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La Gibecière à Mots
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Jack London (1876-1916)
"Buck ne lisait pas les journaux et était loin de savoir ce qui se tramait vers la fin de 1897, non seulement contre lui, mais contre tous ses congénères. En effet, dans toute la région qui s'étend du détroit de Puget à la baie de San-Diégo on traquait les grands chiens à longs poils, aussi habiles à se tirer d'affaire dans l'eau que sur la terre ferme...
Les hommes, en creusant la terre obscure, y avaient trouvé un métal jaune, enfoncé dans le sol glacé des régions arctiques, et les compagnies de transport ayant répandu la nouvelle à grand renfort de réclame, les gens se ruaient en foule vers le Nord. Et il leur fallait des chiens, de ces grands chiens robustes aux muscles forts pour travailler, et à l'épaisse fourrure pour se protéger contre le froid.
Buck habitait cette belle demeure, située dans la vallée ensoleillée de Santa-Clara, qu'on appelle le Domaine du juge Miller."
Buck, magnifique chien moitié Terre-Neuve et moitié Colley, vit royalement au côté de son maître, le juge Miller. Mais il est volé et revendu en tant que chien de traîneau... -
Charles Baudelaire (1821-1867)
"Homme libre toujours tu chériras la mer..."
"Les fleurs du mal" est le recueil dans lequel Charles Baudelaire a mis la majorité de ses poèmes, une autobiographie en poèmes ?
"Les fleurs du mal" fit scandale lors de sa publication en 1857 et ne fut réhabilité qu'en 1949 ! Les temps ont bien changé mais Charles Baudelaire reste toujours l'un des plus grands poètes français.
Une notice de Théophile Gautier, sur l'auteur, précède ces fleurs maladives. -
Jack London (1876-1916)
"De chaque côté du fleuve glacé, l'immense forêt de sapins s'allongeait, sombre et comme menaçante. Les arbres, débarrassés par un vent récent de leur blanc manteau de givre, semblaient s'accouder les uns sur les autres, noirs et fatidiques, dans le jour qui pâlissait. La terre n'était qu'une désolation infinie et sans vie, où rien ne bougeait, et elle était si froide, si abandonnée que la pensée s'enfuyait, devant elle, au delà même de la tristesse. Une sorte d'envie de rire s'emparait de l'esprit, rire tragique, comme celui du Sphinx, rire transi et sans joie, quelque chose comme le sarcasme de l'Éternité devant la futilité de l'existence et les vains efforts de notre être. C'était le Wild, le Wild farouche, glacé jusqu'au coeur, de la terre du Nord.
Sur la glace du fleuve et comme un défi au néant du Wild, peinait un attelage de chiens-loups. Leur fourrure, hérissée, s'alourdissait de neige. À peine sorti de leur bouche, leur souffle se condensait en vapeur, pour geler presque aussitôt et retomber sur eux en cristaux transparents, comme s'ils avaient écumé des glaçons.
Des courroies de cuir sanglaient les chiens et des harnais les attachaient à un traîneau, qui suivait, assez loin derrière eux, tout cahoté."
Croc-Blanc a un père loup et une mère louve et chienne. Il est né à l'état sauvage ; mais très jeune, il est confronté à l'humain et fait ainsi son éducation avec des expériences plus ou moins bonnes et des tentatives de retour à la vie sauvage... -
Jules Verne (1828-1905)
"En l'année 1872, la maison portant le numéro 7 de Saville-row, Burlington Gardens - maison dans laquelle Sheridan mourut en 1814 -, était habitée par Phileas Fogg, esq., l'un des membres les plus singuliers et les plus remarqués du Reform-Club de Londres, bien qu'il semblât prendre à tâche de ne rien faire qui pût attirer l'attention."
Philéas Fogg réussira-t-il ce pari fou et onéreux de faire le tour du monde en 80 jours ? La révolution des transports, à l'époque, rend ce voyage possible ; mais de la théorie à la pratique, il y a un grand pas ! Philéas Fogg et son valet Passepartout devront faire face aux retards sur les horaires, les embûches, et... l'inspecteur Fix ! -
Jules Verne (1828-1905)
"L'année 1866 fut marquée par un événement bizarre, un phénomène inexpliqué et inexplicable que personne n'a sans doute oublié. Sans parler des rumeurs qui agitaient les populations des ports et surexcitaient l'esprit public à l'intérieur des continents, les gens de mer furent particulièrement émus. Les négociants, armateurs, capitaines de navires, skippers et masters de l'Europe et de l'Amérique, officiers des marines militaires de tous pays, et, après eux, les gouvernements des divers Etats des deux continents, se préoccupèrent de ce fait au plus haut point.
En effet, depuis quelque temps, plusieurs navires s'étaient rencontrés sur mer avec « une chose énorme, » un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, infiniment plus vaste et plus rapide qu'une baleine."
Un monstre marin terrifie les mers et est responsable de plusieurs naufrages. Pierre Aronnax, professeur au Musée national de science naturelle, est convié à une expédition à la recherche du Monstre. Mais lors d'un affrontement avec la bête, Pierre Aronnax est projeté par-dessus bord...
Roman d'anticipation par excellence dans lequel Jules Verne imagine ce que deviendront dans le futur les découvertes de son époque, c'est aussi un véritable cours de géographie maritime et d'océanographie. -
à la recherche du temps perdu Tome 3 : Le côté de Guermantes
Marcel Proust
- La Gibecière à Mots
- 16 Janvier 2017
- 9782374631479
Marcel Proust (1871-1922)
"Le pépiement matinal des oiseaux semblait insipide à Françoise. Chaque parole des "bonnes" la faisait sursauter ; incommodée par tous leurs pas, elle s'interrogeait sur eux ; c'est que nous avions déménagé..."
Ce troisième opus est celui du changement pour le narrateur qui passe de l'adolescence à l'âge adulte avec toutes les hésitations que cela comporte. -
Gustave Flaubert (1821-1880)
"Nous étions à l'Etude, quand le proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail..."
Emma Bovary, mariée à Charles - médecin de campagne plutôt médiocre -, s'ennuie. Elle rêve d'une vie mondaine, d'une vie luxueuse , d'une vie amoureuse comme dans les romances sentimentales qu'elle lisait, adolescente, au couvent...
Emma Bovary est à l'origine du "bovarisme" considéré comme un trouble de la personnalité dont souffrent parfois les personnes insatisfaites... peut-être le spleen de Baudelaire ? -
Léon Tolstoï (1828-1910)
"Tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière.
La maison Oblonsky était bouleversée. La princesse, ayant appris que son mari entretenait une liaison avec une institutrice française qui venait d'être congédiée, déclarait ne plus vouloir vivre sous le même toit que lui. Cette situation se prolongeait et se faisait cruellement sentir depuis trois jours aux deux époux, ainsi qu'à tous les membres de la famille, aux domestiques eux-mêmes. Chacun sentait qu'il existait plus de liens entre des personnes réunies par le hasard dans une auberge, qu'entre celles qui habitaient en ce moment la maison Oblonsky. La femme ne quittait pas ses appartements ; le mari ne rentrait pas de la journée ; les enfants couraient abandonnés de chambre en chambre ; l'Anglaise s'était querellée avec la femme de charge et venait d'écrire à une amie de lui chercher une autre place ; le cuisinier était sorti la veille sans permission à l'heure du dîner ; la fille de cuisine et le cocher demandaient leur compte.
Trois jours après la scène qu'il avait eue avec sa femme, le prince Stépane Arcadiévitch Oblonsky, Stiva, comme on l'appelait dans le monde, se réveilla à son heure habituelle, huit heures du matin, non pas dans sa chambre à coucher, mais dans son cabinet de travail sur un divan de cuir. Il se retourna sur les ressorts de son divan, cherchant à prolonger son sommeil, entoura son oreiller de ses deux bras, y appuya sa joue ; puis, se redressant tout à coup, il s'assit et ouvrit les yeux."
Anna Karénine, femme mariée et mère de famille, en rendant visite à son frère Stépane à Moscou, fait la connaissance du comte Vronski. Celui-ci devient son amant...
Histoire de trois couples...
Tome I -
Robert Louis Stevenson (1850-1894)
"On me demande de raconter tout ce qui se rapporte à mes aventures dans l'île au Trésor, - tout, depuis le commencement jusqu'à la fin, - en ne réservant que la vraie position géographique de l'île, et cela par la raison qu'il s'y trouve encore des richesses enfouies..."
Un adolescent, Jim Hawkins, dont les parents tiennent une auberge, trouve dans le coffre d'un pensionnaire décédé la carte d'une île au trésor...
En avant l'aventure !
"L'île au trésor" fait partie des romans possédant un grand nombre de traductions françaises. Celle que nous proposons est la toute première effectuée ; elle est due à André Laurie pour les éditions Hetzel. -
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine..."
"Alcools", recueil écrit entre 1898 et 1913, est un lien entre la poésie classique et la moderne. Aucune règle puisque "Créer c'est imaginer..."
Apollinaire, écrivain avant-gardiste, est considéré comme l'un des poètes les plus importants du début du XXe siècle. Il est l'un des précurseurs du surréalisme.
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Victor Hugo (1802-1885)
On ne saura pas son nom... on ne saura pas pourquoi il est condamné à mort... La seule chose que le lecteur saura : cet homme a rendez-vous avec la guillotine.
Ce sont ses dernières pensées qu'il nous livre dans ce journal.
Victor Hugo a publié cette "plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés", anonymement, en 1829. Le livre fut mal compris. L'auteur fut même accusé d'être morbide et "d'horreur gratuite".
Très vite l'identité de l'auteur fut connue. -
Alexandre Dumas (1802-1870)
Un jeune cadet de Gascogne, pauvre mais rempli d'espoir et d'orgueil, monte à Paris pour devenir mousquetaire et servir le roi... Il fait la connaissance de trois mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis...
Alexandre Dumas publie en feuilleton, dans le journal "Le siècle", ce joyau du style "cape et épée", inspiré du célèbre Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan.
Voici le tome premier (d'après l'édition de 1910). -
Alexandre Dumas (1802-1870)
"Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples.
Comme d'habitude, un pilote côtier partit aussitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le navire entre le cap de Morgion et l'île de Rion.
Aussitôt, comme d'habitude encore, la plate-forme du fort Saint-Jean s'était couverte de curieux ; car c'est toujours une grande affaire à Marseille que l'arrivée d'un bâtiment, surtout quand ce bâtiment, comme le Pharaon, a été construit, gréé, arrimé sur les chantiers de la vieille Phocée, et appartient à un armateur de la ville.
Cependant ce bâtiment s'avançait ; il avait heureusement franchi le détroit que quelque secousse volcanique a creusé entre l'île de Calasareigne et l'île de Jaros ; il avait doublé Pomègue, et il s'avançait sous ses trois huniers, son grand foc et sa brigantine, mais si lentement et d'une allure si triste, que les curieux, avec cet instinct qui pressent un malheur, se demandaient quel accident pouvait être arrivé à bord."
Le jeune Edmond Dantès a tout pour être heureux : un père aimant, un patron qui lui donne sa confiance et un mariage en vue avec Mercédès... Malheureusement il fait des jaloux autour de lui ; le jour de ses noces, il est arrêté...
Tome I -
Honoré de Balzac (1799-1850)
"Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans, tient à Paris une pension bourgeoise établie rue Neuve-Sainte-Geneviève, entre le quartier latin et le faubourg Saint-Marcel..."
"Le père Goriot est la première histoire d'une trilogie tournant autour du bagnard Vautrin. Les deux autres titres sont : "Illusions perdues" et "Splendeurs et misères des courtisanes".
Eugène de Rastignac, étudiant noble mais désargenté, est prêt à tout pour réussir dans la haute société. Son destin va croiser le père Goriot dont les deux filles semblent bien installées dans cette société parisienne. -
Jules Verne (1828-1905)
"Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Knigstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg.
La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine..."
Le professeur Lidenbrock, après avoir, par hasard, découvert un vieux manuscrit, n'a de cesse qu'il soit parvenu au centre de la Terre sur les traces d'Arne Saknussemm l'auteur du cryptogramme du manuscrit. Accompagné de son neveu Axel et d'un guide islandais Hans, il entame un périlleux voyage...
Toute la maîtrise du récit allié à une imagination puissante font de ce roman l'une des meilleures oeuvres de Jules Verne. -
Emile Zola (1840-1902)
"Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres."
Etienne Lantier arrive dans le nord de la France, le pays des mineurs, des "gueules noires". Il est embauché aux mines de Montsou : il fait vite connaissance avec l'enfer.
"Germinal", en décrivant la vie des mineurs, leur misère, leur exploitation par les patrons, est un véritable roman politique abordant la lutte des classes... -
Emile Zola (1840-1902)
"Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu'on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor étroit et sombre qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et deux de large, au plus ; il est pavé de dalles jaunâtres, usées, descellées, suant toujours une humidité âcre ; le vitrage qui le couvre, coupé à angle droit, est noir de crasse.
Par les beaux jours d'été, quand un lourd soleil brûle les rues, une clarté blanchâtre tombe des vitres sales et traîne misérablement dans le passage. Par les vilains jours d'hiver, par les matinées de brouillard, les vitres ne jettent que de la nuit sur les dalles gluantes, de la nuit salie et ignoble.
À gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant échapper des souffles froids de caveau. Il y a là des bouquinistes, des marchands de jouets d'enfant, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l'ombre ; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres ; au-delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant de trous lugubres dans lesquels s'agitent des formes bizarres."
Mme Raquin a élevé son fils Camille, enfant fragile, et sa nièce Thérèse, fille de son frère - capitaine de l'armée française en Algérie - et d'une "femme indigène de grande beauté". Les deux enfants grandissent et se marient. Mais Thérèse trouve l'existence monotone jusqu'au jour où Camille invite Laurent, un ancien camarade d'enfance qu'il a retrouvé par hasard... -
André Gide (1869-1951)
« C'est le moment de croire que j'entends des pas dans le corridor », se dit Bernard. Il releva la tête et prêta l'oreille. Mais non : son père et son frère aîné étaient retenus au Palais ; sa mère en visite ; sa soeur à un concert ; et quant au puîné, le petit Caloub, une pension le bouclait au sortir du lycée chaque jour. Bernard Profitendieu était resté à la maison pour potasser son bachot ; il n'avait plus devant lui que trois semaines. La famille respectait sa solitude ; le démon pas. Bien que Bernard eût mis bas sa veste, il étouffait. Par la fenêtre ouverte sur la rue n'entrait rien que de la chaleur. Son front ruisselait. Une goutte de sueur coula le long de son nez, et s'en alla tomber sur une lettre qu'il tenait en main :
« Ça joue la larme, pensa-t-il. Mais mieux vaut suer que de pleurer. »
Oui, la date était péremptoire. Pas moyen de douter : c'est bien de lui, Bernard, qu'il s'agissait. La lettre était adressée à sa mère ; une lettre d'amour vieille de dix-sept ans ; non signée.
« Que signifie cette initiale ? Un V, qui peut aussi bien être un N... Sied-il d'interroger ma mère ?... Faisons crédit à son bon goût. Libre à moi d'imaginer que c'est un prince. La belle avance si j'apprends que je suis le fils d'un croquant ! Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler. Toute recherche oblige. Ne retenons de ceci que la délivrance. N'approfondissons pas. Aussi bien j'en ai mon suffisant pour aujourd'hui. »
Bernard, alors qu'il prépare son baccalauréat, découvre une lettre d'amour adressée à sa mère et apprend qu'il est le fruit d'un amour de passage. Il en veut à son père adoptif de ne pas être son vrai père et de l'avoir moins aimé. Bernard fuit le domicile familial et se réfugie chez un camarade de classe et ami, Olivier... -
Honoré de Balzac (1799-1850)
"À l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. Malgré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, Angoulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une superstitieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire.
Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les ours ont nommé les compositeurs des singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux petites cases où elles sont contenues."
Sous la Restauration, Lucien de Rubempré a un certain succès littéraire à Angoulême. Pour divers raisons, il décide de monter à la capitale où il pense trouver la gloire et la fortune. Mais Paris n'est pas Angoulême... ses échecs mettent sa mère, sa soeur et son beau-frère, dans le désespoir et l'embarras financier... -
Victor Hugo (1802-1885)
"En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne. C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il occupait le siège de Digne depuis 1806.
Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce que nous avons à raconter, il n'est peut-être pas inutile, ne fût-ce que pour être exact en tout, d'indiquer ici les bruits et les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était arrivé dans le diocèse. Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font. M. Myriel était fils d'un conseiller au parlement d'Aix ; noblesse de robe. On contait de lui que son père, le réservant pour hériter de sa charge, l'avait marié de fort bonne heure, à dix-huit ou vingt ans, suivant un usage assez répandu dans les familles parlementaires. Charles Myriel, nonobstant ce mariage, avait, disait-on, beaucoup fait parler de lui. Il était bien fait de sa personne, quoique d'assez petite taille, élégant, gracieux, spirituel ; toute la première partie de sa vie avait été donnée au monde et aux galanteries."
La route de Jean Valjean, bagnard libéré, croise celle de Mgr Myriel. Cette rencontre va transformer l'ancien bagnard qui, au regard de la loi et des gens, reste à vie un bagnard...
"Fantine" est le premier tome des "Misérables" -
Gustave Flaubert (1821-1880)
"Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard.
Des gens arrivaient hors d'haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer..."
Frédéric Moreau, un jeune homme de 18 ans, arrive à la capitale avec un diplôme de bachelier en poche. Il tombe amoureux de Mme Arnoux...
"L'éducation sentimentale" se déroule de 1840 à 1867, 27 ans pendant lesquels la vie se charge des illusions et des rêves de toute une jeunesse.
Frédéric se décidera-t-il dans ses choix ? -
Virginia Woolf (1882-1941)
"Mrs Dalloway dit qu'elle irait acheter les fleurs elle-même.
Lucy avait de l'ouvrage par-dessus la tête. On enlèverait les portes de leurs gonds ; les hommes de Rumpelmayer allaient venir. « Quel matin frais ! pensait Clarissa Dalloway. On dirait qu'on l'a commandé pour des enfants sur une plage. »
Comme on se grise ! comme on plonge ! C'était ainsi jadis à Bourton, lorsque, avec un petit grincement des gonds qu'il lui semblait encore entendre, elle ouvrait toutes grandes les portes-fenêtres et se plongeait dans le plein air. Il était frais, calme et plus tranquille encore que celui-ci, l'air de Bourton au premier matin ; le battement d'une vague, le baiser d'une vague, pur, vif, et même - elle n'avait alors que dix-huit ans - solennel ; debout devant la fenêtre ouverte, elle sentait que quelque chose de merveilleux allait venir ; elle regardait les fleurs, les arbres où la fumée jouait, et les corneilles s'élevant, puis retombant..."
Récit d'une journée d'une Londonienne, Clarissa Dalloway, après la première guerre mondiale. Elle prépare une réception et se pose des questions existentielles : a-t-elle fait le bon choix en se mariant avec Richard ? n'aurait-elle pas dû épouser Peter ? Le retour de Peter à Londres va la replonger dans des anciens souvenirs.
Virginia Woolf nous fait naviguer entre le superficiel et la conscience en dédoublant son héroïne : Mrs Dalloway la femme publique et Clarissa, la femme intérieure.
Roman publié en 1925. -
Guy de Maupassant (1850-1893)
"Je deviens fou. On a encore bu toute ma carafe cette nuit."
"Le horla" est le journal d'un homme dans lequel il raconte les phénomènes bizarres qui semblent envahir soudainement sa vie. Devient-il fou ou est-il vraiment la proie d'une entité ?
Cette nouvelle est suivie de 15 autres nouvelles dont la première version du "horla" :
"Amour" - "Le trou" - Sauvée" - "Clochette" - "Le marquis de Fumerol" - "Le signe" - "Le diable" - "Les rois" - "Au bois" - "Une famille" - "Joseph" - "L'auberge" - "Le vagabond" - "Le voyage du horla" - "Un fou ?" - "Le horla" (première version). -
Abbé Prévost (1697-1763)
"Je suis obligé de faire remonter mon lecteur au temps de ma vie où je rencontrai pour la première fois le chevalier des Grieux. Ce fut environ six mois avant mon départ pour l'Espagne. Quoique je sortisse rarement de ma solitude, la complaisance que j'avais pour ma fille m'engageait quelquefois à divers petits voyages, que j'abrégeais autant qu'il m'était possible.
Je revenais un jour de Rouen, où elle m'avait prié d'aller solliciter une affaire au Parlement de Normandie pour la succession de quelques terres auxquelles je lui avais laissé des prétentions du côté de mon grand-père maternel. Ayant repris mon chemin par Évreux, où je couchai la première nuit, j'arrivai le lendemain pour dîner à Pacy, qui en est éloigné de cinq ou six lieues. Je fus surpris, en entrant dans ce bourg, d'y voir tous les habitants en alarme. Ils se précipitaient de leurs maisons pour courir en foule à la porte d'une mauvaise hôtellerie, devant laquelle étaient deux chariots couverts. Les chevaux, qui étaient encore attelés et qui paraissaient fumants de fatigue et de chaleur marquaient que ces deux voitures ne faisaient qu'arriver. Je m'arrêtai un moment pour m'informer d'où venait le tumulte ; mais je tirai peu d'éclaircissement d'une populace curieuse, qui ne faisait nulle attention à mes demandes, et qui s'avançait toujours vers l'hôtellerie, en se poussant avec beaucoup de confusion. Enfin, un archer revêtu d'une bandoulière, et le mousquet sur l'épaule, ayant paru à la porte, je lui fis signe de la main de venir à moi. Je le priai de m'apprendre le sujet de ce désordre.
- Ce n'est rien, monsieur, me dit-il ; c'est une douzaine de filles de joie que je conduis, avec mes compagnons, jusqu'au Havre-de-Grâce, où nous les ferons embarquer pour l'Amérique. Il y en a quelques-unes de jolies, et c'est, apparemment, ce qui excite la curiosité de ces bons paysans."
Le narrateur rencontre un jeune homme, le chevalier des Grieux, qui accompagne un convoi de filles que l'on déporte en Louisiane ; Manon Lescaut, la femme qu'aime le jeune homme en fait partie. Deux ans plus tard, le narrateur croise à nouveau la route du chevalier. Celui-ci lui raconte son histoire : l'amour passionné qu'il porte à Manon, les dangers d'un amour que refuse son père, la fidélité et l'infidélité, les mensonges et les tricheries, l'espérance et la souffrance...