Dans la région du Minas Gerais, l'opulent patriarche Oswaldo Wallace dirige ses mines avec autorité. Ses deux fils, Severino et Ramires, n'ont qu'un an d'écart, mais tout les oppose : le premier, engagé à gauche, deviendra journaliste puis écrivain, tandis que le second soutient les militaires qui vont exercer un pouvoir autoritaire pendant les « années de plomb » - « chumbo », en portugais.
S'inspirant de son histoire familiale, Matthias Lehmann réalise avec ce roman graphique une grande saga, où personnages et destins se croisent et se recroisent. À travers ses pages aux compositions inventives, qui empruntent à la caricature comme à la publicité ou au graphisme brésilien, l'auteur mêle aux histoires intimes la grande Histoire d'un pays fascinant.
Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n'a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Écosse natale pour aller travailler à l'autre bout du Canada, dans l'ouest lointain, là où l'on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des allié.e.s de confiance, Kate s'interroge sur la violence de son univers professionnel, qu'il s'agisse des relations humaines ou de l'exploitation forcenée des ressources naturelles. A-t-elle mis les pieds dans un univers parallèle, ou cette violence n'est-elle que le reflet de notre société ?
Convaincu que la survie dans le Grand Nord - bien au-delà des villages inuits qu'il a visités - est non seulement possible mais aisée, l'ethnologue et explorateur canadien, Vilhjalmur Stefansson lance deux expéditions polaires en 1913 et 1921. La première, cherchant à prouver que tout ce dont un individu a besoin pour survivre se trouve simplement caché sous la glace, tourne à la catastrophe, et de la seconde, tentative de colonisation de l'île Wrangel, ne reviendra qu'une rescapée... No Limit est le récit de ces deux fiascos. Mais en associant à la véritable histoire, celle, fictive, d'un professeur d'université en pleine crise de la quarantaine, Luke Healy explore, avec la sobriété déjà à l'oeuvre dans Americana, les questions intemporelles du dépassement de soi, de l'isolement, mais aussi du regard et du jugement d'autrui et de la difficulté de s'en détacher.
En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d'un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l'histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l'Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre. Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l'époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton. Elle meurt en 1969, avec la légion d'honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films - perdus et oubliés. C'est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
Né en 1932 dans le sud des États-Unis, le jeune JR grandit dans une famille pauvre, travaillant dans les champs de coton. Il commence la guitare lors de son service militaire en Allemagne et, de retour au pays, enregistre ses premières chansons. Dès 1955, il est repéré et connaît rapidement un grand succès populaire et artistique. Mais au cours des années 60, il plonge dans l'alcool et la drogue, révélant une personnalité torturée et auto destructrice. Son mariage avec June Carter en 1968 lui apportera un début d'équilibre dans sa vie privée et professionnelle, puisqu'elle est aussi une très célèbre chanteuse country. Surnommé l'homme en noir, Johnny Cash a, toute sa vie durant, navigué sur le fil du rasoir, entre les excès, la violence, la destruction et la musique, l'amour, le succès. Une personnalité complexe, qui, si elle l'a souvent fait chuter, l'a toujours poussé à se relever, encore et encore.
Une fin d'été torride, près d'un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l'un des passagers en profite pour s'esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu'un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l'héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation. La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d'une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée.
« Je ne cracherais pas sur un peu de tendresse de temps en temps, mais si le prix à payer c'est le couple, merci bien ! » C'est parfois armé d'un smartphone que l'homme contemporain se retrouve en quête de l'âme soeur. Traînant de longues heures sur les applis de rencontre, il suit un parcours semé d'embûches, et à l'amour répond parfois un hasard... plutôt contrariant. Et si notre héros semble plus enclin à matcher qu'à faire des rencontres IRL, il a par ailleurs bien des difficultés à s'atteler à l'écriture de son deuxième roman et à reprendre son analyse, contraint et forcé par un psy pour le moins retors... Dans cette comédie aux punchlines savoureuses se mêlent le rêve et le réel, l'ego et la création, les amis, les amours... et peut-être un futur inattendu.
" Certains humains sont bêtes comme des singes, dit-on. Mais il est des singes qui sont sots comme des humains. "
Une satire mordante sur les errements des prophètes et religions de tout poil.
Hippolyte, fils du chamane de la tribu des Guirs, est sans nouvelle depuis plusieurs jours de Cochenille, sa compagne. Il remonte sa piste jusqu'au lieu où les Guiresses enceintes accouchent. Mais, tout à sa joie de devenir bientôt père, il va provoquer, sans le vouloir, une crise qui va menacer tout le pays de Guirlanda...
Quelque part dans le sud en été un petit groupe - une famille un couple et un moniteur - part en expédition en pleine nature pour découvrir les joies d'une descente en canyoning. L'isolement le dépaysement et le frisson du danger vont servir de révélateur.
Plongés au coeur de cette eau vive au caractère anthropomorphique chacun au fil de cette journée pleine d'imprévus va se retrouver seul confronté à ses interrogations les plus intimes.
En Silence est le récit d'un réveil celui de Juliette la narratrice qui raconte comment l'air de rien cette journée a été un tournant décisif dans sa vie et dans son corps de jeune femme.
Quand Jimmy, un jeune gendarme, rencontre Vincent, un peintre qui vient de perde sa femme dans un attentat, il décide de les prendre, sa fille Lisa et lui, sous son aile. Mais peut-on sauver les gens malgré eux ? Et dans quelle mesure est-il forcément juste de vouloir jouer les justiciers ? Dans ce polar contemporain, Bastien Vivès et Martin Quenehen dressent le portrait de personnages déboussolés qui cherchent à donner un sens à leur existence dans une France traumatisée, à la fois paranoïaque et divisée.
C'est une histoire toute simple, d'une rare sobriété. Parce qu'il souffre du dos, un très jeune homme, dont au final on ne saura pratiquement rien de plus, se met à fréquenter une piscine sur les recommandations insistantes de son kinésithérapeute. Là, dans le bassin à la fois anonyme et rassurant où les individus ne sont plus que des corps qui nagent, au rythme monotone des longueurs ajoutées les unes aux autres, il fait la connaissance d'une jeune fille au corps et au sourire séduisants. C'est l'épanouissement de leur relation ténue, toute en silences, en esquives, en pudeur et en gestes esquissés, que va raconter Le Goût du chlore, avec une grande légèreté et un sens remarquable de la narration en images... Avec ce récit intimiste et pudique, façonné par les nuances et les non-dits, Bastien Vivès confirme qu'il est déjà devenu, en à peine plus d'un an d'intense activité, l'un des talents les plus originaux et les plus prometteurs de la nouvelle génération des auteurs français.
Richard et Cristo sont en route pour la Vallée des Rois afin de faire payer les assassins de Marianne et arrêter l'Âge Sombre qui menace les deux mondes...
Mais les frontières d'Ether sont plus instables et dangereuses que jamais, et c'est une vallée gangrénée par la magie interdite qui les attend.
De leur côté, Elorna et Adrian vont devoir faire des retrouvailles douloureuses...
L''avant-dernier épisode de la série culte.
Richard revient une dernière fois dans la Vallée des Rois, pour faire face à un ennemi intime : le premier homme à avoir franchi la frontière d'Éther. Le passé et le présent, la vie et la mort, l'ordre et le chaos se mélangent pour un final apocalyptique dont nul ne peut prédire l'issue.
Une seule chose est sûre : "Gare à celui qui trop loin flâne du souffle chaud de Reine Iguane..."
Une jeune femme se souvient. De son enfance dans les années 1990, de sa soeur, son frère et surtout ce père étrange et taciturne qui dort, regarde la télévision et fume sans presque jamais dire un mot... Le lecteur découvre une vie de famille faite de non-dits et de colère, et il comprend peu à peu les discriminations subies par ce père racisé qui peine à trouver du travail. Dessinant avec un trait minimaliste et une palette réduite à différentes gammes de bleu pour figurer l'époque du récit, l'Espagnole Nadia Hafid, elle-même d'origine marocaine, montre la diversité des liens et dessine avec pudeur une idée essentielle : celle de tenter de faire famille malgré tout.
Francesca et Bruno, comme beaucoup de jeunes de leur génération, ont une vie sentimentale très libre. Anciens amants, ils ont préservé entre eux une amitié étroite, sur le fil du rasoir, entre connivence sensuelle et dépendance affective mutuelle. Une relation très spéciale, d'où les autres sont exclus sans appel.
Après Le Goût du Chlore et Dans mes Yeux, ce 3e album de Bastien Vivès chez Casterman s'intéresse toujours aux choses de l'amour. Plus que jamais, un parallèle s'établit avec le cinéma d'Éric Rohmer, pour cette capacité à s'immerger sans détour au plus près de l'intime, de l'émotion amoureuse et du mystère des corps désirants.
Claudia se rend à Rome pour une audition où elle récitera un extrait d'Oh les beaux jours, la pièce de Samuel Beckett. Elle croise par hasard son premier amour, Giorgio, un homme manipulateur et dangereux. Retraversant avec la jeune femme une relation et sa fin douloureuse, le lecteur suit un personnage et ses multiples métamorphoses. Car au gré de ses sentiments, des dents de loup-garou poussent à Claudia, ainsi que des ailes d'ange et une queue de félin... Explorant une nouvelle fois les fragilités du corps et l'errance des émotions, l'italienne ZUZU réalise un roman graphique puissant, où la réalité se mêle au fantastique et où le dialogue laisse souvent la place à un silence profond.