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Pour les féministes qui cassent l'ambiance aux repas de famille.
Que veut dire vivre une vie féministe ? Quelles en sont les implications, les difficultés, les conséquences ? Pour y répondre, Sara Ahmed, chercheuse britannique née en 1969, figure majeure de la phénoménologie queer, explore les sensations et les déclics qui amènent à devenir féministe, la difficulté d'imposer une " volonté à soi " déviant d'une conception normée du bonheur, les liens qu'entretient la théorie féministe avec l'ordinaire de la vie quotidienne... Convoquant notamment Audre Lorde et bell hooks, elle nous livre une trousse de survie féministe et nous propose de devenir des rabat-joies épanouies. -
La Métaphysique est cet ouvrage qu'Aristote n'a jamais écrit, ou plutôt cet ensemble de leçons, rassemblées tardivement par un copiste-bibliothécaire, au sujet du savoir suprême. Dans ces textes, Aristote s'efforce de situer, en regard de la physique, ce haut savoir qu'il désigne à plusieurs reprises comme philosophie première .
Cette traduction singulière de Bernard Sichère redonne sa tonalité à la langue d'Aristote tout en la confrontant à la lecture novatrice qu'en a fait Heidegger.
Elle est publiée pour la première fois en un seul volume.
Traduction depuis le grec ancien en français moderne par Bernard Sichère -
La pièce Antigone commence au moment où les deux filles d'oedipe, Antigone et Ismène, apprennent que Créon, roi de Thèbes, vient d'interdire l'enterrement de Polynice, leur frère, pour le punir d'avoir combattu contre sa patrie. Mais Antigone transgresse ce décret. Créon et Antigone incarnent deux idées de la communauté, deux conceptions de la loi, deux versions du sacré. Au coeur du conflit tragique, la vérité humaine et politique de la communauté est liée au sens que les vivants donnent à la mort. Apparue autour du VIIe siècle avant J.-C., la figure d'Antigone a traversé les siècles et les langues jusqu'à nos jours. Avec cette nouvelle traduction, Jean Lauxerois nous propose une plongée dans l'éternelle vérité de la Grèce antique.
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Au nom des Noirs : États-Unis, 1964 : au coeur du mouvement pour les droits civiques
Robert Penn Warren
- Agora
- 19 Septembre 2024
- 9782266342209
Le triple lauréat du Prix Pulitzer signe un document rare, historique et littéraire, nourri par des entretiens avec tous les acteurs du mouvement des droits civiques aux États-Unis.
En 1964, Robert Penn Warren lance une série d'interviews des représentants du mouvement des droits civiques aux États-Unis. Il rencontre Martin Luther King, Malcolm X, James Forman mais aussi les écrivains James Baldwin et Ralph Ellison, sans oublier de nombreux militants locaux, actifs sur le terrain.
Pour l'auteur de Tous les hommes du roi, il s'agit d'une véritable quête, qui va bien au-delà du reportage ou de l'exercice journalistique. Enfant du Sud des États-Unis, Robert Penn Warren a vécu dans une société ségrégationniste. Il s'interroge sur le poids de cette éducation et sur l'avenir des relations entre communautés. Loin de tout militantisme, il retranscrit ici ses entretiens en veillant à conserver le ton exact des échanges. À l'heure où les questions d'intégration comptent parmi les sujets centraux de nos sociétés, Au nom des Noirs constitue un document exceptionnel où les dialogues sont complétés par les réflexions personnelles de l'un des derniers géants de la littérature américaine. -
Comment se tenait-on à table au Moyen Âge ? Comment se mouchait-on à la Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement sexuel ? Norbert Elias analyse les moeurs de la civilisation occidentale et étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine.
Des exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot " civilisation " un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrête des moeurs. Ce livre d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique. -
Pour Elias, les individus sont liés les uns aux autres par des liens de dépendance réciproques qui constituent la société même. C'est sous l'effet de cette imbrication que les comportements se sont modifiés au fil des siècles. L'idée moderne de l'individu - cet idéal du moi qui veut exister par lui-même - n'est apparue en Occident qu'au terme d'un long processus, qui est indissociable de la domination des forces de la nature par les hommes et de la différenciation progressive des fonctions sociales.
L'individu et la société ne sont donc pas deux entités distinctes, et la dépendance croissante des États les uns à l'égard des autres place les hommes dans un processus d'intégration au niveau planétaire. La création des Nations unies et de la Banque mondiale en a été l'une des premières expressions. Le développement d'une nouvelle éthique universelle et, surtout, les progrès d'une conscience d'appartenance à l'humanité tout entière en sont des signes évidents.
Un recueil de trois articles clés dans l'oeuvre d'Elias, trois étapes majeures de sa réflexion sur le rapport civilisation, individu et sociétés. -
Shâhnâmeh : le livre des rois persans
Ferdowsi, Negar Habibi
- Agora
- 26 Août 2021
- 9782266311670
En persan, le Shâhnâmeh signifie à la fois le Livre des Rois et le Roi des Livres. Cette épopée mythologique, la plus grande jamais écrite en langue persane (60 000 distiques), de Ferdowsi, poète persan du Xe siècle, né dans le village de Badji, province de Khorassan en Iran, a non seulement transformé l'assemblée du Sultân Mahmoud Ghaznavide en ferdows, ou paradis , au début du XIe siècle, mais a surtout revitalisé la langue persane à une époque où elle risquait d'être supplantée par l'arabe. Depuis plus de mille ans, Le Livre des Rois persans, dont l'originalité tient à sa structure générale, à la qualité de sa langue et à son ambition didactique, garde vivante la connaissance de la gloire ancienne, de l'éthique politique et de l'identité culturelle de l'Iran. Et cela grâce aux manuscrits illustrés ou calligraphiés du Shâhnâmeh, dont les princes et les rois des dynasties iraniennes n'ont cessé de commander de nouvelles copies.
Les morceaux choisis dans le présent recueil offrent une première approche synthétique de cet ouvrage fondateur et considérable par son volume et son rayonnement. -
Cette fable politique du XVIIIe siècle, trop souvent réduite à l'idée que " les vices privés font les vertus publiques ", est ici présentée par Dany-Robert Dufour. Il montre dans son introduction pourquoi ce texte est le ferment de la pensée libérale et comment, dès sa sortie en 1723, il déclenche un scandale, les esprits bien-pensants de l'époque jugeant l'ouvrage pernicieux et diabolique.
Bernard de Mandeville démonte dans une fable aussi impudente qu'effrontée les artefacts de la morale commune. Contrairement à Rousseau pour qui l'homme est naturellement bon, Mandeville le conçoit comme un véritable fripon. Cette fable, publiée dans une nouvelle traduction, est accompagnée d'autres textes de l'auteur qui permettent de comprendre l'importance de l'utilité sociale de l'égoïsme et les ressorts économiques de la prospérité.
Édition revue et commentée par Dany-Robert Dufour Introduction de Dany-Robert Dufour INÉDIT @ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE -
Dans le Traité de l'âme, Aristote conduit l'élucidation de ce qu'est la vie jusqu'au coeur du phénomène. En effet, les vivants existent par et pour l'âme. Elle est ce qui permet de naître, de venir à maturité et de déployer ses aptitudes ; elle se rapporte à un corps déterminé qu'elle anime.
Dans cette possibilité dont l'homme a le privilège, l'âme connaît et accède à la présence de toutes choses. C'est pourquoi Aristote affirme qu'elle est l'ensemble de tout ce qui est . Sa thèse n'est donc ni une psychologie, ni une biologie, mais bien une ontologie de la vie.
Grâce à cette nouvelle traduction d'Ingrid Auriol, qui remet en question nombre de présupposés et fausses évidences, le propos d'Aristote apparaît enfin dans toute sa beauté. Il permet d'approcher la vertu native de l'un des textes majeurs où les racines de toute la pensée Occidentale apparaissent en pleine lumière.
INÉDIT -
Comment a-t-on inventé la Terre ? La réduction de la sphère au plan, l'invention de la carte, puis celle de la perspective, ont lentement permis de mesurer et de contrôler un territoire devenu l'espace où établir et déployer nos activités. L'auteur retrace l'histoire de cette invention, et s'interroge.
Car ce modèle s'est effrité. Ce qui se substitue à lui pour notre égarement, ce sont les réseaux, situés à la fois partout et nulle part : ondes, câbles, fibres... autant d'éléments qui ne peuvent reposer sur un territoire et agissent selon des modalités différentes de celles adoptées par la perspective où nous avions vécu jusqu'alors.
Ce " domaine " de l'information se configure comme un véritable antimonde invisible. Et il est devenu impératif de résoudre la question de la restructuration des tissus urbains et sociaux qui ont durement subi, avec l'esprit lui-même, les effets de cette nouvelle invasion technique. Il faut réinventer les données qui nous avaient servi à percevoir le monde.
Cet ouvrage nous convie à cette réinvention, que l'auteur sait rendre bien plus jubilatoire qu'angoissée. -
Cet ouvrage s'intègre dans la vaste " Etude de sociologie des religions ", entamée avec le protestantisme et la religion chinoise, que Max Weber devait poursuivre avec le christianisme primitif. Qu'étaient les Juifs sociologiquement ? Quelle place occupaient-ils dans la société de l'époque et comment se sont constituées leurs particularités religieuses Le judaïsme diffère des autres religions en suscitant une position sociale spécifique. Sur le modèle des castes hindoues, les Juifs antiques forment une communauté paria vivant au quotidien une vision du monde évolutive où, à la stricte observance des rites, s'ajoute une éthique religieuse du comportement social tout à fait rationnelle et en parfaite rupture avec les modèles dominants. Pour les Juifs anciens, la vie est déterminée par la conception d'une révolution future d'ordre politique et social sous la conduite de Dieu. L'influence du judaïsme est considérable dans l'Histoire universelle. Ce classique permet d'en appréhender les singularités.
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Dialogues II ; ultimes dialogues ; retrouvailles
Jorge Luis Borges
- Agora
- 28 Juin 2012
- 9782266227629
« Le dialogue avec Borges est une incursion dans la littérature même. Il permet d'être en contact avec l'esprit du littéraire. Borges lui-même m'avait affirmé qu'il voyait dans ces dialogues une forme indirecte d'écriture. Il continuait à écrire à travers les dialogues. Transcrivant les conversations, j'eus la certitude que Borges, en conversant, prolongeait son oeuvre écrite. À la magie de le lire correspond alors la magie de l'entendre.
Outre l'éthique, la religion, le temps, la pensée littéraire, objets d'une attention permanente, Borges se livre à quelques exercices d'admiration (Yeats, Shaw, Whitman) mais peut aussi s'attaquer à certaines idoles (Valéry, Joyce).
Mais par-dessus tout, ce qui ressort c'est l'esprit de Borges (...). » OSVALDO FERRARI Vous trouverez ici réunis en un volume Ultimes dialogues et Retrouvailles, avec un prologue inédit d'Osvaldo Ferrari.
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Cet ouvrage qui parut originellement en 1940 est le premier à reconnaître l'existence d'une philosophie de Giacomo Leopardi, alors même que les voix les plus autorisées de l'époque lui refusaient cette dimension. Dans un ouvrage d'une grande élégance d'écriture, Adriano Tilgher nous convie à un voyage dans la pensée léopardienne, selon les étapes que constituent les grands thèmes de la réflexion du poète. Le lecteur se rendra aisément à l'évidence que ces thèmes sont toujours les nôtres.
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Pourquoi nous racontons-nous des histoires ?
Jérôme Bruner
- Agora
- 15 Septembre 2005
- 9782266152952
Pourquoi le récit est-il à ce point important dans nos vies ? Ardent défenseur de la notion d'intelligence narrative, Jérôme Bruner montre à quel point les histoires que nous racontons permettent de nous construire. Il n'est donc pas ici question du récit comme création littéraire et artistique, mais d'un processus d'invention permettant de mettre en forme l'expérience humaine et de la transmettre. Qu'il s'agisse de récits littéraires, des affaires de droit ou de la vie quotidienne, le récit permet de donner du sens à nos actions et de les valoriser. Raconter des histoires, c'est finalement jeter un pont entre ce qui est, ce qui fût et ce qui est possible. L'objet des récits que nous racontons sur nous-mêmes est précisément de permettre au passé et au possible de co-exister. C'est pourquoi, nous créons toujours plusieurs histoires possibles nous concernant, cherchant toujours ce que nous aurions pu devenir.
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Chaïm Potok retrace l'histoire du peuple juif, cinq millénaires d'épopée depuis les patriarches de la Bible jusqu'à l'époque contemporaine. Confrontant les sources historiques et archéologiques à la Bible, il restitue le règne de Salomon, la destruction du temple de Jérusalem, l'exil, la dispersion à travers terres chrétiennes et musulmanes...
Mais son histoire du peuple juif est avant tout l'oeuvre d'un écrivain. Des personnages hauts en couleur, parfois excentriques comme Sabbetai Zevi, ou inspirés comme Rachi, se croisent et se répondent à travers les siècles, depuis le califat de Cordoue jusqu'à la Russie des tsars. Au récit de la vie de ces hommes et de leurs communautés, Chaïm Potok mêle ses réflexions sur l'histoire, la foi, la fidélité à Dieu, le martyre, dans un style aux accents parfois prophétiques.
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Mao, le « Grand Timonier », laisse de lui-même et du pouvoir souvent sans partage qu'il exerça une image négative. Cependant, en tant que nationaliste, Mao reste celui qui mit fin, par sa victoire en 1949, à une très longue période où la Chine connut un statut semi-colonial qui commença en 1840 avec la guerre de l'Opium. Théoricien de la guerre révolutionnaire et dirigeant politico-militaire, il demeure une personnalité exceptionnelle au moins jusqu'à sa prise de pouvoir.
Le maoïsme en tant que technique pour s'emparer du pouvoir à travers la guerre irrégulière reste opératoire, même si son idéologie est aujourd'hui remplacée par des versions religieuses instrumentalisées comme le démontrent les Taliban.
Les textes de Mao ont joué un rôle important dans la culture politique et militaire du XXe siècle. Leur influence, malgré l'importance médiatique prise par le phénomène terroriste depuis quelques décennies, est loin d'être épuisée.
Préface inédite de Gérard Chaliand
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Surgi de notre oubli immérité, Thomas Basin (1412-1491), évêque, politique et historien de son siècle, nous est rendu par cette traduction nouvelle de son Histoire des règnes de Charles VII et Louis XI. Depuis trop longtemps, l'écrivain ne nous était plus accessible. Il revient, acteur de son temps, partisan assurément (il a par exemple l'art et la manière de se faire détester de Louis XI) ; il n'en est que plus précieux. La haute idée qu'il a de ses mérites le fait appeler à sa rescousse toute sa culture, de Salluste et Suétone aux Évangélistes, voire au Tout-Puissant... Historien, il fait de son écriture une arme, non sans maladresse parfois. Mais le témoignage reste d'autant plus passionnant qu'il est animé par un fort ressentiment, bien peu religieux, avouons-le. Outre l'importance de ces textes, dûs à un contemporain de ce qui est décrit, nous découvrons un temps vécu, un ressenti dans sa brutalité, dans ses rancoeurs, mais aussi dans la construction de l'État. Nous ne devions pas nous priver plus longtemps de l'oeuvre majeure de Thomas Basin, relue à la lumière des acquis les plus récents de l'Histoire.
Introduction, traduction et notes par Joël Blanchard, Franck Collard et Yves de Kisch.
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Dialogues I ; Borges en dialogues ; nouveaux dialogues
Jorge Luis Borges
- Agora
- 28 Juin 2012
- 9782266227612
Sur Conrad et Melville, Dante et Kipling, sur les westerns, la philosophie ou l'amour, Borges dit tout - le fond de sa pensée comme ce qu'il lui vient à l'esprit sur le moment, le plus subtil comme le plus désinvolte, le plus sérieux comme le plus badin...
Répondant aux questions d'Osvaldo Ferrari, il aborde tous les sujets, communique à travers eux l'essentiel de sa réflexion sur le monde et sur les livres, et donne à l'occasion une superbe leçon de littérature.
Vous trouverez ici réunis en un volume Borges en dialogues et Nouveaux dialogues, avec un prologue inédit d'Osvaldo Ferrari. -
Les monstres et les critiques et autres essais
J. R. R. Tolkien
- Agora
- 7 Novembre 2013
- 9782266169479
Fées, dragons et chevaliers ; runes, poèmes, langues inventées ; c'est l'essence même du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion qu'il nous est donné de (re)découvrir dans ces sept essais et conférences, sur le conte de fées et la fantasy, les langues ou la littérature médiévale.
Dans ces textes, rédigés entre 1931 et 1959, se déploie le caractère profondément humaniste, et souvent méconnu, de J. R. R. Tolkien, tour à tour lecteur, traducteur, linguiste, enseignant, et surtout créateur.
Ce volume inclut une nouvelle traduction de l'essai Du conte de fées.
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China Miéville nous livre un pamphlet sur l'état de la capitale anglaise à l'heure actuelle. À l'encontre de l'idéalisme des discours politiques, il oppose la vision d'un Londres populaire et de ses habitants, stigmatise l'oppression et l'indignité tout en déchiffrant les sentiments subversifs qui se répandent dans la société. C'est une promenade dans le Londres des manifestations contre l'austérité, du village de tentes de St. Paul, des laveries automatiques, des squats et des quartiers oubliés. Ce sont aussi des interrogations sur l'accroissement sans fin des inégalités, le racisme, l'exploration du fossé des générations et du rêve d'une alternative sociale et politique. C'est l'effondrement d'un Londres lisse et consensuel.
Pour China Miéville, les bouleversements ont commencé, la chute est en marche.
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Chronique du règne de Charles VI, roi de France
Jean Juvénal des ursins
- Agora
- 24 Mars 2022
- 9782266292726
Composée par un écrivain des plus attachants du xve siècle, la Chronique du règne de Charles VI (1380-1422) croque sur le vif une société au bord du précipice : un monarque qui s'enfonce dans la démence, un pays ruiné par la guerre franco-anglaise et les pestes, livré à des clans (Armagnacs et Bourguignons) prêts à tous les reniements et accès de violence pour s'emparer d'un pouvoir qui chancelle. Temps d'espérance, aussi, car émerge de ce chaos une société politique en quête de réforme, soucieuse de Bien public et de paix. La voix des premières grandes consciences politiques françaises s'exprime dans les assemblées mais aussi dans le secret de conciliabules nocturnes. Temps où l'irrationnel règne encore, qui scrute les astres, interroge les sorcières et les moines en quête de messages du ciel. Jean Juvénal des Ursins, enfin reconnu comme l'auteur de ce livre marqué des souvenirs et de la forte personnalité de son père, témoin et acteur de cette époque contrastée, en trace un tableau personnel et saisissant. Sa Chronique, désormais rendue accessible en français moderne, est riche d'enseignements pour toute époque traversée par les crises, qui voit l'ancienne autorité s'effondrer et poindre dans la douleur et l'espoir de nouvelles légitimités.
INEDIT.
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Jamais réunies en français de son vivant ou après sa mort, les dix nouvelles « Femmes slaves » de Sacher-Masoch font contrepoint à La Venus à la fourrure (Stuttgart, 1870). Publiées en édition originale de 1889 à 1891 dans la Revue des deux mondes qui a largement contribué à faire connaître l'écrivain en France, elles ont pour décor l'empire austro-hongrois alors éclaté en de multiples provinces et nationalités à la fin du XIXe siècle. Sacher-Masoch ouvre son carnet de portraits de femmes vengeresses, de paysannes humiliées par les nobles, entre exotisme et cruauté et parfois une certaine drôlerie. Dix nouvelles destinées au grand public qui reposent sur un habile mélange de roman historique, d'érotisme discret et d'un soupçon d'exotisme slave qui nous emmènent en Pologne, Slovaquie, en Bosnie, en Serbie, en Croatie, au Monténégro. Dans « La journée de Gatzko », Sacher-Masoch est sur les traces d'une femme combattante qui sauve son mari lors d'une bataille contre les Turcs. Dominatrices, sûres d'elles, indépendantes, ces femmes slaves valeureuses ne sont pas faites pour l'ornement d'un harem. La nouvelle « Le Banc vivant » sonne le glas des vieux Don Juan. Une paysanne courtisée par son maître qui l'accuse de vol retourne la situation en faisant de lui son « baudet, son divan », ou plutôt son banc vivant sur lequel elle reçoit l'épouse trompée venant chercher son mari. Quand elle ne sont pas vêtues de la fameuse kazabaïka (« fourrure »), elles sont prêtes à monter sur les barricades ou à cheval lors des insurrections nationalistes qui troublent l'empire. Ainsi l'amazone de Prague meurt-elle sur une grande barricade « avec le sourire féroce d'une amazone bohême ».
Republiée pour la première fois en texte intégral, l'étude de Thérèse Bentzon « Un romancier galicien : M. Sacher-Masoch » parue en 1875 dans la Revue des deux mondes démontre que « sa tâche est celle d'un peintre de la nature sauvage et de l'homme primitif, celle d'un pionnier ». La critique de Bentzon s'inscrivait dans le mouvement de reconnaissance que la France portait à l'écrivain apprécié aussi pour ses sentiments anti-allemands. Il fut décoré de la Légion d'honneur en 1883 par décret du Président de la République française.
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Lafcadio Hearn, né en 1850 en Grèce, ayant vécu seize ans aux États-Unis, reste un nomade jusqu'au jour où il découvre dans le Japon la patrie de son esprit au point de s'y fixer en 1890. De cette date jusqu'à sa mort en 1904, il écrit des romans et contes inspirés par ce pays, seulement tourmenté par le regret de ne jamais suffisamment en pénétrer l'âme.
C'est dans ses Lettres japonaises qu'il est assurément le témoin, à la fois le plus intelligent et sensible, de la vie et de la culture du Japon traditionnel avec son héroïsme, sa courtoisie, ses raffinements, un pays encore indemne de toute occidentalisation.
Outre les Lettres déjà publiées par la Revue des Deux Mondes en 1924, cet ouvrage offre des lettres inconnues, ainsi que deux textes, inédits en français, consacrés à l'auteur, signés Hugo von Hofmannsthal et Stefan Zweig.
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Ces Pensées nous rappellent à chaque page que Jean Paul fut un grand philosophe moral , ou plus exactement un poète moral . Car si aucun agencement n'est décelable dans ces textes où il est question pêle-mêle des femmes ô sexe doux et fidèle , de l'amour si frêle et si délicat , de la poésie qui n'est pas toujours au commandement de l'écrivain , ou de l'Allemagne divisée en une multitude de petites parties ennemies entre elles , c'est toujours en philosophe que Jean Paul s'empare des sujets, et c'est en poète qu'il les traite. C'est pourquoi il suffit d'ouvrir à n'importe quelle page ce livre pour s'affranchir du temps, sourire, s'étonner, être saisi par quelque sentence à la saveur antique et comprendre à quel point Jean Paul a éprouvé, dans le domaine de la connaissance, de ces joies intenses qui font que celui qui trouve en soi la paix et la plénitude des idées ne veut plus chercher d'autres jouissances qu'en lui-même .
Édition établie et présentée par Eryck de Rubercy INÉDIT @ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE