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Sciences sociales / Société
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La plupart des crises contemporaines (politiques, économiques, écologiques, culturelles) tiennent au dédain affiché par la modernité pour les questions de taille. Pourtant, la taille n'est pas un paramètre que l'on pourrait fixer à volonté : elle détermine ce qui est viable et ce qui ne l'est pas.Nous mesurons tout aujourd'hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de cholestérol, de la densité de l'air en particules fines au moral des ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures, moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste mesure. Comme si les mesures n'étaient pas là pour nous aider à garder la mesure mais, au contraire, pour propager la folie des grandeurs.Ce livre s'attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver, afin de mener une vie authentiquement humaine.
Olivier Rey est chercheur au CNRS, membre de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Il a enseigné les mathématiques à l'École polytechnique et enseigne aujourd'hui la philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié chez le même éditeur : Leurre et malheur du transhumanisme et Quand le monde s'est fait nombre. -
Le sang des mots : les victimes, l'inceste et la loi
Eva Thomas
- Les Carnets Ddb
- 6 Octobre 2021
- 9782220097640
Eva Thomas qui, en 1986, fut la première femme à témoigner de l'inceste à visage découvert à la télévision, adressait dans ce livre, bien avant la révolution metoo et metooinceste, des questions dérangeantes à une société sourde et aveugle face à ces crimes. À sa voix s'en mêlaient d'autres : celles des victimes d'abord, mais aussi celles des magistrats, des psychanalystes et des professionnels concernés.
Le livre analyse l'incroyable efficacité de la loi pour les victimes d'inceste quand la justice rétablit la vérité des faits. Sans reconnaissance des actes subis, les victimes, niées une deuxième fois, peuvent difficilement se reconstruire.
Aujourd'hui le viol incestueux et les violences sexuelles dans l'enfance sont enfin entendus dans leur ampleur et leur violence. Il est temps de les reconnaître dans les actes.
Eva Thomas, fondatrice de SOS Inceste, a été institutrice, puis rééducatrice et psychopédagogue dans les écoles. Elle a longtemps milité pour l'allongement du temps de prescription et participe aujourd'hui à la réflexion collective sur l'inceste et les violences sexuelles. Son livre Le Viol du silence vient d'être réédité aux éditions Fabert.
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Notre époque ne sait plus faire confiance. Les autres (l'étranger, le voisin, le collaborateur, l'être aimé ou l'enfant) nous inquiètent dès que leur liberté les conduit un peu au-delà de nos attentes.
Nous les voudrions fiables, lisibles, transparents alors même que leur force ultime réside peut-être davantage dans cette surprise, cette imprévisibilité que leur différence nous promet. Faire confiance, c'est accepter de se rendre vulnérable, pour viser l'autre au-delà de toute attente et créer la possibilité d'échanges profonds et renouvelés.