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Les hystériques : en attendant Freud
Jean-Christophe Abramovici
- Millon
- Memoires Du Corps
- 8 Septembre 2022
- 9782841374120
Le lecteur ne trouvera pas ici une nouvelle histoire de l'hystérie. Il en existe déjà, rarement entièrement satisfaisantes tant l'exercice est difficile, l'historien ne disposant pour toute archive que de très rares témoignages (toujours sujets à caution), de transpositions littéraires indirectes et surtout d'une production médicale pléthorique, à la fois contradictoire et répétitive, dont sont extraites généralement quelques formules enlevées, quelques recettes farfelues...
C'est précisément cette parole médicale à la fois foisonnante et en apparence homogène que nous avons voulu faire entendre. Les médecins furent les inventeurs de l'hystérie, les auteurs d'une mystification (toujours vivante) du féminin. Ce sont eux qui pendant des siècles brandirent cette maladie supposée menacer les femmes, tout en reconnaissant souvent n'avoir que rarement rencontré ni soigné de vraies hystériques.
Il faut lire et relire les textes des médecins autant pour leur contenu, un diagnostic et une thérapeutique qui de Paré à Charcot, tous héritiers de Galien, ne se modifia qu'à la marge, que pour ce que leur écriture nous fait entendre d'eux-mêmes, de leur pratique de la médecine, de l'autorité qu'ils exercent vis-à-vis de leurs patientes et de celle qu'ils s'octroient comme « auteurs », toutes questions qui innervent encore maints débats contemporains. -
Il n'y pas de maladies, rappelle avec force Hildegarde, mais des hommes malades, et ces hommes sont intégrés dans un univers qui, de même qu'il participe à leur malheur, doit aussi prendre sa part dans la guérison ; ils doivent être soignés dans leur corps et leur âme, et, même si la nature peut et doit venir à leur aide, c'est bien souvent dans leur propre sagesse, leur modération, leur maîtrise d'eux-mêmes, qu'ils trouveront les forces qui soutiendront le processus de guérison.
Pour Hildegarde, si les causes premières du mal sont en l'homme, comme le dit le récit de la chute originelle, c'est aussi en lui que, avec l'aide de la nature et le secours de Dieu, peuvent se trouver les causes de la guérison, les remèdes. La première traduction française des oeuvres médicales de la moniale.
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Le royaume de l'au-delà ; machines nécrophoniques
Thomas Edison
- Millon
- Golgotha
- 6 Mars 2015
- 9782841373147
Si les biographes d'Edison ont exploré les multiples facettes du génie aux 1093 brevets, ils sont toutefois restés silencieux sur les expérimentations que mena Edison durant les dix dernières années de sa vie dans le domaine de la communication avec les morts. En quoi la machine phonographique révélerait-elle les dimensions occultes des outils techniques de reproduction ? Retour sur l'histoire oubliée du « nécrophone », l'invention la plus mystérieuse de Thomas Edison.
Le texte est présenté par Philippe Baudouin, chargé de réalisation à France Culture.
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Anatomie, morsure et effets de la tarentule
Giorgio Baglivi
- Millon
- Asclepios
- 17 Juin 2022
- 9782841374052
Le De anatome, morsu et effectibus tarantulae de Giorgio Baglivi (L'anatomie, la morsure et les effets de la tarentule; Rome, 1696; Genève, 1698) eut un énorme succès éditorial et fit l'objet de nombreuses études. Baglivi étudie l'anatomie de la tarentule, son habitat, la nature de son poison et les effets qu'il produit sur le corps humain et animal. L'analyse de ces éléments devient l'occasion de décrire la région où on recense le plus de cas de morsures de tarentule, les Pouilles, et les bienfaits de la plus efficace des thérapies: la musique. Entre descriptions de paysages et récits d'expériences, allant de l'expérimentation à la présentation de cas cliniques, ce texte reconnaît que le seul antidote contre le venin d'araignée est le rituel qui permet au patient de danser et donc d'expulser la maladie par mouvement et transpiration.
Après avoir terminé ses études de médecine à Naples et à Salerne, Giorgio Baglivi (Ragusa, Dalmatie 1668 - Rome 1707) développe sa formation, entre autres, à Bologne avec Marcello Malpighi. Médecin des papes Innocent XII et Clément XI, Baglivi devint professeur de chirurgie et d'anatomie à la Sapienza de Rome, puis, jusqu'à sa mort, professeur de médecine théorique dans la même université. Il fut membre de la Royal Society de Londres. Le De praxi medica et le De fibre motrice sont ses oeuvres majeures. -
Le naturalisme des convulsions : dans les maladies de l'épidémie convulsionnaire
Philippe Hecquet
- Millon
- Asclepios
- 20 Janvier 2023
- 9782841374045
Au début du XVIIIe siècle, des femmes sont prises de convulsions, transes mystico-religieuses, sur la tombe du prêtre Pâris au cimetière de St Médard. Le mouvement convulsionnaire, par son côté spectaculaire et déroutant, intéresse les médecins.
Hecquet considère ces mouvements comme ceux de corps affectés, perturbés par leur propre sexualité. Les puncta diabolica, qui marquaient la possession démoniaque des corps, sont devenus des puncta medica, qui en révèlent les obsessions désirantes. La sexualité est au coeur de l'affaire, en particulier la sexualité féminine, toujours considérée comme une prédisposition pathologique, qui rejoue dans le champ médical la vieille d'une association secrète entre la sexualité et la sorcellerie, l'érotique et le diabolique, le désir et la tromperie. -
Le siècle des véroles, la Renaissance européenne face à la syphilis ; une anthologie
Ariane Bayle, Brigitte Cauvin
- Millon
- Memoires Du Corps
- 16 Mai 2019
- 9782841373550
Si la Renaissance a été l'âge conquérant des grandes découvertes, dans les bagages des explorateurs et voyageurs se sont glissés le sexe et la mort. Se répand partout en Europe une maladie nouvelle, sexuellement transmissible, dont les enjeux scientifiques et sociétaux sont immenses. Morbus Gallicus, plus couramment nommée en français la « grosse (ou grande) vérole ». Également nommée mal français, mal napolitain, puis syphilis, la maladie devient au XVIe siècle un objet de débats non seulement parmi les savants mais dans la société tout entière. Avec l'apparition de la grande vérole, c'est tout le regard sur la sexualité qui se transforme.
Anthologie de cent textes, les auteurs confrontent le discours de médecins, de savants, de voyageurs, mais aussi de poètes et de romanciers.
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Pierre Fédida est décédé en 2002. De 1962 à 1967 il enseigne la psychologie à la Faculté de lettres de Lyon. Un temps assistant de Juliette Favez-Boutonier à la Sorbonne - à l'heure où faisait rage la bataille pour la reconnaissance de la psychologie clinique -, il crée en 1979 le Laboratoire de psychopathologie de l'université ParisVII, où il aura la charge de former les futurs psychologues cliniciens. Jacques Schotte est Professeur à l'Université catholique de Louvain (Louvain-La-Neuve, Belgique) depuis 1964, psychiatre et psychanalyste atypique. Il a produit, en plus de ses cours, de nombreuses conférences dans toute l'Europe, aux États-Unis et en Amérique latine.
La décade de Cerisy (septembre 1989) est venue témoigner de la réflexion extrêmement vivante en psychiatrie et en psychothérapie, là où se trouvent interrogés l'existence et l'existant. Le renouvellement des recherches phénoménologiques et « Daseins-analytiques » - loin de laisser celles-ci se maintenir dans de stériles controverses avec la psychanalyse - trouve au contraire dans la clinique et dans la métapsychologie une nouvelle stimulation, tout en demeurant fidèle aux oeuvres majeures (celles de Husserl et Heidegger, bien sûr, mais aussi de Binswanger, de Straus).
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L'étude d'Ambroise Tardieu est la première spécifi quement consacrée aux attentats aux moeurs. Elle révèle les progrès de la médecine légale au milieu du XIXe siècle : professionnalisation de l'expertise, approfondissement des descriptions anatomiques, recours à une chimie savante identifi ant les taches de sperme et de sang. Le corps est devenu le seul témoin auquel le médecin a recours pour indiquer le « mal » : peau, organes et muscles sont la cartographie des traces violentes, inspectés comme jamais ils ne l'avaient été.
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Traité sur les causes de la cruentation des corps morts, à la présence des meurtriers et autres textes
Francois Ranchin
- Millon
- 17 Octobre 2019
- 9782841373680
Dans la Chanson des Nibelungen, les plaies de Siegfried se mettent à saigner à l'approche de son assassin. Dans Richard III de Shakespeare, alors que le convoi funèbre de Henri VI traverse Londres, les plaies du défunt roi se remettent à saigner au moment où apparaît le meurtrier. Pendant plusieurs siècles en Europe, il était classique de croire qu'un cadavre saignait lorsqu'il était mis en présence de son assassin.
Devenu une référence majeure dès sa parution en 164o, le traité de Ranchin n'a jamais été réédité. Il est resté important dans l'étude des pratiques médicales en matière juridique, de l'histoire de la justice, mais aussi des rapports étroits entre médecine et religion. Les textes réunis parlent de la cruentation, et aussi des "maladies et accidents qui restent après la géhenne, ou torture et estrapade des criminels", des "maladies et accidents qui arrivent à ceux qui courent la poste".
Ils vantent les vertus de l'huile rosat, du sambuc, de la poudre de roses, de myrtilles ou de myrte, des fleurs d'hypéricon, du bouillon-blanc, de l'absinthe, du sirop violat ou de nénuphar...
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L'empire des tropiques ; fiction médicale inédite 1855
Paul Broca
- Millon
- Asclepios
- 22 Octobre 2020
- 9782841373888
Auteur d'un vaste Traité des tumeurs, qui a fait date dans l'histoire des recherches sur le cancer, le grand Paul Broca pouvait aussi s'adonner à de savantes distractions, qu'il ne se proposait pas forcément de publier. Il a composé vers 1855 une réjouissante histoire de la cancérologie, qu'il a écrite à la manière d'Hérodote et de Xénophon, et avec l'humour de Lucien. Traçant la carte des conquêtes de la cancérologie, qui se trouve coïncider avec l'Afrique, terre contemporaine d'explorations, et relatant l'histoire de cette discipline avec les mots de la Bible, dont il propose une brillante parodie, il manie allègrement l'anachronisme, joue avec les mots, invente aux noms des grands médecins ou cancérologues des étymologies grecques, sans du tout renoncer au sérieux de l'historien, conscient des lenteurs comme des progrès de la cancérologie.
Qui sait s'il n'envisageait pas d'écrire un jour son histoire en laisses monorimes, à la manière des chansons de geste ? Les listes de rimes qu'il a dressées et qu'on publie ici le montrent averti des recherches contemporaines sur ce qu'on appelait notre vieille littérature.
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