Les fauves rugissants et les animaux gluants ? Ils ne me font pas peur.
Les garçons de ma classe qui tirent sur ma tignasse ? Ils ne me font pas peur.
Être seule, le soir, dans ma chambre plongée dans le noir ? Cela ne me fait pas peur du tout.
À travers les mots d'une petite fille qui n'a pas froid aux yeux, Maya Angelou délivre son secret pour combattre les terreurs infantiles : s'ouvrir au pouvoir des rêves et de l'imaginaire...
Une leçon de vie d'une grande dame des lettres, poétesse, conteuse et romancière afro-américaine, figure de la lutte pour les droits civiques.
Ramsay en a marre du riz raboteux, des raviolis ridés et du rhinocéros à peine rosé ! Avec Ralph, le rat au nez rouge, ils décident de fuir leur résidence rectangulaire dans l'espoir d'un repas rafraîchissant (Ramsay le rustre et les Radis rugissants). Bob est abandonné par sa brunette de mère, tandis que Dorinda subit les brimades de distants parents. Quand un buffl e désorienté saute la barrière du jardin botanique, leur duo déjoue un drame (Bob le bileux et Dorinda la déprimée). Vanda a vu ses parents s'évaporer dans un vortex. Capturée par la veuve Vallop, elle ne s'avoue pas vaincue. Avec Vesley la viscache, mais aussi les orphelins Vilkinson, Vu et Vanapitai, elle va se venger de la vile veuve et échapper à ses lavages sans fi n... (Vanda la vagabonde et la vertigineuse Laverie de la Veuve Vallop).
Carson McCullers n'a que peu publié de son vivant, et pourtant, cinquante ans après sa mort, elle apparaît plus que jamais comme l'enfant terrible des lettres américaines. Les lecteurs, qui continuent de redécouvrir son oeuvre, s'identifient toujours à ses personnages et lui vouent un véritable culte. Pourtant, son dernier opus, publié à New York en 1964, demeure méconnu et n'a jamais été traduit en français. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'agit ni d'un roman, ni d'un recueil de nouvelles. Étonnamment, Carson McCullers, sur son lit de douleur, a écrit des petites comptines et poèmes pour enfants, illustrés et rassemblés sous le titre joyeux, espiègle, de Doux comme un cornichon et propre comme un cochon. Elle, qui avait connu la consécration très jeune, travaillait alors à son autobiographie et se demandait ce qu'elle pourrait transmettre de son expérience aux générations futures. C'est ainsi qu'elle a composé vingt-deux petites histoires rimées, d'une grande simplicité et d'apparence légère, qui suivent le cours des saisons au rythme des fêtes de Pâques, d'Halloween ou de Noël. Toutes ses historiettes célèbrent la candeur, l'innocence de l'enfance dont Carson McCullers, qui n'a jamais été mère, a gardé des impressions très nettes et des sensations intactes. Elle qui définit l'écrivain comme « un rêveur par nature », sait parfaitement retranscrire les rêveries enfantines, mais aussi les questionnements incessants sur les contradictions du monde : « Qui a mis le "A" dans août ? » « Le Père Noël va-t-il manquer la maison de René, qui n'a pas de cheminée ? » « Pourquoi est-ce malpoli de montrer quelqu'un du doigt, mais pas un rat ni un arc-en-ciel ? » On retrouve aussi, par touches, l'un des traits les plus frappants de son oeuvre : son empathie envers chaque individu, même les plus inadaptés, qui ont tant de mal à trouver leur place. Ici, c'est Sport Williams, un garçon de l'école, si méchant que seule sa mère est capable de l'aimer. Comme un clin d'oeil à son passé, Carson évoque aussi le Sud de son enfance et décrit une scène familiale, lorsqu'une petite fille écoute sa mère lui parler du temps de sa jeunesse. La nostalgie du familier et le désir ardent de la découverte se révèlent dans les tableaux qu'elle fait de New York, ville qu'elle a elle-même rejointe à dix-sept ans. À la lecture de ces pages, Carson apparaît comme un être sensible et délicat qui, à l'image de cette girafe croisée dans le zoo de Manhattan, s'est trouvé projetée dans la vie comme en terre inconnue... Les dessins aux crayons de couleur de Rolf Gérard, adorables, s'accordent à merveille avec le ton du recueil et offrent un écrin vintage à cette très jolie édition.