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L'Egypte : histoire de l'art, l'art antique
Elie Faure
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 30 Août 2024
- 9782845788152
L'Égypte est la première de ces ondulations que sont les sociétés civilisées à la surface de l'histoire et qui paraissent naître du néant et retourner au néant après avoir passé par une cime. Elle est la plus lointaine des formes définies qui restent sur l'horizon du passé. Elle est la vraie mère des hommes. Mais bien que son action ait retenti dans toute l'étendue et la durée du monde antique, on dirait qu'elle a fermé le cercle de granit d'une destinée solitaire. C'est comme une multitude immobile, et gonflée d'une clameur silencieuse.
Elle s'est enfoncée sans un cri dans le sable, qui a repris tour à tour ses pieds, ses genoux, ses reins, ses flancs, mais que sa poitrine et son front dépassent...
Elie Faure composa son Histoire de l'art entre 1909 et 1927. Conçue en quatre parties?: L'Art antique, L'Art médiéval, L'Art renaissant, L'Art moderne?; est ici publié l'un des chapitres de l'Art antique, à savoir, L'Égypte qui exerce à jamais une fascination chez tous ceux qui contemplent ses vestiges. -
L'art du Moyen âge et les causes de sa décadence
Ernest Renan
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 18 Octobre 2024
- 9782845788176
L'Art du moyen Âge et les causes de sa décadence (extrait des Mélanges d'histoire et de voyages, d'Ernest Renan publiés en plusieurs volumes entre 1848 et 1851) est un article paru dans la Revue des Deux Mondes du Ier juillet 1862, au sujet de la découverte de l'Album de Villard de Honnecourt, maître d'oeuvre du XIIIe siècle, dont on retrouva le Carnet remplit nombreux croquis d'architecture, et qui constitue un témoignage essentiel de l'art architectural religieux. Renan recense les différentes phases parcourues par l'art du Moyen Âge, depuis les débuts du XIe, date où il voit le commencement de l'art roman, jusqu'au XVe siècle finissant, alors qu'étouffé par les poussées d'un développement exagéré, le style gothique expire et fait place à la Renaissance.
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La photographie est-elle un art ?
Robert de La Sizeranne
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 3 Novembre 2023
- 9782845788053
Jusqu'en 1880 la photographie jouit d'une indétermination de fonction mais «flirte» de plus en plus avec les sciences positives (cf Charcot). Spécialiste de peinture, Sizeranne s'intéresse à la photographie. Comment évaluer ses qualités et ses défauts? Si la peinture ne doit pas copier le réalisme photographique, la photographie arraisonnée par les sciences peut-elle à l'inverse s'artistiser? C'est la question que développera le mouvement pictorialiste qui ambitionne d'instaurer la légitimité artistique de la photographie en la rapprochant du dessin ou de l'aquarelle. Si le pictorialisme ne fut qu'un bref moment, il traduisait le vif questionnement qui tournait autour du statut de la photographie dont Sizeranne sut pointer que son destin n'était pas entièrement captif de son dispositif.
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Tandis que les études consacrées au septième art se donnent le plus souvent pour tâche de désigner dans les films ce qu'il y a d'irréductiblement cinématographique, l'enquête que voici s'ouvre à d'autres sortes de conjectures pour mieux comprendre le mythe Charlot et le mythe Chaplin - qui peut-être n'en font qu'un. Désignée dès 1915, un an après son apparition sur les écrans, comme le «?dieu de la foule?», la figure universellement reconnue et aimée du petit vagabond mérite d'être éclairée sous l'angle inhabituel de l'anthropologie religieuse. En effet, l'aspiration à un lien collectif renouvelé qui accompagna les débuts du cinéma s'est focalisée de façon fulgurante sur Charlot pour en faire une divinité incarnée. Tout au long de la filmographie de Chaplin, le personnage a suivi une trajectoire exemplaire. Depuis l'individu retors des premiers courts-métrages jusqu'à l'innocent injustement condamné, son parcours fit écho à des mythes archaïques aussi bien qu'au modèle christique. Sa fonction de victime émissaire en est arrivée à résonner jusque dans la vie même du cinéaste plusieurs fois pris pour cible par ses contemporains, et finalement exilé loin de son pays d'adoption.
Si mythe il y a, la répétition de ce qui le constitue doit pouvoir être mise au jour. Ce qui, à des distances variables et sous des formes parfois méconnaissables, se reproduit, dessine aussi une généalogie. C'est à retracer celle-ci jusque chez d'autres acteurs-réalisateurs, comme Erich von Stroheim ou Clint Eastwood, que s'attache cet essai.
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La main gauche de Manet : ou l'abaissement de l'image
Jérôme Thélot
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 3 Juin 2022
- 9782845787827
Quand Manet peint en 1879 son Autoportrait le plus concerté, il se présente tenant son pinceau de la main gauche et il montre délibérément cette main sous l'aspect d'un magma de taches informes.
Le présent livre fait donc le pari suivant: que suivre chez Manet de tableaux en tableaux le motif de la main gauche est non seulement un plaisir de curiosité sensible mais une voie, et même une méthode, pour accéder à la poétique paradoxale et à la teneur spirituelle de l'oeuvre entière.
Dans l'art de Manet, c'est la main gauche qui est chargée d'abaisser l'image, de découvrir à la sobriété du regard un monde sans au-delà, et d'accomplir en peinture, avec autant de gaieté que d'insolence, le «renversement du platonisme». -
Parler du silence?? Et de plus le définir comme ce que la musique nous fait entendre?? Projet doublement insensé?? C'est pourtant très loin de toute provocation artificieuse ou spéculation gratuite que cet essai parie sur la fertilité du paradoxe quand il est mis en oeuvre dans l'exigence d'une pensée rigoureuse. Par une démarche phénoménologique qui le traque pas à pas, cet impossible objet d'expérience et de connaissance que se révèle être le silence est circonscrit comme condition de possibilité de toute musique et par-delà, de toute dimension sonore en général. Si l'on ne peut dire ce qu'est en propre le silence, reste ouverte la voie du sens figuré et telle est la proposition ici faite de la notion d'incarnation. L'absence de propriété attribuable au silence défait tout discours philosophique classique et ouvre à une compréhension originale de la musique comme chair sensible de ce silence dont apparaît chemin faisant la neutralité ontologique déroutante, car on ne peut dire de lui ni qu'il est ni qu'il n'est pas. Ce questionnement qui renouvelle entièrement la caractérisation habituelle de la musique comme art du temps permet une approche de la temporalité au coeur de nos existences et par là se décline en compréhension du sujet que chacun est, aux antipodes de la souveraineté cartésienne et tout de réceptivité. Husserl et Heidegger principalement mais aussi Jean-Louis Chrétien accompagnent certaines étapes de ce cheminement qui rencontre bien sûr des musiciens, J. S. Bach, Ravel ou Olivier Greif notamment ainsi qu'un trio de jazz.
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J.-K. Huysmans est surtout connu comme l'auteur d'un chef-d'oeuvre célébrissime A Rebours, roman crépusculaire, catalogué sous le vocable commode et aguichant du genre «décadent». Ce qui l'est moins, et qui n'avait pas échappé à quelques-uns de ses contemporains et non des moindres, Léon Bloy et Barbey d'Aurevilly, c'est que le fameux roman n'était qu'une étape de la «route» qui devait mener l'auteur «à contempler la face de Dieu» selon le premier, «aux pieds de la croix» selon le second.
Les Trois primitifs, l'un des derniers textes écrits par Huysmans, confirment la justesse de vues des deux écrivains. Ultime moment de la «route» qui mena Huysmans, dans sa quête d'un réel véridique, du «naturalisme» au «réalisme mystique», le texte témoigne d'un intérêt exceptionnel: d'abord, il atteste la continuité sans faille de la fascination huysmansienne pour l'art insurpassable des Primitifs et la place éminente de la passion esthétique dans son itinéraire vers la foi catholique mais surtout, la magistrale et emportée description du Retable de Mathias Grünewald doit être considérée comme un véritable testament: le Christ qui s'y montre sous l'effigie scandaleuse d'un Dieu mourant à la chair abominablement putréfiée bientôt transfigurée en un corps sublime incarne parfaitement la double dimension d'un réel désormais entier en lequel chair et esprit, réalisme et mysticisme ne se repoussent plus mais se génèrent l'un l'autre. Le Retable est pour Huysmans la réalisation irréfutable de cette possibilité, la confirmation de la justesse de sa foi.
Les lignes écrites sur Grünewald témoignent d'un accomplissement, d'une parfaite osmose entre un style et une vision. Huysmans n'y est pas seulement un écrivain, une langue, il est aussi «un oeil», il est celui qui sait voir «comme personne n'a vu», écrira Remy de Gourmont, et le Christ qui apparaît dans l'entrelacs du texte huysmansien est le Dieu le plus implacablement réel qui soit.
C'est en 1905, soit deux ans avant la mort de Huysmans, que paraissent Trois Primitifs: Les Grünewald du Musée de Colmar. Le Maître de Flémalle et la Florentine du Musée de Francfort-sur-le-Mein. Le texte intégral, non réédité depuis près de quarante ans, est composé de deux parties sensiblement équivalentes: d'abord la description du Retable d'Issenheim de Mathias Grünewald exposé au musée Unterlinden de Colmar, puis celle de deux autres oeuvres découvertes au Musée Staedel de Francfort-sur-le-Mein: un buste anonyme d'une jeune fille de l'École Florentine du XVe siècle et La Madone allaitant l'Enfant Jésus du maître de Flémalle.
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L'origine de la peinture est l'un des premiers textes de Félibien (1660). Il y esquisse une théorie de l'art qu'il développera dans son oeuvre majeure que sont les Entretiens... (1666-1688) et dont la publication correspond à la naissance de la critique d'art en France. Jusqu'au milieu du XIXe siècle il connaît un grand succès dut à l'aisance de sa prose, mais aussi parce qu'il inaugure une réflexion discursive sur les beaux-arts, où tout en cette matière, restait à inventer. Mais il demeure par ailleurs intéressant à lire parce qu'il conçoit que l'art, par essence, a quelque chose à dire. La perfection des oeuvres ne consiste dans aucune observation de règle qui s'apprenne, mais dans la puissance d'engendrer des effets qui se font connaître seulement dans la sensibilité qui les reçoit.
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La ville des réseaux ; un imaginaire politique
Antoine Picon
- Manucius
- Modelisations Des Imaginaires
- 20 Février 2014
- 9782845784147
Comment l'imaginaire politique des réseaux renvoie aux idéaux de domination ainsi qu'à ceux de d'émancipation individuelle et collective ? Cette ambivalence est caractéristique de tout imaginaire et pour questionner celle-ci, A. Picon s'est intéressé à «la ville des réseaux» autour de deux polarités. La première met en scène la tension «passé/présent», pour laquelle il considère la ville haussmannienne comme la genèse de la ville contemporaine des réseaux. La seconde tension abordée par l'auteur interroge le rapport «contrôle/liberté» et prend pour exemple la «ville intelligente» (Smart City) qui est un mélange d'expérimentations, de nouvelles technologies. Le principal problème selon l'auteur est que derrière ces bouleversements, il y a absence de réflexion critique.
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Ce qu'enfouir veut dire : Robert Groborne entre peinture
Claude Louis-combet
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 25 Août 2022
- 9782845787834
Ces quelques pages ont été écrites au lendemain d'une visite à l'atelier de Robert Groborne. Nous connaissions son travail depuis de nombreuses années, à travers livres et expositions. Mais la découverte du lieu de fomentation de l'oeuvre a nécessité cette mise au clair de la démarche créatrice de l'artiste, imaginative, sensorielle et spirituelle indissociablement. Entre peinture, gravure et sculpture, l'homme va son chemin de rigueur, de pudeur et de silence, aux antipodes des sentiers battus et des contrées qui n'ont plus rien à révéler. Qu'une telle solitude nous soit donnée en partage, c'est là une chance que nous ne finirons jamais d'accueillir et d'intérioriser.
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Géricault ; le radeau de la méduse , le soublime et son doucle
Jérôme Thélot
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 2 Mai 2013
- 9782845781559
Cet ouvrage revient sur la réception du célèbre tableau de T. Géricault, évoquant notamment ses défenseurs comme le comte de Forbin ou encore Victor Hugo.
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L'odeur de la peinture ; l'hypothèse Rembrandt
Gérard Dessons
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 4 Mai 2013
- 9782845781535
Cet ouvrage s'origine dans une phrase par laquelle Rembrandt dissuadait les visiteurs de son atelier de s'approcher de ses tableaux: «L'odeur de la peinture pourrait te faire du mal». On peut formuler l'hypothèse que Rembrandt parlait ainsi d'une conception «toxique» de sa peinture, alors inacceptable pour une partie de ses contemporains. Le Boeuf écorché est exemplaire d'une manière nouvelle, faite d'une pâte épaisse, triturée par de larges mouvements de brosse. Le tableau fait alors surgir le questionnement du rapport faussé entre la peinture et la beauté, de l'inadéquation entre l'art et le goût, et il s'agit de s'interroger sur la force unique d'une oeuvre capable de provoquer, chez qui la contemple, un vacillement de la raison.
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Depuis 1786, le Palais-royal est devenu, avec ses boutiques, ses cafés et ses théâtres le centre de la vie parisienne, politique, mondaine et libertine. Là se retrouvent écrivains, journalistes, avocats, badauds et curieux. On y discute, on s'y promène, on se plaît à détailler dans la foule les demi-mondaines, les grisettes et les filles publiques. Par son titre, l'ouvrage de Rétif est donc bien propre à attirer l'attention du lecteur. Le faux-titre, "Les Filles du Palais-royal", puis le titre de la première Partie, "Les Filles de l'Allée des Soupirs", précisent le sujet en annonçant un livre libertin. À vrai dire, il s'agit de tout autre chose que de ces almanachs ou catalogues de filles publiques, sortes de guides des plaisirs à l'usage des provinciaux débarquant à Paris. Le Palais-royal est avant tout le lieu d'un plaisir romanesque: le narrateur paye les filles non pour en obtenir des faveurs, mais pour entendre leur histoire. L'objet du livre est l'en deçà de la prostitution, non sa pratique. À la relation sexuelle est substituée une relation de parole et d'écoute.
Avec "Les Sunamites", un autre mode de prostitution est présenté: ici de jeunes vierges couchent chastement avec des vieillards pour leur redonner vitalité, par le contact de leur corps et la fraîcheur de leur haleine. L'état de sunamite est du reste provisoire: elles deviennent, selon leurs aptitudes, soit des "berceuses", soit des "chanteuses", soit des "converseuses". Leur corps n'est plus en jeu, seul compte leur esprit. Les "berceuses" sont chargées d'endormir les vieillards par l'agrément de leur conversation, les "chanteuses" de soulager par la qualité de leur voix les maux de la vie, les "converseuses" de faire de même par leur talent à raconter des histoires. Ces "ex-Sunamites", dit Rétif, cessent d'être des filles publiques et deviennent des citoyennes. Ainsi, à mesure que l'ouvrage progresse, le monde du Palais-royal s'élève au-dessus du vulgaire et du sordide pour atteindre un niveau où la parole seule est le souverain remède à toutes les infortunes et les frustrations de la vie, où converser c'est conserver, où narrer des histoires est la fonction salvatrice par excellence. C'est en somme la célébration de l'écrivain.
édition établie, présentée et annotée par Pierre Testud, professeur émérite de l'université de Poitiers, responsable de la revue Études rétiviennes, éditeur de Monsieur Nicolas de Rétif de la Bretonne, dans la bibliothèque de la Pléiade et de Mes Inscripcions (1779-1785) suivi du Journal (1785-1789) aux éditions Manucius.
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Effets de la musique : préface d'Etienne Sainte-Marie au Traité sur l'effet de la musique sur le corps humain
Jean-Joseph Menuret de Chambaud, Philippe Sarrasin-robichaud
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 8 Avril 2021
- 9782845787636
À une époque où les «smartphones» permettent d'emporter avec soi des mélodies enregistrées aux quatre coins du globe, il est difficile de se représenter un temps où l'expérience de la musique dépendait absolument de la présence matérielle des interprètes et de leurs instruments. Le Traité des effets de la musique sur le corps humain (1758) de Joseph-Louis Roger, synthétisé par Ménuret de Chambaud pour l'Encyclopédie de Diderot et de D'Alembert et traduit du latin au français par le médecin réformateur Étienne Sainte-Marie, nous restitue la sensibilité d'un siècle pendant lequel on guérissait la mélancolie avec les arias de l'opéra italien et où toute la science du médecin se réduit à savoir accorder et toucher la lyre du corps humain. Dans un style imaginatif et limpide ponctué d'anecdotes, les textes de cette édition mettent au jour les connaissances dont disposaient les Lumières sur ce qu'on appelle aujourd'hui «musicothérapie».
Édition et présentation de Philippe Sarrasin Robichaud. Candidat au doctorat, il s'intéresse aux discours traitant des effets de la musique sur le corps à l'âge classique. En 2018, il a fait paraître L'Homme-clavecin, une analogie diderotienne, une étude sur le rapprochement entre le corps humain et le clavecin dans l'oeuvre de Diderot et de ses contemporains.
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Passer sans fin ; Robert Groborne sculptures
Claude Molzino
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 16 Janvier 2020
- 9782845787131
Ce livre repose sur l'analyse de quelques pièces d'une seule série de sculptures, des bronzes paradoxaux car filiformes, aériens de Robert Groborne et pourtant concerne tout l'oeuvre de cet artiste protéiforme - qui grave, sculpte, dessine, peint, photographie, etc -, le principe d'engendrement par variation qui le régit donnant d'entrer dans le tout depuis le fragment. Groborne sculpte comme il grave, en augure : il découpe la spatialité, instituant un lieu sis par la forme qu'il crée ; ainsi délimite-t-il une ouverture dans le grand ouvert indéterminé de l'espace et définit-il un intérieur à l'intérieur de l'extérieur. Geste de sacralité en fraternité avec les constructions de l'architecte où bâtir, habiter et passer sont entrelacés pour fonder le monde humain que tout art institue.
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Élie Faure [1873-1937] médecin, historien, essayiste, est surtout connu pour sa monumentale Histoire de l'art en sept tomes (1909-1927). Mais il était aussi attentif au devenir prochain de notre civilisation qu'il voyait entrer sous l'emprise définitive de la machine, destin qu'il ne déplorait pas, bien au contraire, il y saisissait l'aurore d'un nouveau cycle civilisationnel - fin de l'individualisme et entrée dans un modèle plus collectif dont la machine fournira le modèle et les moyens - et dont le cinéma pourrait en devenir l'art emblématique de par sa proximité native avec la machine et de par le caractère essentiellement massif de sa diffusion. Il fut l'auteur du premier grand article théorique sur le septième art en 1920: "De la cinéplastique".
Ses écrits sur le cinéma, bien connus des cinéphiles et abondamment cités dans la littérature spécialisée, sont disséminés dans l'ensemble de ses écrits.
Ils furent partiellement réunis, seize ans après sa mort, en 1953, sous le titre Fonction du cinéma, aux éditions Plon, puis réédités (revus et augmentés) par les éditions Gonthiers, "Bibliothèque Médiations", sous le même titre en 1964. Depuis l'épuisement de cette dernière édition, les écrits sur le cinéma d'Élie Faure n'étaient plus disponibles, sauf pour De la cinéplastique, paru aux éditions Séguier en 1993.
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L'activité artistique a un pouvoir exorbitant, celui de bouleverser le rapport à soi et au monde. Que le mouvement en soit dépositaire, telle est la thèse qu'élabore cet essai.
Mais c'est alors en un sens qui s'est démarqué de toute idée de déplacement.
La musique, seule, peut en donner la clé; saisie fondamentalement comme rythme vécu qui initie un mouvement irréductible à tout autre.
À partir d'une lecture des Formes du spatial d'Erwin Straus (1891-1975) et en vis-à-vis des Espaces Rythmiques d'Adolphe Appia (1862-1928), dessins datant de 1910, la réflexion s'efforce de saisir ce mouvement invisible qui est le mouvement même de l'âme: le psychologue Erwin Straus à travers son idée d'un « espace acoustique », le scénographe Adolphe Appia dans sa recherche d'un art à venir, vivant.
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D'où viennent les idées (scientifiques) ?
Etienne Klein
- Manucius
- Modelisations Des Imaginaires
- 6 Juin 2013
- 9782845781573
La science est souvent présentée - et parfois pensée - comme un monstre froid capable d'exorciser l'imaginaire, vu comme un parasite, une scorie encombrante capable de souiller les meilleures intentions de la raison. L'adjectif « imaginaire » (un malade imaginaire.) ne renvoie-t-il pas à la fausseté, à l'irréalité, aux chimères, aux illusions, bref à toutes ces choses que la science se voue justement à combattre ? Mais si pareille caricature était exacte, d'où sortiraient les nouvelles idées ?
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De quoi prenons-nous conscience ?
Lionel Naccache
- Manucius
- Modelisations Des Imaginaires
- 6 Juin 2013
- 9782845781580
Comment prenons-nous conscience de ce qui occupera dans un instant la scène de notre esprit ? A partir de données neuroscientifiques récentes, et surtout de l'observation de patients qui présentent des pathologies de la « prise de conscience », Lionel Naccache nous entraîne dans une fascinante exploration de la construction de la signification qui caractérise notre vie mentale, construction complexe qui fait appel à des opérations conscientes et non conscientes, et qui ne cesse d'évoluer à travers un processus de "révision éditoriale" subtil et le plus souvent très discret.
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Le panthéon égyptien ; collection des personnages mythologiques de l'ancienne Egypte
Jean-François Champollion
- Manucius
- 14 Novembre 2013
- 9782845783836
L'édition du Panthéon égyptien s'étalera sur presque une décennie et l'ouvrage qui devait compter 200 planches, n'en aura finalement qu'un peu moins de la moitié. La mort prématurée de son auteur en 1832 rend son achèvement impossible et explique l'absence de figures majeures comme Isis ou Osiris. Néanmoins si on peut regretter ces lacunes, on est incroyablement fasciné par la beauté plastique de ces divinités, admirablement reproduites par L. J.-J. Dubois. Celles-ci sont présentées de manière détaillée et même si à l'aune de l'égyptologie moderne, les interprétations de Champollion paraissent un peu dépassées, l'extraordinaire génie de ce défricheur nous permet toujours d'accéder au charme de cette civilisation, dont les innombrables traces sont l'objet d'une fascination éternelle.
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Réflexions sur l'architecture
Didier Laroque
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 6 Novembre 2010
- 9782845781160
On croit aujourd'hui pouvoir regarder comme " architecture " un édifice célébrant l'habileté à bâtir, ou enjolivant l'utilité; - ce qui ne mérite pas d'être cru. Car l'architecture est toute grecque. Seuls le temple dorique et sa postérité, parce qu'ils prennent en garde le suprême spéculatif, sont dignes de réflexions.
Les sept études, ici réunies, prétendent montrer et étudier la condition du legs architectural grec dans l'époque moderne. Elles s'attachent à quelques réalisations, projets et traités choisis d'après leurs vertus exemplaires: ceux de Palladio, J. Perret, F. Blondel, Fischer von Erlach, Napoli; ceux du P. André, de Boullée et de Praz. Selon cet ensemble, réfléchir sur l'architecture paraît dévoiler l'essence du poème ou de l'oeuvre d'art.
Didier Laroque, architecte DPLG, ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome, docteur en urbanisme, est maître-assistant à l'école nationale supérieure d'architecture Paris Val-de-Seine.
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Les champs de bataille d'Andoche Praudel ; de la photographie comme art des throphées
Baldine Saint Girons
- Manucius
- Ecrits Sur L'art
- 14 Novembre 2013
- 9782845784062
Andoche Praudel est artiste plasticien. Baldine Saint Girons philosophe. L'un parcourt l'Europe, depuis des années, appareils photographiques en main, à la recherche des sites des grandes batailles évanouies, celles d'avant l'invention de la photographie, qui ont façonné son histoire. L'autre parcourt les oeuvres à la recherche de ce que rencontre l'homme qui le dépasse infiniment: le sublime. Praudel photographie Waterloo, Azincourt, Bouvines, Austerlitz, autant de vocables saturés d'imaginaire auxquels il donne une terre.
Saint Girons parcourt ces grandes images ombrées de lumière, d'espace et se saisit de cette occasion pour renouveler la pensée de la photographie: sur le site historique émotion et savoir se croisent et, à partir du moindre support ou trophée, définissent la scène.
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Il n'existe aucun ouvrage de synthèse sur l'oeuvre de Nasser Assar, juste un grand nombre d'articles éparpillés dans des revues. Il nous a donc paru nécessaire trois ans après la disparition de l'artiste, de lui consacrer un livre présentant un panorama complet de son oeuvre à partir d'un large choix de reproductions qui respecte son parcours et ses équilibres, introduit par quatre textes d'auteurs qui furent ses amis de longue date : Y. Bonnefoy, P. Jaccottet, R. Munier et J.-P. Avice.
À quoi s'ajoutent un long entretien avec J. Thélot ainsi que des extraits de deux carnets de notes prises par le peintre où l'on observe l'étendue de la culture d'un artiste qui, toute sa vie, veilla à conserver une totale indépendance vis à vis du marché et des courants promus par les grandes galeries.