Le 8 mai 1941, Mme Jean McCormick, 68 ans, invitée de l'émission " We the people " sur la radio CBS de New York, à l'occasion de la fête des Mères, déclare publiquement être la fille de Calamity Jane. En guise de preuve, elle affirme avoir en sa possession des lettres que sa mère lui aurait écrites durant 25 ans sans jamais lui envoyer. Elles lui auraient été remises par son père adoptif, peu avant sa mort. Ce ne sera qu'à la suite de nombreuses expertises que Mme McCormick sera officiellement considérée comme la fille légitime de Calamity Jane et les lettres, prises au sérieux.
Le monde entier découvre alors une Calamity Jane sensible et aimante, une femme rongée par le remord d'avoir abandonné son enfant qu'elle ne pouvait pas élever. Cette femme d'exception, figure emblématique du Far West, qui préférait la vie itinérante et solitaire, a voulu pour sa fille, la douceur d'une famille stable et les moyens matériels d'une éducation solide. Elle l'a donc confiée à l'âge d'un an à deux voyageurs originaires de l'Est : Jim et Helen O'Neil. Ses lettres sont un formidable témoignage de l'amour maternel.
Présentes au catalogue Rivages depuis 1997, nous proposons aujourd'hui une édition enrichie de la première version des Lettres à ma fille. Cette nouvelle version corrige certaines erreurs de retranscription et comporte six lettres inédites, certaines de la main de Calamity Jane, d'autres écrites par le père adoptif de sa fille ainsi que la préface rédigée par Jean Mc Cormick à l'occasion de la toute première édition en 1949. Cette édition a été enrichie et préparée par Gregory Monro, jeune réalisateur parisien.
Au soir de ses quatorze ans, dans une boutique désaffectée de Harlem, au milieu des prières et des trépignements cadencés de ses frères, au rythme hallucinant des tambourins, John Grimes traverse sa « nuit noire de l'âme ».
Tourmenté par l'idée de péché, après être allé jusqu'aux racines de sa culpabilité, il lui semble à l'aube du dimanche avoir connu son moment de vérité.
James Baldwin, dans ce premier roman écrit en 1952, raconte avec des accents d'une sincérité déchirante à la fois son expérience et une odyssée collective, celle d'une famille aux attitudes violemment contrastées, celle d'un peuple venant du Sud rural dans un ghetto du Nord.
La Conversion est un des premiers livres sur la condition des Noirs ; devenu un classique, ce roman limpide et vibrant nous entraîne au coeur d'une mystique collective dont la force nous subjugue et nous envoûte.
Véritable chronique de moeurs, roman policier, comédie baroque, la vérité sur lorin jones est un miroir tendu à toute une génération de femmes qui jonglent avec le féminisme, le militantisme, les grands principes et les grands sentiments.
Michèle gazier, télérama jamais alison lurie n'a mieux mis son talent au service de sa conviction intime : toute situation, examinée avec recul, contient un élément comique ravageur.
Diane de margerie, le figaro littéraire.
A la fin du siècle dernier, sur les plaines du nebraska recouvertes à l'infini des mêmes herbes rouges, s'implantent de nombreuses familles d'immigrés européens.
Russes, tchèques, norvégiens se regroupent en communautés sur des terres qui restent à défricher. jim a dix ans lorsqu'il vient vivre chez ses grands-parents, propriétaires d'une ferme. a quelques kilomètres s'installe la famille d'ántonia, immigrés tchèques partagés entre la nostalgie de l'europe et l'espoir en l'amérique. jim et ántonia, unis par les mêmes valeurs humaines et une amitié mi-fraternelle, mi-amoureuse, connaîtront des destins différents.
L'image d'ántonia reste gravée dans la mémoire comme l'incarnation de la ténacité des pionniers, auréolée de la nostalgie du passé " précieux, incommunicable ".
Willa cather a fait sous la mitraille de l'émotion, avec des odeurs de foin et des couleurs fortes, le roman vital de l'amérique à ses débuts. c'est virgile élégiaque, perdu dans les herbes du nebraska.
Manuel carcassonne, le figaro
Jirô, jeune employé sans histoire, doit rejoindre à osaka un de ses amis pour une promenade dans la campagne japonaise.
Il en profite pour rendre visite à un parent de sa mère et se voit contraint de s'intéresser à des problèmes familiaux dont il espérait se détacher. son ami n'est pas au rendez-vous : hospitalisé d'urgence, il doit annuler ses vacances. ce contretemps révèle alors à jirô les multiples drames qui sont habituellement cachés par la réalité quotidienne.
Le très subtil auteur de oreiller d'herbes nous invite aux entrelacs sentimentaux d'un monde étroit et nous révèle la jalousie avec une violence presque insoutenable.
Chaud et froid, stimulant.
Monique gehler, l'evénement du jeudi.
Entre le 26 novembre 1972 et le 24 janvier 1975, pier paolo pasolini tient une chronique littéraire dans ii tempo.
C'est pour lui l'occasion de rédiger un véritable journal intellectuel en confrontant ses propres obsessions (qu'il livre avec une stupéfiante sincérité) à celles des plus grands écrivains italiens et étrangers : moravia, sciascia, morante, calvino, cassola, gadda, bassani, pound, gombrowiecz, huysmans, garcia marquez, céline, tanizaki, dostoïevski, flaubert, cavafy, forster. sans le chercher délibérément, pasolini propose avec descriptions de descriptions une authentique encyclopédie littéraire.
En décrivant les autres, c'est lui-même qu'il décrit dans ce testament intellectuel.
Au coeur des collines du piémont, dans une italie qui n'est encore au début du xixe siècle qu'une mosaïque d'états et de royaumes, l'histoire se déroule sur trois générations d'une famille de paysans aisés. Ecrivain de la mémoire, rosetta loy sait nous faire aimer ses personnages inoubliables. luis qui plaisait tant aux femmes, bastianina la jeune novice impétueuse, teresina et sa passion pour les pommes reinettes et pour mozart, son fils pietro-giuseppe, l'enfant rebelle qui s'en ira chercher à gênes la liberté et la justice. une nostalgie invincible nous prend, comme si cette famille était aussi la nôtre, une famille lointaine, oubliée.
Le bel appartement romain, les vacances à la montagne les doux souvenirs d'une enfance innocente côtoient d'autres souvenirs, plus inquiétants, qui affleurent peu à peu dans les visages et les silhouettes de ces personnes devenues du jour au lendemain " autres " par décrets, et persécutées pour cela.
Rosetta loy retrouve les signes mystérieux et ambigus d'un quotidien vécu à l'abri de l'histoire, et elle chercher derrière les faits - en s'attachant aux silences du pape pie xii - les moments cruciaux d'une période pendant laquelle nul ne fut capable de s'opposer à la folie nazie.
Elle trace ainsi les contours de cette zone " grise " dans laquelle mémoire individuelle et mémoire collective se superposent pour le pire, découvrant la trame d'un dilemme historique et moral toujours d'actualité.
jenny a consacré sa vie à son mari, le naturaliste wilkie walker.
cette année-là, au début de l'hiver, wilkie lui paraît distant et déprimé. au désespoir, jenny le persuade de faire un séjour à key west, mais ni le soleil ni le paysage des tropiques ne réussissent à le dérider. plus son mari se replie sur lui-même, plus jenny s'implique dans la vie locale et s'intéresse aux séduisants personnages de l'île. parmi eux gerry, l'ex-poète beatnik, ou lee, la propriétaire attirante et théâtrale d'une pension réservée aux femmes.
Dans ces douze contes, ambrose bierce a oublié son cynisme et sa misanthropie pour laisser la place à un sens profond de la misère humaine, une étude subtile du mécanisme de la peur, une incursion troublante dans le royaume du surnaturel.
" ambrose bierce compte au nombre de ceux pour lesquels écrire est un art difficile et qui mérite tous nos soins. ce fossoyeur impénitent, ce familier de la mort, ce compagnon des ombres, est un des derniers classiques de la littérature mondiale. " jacques papy.
Au fil de ces douze nouvelles, qui relatent des histoires de famille, de brèves rencontres, la fragilité des liaisons amoureuses, le bonheur des retrouvailles, ou les drames de la vie bourgeoise, mille facettes du quotidien sortent de la banalité pour composer un portrait aigu et souvent implacable d'un univers de femmes.
Douze nouvelles, mais cent personnages et autour de chacun d'eux, des satellites qui, telles les lunes gravitant autour de jupiter, créent attractions et répulsions. rêves et frustrations, désirs inavoués, passions sans espoir nous conduisent à un jeu de la vérité drôle et pathétique. un ton inimitable, proche de virginia woolf ou carson maccullers.
Alice munroe née en 1931 est canadienne anglaise et vit dans l'ontario.
Dans les huit nouvelles qui composent l'amour d'une honnête femme, alice munro nous fait glisser par petites touches et presque à notre insu du simple récit de la vie quotidienne à celui de bouleversements irrémédiables.
L'amour, la maternité, mais aussi l'incommunicabilité entre les êtres qui pousse parents et enfants à ne plus s'aimer, maris et femmes à se perdre, sont les grands thèmes de ce recueil. l'on y croise des femmes dont le destin tout tracé bascule soudain. mariées trop jeunes, devenues mères trop tôt, elles s'éveillent tardivement à la sexualité, et la peur de " passer à côté de l'amour " les entraîne vers l'inconnu.
Le regard empreint de générosité et d'humanité que porte alice munro sur ses personnages en fait une conteuse sans égale.
Entre les deux guerres, l'été, la bourgeoisie milanaise est en villégiature au bord du lac de Côme dans de grandes villas cossues.
De jeunes adolescents découvrent les émois amoureux. Ils seront bientôt pris dans la tourmente du fascisme et de la Seconde Guerre mondiale. C'est un roman tendre et nostalgique mais "c'est aussi l'illusion anxieuse du silence, ce léger vertige fait d'insécurité et d'angoisse qui caractérise la culture européenne de l'entre-deux-guerres. Le petit drame de Giacomo, raconté ici avec tant de délicatesse, est le déchirement entre l'innocence et la maturité...
Le crépuscule de l'adolescence de Giacomo devient la métaphore d'un crépuscule historique d'une époque sur le déclin" (Géno Pampaloni.)
"Vu l'exposition démographique, vous en connaissez un, vous, de moyen glus écolo que de s'éliminer soi même ? ". Née dans une famille juive dont le mot d'ordre est :." Trouve un mari à la Fac, après ce sera plus dur ". Sheila Levine, toujours célibataire à 30 ans, décide, que la plaisanterie assez durée et se lance dans l'organisation "de son suicide. Après avoir cherché un époux, un appartement, du plaisir, de la minceur, des fringues branchées et un job, mis toutes ses chances de son côté en allant voir un psy et en faisant preuve d' un libéralisme sexuel à toute épreuve, la voilà qui se met en quête d'une concession, d'une pierre tombale et de la robe ad hoc.
Georgie Jutland est une femme chancelante. À quarante ans, sa carrière d'infirmière en miettes, elle vit isolée à White Point aux côtés de Jim, un pêcheur de langoustes. Le village est à la fois riche et fruste, aberrant dans le paysage éblouissant. Georgie passe ses nuits à naviguer sur Internet en buvant de la vodka.
Un matin, elle aperçoit une ombre sur la plage en contrebas. Luther Fox vient d'entrer dans sa vie. Braconnier des mers, timide et musicien, il est précédé d'une réputation de malheur et de malchance. Leur rencontre improbable, contrariée par la colère des langoustiers, se transforme en odyssée et leur amour fou en road-movie initiatique.
Publié en 1971 en angleterre et sélectionné pour le booker prize, mrs palfrey, hôtel claremont fut salué par la critique comme l'un des romans essentiels de cette romancière anglaise.
Veuve, mrs palfrey s'installe dans un hôtel qui est en fait une résidence pour personnes âgées. chaque pensionnaire, afin de distraire la monotonie des menus et des conversations, applique la stratégie du temps qui reste, et la drôlerie le dispute sans cesse à l'émotion.
" elizabeth taylor est une romancière au talent immense, et mrs palfrey, hôtel claremont est vraiment une petite merveille de sensibilité et d'humour cruel.
".
" voici un roman dont le sujet est le don d'une vie à l'écriture, et cela conté d'une façon si romanesque que nous sommes pris dans une sorte de tourbillon circulaire et dramatique.
l'extravagante enfant qui en est l'héroïne, angel, qui est tout sauf angélique, nous apparaît tout de suite rétive, méprisant l'épicerie où travaille sa mère, absente de la vie quotidienne, volontairement aveugle au réel. "
(extrait de la préface de diane de margelle)
L'histoire d'amour de deux cows-boys brutalement brisée par l'intolérance, l'obsession viscérale d'un garçon mal aimé par le rodéo, l'obstination d'un vieux bonhomme qui veut revoir le ranch de son enfance, la solitude d'une jeune fille qui parle aux tracteurs, la folle équipée de trois femmes prêtes à tout... autant de désespoirs, de déchirures, de temps ardus et de joies improbables qu'Annie Proulx raconte avec son talent magistral et sa passion féroce du Wyoming. Des histoires rudes, violentes, drôles, où chacun lutte pour survivre envers et contre tout, dans un paysage à la fois âpre et magnifique « qu'on ne quitte que mort ».
Il se passe des choses étranges dans les forêts de virginie, au fond des canyons de la sierra nevada, dans les camps des chercheurs d'or, au sein de la meilleure société de san francisco et même dans la boutique la plus ordinaire d'une bourgade du massachussets.
Si l'on en croit ambrose bierce, on ne peut même plus se fier à la mort pour faire se tenir tranquilles les gens, qu'on les ait assassinés ou non. et même chez les vivants, les inventeurs et les médecins vont au-delà des limites de la science, les jumeaux communiquent mystérieusement, les hypnotiseurs ont d'inquiétants pouvoirs.
Vingt-quatre nouvelles fantastiques, drôles ou terrifiantes, inédites pour la plupart, pour poursuivre la découverte du plus acerbe des humoristes américains.
Pour accompagner le roman de David Lodge qui nous met en bouche l'oeuvre de Henry James voici trois longues nouvelles de cet immense auteur datant de la première période majeure, dite « internationale », qui correspond à l'installation définitive de Henry James à Londres.
Le Siège de Londres (1883) met en scène une aventurière américaine originaire de Californie, qui fortune faite grâce à ses nombreux divorces, part à la chasse au mari dans les hautes société s européennes. Un Américain
cosmopolite, au fait de ses frasques, la reconnaît à Paris lors d'une matinée à la Comédie-Française. Mais il reste discret lorsqu'un peu plus tard il la retrouve à Londres prête à épouser un jeune lord. Car la morale jamesienne penche en faveur de cette arriviste vulgaire mais courageuse en butte aux us et coutumes d'une aristocratie cupide, railleuse et méprisante.
Madame de Mauves (1874) raconte l'histoire d'un mariage mal assorti entre une Américaine vertueuse, Euphémia de Mauves et un aristocrate parisien dépravé. Une histoire vue à travers le regard d'un jeune Américain séduit par le charme de Madame et scandalisé par le cynisme de son époux. Or Euphémia va se révéler quasi meurtrière dans sa froideur et sa rigidité. Son époux se suicide. L'évocation brillante et sans pitié des comportements de l'aristocratie parisienne rappelle Balzac et, plus encore, annonce Proust.
Lady Barberina (1884) campe un autre couple, celui de Jackson Lemon, un riche médecin américain marié à l'aristocrate et très britannique lady Barberina Clement qui à New York s'ennuie à mourir. En revanche, sa petite soeur est enchantée par ce « paradis des femmes et des machines » et s'enfuit vers l'Ouest en compagnie d'une sorte de cow-boy, au grand dam de sa noble famille. Là encore, Henry James excelle à peintre les minauderies de la société américaine et la férocité de l'aristocratie anglaise qui éduque les jeunes filles
comme on dresse les purs-sangs. Pour les vendre.
Lors d'un bref séjour à budapest, un américain rencontre un jeune prostitué roumain déterminé à fuir la misère par tous les moyens.
Désenchanté par son pays, emporté par la passion, l'américain abandonne sa vie à new york et sa mère mourante pour suivre ce presque inconnu. sans filet, l'homme venu de loin plonge dans un monde de pauvreté, de fantasmes, de jouissances et de dangers. la période préfasciste de la roumanie, son monarque licencieux carol ii et ses sublimes artistes (brancusi, panaït istrati) se mêlent à son obsession pour le jeune homme.
Mais tandis que le pays se livre, s'ouvre comme un paysage, romulus résiste et oppose sa différence.
On savait que les américains avaient pris l'habitude de gérer les problèmes de leur vie quotidienne à l'aide de guides pratiques en tout genre.
Mais personne n'avait imaginé, avant lorrie moore, d'en faire le sujet d'une fiction ironique. neuf nouvelles dissèquent ici des programmes, parfois désopilants, parfois tragiques, avec un ton unique et souvent provocateur. " les nouvelles grinçantes et poétiques de lorrie moore me donnent une envie irrésistible de rire et de pleurer. " alison lurie.