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Sciences humaines & sociales
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On connaît Sitting Bull ou Crazy Horse, beaucoup moins les femmes indiennes. De son vrai nom Gertrude Simmons, Zitkala-Sa (1876-1938) signifie oiseau rouge. Elle a été la première femme autochtone à écrire sa vie, un opéra, un groupe de lobby à Washington. Dans son autobiographie qui fut un immense succès, elle raconte son enfance, ses parents, son éducation. Elle a consacré toute sa vie à la survie d'un peuple. Née sur les bords du Missouri, elle fut éduquée dans l'Indiana. Elle fut confrontée à l'effacement de sa tribu d'origine, d'où ses écrits qui ont cherché à maintenir viviante sa culture. La politique assimilationniste fut alors dénoncée par certaines voix. Zitkala-Sa compte justement parmi celles qui ont ouvert de nouvelles perspectives aux Native Americans. Aujourd'hui sa figure est redécouverte et offre un nouveau regard sur la place des femmes parmi les tribus indiennes et élargit la question du féminisme aux minorités. Cette approche est d'une grande actualité.
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En 1944 et 1945, Lee Miller a bravé tous les dangers pour participer à la libération de l'Europe. Née dans l'État de New York en 1907, Lee Miller fut un mannequin célébré par les plus grands photographes. Protégée de Man Ray, elle fut un personnage important dans les milieux surréalistes et l'amie de plusieurs grands artistes. Alors qu'elle résidait aux côtés de Roland Penrose en Angleterre lorsque la guerre éclata, elle s'engagea dans l'armée américaine afin de saisir l'expérience extraordinaire qui régnait sur le front. En tenue kaki, proche des soldats de tous rangs, équipée de sa machine à écrire et de son appareil photo, elle participa à toutes les campagnes de libération en France et en Allemagne. Les reportages qu'elle composa à cette époque pour le célèbre magazine Vogue mêlent à la fois urgence et rigueur dans l'observation, implication et distance, tout en conservant un ton d'indépendance qui lui est propre. La présente édition est complétée de photos prises par Lee Miller elle-même durant les opérations. Autant dire qu'il s'agit du témoignage exceptionnel d'une femme en prise avec l'Histoire : le siège de Saint-Malo, la campagne d'Alsace, la découverte d'un camp comme Dachau, la chute de Berchtesgaden. Si le tableau est noir, il y a cependant quelques signes d'espoir comme cette allégresse de la Libération et la joie de retrouver des amis : Colette, Picasso, Cocteau, Éluard ou Aragon.
Ce livre étonnant de récits écrits à chaud et de photos historiques rend hommage à l'immense artiste du XXe siècle que fut Lee Miller. -
Louis II de Bavière (1845-1886) est une figure plus complexe que l'image laissée par sa légende. Le mérite de cette biographie de Jacques Bainville est de restituer le personnage dans son ampleur et de comprendre les arcanes de son caractère.
Idéaliste et romantique, Louis II portait une immense admiration à Richard Wagner, qu'il aidera à mener à bien nombre de projets à commencer par l'opéra de Bayreuth. Emporté par la musique wagnérienne, alors révolutionnaire, Louis II s'est fait l'un des plus ardents mécènes du compositeur.
La postérité a également retenu de Louis II de Bavière la construction de ses châteaux féériques dans les Alpes, notamment Neuschwanstein, Linderhof et Herrenchiemsee. La démesure de ses projets le fera bientôt passer pour fou.
Cependant, Louis II avait bien conscience des enjeux politiques de son temps et participera aux côtés de Bismarck à l'édification de l'Empire allemand autour de la Prusse.
Mais solitaire et misanthrope, Louis fuira la cour et ses intrigues, se réfugiant dans ses rêves. Destitué pour « aliénation mentale » et interné au château de Berg, il trouvera la mort noyé dans le lac de Starnberg, sans que les circonstances soient clairement élucidées.
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Le Panoptique, conçu par le célèbre économiste anglais Jeremy Bentham, est un projet d'architecture visionnaire où toute la société répressive est imaginée, dessinée, construite. À l'origine, il s'agit d'un modèle de prison pour la réformation des détenus, réintégrés dans le circuit de la production ou dans les rangs de l'armée. Le panoptique va au-delà : il est un plan type pour toutes les institutions d'éducation, d'assistance et travail, une solution économique aux problèmes de l'encadrement et même une esquisse géométrique d'une société rationnelle. Les significations du panoptique sont nombreuses. Plusieurs prisons ont été construites selon son plan. Il a été redécouvert au milieu des années 1970 grâce aux travaux de Michel Foucault et de Michelle Perrot. Il trouve une nouvelle actualité aujourd'hui à travers les caméras de surveillance dans les lieux publics et l'espionnage à travers les smartphones. C'est pourquoi une édition adaptée à notre temps du célèbre texte de Bentham s'impose. Le débat sur le panoptique est loin d'être terminé.
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Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes
Elisee Reclus
- Bartillat
- 25 Avril 2019
- 9782841006533
- Un classique incontournable des livres sur la nature.
- Une pensée pour notre temps qui a retrouvé un regain d'actualité. Un écrit prémonitoire.
- Avec une préface inédite d'Annie Le Brun.
Géographe, Élisée Reclus a consacré sa vie à de nombreux travaux dans un esprit encyclopédique. Il n'en avait pas moins un rare sens de la synthèse. Les pages du manifeste suivant en témoignent. Elles sont un concentré de la pensée qui l'habitera toute sa vie. Rien ne vaut l'expérience personnelle pour se faire une idée des rapports entre l'homme et le cosmos. Dans la lignée des grands penseurs depuis Jean-Jacques Rousseau, Reclus synthétise ses impressions et offre une vision grandiose : " En escaladant les rochers, le piéton des montagnes ressent une véritable "volupté". " Il ajoute : " La vue des hautes cimes exerce sur un grand nombre d'hommes une sorte de fascination. " Reclus est considéré comme un astre de la géographie. Il compte parmi nos éclaireurs et mérite une totale réhabilitation. -
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Le Cahier noir de Mauriac est un des textes les plus célèbres de la Résistance.
- Voici une nouvelle version de ce texte mythique, accompagné de pages rarissimes ou inédites de François Mauriac dans une présentation du grand spécialiste Jean Touzot.
- C'est dans ce texte qu'il compare la croix gammée à " une grosse araignée gorgée de sang ".
Publié clandestinement sous le pseudonyme de Forez en 1943 aux Éditions de Minuit, Le Cahier noir se rattache à la période pendant laquelle Mauriac collabora à la presse clandestine de la Résistance. Par de violentes attaques, l'auteur condamna l'attitude du Maréchal Pétain et des Français qui acceptèrent de composer avec l'ennemi. Il tenta d'imposer des paroles d'amour et d'espoir : " Nous sommes de ceux qui croient que l'homme échappe à la loi de l'entre-dévorement, et non seulement qu'il y échappe, mais que toute sa dignité tient dans la réistance qu'il lui oppose de tout son coeur et de tout son esprit. "
De tels propos firent courir de grands risques à son auteur, qui retiré dans sa propriété de Malagar, près de Bordeaux, dut fuir pendant quelques heures à pied, dans la campagne, pour ne pas être arrêté. Tant pendant qu'après la Seconde Guerre mondiale,
Le Cahier noir a valu à Mauriac l'admiration de nombreux intellectuels. -
Ce livre rassemble une dizaine d'études sur Walter Benjamin que Jean Lacoste a commencé à traduire dès les années 1970, en particulier les oeuvres autobiographiques, Sens unique, Enfance berlinoise, puis le monumental Livre des passages, et d'autres textes encore.
Le présent recueil s'articule autour de trois axes : l'enfance berlinoise au cours de laquelle Benjamin forge son regard sur les choses et accomplit sa formation ; les passages qui occuperont une place centrale dans sa pensée (cf Le Livre des passages, Paris capitale du XIXe siècle) ; l'exil, enfin, qui marque la dernière de sa vie après l'avènement du nazisme en France. Cet ensemble offre des clés pour entrer dans la pensée de Benjamin, dont l'oeuvre difficile s'apparente à un labyrinthe. La lecture pénétrante de Jean Lacoste lui confère une actualité et une proximité avec nos préoccupations contemporaines. -
Maléfices, conjurations, sorcellerie, communication avec les esprits, voyance, télépathie : cet essai qui relate d'innombrables pratiques de magie, repose sur une documentation ethnologique de premier plan. Mais son importance, soulignée par des esprits aussi éminents que Benedetto Croce ou Mircea Eliade, tient à l'attitude originale de l'auteur face au problème des pouvoirs magiques, de leur réalité et de leur signification culturelle. Au refus des positivistes, au désintérêt des ethnologues, comme aux illusions qu'ont pu entretenir la parapsychologie et l'irrationalisme, de Martino réplique par une interprétation historique qui assigne à la magie sa place dans le développement de l'esprit humain : celle d'une culture où l'homme doit encore accomplir un effort intellectuel et spirituel pour s'affirmer et s'imposer au monde.
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Cette biographie magistrale de Jules César est une des oeuvres les plus célèbres de Jérôme Carcopino avec La Vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire. Dans une langue magistrale et avec une extraordinaire clarté d'exposition, il retrace la vie du célèbre conquérant de son plus jeune âge à sa tragique dispartion. L'érudition de Carcopino était prodigieuse et ce livre en porte le témoignage, sans que celle-ci écrase le récit toujours vivant.
Ce livre figure parmi les 25 biographies historiques de la Bibliothèque idéale avec ce commentaire : « Sans cesse enrichi, renouvelé et vivant, le travail le plus soutenu et le plus brillant, sur le maître des Gaules, par un autre maître... »
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Ce volume regroupe les textes de Stefan Zweig de la période 1933-1942 consacrés à la politique, à l'exil et au destin des Juifs européens.
Cet ensemble - inédit en traduction française - constitue une véritable nouveauté éditoriale, sans équivalent en langue allemande ni en langue anglaise. Il contiendra beaucoup de textes importants qui figurent pas dans l'édition de référence des oeuvres rassemblées (Gesammelte Werke) de Stefan Zweig, publiée aux Éditions S. Fischer de Francfort/Main. Il s'inscrit dans la droite ligne des deux volumes de Stefan Zweig déjà édités aux éditions Bartillat (Derniers messages et Appels aux Européens) et il enrichira considérablement la connaissance de la dernière décennie de la vie de Stefan Zweig.
On y retrouve bien entendu des textes consacrés à la situation politique en Allemagne et en Autriche, des interventions où il appelle à une prise de conscience de la gravité de la situation en Europe, et des inquiétudes liées au sort des juifs en Europe. On notera un bel hommage à la figure de Joseph Roth.
Il s'agit d'une publication importante concernant l'oeuvre de Stefan Zweig en ces années dramatiques. Un précieux appareil critique accompagne le volume.
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Très populaire en Allemagne, José Ortega y Gasset est invité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1949, à prononcer une conférence à l'université libre de Berlin sur l'Europe. C'est tout l'objet de cette " méditation " transformée aussitôt en livre et qui est traduit ici pour la première fois en français. Ortega invite ses auditeurs à ne pas céder au découragement. En dépit du cataclysme que vient de subir l'Europe, le moment de l'après-guerre est celui d'un crépuscule matinal et non pas vespéral. Voici comment il conçoit sa méditation : " [L'Europe] existe antérieurement aux nations qui sont aujourd'hui si clairement profilées. Ce qui, oui, sera nécessaire, ce sera de donner à cette réalité si vétuste une nouvelle forme. Loin d'être un simple programme politique pour un avenir immédiat, l'unité européenne est le seul principe méthodique qui permette de comprendre le passé de l'Occident. " L'avenir de l'Europe est alors envisagé par Ortega à la lumière des événements qui ont marqué l'entre-deux guerres : à ses yeux, les nations qui la composent sont arrivées à un instant où, dit-il " elles ne peuvent se sauver que si elles parviennent à se dépasser elles-mêmes en tant que nations, c'est-à-dire si l'on parvient à actualiser en elles l'opinion qui veut que la nationalité comme forme la plus parfaite de vie collective est un anachronisme : privé de tout avenir fécond, il est, en somme, historiquement impossible. " Ortega y Gasset délivre ici un message d'optimisme dans une Europe encore livrée aux ruines. Son message n'en a que plus d'écho aujourd'hui.
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Comment s'est développé en France, aux lendemains de la guerre de 1870, une volonté cohérente d'expansion coloniale ? Comment cette volonté s'est-elle affirmée, quels échos a-t-elle rencontrés dans les esprits et dans les coeurs ? Autour de quels thèmes la vision impériale française s'est-elle progressivement définie ? À quelles résistances s'est-elle heurtée et comment celles-ci se sont manifestées ? De l'époque où se consommait le partage du monde jusqu'aux derniers sursauts de la décolonisation, quelle place le fait et le débat colonial ont-ils en définitive occupée dans la conscience nationale française ? C'est à ces questions encore jamais abordées qu'a tenté de répondre Raoul Girardet.
Étude d'histoire collective des mentalités, des sentiments et des croyances, menée avec toute la rigueur méthodologique du spécialiste, ce livre est aussi l'histoire d'une idée, une idée que l'on voit naître, croître, combattre, s'imposer, puis décliner et succomber...
La renaissance de ce livre équilibré et original permettra justement d'offrir un regard pertinent sur le fait colonial qui fait tant débat aujourd'hui.
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Quand Bergson me parlait de télépathie... : chroniques 1925-1975
Emmanuel Berl
- Bartillat
- Litterature
- 23 Novembre 2023
- 9782841007592
S'il est un auteur pour happy few, Emmanuel Berl n'a jamais été oublié. Ses livres ont constamment été republiés depuis sa mort il y a presque cinquante ans désormais. Ce recueil d'articles qui n'ont jamais été regroupés en volume constitue une formidable introduction à sa pensée et à son style. Emmanuel Berl s'est illustré dans de nombreux genres journalistiques : critique littéraire, chroniqueur, mémorialiste, reporter, commentateur. Berl ne cesse d'être à l'écoute du monde. On retrouvera dans ces pages nombre d'écrivains qui ont jalonné sa vie et qu'il a su comprendre : Freud, Proust, Bergson, Morand, Cendrars, Céline, Cocteau, Mauriac, Simone de Beauvoir, Sagan, Soljenitsyne et tant d'autres. Avec Berl, le feu d'artifice est permanent. Ce recueil composé avec soin par Olivier Philipponnat, son biographe, est un régal de l'esprit. Il montre à quel point Berl fut un auteur important.
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En un tableau saisissant, Jacob Burckhardt (1818-1897) décrit dans La Civilisation de la Renaissance en Italie la plus grande révolution culturelle de l'Occident moderne.
Son essai - répondant à La Renaissance de Michelet - compte parmi les chefs d'oeuvre historiques du XIXe siècle. Burckhardt a profondément influencé notre manière de percevoir la Renaissance en insistant sur l'émergence de nouvelles formes politiques autour de la Cité et sur l'affirmation de l'individu au centre de la société. A travers la description des fêtes et des machines de guerre, l'analyse des principes de l'éducation, des sciences, de la religion, il recrée ce monde des républiques italiennes du Quattrocento, où la politique et l'administration étaient considérées comme des arts.
Dans sa préface, Robert Kopp retrace la genèse et la fortune de ce livre célèbre et rappelle l'étonnante modernité de Burckhardt, professeur à l'Université de Bâle et ami de Nietzsche. Il montre notamment que Burckhardt est à l'origine de l'histoire culturelle, croisant avec bonheur différentes disciplines.
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Qui n'a entendu un jour parler de Mélusine, de Viviane et de Morgane, des possédées de Loudun, de la sorcière de Montpezat ou de Maria de Naglowska ? Fictives ou réelles, les sorcières peuplent notre imaginaire, encore plus depuis quelques mois. Elles existent dans nos rêves depuis les origines de notre histoire : Patrick Ravignant nous les raconte pour nous les redonner à nous-mêmes. Elles brûlent sur les bûchers après les sentences des chambres ardentes et provoquent le plus grand scandale du siècle du Roi Soleil : Patrick Ravignant nous les décrit dans le tumulte des terribles procès qui sentent le soufre. Elles dessinent aussi des parodies impalpables et témoignent d'un passé effrayant et quelquefois d'un avenir impossible. Pour comprendre l'engouement actuel autour du phénomène des sorcières, il faut revenir à leur histoire : des origines mythologiques jusqu'à notre temps.
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La vie de lady Churchill est aussi palpitante qu'un épisode de la série The Crown !
Issue de l'aristocratie écossaise, elle aurait pu se faire un nom à elle. Mais elle préféra se consacrer à encourager et assister le génie fantasque qu'était son mari, et surtout à lui communiquer son solide équilibre. « Clemmie » lui a littéralement appris à vivre.
Fine, pratique, imperturbable, douée de nombreuses qualités, elle se montra toujours pour lui une conseillère subtile et une compagne éblouissante. Il est peu de dire que sa perspicacité et son ascendant furent des facteurs essentiels dans l'ascension prodigieuse que connut Winston Churchill.
Poigne de fer dans un gant de velours, elle faisait la révérence à la tant décriée duchesse de Windsor mais était capable de tenir tête au général de Gaulle. Elle a traversé presque un siècle d'histoire, surmontant nombre d'obstacles et de tragédies (dont la mort brutale de deux de ses enfants), rencontrant tous les grands de ce monde, à commencer par Staline.
Qui sait à quel point la carrière de sir Winston et même l'histoire du monde auraient été différentes si Clémentine Churchill n'avait fait preuve de tant d'abnégation et d'intuition amoureuse ? Une vie fondée sur une complicité réciproque que l'humour de son couple rendit bien souvent savoureuse. -
Albert Mathiez, professeur à la Sorbonne, a composé une fresque claire et vivante de la Révolution française sous tous ses aspects. L'accent est mis sur l'enchaînement des faits, l'étude des mentalités de l'époque, le jeu des intérêts et les forces en présence. Avec un incomparable sens du récit, Mathiez développe en trois parties l'enchaînement des faits révolutionnaires : La Chute de la royauté ; La Gironde et la Montagne ; La Terreur. Cette oeuvre se veut objective. Destinée au grand public, cette somme est dépourvue de tout apareil critique et de toute érudition, mais elle repose sur une documentation très solide. L'essentiel, et seulement l'essentiel, est exposé. Cette Histoire ne s'encombre d'aucune considération théorique, Mathiez se voulant un homme de science.
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À maints égards, la nouvelle édition de ce titre de Théophile Gautier est une redécouverte. Il n'avait pas été réédité depuis fort longtemps, aucune édition critique n'a paru à ce jour. Il rassemble les impressions de Théophile Gautier pendant cette période très particulière qui s'étend de la chute du Second Empire en septembre 1870 jusqu'à octobre 1871 : entretemps la République a été proclamée, la Commune écrasée lors de la « Semaine sanglante ». Gautier ne cache pas son indignation devant les atrocités commises pendant ce que Victor Hugo appellera L'Année terrible. Il se range derrière ce qu'on peut appeler le parti de l'ordre. On ne saurait non plus résumer ce livre à une seule condamnation des événements pendant la Commune. Gautier évoque quantité de sujets : la vie théâtrale (ou le peu qu'il en reste), les musées, la vie quotidienne... Gautier se montre très soucieux du sort des animaux durant le siège, aussi bien les animaux domestiques que les bêtes du Jardin des Plantes : il y consacre deux chapitres. Surtout il signe un livre essentiel sur Paris qui le place parmi les plus ardents défenseurs de la capitale aux côtés d'Hugo ou de Baudelaire. Il s'agit de son dernier livre. Sans doute doit-on y voir une forme de testament. À l'aube d'une nouvelle ère, celui qui prit toute sa part à la bataille romantique de 1830 tirait discrètement sa révérence.
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Jours maudits est le journal que Bounine tint pendant la révolution russe de janvier 1918 à juin 1919.
Il s'agit d'un des rares témoignages sur le vif de cette époque chaotique où se décidait le sort de la Russie. À travers les notes quotidiennes qui le constituent apparaît l'image d'un pays déchiré et désemparé qui, en rejetant son passé, donne naissance à un autre monde.
Ces notes sont d'une diversité remarquable : Bounine rapporte des conversations saisies dans la rue, cite des extraits de journaux ou de discours de hautes personnalités politiques, évoque les grandes figures littéraires et polotiques de cette époque (Maïakovski, Trotski, Lounatcharski...) À ce titre, Jours maudits constitue un document historique précieux.
Comme dans le reste de son oeuvre Bounine reste, au coeur même du cauchemar de l'Histoire, sensible à la présence de la nature. On retrouve les accents qui ont fait de la Vie d'Arséniev un chef-d'oeuvre.
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Ce livre met en scène 182 expressions, dictons, jurons et proverbes de la langue française concernant nos félins bien-aimés. Cette promenade érudite et souvent drôle en dit long sur la psychologie de ce mystérieux compagnon de l'homme et sur le regard attendri qu'il lui porte. Grâce à ce livre, il s'agit d'adopter un langage « châtié » et de donner sa langue au chat si l'on ne connaît pas la réponse.
Parmi les expressions retenues : « avoir d'autres chats à fouetter », « appeler un chat un chat », « avoir un chat dans la gorge »... Toutes ces formules retrouvent ici leur pittoresque .
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De Gaulle inventaire : la culture, l'esprit, la foi
Alain Larcan
- Bartillat
- 3 Septembre 2020
- 9782841006984
Ce livre cherche à faire comprendre la genèse de la pensée du général de Gaulle, sa structure, ses filiations et ses arborescences, et surtout ses sources directes et ses idées forces.
La recherche a consisté à partir des textes écrits à repérer toute trace de référence ou d'allusion littéraire au sens large, à les identifier avec précision et à en suivre le cheminement et l'utilisation.
On découvre ainsi la prodigieuse culture du Général avec ses principales tendances : fréquentation des classiques, auteurs gréco-latins, écrivains du Grand Siècle et du XIXe. Ses auteurs favoris sont Chateaubriand, Barrès, Péguy, mais aussi Bergson, Boutroux, Verlaine, Albert Samain et bien d'autres. Les étrangers sont également présents, tels Goethe et Nietzsche. Avec de nombreux contemporains il entretient des relations suivies : Paul Claudel, François Mauriac, Georges Bernanos, Georges Duhamel, Jacques Maritain, sans oublier le lien quasi chevaleresque avec André Malraux.
Moralistes, philosophes, historiens se retrouvent volontiers sous sa plume guidée par une exceptionnelle mémoire.
Ce travail qui s'apparente à une somme, au sens théologique, met en évidence la puissance de la réflexion et des thématiques essentielles le plus souvent ébauchées dans les oeuvres d'entre-deux-guerres et l'alliance du style et de la pensée chez ce soldat et ce grand homme politique qui participa à l'histoire et sut l'écrire avec talent.
Un index, une bibliographie et des annexes (bibliothèque du Général, géographie historique de la France...) complètent l'ouvrage.
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Choses vues : Une éducation politique autour de 68
Daniel Lindenberg
- Bartillat
- 20 Mars 2008
- 9782841004324
Loin de tout esprit de célébration ou de repentance, Daniel Lindenberg revient sur le climat intellectuel des années 1960 qui a présidé aux événements de Mai. Il livre son expérience personnelle et rappelle quel était le pouvoir des idées et des engagements à cette époque marquée par un désir de révolution. II nous invite à revisiter les lieux qui ont compté : la Sorbonne, les librairies, les cafés... A ses yeux, il n'y a jamais eu véritablement de "génération 68". Plusieurs générations y ont pris part et le mouvement dit "de Mai" rassemble des acteurs d'autres périodes : survivants de la grande époque pacifiste et utopiste de 1918, révolutionnaires du Front populaire, résistants, porteurs de valises de la Guerre d'Algérie, "minos" de l'Unef et rebelles de l'UEC, au tournant des années 1960...
II décrit les courants, les clubs, les mouvements qui ont participé à l'effervescence culturelle de ce moment, qui n'est pas sans rappeler le contexte politique de 1848 avec une toile de fond révolutionnaire. En ces années, Rousseau, Marx, Rimbaud, Leary, Lucien Goldmann, Althusser, Étiemble, Vaneigem, Debord et tant d'autres suscitent de nombreux débats.
Les souvenirs personnels abondent. L'auteur du Rappel à l'ordre rend notamment hommage à son ami Christian Bachmann, compagnon de ces années d'éveil politique.
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Dans ce livre, Juliette Benzoni a choisi de raconter le destin de dix-huit femmes, de dix-huit reines tragiques, toutes célèbres par leur beauté et leur destin. De tous les lieux, de toutes les époques, de la paysanne du Kiang Sou à Draga, reine de Serbie, Juliette Benzoni traverse quarante siècles d'histoire de l'Égypte à Byzance, de la Chine aux rives de la Seine et de la Tamise, dans ce style inimitable, qui a tant contribué à son succès auprès du public.
L'amour, la haine, l'ambition, le crime, la folie et la raison d'État seront au coeur de ces vies. La lutte de Frédégonde contre Brunehaut, les rancoeurs d'Aliénor d'Aquitaine, la folie macabre de Jeanne la mère de Charles Quint, le douloureux roman de Caroline-Mathilde de Danemark, la reine captive, autant de récits qui nous entraînent au coeur de l'univers féminin.
S'il est un enseignement à tirer de ces histoires, c'est que jamais le trône et le bonheur ont été associés. Ici l'amour, la haine et l'ambition côtoient le crime, la folie et la raison d'État.
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La guerre de 14-18 racontée par un allemand
Werner Beumelburg
- Bartillat
- 11 Octobre 2001
- 9782841002733
" Werner Beumelburg a écrit un des rares très bons livres sur la Grande Guerre.
Son regard, qui est celui d'un historien mesuré, désireux de respecter les faits, complète admirablement l'oeuvre, sur le même sujet, du Britannique Liddell Hart. Mais Beumelburg, avec un rare talent, réussit à mêler à la fois non seulement la guerre continentale et la guerre maritime, mais la relation froide des événements et le conflit tel qu'il est vécu et ressenti par le soldat. A la rigueur de l'historien il joint, de façon sensible, le savoir de la peau.
Le sentiment physique de la guerre est ici présent. " Gérard CHALIAND