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Parascolaire
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Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et frustrations des habitants se réveillent...
Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation (enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky), Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
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Ils étaient cinq. Cinq soldats français condamnés à mort par le conseil de guerre pour s'être automutilés. Cinq soldats qu'on a jetés dans la neige de Picardie, un soir de janvier 1917, devant la tranchée ennemie, pour qu'on les tue. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté désespérément de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il s'appelait Manech. Il n'avait pas vingt ans. Après la guerre, Mathilde, qui aime Manech d'un amour à l'épreuve de tout, va se battre pour le retrouver, mort ou vivant. Elle y sacrifiera ses jours, et malgré le temps qui passe, malgré les mensonges et la loi du silence, elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte.
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En 1930, la société cairote soumise aux hiérarchies séculaires réprouve la liaison que Qasim bey Fahmi, riche aristocrate, entretient avec Ihsane, jeune roturière. Craignant le scandale, le bey cherche à acheter un mari complaisant pour sa belle. Étudiant pauvre à la nouvelle Université du Caire, Mahgoub Abd al-Dayim envie la jeunesse bourgeoise qu'il côtoie sur les bancs de la faculté. Ce contrat de mariage lui offre l'occasion d'échapper à sa condition. Il accepte sans scrupule le marché. Mais pareil projet a ses failles. Un parfum de déchéance enveloppe bientôt le ménage à trois. Fascinante peinture de la corruption, incarnée par des personnages inoubliables tels Al-Ikhshidi, l'homme de main du bey, La Belle du Caire est aussi un roman incisif sur l'amour, le désir et la jalousie.
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Dans certaines banlieues, l'école est la toute dernière citadelle du savoir et surtout de l'apprentissage de la citoyenneté. Que peut-on enseigner, pourtant, à des enfants qui ne savent pas lire ? Qui vivent à quatre ou cinq par pièce ? Qui ne savent pas se situer, quelque part entre leur quartier repousssoir et leur pays d'origine dont ils ne sont pas ? Que peut-on dire à des enfants lâchés par le système et bercés par l'imaginaire doré de la Star Ac', rêvant seulement de gloire et d'argent ? Dans ces territoires perdus, ces banlieues ravagées, ces établissements bunkerisés, la violence, comme une affreuse spirale, est devenue ordinaire, presque banalisée, avec son lot de sexisme, d'homophobie, de racisme, d'antisémitisme...