S'il est un terreau fertile pour les idées reçues, c'est bien le féminisme et son histoire. Préjugés innocents ou délibérément antiféministes, ces idées reçues ont la vie dure et nourrissent les malentendus et les attaques qui impactent les luttes et les disqualifient.
Des suffragettes à Nous toutes, en passant par l'incontournable MLF, ce livre dévoile des combats passionnés et passionnants, au coeur de controverses essentielles dans le débat public. Les divergences politiques et philosophiques traversant également les mouvements féministes, l'autrice entre dans le vif des querelles pour en expliciter le sens. Qu'il s'agisse de la laïcité, de la parité, de l'écologie, des normes corporelles, de la révolution sexuelle ou encore de l'écriture inclusive, des féminismes pluriels apportent des réponses plurielles, présentées ici avec nuance et pédagogie.
Christine Bard est professeure d'histoire contemporaine à l'université d'Angers, membre du laboratoire TEMOS et membre senior de l'Institut universitaire de France. Elle travaille sur l'histoire politique, sociale et culturelle des femmes et du genre. Elle préside l'association Archives du féminisme et dirige la collection « Archives du féminisme » aux Presses universitaires de Rennes.
Géopolitique et géoéconomie, de plus en plus présentes dans le débat public, souffrent de contours flous et très discutés. Ces imprécisions nourrissent bon nombre d'idées reçues quant à leur nature même et leurs objectifs, tant la géopolitique - que l'on réduit souvent aux relations internationales -, que la géoéconomie parfois considérée à tort comme la remplaçante de la géopolitique.
Or, ces deux disciplines apportent, ensemble, des éléments de compréhension du monde dans un contexte de nouveau désordre international, où la conflictualité semble l'emporter durablement sur la paix, à rebours de tous les discours sur la « Fin de l'histoire ». La guerre et les nouvelles crises dépassent désormais le seul cadre militaire pour gagner l'économie, la technologie, l'information, etc., et se déploient dans un espace géographique élargi, terrestre, maritime et aérien, mais aussi spatial et cyberspatial.
Déclinant débats, puissances et conflits en 20 idées reçues parmi les plus répandues, Cédric Tellenne dresse un tableau précis, riche en exemples et citations, des enjeux géopolitiques de ce début du XXIe siècle.
L'espace a toujours été un lieu où s'exercent puissance et rivalités donnant à voir des modes d'exercice de la souveraineté dans tous ses aspects.
La transformation de son écosystème depuis l'orée des années 2000, s'accompagne de la montée en puissance d'enjeux intrinsèques et va de pair avec une dépendance accrue des sociétés contemporaines aux systèmes spatiaux.
Sécuriser l'espace devient une priorité et une question géopolitique majeure. Cela suppose de prendre en compte les positions des différents acteurs et des usages, dans un cadre national et international. Une approche collective est à dessiner au travers d'outils existants ou à créer (coopération, surveillance spatiale, gestion du trafic spatial). C'est ce que présente Florence Gaillard-Sborowsky dans cet ouvrage.
Souvent présentée sous le signe d'un troisième sexe alimentant l'imaginaire de l'hermaphrodite, l'intersexuation a longtemps été de l'unique ressort de la médecine qui s'arrogeait l'autorité de dire « le vrai sexe » et intervenait en conséquence. Mais, depuis quelques décennies, des témoignages se font jour, révélant les violences physiques et psychiques subies par ces enfants et ces adolescent·es dont on a voulu conformer le corps à l'image binaire du sexe, effaçant par là même leur existence corporelle, légale et culturelle.
Cet ouvrage cherche à ouvrir le débat, à compléter et enrichir les recherches actuelles. Il aborde l'histoire de la médicalisation des personnes intersexes, les conséquences du paradigme interventionniste sur les individus et leurs mobilisations collectives à l'origine d'évolutions des institutions nationales et internationales sur le sujet.
Au travers également de témoignages, Michal Raz montre la nécessité d'un changement de paradigme sur la binarité des sexes, sur le genre et la sexualité pour permettre de considérer l'intersexuation non pas comme une anomalie à réparer, mais comme une variation du corps parmi d'autres.
L'anarchisme, malgré la multiplicité des théories qui peuvent s'en réclamer, repose sur plusieurs principes pouvant constituer quelques dénominateurs communs : le rejet de l'autorité coercitive qui appelle à la libre association ou fédération d'individus entre eux ; le rejet du capitalisme et de l'exploitation qui induit la réorganisation de la production ; le rejet de l'aliénation qui conduit au développement de l'esprit critique, premier pas pour briser la servitude volontaire...
Au regard des crises qui traversent actuellement le monde (crise du capitalisme, de la représentation, de l'environnement...), l'anarchisme devient d'une brûlante actualité. Les courants multiples qui le nourrissent se retrouvent ainsi unis dans des combats menés de concert pour construire la société future. L'anarchisme revêt aujourd'hui une dimension internationale empreinte d'expériences et d'actions diverses, aux échelles et aux modalités variables mais dont l'impact est loin d'être négligeable.
Des mouvements altermondialistes aux expériences révolutionnaires comme au Chiapas ou au Rojava, en passant par les hackers ou les communs, l'anarchisme exerce une influence politique qu'il est nécessaire de comprendre pour saisir les nouvelles dynamiques géopolitiques.
Toute technologie est ambivalente : si le Web a permis aux voix marginalisées - celles des femmes lesbiennes, bi, trans, handicapées, racisées, précaires, victimes de violences sexuelles - de se faire entendre, il s'est aussi fait l'écho de discours de haine, alimentant des violences qui intimident et poussent à quitter les réseaux.
Bien qu'Internet ait, pour un temps, incarné l'utopie d'une agora démocratique, l'illusion s'est vite dissipée, dévoilant un espace devenu anxiogène à force d'être recomposé, marketé et accaparé par les groupes dominants. Dès lors, comment s'extraire de la toile des dominations et faire en sorte que ce territoire de tous les possibles ne demeure pas le terrain de jeu de la domination masculine ?
Cofondatrices de Féministes contre le cyberharcèlement, Laure Salmona et Ketsia Mutombo, en médiatisant le hashtag #TwitterAgainstWomen à l'échelle internationale, ont ainsi contribué à faire naître un nouveau regard sur le harcèlement en ligne et à politiser le phénomène des cyberviolences genrées en pointant leur caractère systémique. Cet ouvrage est le produit de cette lutte et de l'engagement résolu des autrices à emmener le mouvement de recomposition de l'Internet de demain, pour qu'il devienne un espace de liberté et d'égalité pour toutes et tous.
Jérusalem est l'une des rares villes à combiner autant de contrastes, l'un de ces endroits où le passé « a du mal à passer », où l'antique n'est pas simplement mémoriel mais aussi revendicatif. Et c'est la Vieille Ville, gardienne des Lieux Saints où les temporalités s'entremêlent, qui cristallise les passions.
Au coeur d'un conflit presque centenaire, convoitée par les Israéliens et les Palestiniens dans un rapport de force déséquilibré, Jérusalem est une ville divisée et revendiquée à la fois par les nationalismes et les monothéismes.
Archétype de la ville frontière, Jérusalem ne serait-elle pas condamnée à rester hors du temps ?
Israël, plus que tout autre pays, suscite les passions. Pro- et anti- attisent la polémique à coup d'idées reçues. À force de combattre les préjugés des uns et des autres, c'est débattre qui est devenu impossible. C'est la grande ambition de ce livre que de favoriser le retour au débat : exigeant, argumenté, contradictoire, conjuguant les divergences, autorisant les convergences. Quiconque tient que toute la vérité vient d'Israël et que la Palestine est mensonge ; quiconque pense que le Mal est israélien et que le Bien est palestinien, ne trouvera guère dans ce livre de quoi blinder ses convictions.
Ni État d'exception ni État exceptionnel, Israël est « un État comme les autres », avec ses paradoxes.
Cela ne le dispense nullement de rendre compte de ce qu'il est et de rendre des comptes sur ce qu'il fait.
On dit d'eux qu'ils étaient des barbares sanguinaires, sauvages et incultes qui étaient donc ces Vikings qui ont suscité tant d'idées reçues ?
Pays laïc et musulman, situé entre Orient et Occident, démocratie en proie à des dérives autoritaires...
La Turquie déroute autant qu'elle inquiète. Et la multiplication des crises politiques, militaires et humanitaires qui secouent la région depuis plusieurs années rend plus ardue encore la compréhension de la société turque.
Pour tenter d'en saisir la complexité, il est essentiel de sortir des catégories d'analyse trop facilement mobilisées lorsque l'on parle de ce pays : laïcité, modernité, démocratie, nationalisme, etc., qui contribuent à renforcer un discours souvent caricatural.
C'est l'objectif de cet ouvrage, fruit de plus de quinze années de travail de terrain et d'une analyse sociologique indispensable à la compréhension des faits sociaux, poli¬tiques et culturels.
Régulièrement présente dans les médias depuis une dizaine d'années, l'Ukraine est au coeur de l'actualité internationale depuis l'invasion russe du 24 février 2022 qui a transformé en guerre chaude un conflit qui semblait gelé à l'est depuis 2014.
Les nombreuses analyses et débats consécutifs à cette invasion furent l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays était lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une succession de gouvernements entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, auxquelles s'ajoutent désormais celles directement liées à la guerre, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine qui nous est désormais plus familière.
Texte fondateur du droit colonial français, le Code Noir a suscité beaucoup de confusions et d'erreurs, à commencer par son nom lui-même... Code Noir ou Édit de mars 1685 ? Écrit par Colbert ? Dont il n'existerait qu'une seule version ? Qui aurait réduit les esclaves à l'état de choses ?... Présentant les acquis des dernières recherches historiques, cet ouvrage corrige un certain nombre d'idées reçues sur ce texte devenu aujourd'hui éminemment symbolique.
S'il est bien un domaine où les idées reçues tiennent lieu de connaissance, c'est celui de l'alcool, de sa consommation et des maladies qu'il provoque : « L'alcool, ce n'est pas vraiment une drogue », « L'alcool rend créatif », « On tient mieux l'alcool quand on boit régulièrement », « Le vin et la bière sont moins nocifs que les alcools forts »...
Ces idées reçues, tout comme la pression sociale associée à l'alcool, empêchent bien souvent de percevoir les premières difficultés. Or, pour prévenir efficacement les dommages liés à l'addiction à l'alcool, il est nécessaire de ne pas se limiter à une dénonciation, qui plus est stigmatisante, de l'alcoolisme.
Sans moralisme, avec simplicité et pédagogie, Laurent Karila nous permet de comprendre les mécanismes de cette addiction et les moyens de la guérir.
Les frontières structurent notre espace de mouvement et en même temps constituent des lieux où s'actualisent représentations, identités et pouvoir. Lieux de la mondialisation, elles s'effacent pour favoriser les échanges. Lieux des migrations, elles trient les individus, discriminent et rejettent les indésirables. Lieux barrière contre les épidémies, elles enferment et confinent...
Les frontières sont des repères et nous permettent d'appréhender le monde. Or, de l'univers hyper connecté qui nous englobe, elles apparaissent comme beaucoup plus complexes qu'une simple ligne sur une carte. Y a-t-il des frontières naturelles ? Les états sont-ils seuls à définir les frontières ? Quid des frontières maritimes ?
De l'effet du terrorisme sur les frontières ? Les murs frontaliers freinent-ils l'immigration ? La mondialisation efface-t-elle vraiment les frontières ? à travers de multiples exemples, cet ouvrage analyse quelques idées reçues et ouvre le débat, en convoquant l'histoire, mais aussi en écoutant les acteurs des frontières et en observant les pratiques et les politiques frontalières.
Oscillant entre flux et contrôle, les frontières d'aujourd'hui constituent un prisme original pour appréhender le monde dans lequel nous vivons et les rapports que nous entretenons entre nous.
Nouvelle édition revue et augmentée.
Figure majeure des croyances populaires, notamment dans les Caraïbes, le zombie est cet individu envoûté qui, par un moyen magique, perd le contrôle de sa conscience et de son corps.
Le terme est aussi passé dans le langage courant pour désigner une personne manipulée, incapable d'une pensée propre, mais aussi, dans le domaine économique, des entreprises du même nom.
Cette inflation du terme « zombie » donne lieu à de nombreuses idées reçues sur leur existence réelle ou fantasmée, alimentées par les films et séries que ces morts-vivants ne manquent pas de susciter.
Explorant les dimensions culturelles, religieuses mais aussi ethnographiques et sociologiques, Lionel Obadia livre ici une étude illustrée de nombreux exemples de ce que sont les zombies... ou pas.
Réservée il y a peu encore aux érudits et aux universitaires, l'histoire est désormais omniprésente au travers des magazines, documentaires, etc. Mais la méconnaissance de cette discipline et la non-maîtrise de ses fondements scientifiques conduisent à nombre d'idées reçues et controverses. Qui n'a jamais entendu que l'histoire est née avec l'écriture, qu'elle a une fin, que son enseignement repose sur un « roman national », qu'elle aurait partie liée avec un devoir de mémoire... Autant de clichés qui oublient le rôle premier de l'historien : construire un récit à partir d'archives.
Intimement liée à l'esprit critique, l'histoire permet ainsi de disposer des outils nécessaires à la compréhension du monde. Il n'est qu'à voir l'ardeur avec laquelle les régimes totalitaires n'ont cessé de réécrire l'histoire pour contrôler les peuples. Comprendre l'histoire, sa mécanique et ses codes, c'est ainsi comprendre que l'historien ne converse pas seulement avec les morts, mais qu'il s'adresse aux vivants, leur insufflant ce supplément d'âme du passé pour leur faire comprendre où ils vont.
Le nucléaire, avec ses images choc liées à la bombe, est géopolitique par essence. Mais, jusqu'à récemment, le périmètre se limitait au nucléaire militaire, aux risques de sa prolifération et à son contrôle. Or, on découvre depuis peu la portée géopolitique du nucléaire civil et surtout, son étroite imbrication avec le militaire.
De la sécurisation des ressources à la diplomatie des centrales, chaque étape du système nucléaire a ses jeux d'acteurs propres et s'appuie sur des territoires précis qui sont autant de lieux de pouvoir que l'on cherche à contrôler politiquement, économiquement et militairement.
Dans une approche originale, mêlant civil et militaire, Teva Meyer montre l'importance croissante du nucléaire dans les relations internationales.
Le Velcro, l'ouverture des canettes de soda, le Shinkansen (TGV japonais), l'architecture de la tour Eiffel, le stade olympique de Pékin, et de nombreux autres exemples encore témoignent de la source d'inspiration qu'est la nature pour les ingénieurs, les médecins, les architectes, et autres chercheurs.
En effet, c'est en scrutant le vivant, les plantes et les animaux, que l'homme a trouvé, trouve et trouvera des solutions à nombre de ses problèmes. Plus qu'une simple « copie », le biomimétisme traduit une attention, une attitude observatrice et non dominatrice de la nature, pour reproduire de façon optimale certains dispositifs qu'elle a mis en place et les adapter à l'humain.
Cet ouvrage fourmille d'exemples détaillés dans un style accessible et ludique, pour que nous ne regardions plus la nature comme avant.
Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l'espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d'années, n'ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets d'anciennes positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l'esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu'il n'y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d'un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu'elles soient civiles ou religieuses.
C'est à l'éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.
Nouvelle édition revue et augmentée.
Le boycott récent de certains films et acteurs russes lors des derniers festivals rappelle combien le cinéma se trouve au coeur d'enjeux géopolitiques, à la fois parce qu'il est utilisé comme arme de soft power, voire de propagande, et peut être censuré, mais aussi parce qu'il représente une activité très lucrative pour certains États.
À la croisée de nombreuses disciplines - économie, sociologie, sciences politiques, histoire, etc. -, et d'échelles géographiques multiples, du local à l'international, la géopolitique du cinéma convoque également une grande variété d'acteurs tant publics que privés.
Et, au-delà des enjeux « historiques » de puissance économique et culturelle, de nouveaux défis se font jour : diversité et inclusion, mais aussi lutte contre le changement climatique que cette industrie au lourd bilan carbone peine à engager. La réponse proposée par Netflix en est l'ironique illustration : Don't look up !
Le Louvre à Abu Dhabi, Art Basel à Miami et maintenant à Paris, la création d'un prestigieux musée à Berlin sont autant de manifestations de l'art contemporain comme outil d'influence. Marqueur de puissance, l'art mesure le degré d'émancipation d'un pays, son pouvoir d'attraction et sa place dans le monde.
Très largement dominée par les États-Unis et, plus largement, le monde occidental depuis le milieu du XXe siècle, la scène artistique s'ouvre peu à peu à de nouvelles puissances et à de nouvelles revendications sociétales.
Étudiant le rôle des différents acteurs, artistes, collectionneurs et musées, Nathalie Obadia analyse l'évolution des liens entre arts plastiques et géopolitique, en questionnant notamment la domination du soft power américain et occidental.
Les figures trans sont partout. Dans les clips, la mode, les séries, les faits divers... Pourtant, cette visibilité ne s'accompagne pas toujours d'une plus grande acceptation. Tour à tour caricaturé, psychiatrisé, dans le meilleur des cas ignoré, dans le pire rejeté, le fait transidentitaire pose problème. À l'image de l'homosexualité, les peurs et les tabous demeurent.
C'est sur la base de ce constat que ce livre propose un bilan des savoirs sur « les » questions trans, en insistant sur les différents fronts, de l'espace médical à l'espace social, en passant par les arènes juridiques et scientifiques. Laissant de côté la question du « pourquoi » (« pourquoi est-on trans ? » ou « pourquoi le devient-on ? »), l'auteur s'intéresse à la question du « comment » et des logiques sociales à l'oeuvre dans les controverses transidentitaires.
Après des siècles d'un silence quasi-entier, plusieurs oeuvres ouvertement lesbiennes sont publiées au tout début du XXe siècle. Depuis lors, des années folles à l'après-guerre, de l'histoire militante des années 1970 à la naissance de l'édition spécialisée, jusqu'à l'effervescence du début du XXIe siècle, ce sont des centaines de textes qui disent et théorisent leur existence. Parcourant tous les genres, ils mettent en scène le lesbianisme, nomment et nourrissent une culture partagée, en réactivent la mémoire et les noms.
Né du constat d'une mémoire immense, mais enterrée, éclatée et négligée, Écrire à l'encre violette souhaite rendre compte de l'ampleur de ce dialogue lesbien : il intègre et modifie le cadre de la littérature, ouvre d'autres perspectives en bousculant ses normes.
Longtemps limité au périmètre des drogues et de l'alcool, le diagnostic d'« addiction » s'est étendu progressivement aux comportements (internet, jeu, sexe, travail, achats, etc.) au point de déborder sur notre vie de tous les jours, dans les films, la publicité, la mode... Aujourd'hui, on est addict à tout et n'importe quoi.
C'est oublier que l'addiction est une maladie qui touche le système cérébral de récompense et d'émotion, et c'est ainsi faire le lit d'idées reçues tenaces tout autant que destructrices : « Il y a les drogues douces et les drogues dures », « Les addictions comportementales sont moins graves que les addictions aux drogues ou à l'alcool », « L'addiction au travail, c'est juste la passion de son travail », « Quand on tient bien l'alcool, il n'y aucun risque », « Pour s'en sortir il suffit d'avoir de la volonté », etc.
Parce que la pire des toxicomanies est celle des idées reçues, il est essentiel de les dépasser pour comprendre, soigner et prévenir.