"La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale."
Claude Martin, né en 1944, s'intéresse très jeune à l'Allemagne, malgré la haine contre ce pays et ses habitants qui demeure au sein des esprits de ceux qui les ont combattus. Cela ne l'empêche pas de partir à la découverte de la langue, de la culture et de l'intelligence de ce pays encore maudit.
Les années passent et l'auteur gravit peu à peu les échelons jusqu'à devenir ambassadeur de France à Pékin, expérience qu'il raconte dans son livre La Diplomatie n'est pas un dîner de gala. À son retour de Chine, il ne peut que constater les désaccords entre la France et l'Allemagne. Une situation qu'il refuse de voir perdurer, et qui le pousse à poursuivre son rôle d'ambassadeur au sein de cette Allemagne qui l'a toujours passionné... C'est cette grande aventure qu'il nous raconte aujourd'hui.
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie.
Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais.
Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie.
Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Ce livre est une enquête inédite sur la vie chinoise sous censure généralisée, écrite par un journaliste français né dans l'Empire du milieu.
L'intérêt essentiel de cette investigation repose sur les nombreux témoignages (sans langue de bois) de Chinois de Chine, continentale comme d'outre-mer.
L'auteur laisse ses interlocuteurs raconter leur histoire et exprimer leurs sentiments complexes face à un régime de plus en plus dictatorial, interrogeant les différentes sphères de la société chinoise pour mieux la comprendre : pourquoi Pékin prétend-il que la Chine est le pays le plus sûr du monde ? D'où provient la peur d'un simple citoyen ? Comment le parti communiste chinois, avec ses chercheurs officiels, essaye-t-il d'imposer son langage et ses codes, en Chine comme dans le reste du monde ?
Comment analyser la séquence électorale qui vient de s'achever ? Certes, Emmanuel Macron a été réélu président de la République, mais dans un contexte particulier, marqué par un rejet non négligeable des deux candidats arrivés au second tour. Plus encore, les élections législatives ont fait apparaître un paysage politique fortement morcelé et marqué par une abstention massive. Dans ces conditions, les élections ne sont plus que des indicateurs faibles des mouvements de fond qui traversent notre société. Pour la comprendre, il est donc nécessaire de prendre un peu de recul. C'est alors un état des lieux des fractures qui s'observent sur ces quatres dimensions que ce livre propose... ainsi que plusieurs pistes de solutions pour créer une société plus unifiée.
À l'heure des désastres écologiques, peut-on vouloir encore expérimenter de nouvelles voies, rêver d'autres chemins?? Oui?! Ici ou là, des espaces se créent qui témoignent d'un retour des utopies dans les têtes et dans les actes. Pour preuve, ces quatre récits enthousiasmants où des anthropologues, un écrivain, un expert de l'économie sociale et solidaire, et un architecte livrent leur vision de ce que serait un monde différent.
Identité nationale, travail, intimité, valeurs, rapport à la politique, spiritualités, immigration... Pendant un an, la revue Usbek & Rica et l'institut de sondage Viavoice ont interrogé les Français sur les angles morts de la vie publique. La conclusion à laquelle ils sont parvenus, c'est que les Français sont des incompris à double titre : d'un côté, les observateurs pensent le pays atomisé et malheureux, alors que c'est tout l'inverse. De l'autre, les Français considèrent que les politiques ne comprennent pas leurs aspirations profondes. Il en ressort un quiproquo qui peut s'avérer dangereux pour la vie démocratique...
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.
De Lviv à Odessa, des bouches du Danube et Izmail aux villages du centre et à Kiev ou à Berdichev, ce livre, sous la forme de carnets de route et de portraits mais aussi de réflexions philosophiques, s'attache à retracer les racines européennes de l'Ukraine. Comment la première guerre, celle du Donbass en 2014, a encouragé davantage encore les motivations des Ukrainiens à rejoindre le concert européen. Comment l'invasion dûment planifiée n'a fait que relancer le processus. Comment la brutalité de l'attaque russe cimente l'affirmation de la nation. Maires, élus, médecins, volontaires de la Défense Territoriale, paysans, intellectuels, enseignants, membres de la société civile, tous témoignent de ce double attachement à l'entité européenne et à leur terre.
Nous avons changé. La maladie, la mort, la solitude, la peur du chômage et le désir de transformer nos vies sont partout. Nous avons vécu local et planétaire, télétravail et livraisons, mais aussi respect, nouveau ou renforcé, pour les soignants, les caissiers, les livreurs, les agriculteurs... et défiance accrue face aux décideurs et aux immenses bureaucraties publiques. Il est temps de penser à ce que nous ferons après.
Divorcer, déménager, changer de métier, tout casser ? Nous avons vécu une tragédie qui nous a fait grandir. Les cartes ont envahi nos écrans, les départs de la ville sont impressionnants, la question de la lutte contre le dérèglement climatique est partout. Et si, grâce à cette pandémie, après un siècle de montée vers la ville, après la société industrielle, après la lutte des classes, on assistait au grand retour des territoires et des lieux, de l'unicité des individus et du sens de la vie ? Et si nous avions basculé dans une nouvelle civilisation, numérique et écologique ? Et si la révolution que l'on attendait était finalement arrivée ?
La guerre contre l'Ukraine dans laquelle Poutine a entraîné la Russie soulève la question des causes de cette politique et de l'absence d'une réaction massive de la population russe susceptible de renverser le régime de Poutine.
Réhabilité en Chine depuis trois décennies après y avoir été ardemment combattu au début du Xxe siècle puis pendant la sinistre Révolution culturelle (1966-1976), victime collatérale des profondes convulsions politiques que la Chine avait connues alors, Confucius a répandu sa philosophie de tolérance et de bienveillance à travers une bonne partie de l'Asie, jusqu'à influencer même le siècle des Lumières en Europe. La place que l'homme doit se donner sur cette planète, dans le respect du passé : voilà sans doute résumé le principal objet de la quête de vérité inlassable de Confucius. Dans ce livre, Pierre-Antoine Donnet braque le projecteur sur les artisans de la démocratie asiatique, et nous montre combien le confucianisme.
La campagne est vivante, comme lieu de vie et comme imaginaire. La pandémie de 2020 a encore accéléré ces tendances?: vivre à la campagne serait «?la?» solution face aux crises sanitaires, écologiques, économiques ou sociales de nos vies citadines contemporaines. Pour aller au-delà d'un certain fantasme, Valérie Jousseaume réalise un état des lieux et remet la campagne en perspective. Elle interroge le rôle et les atouts des territoires dans la transition sociétale. Et, surtout, elle redonne aux ruraux une place d'acteurs dans ce changement de civilisation en cours.
Le livre déconstruit les cadres de pensée et les vocabulaires, pour sortir la «?France périphérique?» du cul-de-sac intellectuel où elle se trouve. L'ouvrage valorise la participation contemporaine de la ruralité à l'invention du nouveau monde par la convergence des mémoires, et propose un renouvellement de l'aménagement du territoire susceptible d'exprimer dans le concret des existences la transition culturelle en cours. Au coeur d'un monde où toute certitude a disparu, cet ouvrage s'appuie sur l'expérience rurale pour imaginer un futur désirable.
Mahaut Chaudouët Delmas dessine dans ce livre les contours d'un programme féministe pour les cinq ans à venir. Pour rééquilibrer les années perdues avec la crise, pour enrayer les conséquences structurelles de celle-ci, pour atteindre l'égalité une fois pour toutes, à travers des politiques publiques transversales, adaptées et appelées de ses voeux par le tissu associatif depuis des décennies - avec qui la puissance publique doit urgemment se reconnecter. Mais encore et surtout, pour utiliser les réformes féministes comme autant de leviers afin de sortir du patriarcat, et définir un nouveau modèle de société souhaitable pour toutes et tous. Un tournant radical que la pandémie nous incite à prendre vers une économie du soin et de l'intérêt général, vers un système politique plus juste. Demain, nos sociétés peuvent être profondément transformées si le féminisme est enfin érigé en paradigme pour la conduite de nos politiques publiques. Mahaut Chaudouët Delmas activiste féministe, est rapporteuse au Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
"Les habits de notre démocratie craquent de toutes parts, tant notre société d'individus, toujours plus complexe, a grandi et mûri. Les élections ne font plus recette, la défiance est générale envers toute autorité. Face à cette crise de croissance de notre idéal démocratique, de nouvelles pratiques politiques s'imposent, qui associent l'ensemble des citoyens. La participation citoyenne, encore balbutiante dans notre pays, est un retour aux sources de la démocratie, par le tirage au sort, par des exercices de délibération collective, par la co-construction systématique des politiques publiques. Face aux défis sociaux et écologiques de notre siècle, il nous faut d'urgence apprendre à refaire démocratie, débattre ensemble des sujets de fond plutôt qu'entretenir des clivages en vase clos."
"Les cinq entretiens de ce livre portent sur la politique, l'esthétique, la littérature, la figure du philosophe et le cinéma. Chacun à sa manière ouvre les champs du possible, en questionnant les relations inédites entre les corps, les identités et les sujets au sein de notre société. Déplacer les assignations, introduire de l'écart, lancer des procédures d'inclusion, réinventer les rapports entre les citoyens : voilà ce qui permet des formes de subjectivation politique radicale ; voilà ce qui engage un processus d'émancipation." Aliocha Wald Lasowski
«?La plus grande révélation est le silence?», affirmait Lao Tseu cinq siècles avant notre ère. Le silence possède d'infinies qualités. Cet ouvrage original propose de croiser des regards, sensibles et humains, sur le silence, sur des silences. Chacun à sa manière, selon sa propre musicalité, expose ses perceptions, aborde ses ressentis, dévoile ses sensations vis-à-vis du silence. Le silence comme un écho, une résonance, comme un faiseur de correspondances. Le silence qui parle, soupire, menace ou tranquillise. Une écoute au plus près de l'intime de l'être, comme le souligne Maurice Maeterlinck?: «?Dès que nous avons quelque chose à nous dire, nous sommes obligés de nous taire.?» Le silence précède la création, ou, mieux, la création procède souvent du silence. C'est bien cette expérience que cet ouvrage propose de penser. Une lecture enrichissante.
Écologie, immigration, économie, laïcité, sur toutes les thématiques de politiques publiques, le positionnement des Français apparaît de plus en plus complexe et fluctuant. Ce phénomène est renforcé par des mutations structurelles de nos sociétés, du déclin de l'institution religieuse, au renouvellement générationnel, en passant par le développement d'inégalités territoriales de plus en plus marquées. Dans le même temps, l'espace politique, pendant longtemps structuré autour d'un axe gauche-droite, se trouve lui aussi complètement déstabilisé et sa structuration autour de cinq grands pôles, peut paraître illisible. L'objectif de cet ouvrage est d'apporter un éclairage à la fois succinct et précis à l'ensemble de ces questionnements.
Edgar Morin a parcouru tous les domaines du savoir, vécu intimement les extases de - l'histoire. Théoricien de la connaissance et héros de la Résistance, dissident du stalinisme et infatigable promoteur du "principe espérance", anthropo¬logue de la mort et sociologue du temps présent, Edgar Morin est un touche-à-tout universel. Comme l'illustrent les textes et entretiens présentés dans cet ouvrage qui reprend une partie des dialogues menés avec lui dans les colonnes du Monde, Edgar Morin a saisi son époque avec sagacité, su capter l'essence des événements, les inscrire dans la longue durée. Un siècle - d'existence passé dans les arcanes de l'histoire et de la connaissance lui a appris cette chose qui, dans notre "océan d'incertitudes, est loin d'être une devise - superflue?: "Attends-toi à l'inattendu".?» Nicolas Truong
Imaginez que la démocratie soit invitée à un dîner... Elle ferait sans doute un convive à la fois hostile, bagarreur, hautain et casse-bonbons, dont la plupart des autres participants se tiendraient à distance. Certains se sentiraient désarmés. Les plus courageux finiraient par "s'engueuler". On se souviendrait de la soirée comme d'un grand ratage.
Ainsi en va-t-il de ce qu'est devenue la démocratie : au mieux, elle nous ennuie, au pire, elle nous désole et nous exaspère.
Ce livre vise à faire de cette démocratie-repoussoir une « pop démocratie », qui oserait entrer dans la culture du quotidien et qui saurait (aussi) être une fête. Une démocratie qui ne serait pas « le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres » mais bien le meilleur que l'on n'ait jamais su inventer.
La ré-génération se présente comme un moyen de repenser la mode à une époque bouleversée par les crises écologiques et les fractures de la mondialisation. Comment se projeter vers une nouvelle manière d'être au temps et au monde?? La mise en oeuvre de valeurs axées sur le durable et la récupération n'entre-t-elle pas en contradiction avec le caractère traditionnellement transgressif et unique du luxe?? Ces questions traversent aujourd'hui l'univers de la mode, elles impactent profondément le regard que portent sur lui tant ses acteurs que son public. Pour les aborder, ce livre croise deux types d'expériences, celle de la créatrice, qui révolutionne la mode en jouant avec les contraintes de la matière et la liberté d'inventer?; celle de l'anthropologue, considérant ce secteur comme un laboratoire des mutations culturelles dans une période où bien des évidences concernant les manières de penser et de travailler inhérentes à l'industrie du luxe sont brutalement remises en cause. Marc Abélès, anthropologue, est directeur d'études à l'EHESS et directeur de recherche au CNRS. Marine Serre est créatrice et fondatrice de la maison Marine Serre.
Gilles Vanderpooten est allé rencontrer Stéphane Hessel avant Indignez-vous !, avant qu'il ne devienne le diplomate le plus médiatisé de France.
Dans ces entretiens réalisés en 2009, Stéphane Hessel insiste sur le fait que la lutte a changé de forme depuis les temps héroïques de la Résistance. Il met l'accent sur le plus fédérateur des combats contemporains, celui pour l'environnement, réclamant par exemple la création d'une Organisation mondiale de l'Environnement. Et pose également la nécessité d'un gouvernement mondial.
En d'autres termes, il invite les jeunes... et les moins jeunes, à ne pas subir mais à s'engager, pour un monde meilleur.
Le livre est centré sur le triangle économie, écologie et territoire, reprenant sous une forme aussi accessible que possible le coeur des réflexions de Pierre Veltz. Aujourd'hui, on parle à tout propos de « transition » (numérique, écologique, démographique...) Or, dans une transition, on sait où on va ! L'auteur privilégie donc plutôt le terme de bifurcation(s), parce que les transformations seront très profondes, chahutées, et que les trajectoires restent très ouvertes. Le sujet qui va dominer les décennies à venir est celui de la crise écologique. Mais les récits du futur sont incroyablement divergents, beaucoup plus éloignés les uns des autres que ne l'étaient les récits de la modernisation lors des Trente glorieuses. Partant de ce constat, l'auteur esquisse nos avenirs possibles.