entraîne au coeur de la société argentine contemporaine avec ses contradictions et sa violence.
À travers le regard d'un chien, narrateur omniscient qui est partout et voit tout, le lecteur plonge au coeur d'un amour adolescent pur et passionnel qui fustige et écrase les inégalités sociales et les tabous inhérents à nos sociétés modernes.
Pepino - littéralement, concombre - est un jeune homme petit et désorienté. Il vit dans la Plata, à Buenos Aires, un quartier en marge. Tenant son surnom de la série Señora Maestra, qui mettait en scène une classe d'enfants dans laquelle il jouait un bègue, il est obsédé par son auteur : Santa Cruz.
Un soir, alors qu'il a décidé de tuer Bochatón - un chanteur rock sur le retour - pour le faire accéder à la gloire, il rencontre une jeune femme grande et perdue : Twiggy. Schizophrène, droguée et loufoque, elle reconnaît sa solitude dans les yeux de ce garçon aux airs d'orphelin. Ils tombent amoureux. Devenus inséparables, après avoir cru croiser Santa Cruz dans la rue, ils apprennent la mort mystérieuse de Jacinta Pichimahuida, l'institutrice de la série. S'ensuivent des disparitions tragiques d'anciens acteurs, enfants stars, tombés depuis dans l'anonymat. Mais Santa Cruz est-il toujours vivant ? Qui se cache derrière Pepino, celui que personne ne reconnaît jamais ?
Lucía Puenzo nous offre avec La malédiction de Jacinta un portrait au vitriol d'une Argentine cernée par la violence et la drogue. Enfants déboussolés d'avoir connu le succès trop jeunes, mère ambitieuses qui confondent leur reflet avec celui de leur progéniture, auteurs de séries à succès vaniteux... Aucun des travers de notre société du spectacle éphémère n'est épargné. Avec un humour noir et décapant, Lucía Puenzo nous propose une vision décalée et extrême d'une civilisation en perte de repères.
" Notre écoute, faculté à notre service, est en passe de devenir aléatoire et ingérable. Le plus important à faire pour la développer serait de retrouver, de temps en temps, notre familiarité avec le silence. Nous débarrasser du bruit de nos vies, non seulement à l'extérieur, mais en nous-mêmes. "
Depuis la création de l'imprimerie et plus récemment de la communication instantanée, qui ont miné de façon progressive notre capacité d'attention, de concentration, et notre mémoire, l'écoute, essentielle dans les sociétés orales, a perdu sa prééminence. Ajoutez à cela des éléments actuels comme le narcissisme généralisé, le culte de la spontanéité, le rejet de l'autorité et l'augmentation du bruit... On comprend dès lors que l'écoute soit un effort quotidien, et doive s'apprendre, puis se cultiver si l'on veut s'opposer à l'indifférence qui envahit de plus en plus les relations humaines. Quelles sont les règles de l'écoute ? Y a-t-il une bonne écoute ? Peut-on s'en passer ? Que devient l'écoute quand on sait que quelqu'un tergiverse ou omet la vérité ? Pour Marina Castañeda, l'écoute pleine est celle qui réussit à dépasser nos défenses habituelles, nos attentes, nos stéréotypes et nos intérêts propres. C'est celle qui parvient à vaincre notre narcissisme essentiel pour donner sa place à l'autre, en tant qu'individu intrinsèquement digne d'intérêt. C'est celle qui cherche à construire et à maintenir un lien, plus qu'à gagner ou à perdre. Car le fait d'écouter, ou de ne pas écouter, nos semblables a des effets réels non seulement sur eux mais sur notre propre manière de nous intégrer au monde et, par conséquent, sur notre possibilité d'être heureux.
Pour lutter contre les incompréhensions qui éloignent les individus les uns des autres et encourager cette pratique dans la vie quotidienne dès le plus jeune âge, l'auteur propose ici un code de bonne conduite de cet art qui nécessite patience, curiosité et imagination.