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Le monde a tellement changé que les jeunes se doivent de tout réinventer ! Pour Michel Serres, un nouvel humain est né, il le baptise " Petite Poucette ", notamment pour sa capacité à envoyer des messages avec son pouce.
Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, - le passage aux nouvelles technologies - tout aussi majeure, s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives. Ce sont des périodes de crises.
Devant ces métamorphoses, suspendons notre jugement. Ni progrès, ni catastrophe, ni bien ni mal, c'est la réalité et il faut faire avec. Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître. mais il faut lui faire confiance !
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Ce premier combat ? C'est celui de quelques habitants de la vallée de l'Ennuye, et notamment de Liseron, adolescente déjà cabossée par la vie, de sa mère Zuita, directrice du centre équestre et compagne de Corentin l'instituteur, d'Émir, tout juste débarqué de Guinée, ou encore de l'infirmière Myriam qui se présente à la députation. Tous sont écologistes sans le savoir, résistent au monde désincarné qu'on leur propose, font de la politique sans le vouloir, écoutent la jeunesse militante et, au bout du compte, deviennent pour le pays entier des sortes d'icônes alors que le climat se dérègle et que, non loin, se fissurent les conduites de la vieille centrale nucléaire de La Baume.
Bref, l'histoire d'hommes et de femmes libres qui bataillent contre l'autorité, de lycéens qui se mobilisent, de paysans aux prises avec le climat et, au milieu des pièges, l'amour qui cherche sa voie, celui de Liseron pour Émir. Un premier combat qui peut renverser la table, jusqu'à mener aux portes du pouvoir ?
Dans cette fiction qui confine au roman d'anticipation, Yves Bichet nous livre une belle leçon d'utopie, avec ses espoirs et ses risques, ses joies et ses zones d'ombre... -
Larguer les amarres, voir disparaître la côte, n'être plus que sens du vent et gestes assurés : cette expérience est d'un genre à part. Les Grecs anciens ne s'y trompaient pas, pour qui « il y a les vivants, il y a les morts, et il y a ceux qui vont sur les mers ». Naviguer au large ? S'aventurer en haute mer ? Plus qu'un loisir, plus qu'un plaisir, plus même qu'une performance sportive : une authentique expérience philosophique.
Là, le marin ne peut compter que sur lui-même. Il s'éprouve, se retrouve en situation de faire des choix, d'agir concrètement au moment opportun. Comment se comporter en cas d'avarie ? Que faire lorsque, faute de vent, le voilier est immobilisé ? Faut-il se ranger derrière Épictète, et faire son deuil de ce qui ne dépend pas de nous ? ou bien écouter Descartes et mettre le moteur, sans se laisser entraver par l'incertitude qui entoure nécessairement l'avenir ?
Plutôt qu'une énième invitation à contempler le ressac depuis le rivage, Claude Obadia pense ici la mer comme milieu et comme expérience. Ou pourquoi vivre en mer revient à se lancer dans une aventure de la pensée, bref, à vivre philosophiquement. -
D'Arkham à Gotham, de l'Atlantide au Groland, de l'île au trésor à l'île de Lost, de la Syldavie à Twin Peaks, ce petit guide vous emmène à la découverte de destinations imaginaires. Imaginaires et néanmoins situées : ici, nulle contrée fabuleuse, fantasmatique ou farfelue, mais des « géofictions », autrement dit des lieux qui se glissent dans les interstices du réel pour rendre la narration plus crédible. Dans ce livre stimulant, riche en anecdotes et en histoires insolites, David Glomot nous montre que ces créations sont autant de reflets de notre réalité : Twin Peaks n'est-il pas l'archétype de la petite ville américaine ? la Syldavie et la Bordurie, l'image de l'imbroglio géopolitique des Balkans ? l'Atlantide de Platon, la métaphore du destin politique des cités grecques ? Ou quand tous les chemins qui mènent à Pétaouchnok sont les meilleurs raccourcis vers le monde réel...
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« Dans les moments de désespoir relatif tels que celui qu'il vivait en cette fin d'après-midi, une seule chose pouvait soulager Andréa. Il ne s'agissait pas de se servir un verre, ni plusieurs, encore moins de fumer un joint, mais simplement de se plonger dans la contemplation d'un tableau. Ou, plus précisément, dans le tableau lui-même. [...] Il ne fallait jamais longtemps au jeune homme pour entrer dans le tableau et s'y abandonner complètement, dans la chaleur du soleil et les parfums de pays lointains. Un jour même, il s'y était presque perdu. C'était peu après la mort de sa mère, ils n'avaient pas eu le temps d'en explorer ensemble tous les recoins, elle ne pouvait plus le guider et, de l'autre côté du bassin, le jeune garçon, se laissant distraire par la logique presque scientifique qu'il pressentait dans l'agencement des plantes, avait manqué ne pas retrouver son chemin. Mais depuis, les lieux lui étaient devenus familiers. Il avait ses habitudes dans le jardin et connaissait les moindres recoins de la villa... »
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Ce petit manifeste, écrit sur un coup de sang par l'auteur de Petite Poucette en colère contre tous les Grands Papas Ronchons qui empêchent de regarder devant nous avec espoir, a été tout d'abord offert à tout acheteur de deux livres de poche de Michel Serres. Devant l'enthousiasme qu'il a suscité et les nombreuses demandes qui nous sont parvenues, nous avons décidé de le publier sous forme d'un tout petit livre :
« Dix Grands Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités : « C'était mieux avant ». Or, cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. Je peux dresser un bilan d'expert.
Qui commence ainsi : avant, nous gouvernaient Franco, Hitler, Mussolini, Staline, Mao... rien que des braves gens ; avant, guerres et crimes d'état laissèrent derrière eux des dizaines de millions de morts.
Longue, la suite de ces réjouissances vous édifiera ».
Michel Serres
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Fragments d'une montagne : les Alpes et leurs métamorphoses
Nicolas Nova
- Le pommier
- 24 Mai 2023
- 9782746526693
Notes d'observation et de lecture, conversations entendues par hasard, bribes de réflexions ou encore recettes de cuisine... Ces Fragments ont été rassemblés par Nicolas Nova au fil de ses pérégrinations aux quatre coins du « château d'eau de l'Europe ». Plaçant ses pas dans ceux des grands arpenteurs de montagne, il renouvelle, chemin faisant, la tradition littéraire du « voyage dans les Alpes », et dresse en creux le portrait d'une terre de métamorphoses.
Glaciers en recul, effondrements géologiques, controverses animales : les Alpes, souvent perçues comme un territoire idyllique et préservé, reflètent pourtant singulièrement les mutations contemporaines - crise environnementale en tête. Elles sont en outre modelées par des rites et des légendes sans cesse réinventés.
Au détour de la mer de Glace, en empruntant le mythique train à crémaillère rouge du Montenvers ou le tunnel du Saint-Gothard, on découvre, pêle-mêle, des remontées mécaniques en voie d'obsolescence, des rituels de carnaval ou d'adieu aux glaciers, des réseaux d'aide aux migrants, des hybrides entre chien et loup, des bisses et des alpages en gestion partagée... Autant de pistes pour penser des solidarités nouvelles, des manières singulières d'habiter le monde comme de repeupler nos imaginaires. -
Histoire d'un ruisseau ; du sentiment de la nature dans les sociétés modernes
Elisée Reclus, Valérie Chansigaud
- Le pommier
- Les Pionniers De L'ecologie
- 26 Avril 2023
- 9782746526549
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" Pour chanter les vingt ans du Pommier, mon éditrice me demanda d'écrire quelques lignes. Les voici. Pour une fois, j'y entre en morale, comme en terre nouvelle et inconnue, sur la pointe des pieds. On disait jadis de l'Arlequin de mes rêves, bienheureux comédien de l'art, qu'il corrigeait les moeurs en riant. Devenu arrière-grand-père, son disciple a, de même, le devoir sacré de raconter des histoires à ses petits descendants en leur enseignant à faire des grimaces narquoises.
Parvenus ensemble à l'âge espiègle, j'en profite pour leur dire de l'austère en pouffant de rire. " Michel Serres
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Walden ; La Désobéissance civile
Henry David Thoreau
- Le pommier
- Les Pionniers De L'ecologie
- 12 Avril 2023
- 9782746526136
Walden. Nom mythique qui charrie tout un imaginaire?: le Nouveau Monde et sa vie sauvage, régénérante. Concord, Massachusetts, une cabane, des pins au bord d'un étang, le Transcendental Club, Emerson et le Rousseau américain?: Henry David Thoreau. Un texte qui sonne comme une rupture, celle d'avec la société telle qu'elle va (ou plutôt ne va pas).
Ce livre, qui retrace les deux ans et deux mois que Thoreau passa dans une cabane dans les bois, au bord de l'étang de Walden, n'est pourtant pas le livre d'un ermite. Ni tout à fait journal ni simplement rêveries d'un solitaire, il relève aussi du pamphlet?: le contact avec la vie sauvage s'y dévoile comme une ressource politique privilégiée de subversion, de progressisme et de libération. Walden exalte le retrait du monde comme geste politique?: se retirer pour mettre à distance la loi commune, les valeurs en vigueur dans une société donnée, le conformisme?; se retirer pour renouer avec sa voix intérieure et oser dénoncer, désobéir.
À l'heure de l'urgence écologique, alors que se multiplient les actes de désobéissance, cette édition propose, avec l'éclairage de la philosophe Sandra Laugier, de penser en miroir Walden avec l'autre texte majeur de Thoreau?: La Désobéissance civile. -
à chacun son rythme : petite philosophie du tempo à soi
Aliocha Wald Lasowski
- Le pommier
- 26 Avril 2023
- 9782746526594
Chaque jour, 300 milliards de mails sont échangés, un iPhone est consulté en moyenne toutes les 12 minutes et le citoyen lambda passe onze heures devant un écran. Ce n'est pas une surprise : nos rythmes de vie s'affolent. Nos activités frénétiques mal régulées déséquilibrent des humains de plus en plus impatients, fatigués ou débordés. Une lassitude semble dire stop : on ne peut plus tenir le rythme. Au travail ou à la maison, au milieu des urgences immédiates, comment trouver un tempo à soi ?
Répétition, cadence et périodicité : nos gestes numériques et sociaux sont à repenser. Les rythmes imposés ne conviennent pas à tout le monde : chacun devrait pouvoir marcher à son rythme.
Aliocha Wald Lasowski relit avec nous quelques grands philosophes (Nietzsche, Sartre, Camus, Deleuze...), mais aussi des poètes (Yves Bonnefoy, Édouard Glissant...), et puise dans leurs oeuvres des leçons de rythme. Pour que la contrainte commune devienne une dynamique personnelle, pour que les vitesses assourdissantes se changent en mélodies apaisantes, à chacun de trouver son rythme, ses variations, son sens du déphasage et de l'improvisation, pour une meilleure réinvention de soi. -
Vous voulez sauver la planète ? faites des gosses !
Frédéric Spinhirny, Nathanaël Wallenhorst
- Le pommier
- 15 Mars 2023
- 9782746526648
Depuis novembre, la Terre compte 8 milliards d'êtres humains. Et forcément, au moment où les Nations unis ont publié ce chiffre, ont ressurgi les débats traditionnels sur les liens entre démographie et ressources naturelles. À ces discussions Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst prennent part au travers de ce manifeste joyeux, destiné en particulier aux « personnes en âge de procréer », afin de remettre en cause le discours néomalthusien selon lequel notre salut dépendrait d'une réduction drastique des naissances.
À contre-courant du récit pessimiste ambiant, mais loin de tout discours nataliste, ils démontrent que, dans la comptabilité propre aux mesures de réduction de notre empreinte carbone, les enfants prennent une part quasi nulle. Alors oui, quelque chose ne tourne pas rond dans notre monde, mais il serait injuste d'en rendre responsables les générations à venir.
Ne quittons pas le combat en nous retirant du monde ! Ce n'est qu'en relation avec ceux qui feront celui de demain que nous pourrons combattre efficacement le modèle de production dominant et refonder nos relations au vivant. -
Michel Serres nous est familier sous les traits du père de Petite Poucette, de l'écrivain, du conteur, du philosophe scientifique. Il l'est certainement moins sous ceux du « pèlerin de l'absolu », comme il aimait à se définir. Pourtant, que l'on évoque ses premiers ouvrages honorant la figure d'Hermès, les voix animistes peuplant le chant du monde, la parole forte de Biogée, les anges dont il écrivit La Légende, les accents panthéistes du Tiers-Instruit, les chants poétiques, voire les expériences mystiques, qui ont innervé ses livres jusqu'à la clé de voûte de Relire le relié, le thème du religieux émaille de part en part sa philosophie.
Anne Baudart, philosophe proche de Serres, propose ici une nouvelle approche, qui revisite l'oeuvre du penseur à l'aune des liens - parfois inattendus, mais toujours vivants - qu'il a tissés, de livre en livre, avec le religieux. N'aspirait-il pas, au fond, à une religion du lien, qui n'exclut rien ni personne ? -
Dans cet essai fondateur, d'une actualité brûlante plus de 30 ans après sa première parution, Michel Serres définit les concepts d'une philosophie universelle de l'écologie.
A partir du constat de l'impact des activités humaines sur l'équilibre global de la planète, qui atteste que l'humanité est devenue équipotente à un Etre-Monde, le philosophe démontre l'irruption du Monde comme acteur majeur de l'Histoire. L'état de violence "sans limite" entre l'Homme et le Monde appelle l'élaboration d'un nouveau droit, à fonder sur un Contrat naturel qui complèterait le Contrat social établi entre les hommes.
30 ans après sa parution, l'ouvrage n'a rien perdu de son caractère visionnaire. On n'a même jamais eu autant besoin de le relire...
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Pédagogie de la résonance : entretiens avec Wolfgang Endres
Rosa Hartmut
- Le pommier
- 5 Octobre 2022
- 9782746526037
Tout enseignant connaît ce moment où les élèves sont si attentifs que leurs yeux s'illuminent. Un moment où le contact entre esprits devient palpable. À l'inverse, il connaît aussi le sentiment de parler dans le vide. Ses efforts restent sans écho, rien ne répond. Enseignement et apprentissage ne sont en effet possibles que lorsque l'école devient un espace de résonance. Inversement, ils échouent là où les interactions restent muettes. Mais comment l'école peut-elle devenir cet espace ? Hartmut Rosa, le penseur de la résonance - concept qu'il a introduit pour répondre à l'accélération contemporaine -, s'interroge ici sur ce qui se passe quand, selon son expression, « la classe crépite ». En répondant aux questions de Wolfgang Endres, un pédagogue de profession, il expose concrètement en quoi pourrait consister une pédagogie de la résonance. Compétence, performance et résonance, relation de confiance, humour, retours d'expérience réciproque, « emmétamorphose »... Autant de pistes qui nourriront la réflexion des enseignants désireux de repenser les processus d'apprentissage, mais aussi de toute personne dans la situation d'apprendre quelque chose à quelqu'un - donc tous les parents !
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Communément célébré pour sa parole lumineuse, Michel Serres a été souvent critiqué pour la complexité de ses livres, notamment les premiers. Paru en 1992, Éclaircissements s'était donné pour mission de rendre le travail du philosophe transparent et limpide. La discussion menée par Bruno Latour, qu'il connaissait bien, a permis à Michel Serres de s'exprimer librement et sincèrement tout en simplifiant son propos. Un dialogue amical mais sans concession où l'on apprend beaucoup sur sa formation intellectuelle (la guerre, les sciences renouvelées), sur les enjeux de ses livres et le dessein global d'une oeuvre qui, à ce moment, n'en était encore qu'au premier tiers : 24 livres sur 80 ! Michel Serres explicite les raisons de son passage des sciences à la philosophie, sa position singulière, construite sur la remise en cause du progrès des sciences devant Hiroshima et la responsabilité scientifique : « J'ai été formé intellectuellement par les révolutions intérieures à la science, et philosophiquement par le rapport de la science à la violence. » Pour construire l'avenir, notamment celui de la cohabitation des hommes et de la nature, il insiste sur l'importance du droit, du récit, incarnation nécessaire, de la beauté de la langue, qu'il cultive, ou celle de la pluridisciplinarité, qu'il prônera activement. Avec le recul, on est étonné de voir à quel point il était lucide sur l'état du monde et sur ce qui nous attendait.
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Mettre au monde le patrimoine : l'archeologie en actes
Anne Lehoërff
- Le pommier
- 7 Juin 2023
- 9782746526747
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Réchauffement climatique, espèces menacées, océan de plastique... de tous côtés, on s'alerte, on s'alarme, on s'affole. Et on fait bien : après des années de controverses, la communauté scientifique, unanime, exprime son inquiétude.
Malheureusement, avec le psittacisme dont les médias sont coutumiers, les mauvaises nouvelles sont répétées ad nauseam et l'envie d'agir s'émousse, qui tend à céder la place à un catastrophisme angoissant. Car si nous fonçons dans le mur, pourquoi changer quoi que ce soit ? Au passage sont escamotés les succès, grands ou petits, obtenus par la volonté militante, citoyenne ou politique.
Pour désamorcer le pouvoir ankylosant des perspectives d'effondrement, Sophie Chabanel fait le choix de parler de réussites significatives, incontestables et encourageantes. Les énergies renouvelables gagnent du terrain plus vite que prévu, la législation sur les composants dangereux ne cesse de se durcir, la qualité de l'air s'améliore... Autant de bonnes nouvelles de la planète, glanées auprès de chercheurs, de grands spécialistes ou de membres de la société civile, et qui redonnent de l'espoir. Si l'avenir paraît sombre, de nombreux résultats montrent qu'il dépend encore de nous ! -
Souvenirs entomologiques
Jean-Henri Fabre
- Le pommier
- Les Pionniers De L'ecologie
- 2 Novembre 2022
- 9782746524163
Jean-Henri Fabre, ce « grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète » (Jean Rostand), a consigné la vie rêvée des hyménoptères et des coléoptères dans des Souvenirs entomologiques, somme de plusieurs milliers de pages dont les meilleures sont rassemblées dans la présente édition.
Chef-d'oeuvre de vulgarisation, ces Souvenirs mêlent observation minutieuse, recherche de terrain et expérience scientifique à des réflexions d'ordre plus philosophique et à des souvenirs personnels. D'étranges personnages y sont mis en scène, et l'on s'y attache : cigale victime des préjugés de la fable, sphex languedocien solitaire, scarabée sacré... Rien ne manque : joies de la découverte, drames de la vie.
Où l'on verra aussi que Jean-Henri Fabre, en instituteur de la IIIe République rompu aux leçons de choses, a indéniablement creusé le sillon d'une connaissance sensible du vivant.
Choix de textes et présentation par Henri Gourdin -
Face à l'ampleur des crises écologique et énergétique, de la montée des inégalités sociales, la sobriété est désormais inévitable.
L'idée, pourtant, n'est pas neuve : de l'éthique personnelle promue par les philosophes antiques à la tempérance comme vertu théologale chrétienne, l'histoire de la sobriété plonge loin ses racines dans les sociétés de subsistance. Mais qu'en est-il dans nos sociétés d'abondance récente désormais sous contrainte écologique ?
Pour Bruno Villalba, il manque encore à la sobriété de devenir politique. Loin de consister simplement en l'élargissement d'une éthique personnelle, les politiques de sobriété impliquent de réviser en profondeur les conditions de bien-être de notre société matérialiste et hédoniste. Faire le choix de la sobriété, c'est aussi assumer ses conséquences. Mais sommes-nous réellement prêts à renoncer à un imaginaire de l'abondance, de la consommation généralisée, de l'extension du pouvoir d'achat, et à adapter notre liberté aux limites planétaires ? -
« Voici sans doute mon dernier livre. Il varie sur les deux origines du mot religion, l'une probable, l'autre usuelle : relire et relier. Il ne cesse, en effet, de relire les textes sacrés tout en cheminant le long des mille et une voies qui tissent le réseau global de nos vies, de nos actes, de nos pensées, de nos cultures. En cela, il conclut quelques décennies d'efforts consacrés à lier toutes opérations de synthèse.
À l'âge analytique - celui des divisions, décompositions, destructions, y compris celle de notre planète - succède celui de la synthèse et de la reconstruction. Nos problèmes contemporains ne peuvent trouver que des solutions globales.
Comment ne point finir par le religieux, dont on dit qu'il relie, selon un axe vertical, le ciel à la terre, et, horizontalement, les hommes entre eux ? ».
Michel Serres
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On part en exil pour fuir la guerre, la famine, des conflits politiques ou familiaux ; on part en voyage pour découvrir le vaste monde, changer d'horizon. Mais pourquoi revient-on ? Qu'est-ce qui pousse Ulysse à abandonner Calypso et à retourner à Ithaque ? Pourquoi l'explorateur du bout du monde rentre-t-il chez lui ? Pourquoi le colonel Chabert est-il de retour, alors qu'il sait qu'il sera probablement méconnu et déjà remplacé ? Pourquoi quitter l'extraordinaire, l'aventure, le dépaysement ?
Du désir de retour, les livres parlent peu. En français, d'ailleurs, il y a des mots pour désigner celui qui part (le voyageur, l'aventurier, l'exilé), non celui qui revient. Revenant ? Trop spectral. Rapatrié ? Celui-là n'a pas le choix du retour. Quant au « rescapé », ses épreuves passées intéressent plus que l'épreuve de son retour. Pourquoi ce manque, qui est le signe d'un impensé fondamental ?
C'est à cette question que Céline Flécheux tente d'apporter des réponses. En s'appuyant sur de nombreux exemples tirés de la culture commune, de Homère au Nietzsche de l'éternel retour en passant par la parabole du fils prodigue et ses réinterprétations picturales, elle montre que revenir chez soi, c'est d'abord faire l'épreuve d'un retour à la vie normale. Mais pourquoi retrouver l'existence quotidienne et consentir à la banalité ? Sans doute parce que revenir dans l'espace, c'est un peu revenir dans le temps... -
« Seuls quelques gestes démodés suscitent encore l'intérêt du public, ceux du tailleur de pierre par exemple, du stucateur, du cintreur. La main du bâtisseur moderne est ennuyeuse. Sa tâche est rebutante même si son entêtement à la poursuivre quelle que soit la saison, qu'il pleuve ou qu'il vente, mérite le respect ou l'admiration. Le maçon éprouve son savoir-faire jour après jour. Il l'améliore discrètement, en silence. Il affine sa technique sans revenir sur les erreurs du passé. Il se fiche de la beauté. Ce qui est fait est fait. Que dire de plus ?...
« Qu'avec les mots, bien sûr, c'est l'exact opposé. Qu'on n'en finit jamais de retravailler les phrases, qu'on rature et corrige indéfiniment et que vouloir concilier ces deux activités est une illusion... » -
Pour une écologie culturelle
Patrick Scheyder, Nicolas Escach
- Le pommier
- Essais-manifestes
- 30 Novembre 2022
- 9782746525917
C'est le paradoxe du siècle : nous savons que la catastrophe écologique est là, pourtant rien ne se passe. Pourquoi la science et la politique peinent-elles à mobiliser ? Perçues comme des blocs spécialisés, elles restent hermétiques à la société civile. Pour y remédier, les auteurs de ce manifeste proposent d'emprunter une voie inusitée : l'écologie culturelle. Inscrite dans notre roman national (La Fontaine, Rousseau, George Sand, Michelet...), l'écologie est loin d'être une nouveauté. Trop souvent négligées, son histoire, ses dimensions psychologique et artistique sont pourtant la clé : l'éducation à l'écologie devrait s'imposer comme une priorité. Tel est le pari de ce manifeste : approprions-nous l'écologie par la culture, ciment de la société, rendons compte de son inscription dans notre passé, situons-la dans une continuité et non dans une rupture anxiogène, et rompons avec une approche trop technicienne pour prendre en compte la dimension sensible et empathique de l'humain.