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On connaît Sitting Bull ou Crazy Horse, beaucoup moins les femmes indiennes. De son vrai nom Gertrude Simmons, Zitkala-Sa (1876-1938) signifie oiseau rouge. Elle a été la première femme autochtone à écrire sa vie, un opéra, un groupe de lobby à Washington. Dans son autobiographie qui fut un immense succès, elle raconte son enfance, ses parents, son éducation. Elle a consacré toute sa vie à la survie d'un peuple. Née sur les bords du Missouri, elle fut éduquée dans l'Indiana. Elle fut confrontée à l'effacement de sa tribu d'origine, d'où ses écrits qui ont cherché à maintenir viviante sa culture. La politique assimilationniste fut alors dénoncée par certaines voix. Zitkala-Sa compte justement parmi celles qui ont ouvert de nouvelles perspectives aux Native Americans. Aujourd'hui sa figure est redécouverte et offre un nouveau regard sur la place des femmes parmi les tribus indiennes et élargit la question du féminisme aux minorités. Cette approche est d'une grande actualité.
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En 1944 et 1945, Lee Miller a bravé tous les dangers pour participer à la libération de l'Europe. Née dans l'État de New York en 1907, Lee Miller fut un mannequin célébré par les plus grands photographes. Protégée de Man Ray, elle fut un personnage important dans les milieux surréalistes et l'amie de plusieurs grands artistes. Alors qu'elle résidait aux côtés de Roland Penrose en Angleterre lorsque la guerre éclata, elle s'engagea dans l'armée américaine afin de saisir l'expérience extraordinaire qui régnait sur le front. En tenue kaki, proche des soldats de tous rangs, équipée de sa machine à écrire et de son appareil photo, elle participa à toutes les campagnes de libération en France et en Allemagne. Les reportages qu'elle composa à cette époque pour le célèbre magazine Vogue mêlent à la fois urgence et rigueur dans l'observation, implication et distance, tout en conservant un ton d'indépendance qui lui est propre. La présente édition est complétée de photos prises par Lee Miller elle-même durant les opérations. Autant dire qu'il s'agit du témoignage exceptionnel d'une femme en prise avec l'Histoire : le siège de Saint-Malo, la campagne d'Alsace, la découverte d'un camp comme Dachau, la chute de Berchtesgaden. Si le tableau est noir, il y a cependant quelques signes d'espoir comme cette allégresse de la Libération et la joie de retrouver des amis : Colette, Picasso, Cocteau, Éluard ou Aragon.
Ce livre étonnant de récits écrits à chaud et de photos historiques rend hommage à l'immense artiste du XXe siècle que fut Lee Miller. -
Le Panoptique, conçu par le célèbre économiste anglais Jeremy Bentham, est un projet d'architecture visionnaire où toute la société répressive est imaginée, dessinée, construite. À l'origine, il s'agit d'un modèle de prison pour la réformation des détenus, réintégrés dans le circuit de la production ou dans les rangs de l'armée. Le panoptique va au-delà : il est un plan type pour toutes les institutions d'éducation, d'assistance et travail, une solution économique aux problèmes de l'encadrement et même une esquisse géométrique d'une société rationnelle. Les significations du panoptique sont nombreuses. Plusieurs prisons ont été construites selon son plan. Il a été redécouvert au milieu des années 1970 grâce aux travaux de Michel Foucault et de Michelle Perrot. Il trouve une nouvelle actualité aujourd'hui à travers les caméras de surveillance dans les lieux publics et l'espionnage à travers les smartphones. C'est pourquoi une édition adaptée à notre temps du célèbre texte de Bentham s'impose. Le débat sur le panoptique est loin d'être terminé.
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Dans L'Homme du ressentiment (1923), Scheler examine ici, selon la pure méthode de description phénoménologique, un phénomène psychique entrevu par Nietzsche, le ressentiment. À l'origine, le ressentiment est toujours l'expression de quelque sentiment d'impuissance, né de l'échec du sujet à assumer selon les formes de sa personnalité telle ou telle valeur morale. C'est Nietzsche qui a donné à cette notion un droit de cité dans le sens technique dans le domaine de la philosophie. Max Scheler tente dans ce volume la description d'une totalité d'expériences et d'actions vécues en étudiant l'homme de ressentiment et insère sa doctrine dans le cadre d'une philosophie des valeurs. Scheler se dresse contre la conception nietzschéenne du christianisme qui est expliqué au travers de cette notion dans La Généalogie de la morale.
Dans le contexte actuel de remontée du ressentiment, la pensée de Scheler analysant cette notion retrouve une actualité particulière. La réédition de ce classique est d'autant plus justifiée. -
Ce volume regroupe les textes de Stefan Zweig de la période 1933-1942 consacrés à la politique, à l'exil et au destin des Juifs européens.
Cet ensemble - inédit en traduction française - constitue une véritable nouveauté éditoriale, sans équivalent en langue allemande ni en langue anglaise. Il contiendra beaucoup de textes importants qui figurent pas dans l'édition de référence des oeuvres rassemblées (Gesammelte Werke) de Stefan Zweig, publiée aux Éditions S. Fischer de Francfort/Main. Il s'inscrit dans la droite ligne des deux volumes de Stefan Zweig déjà édités aux éditions Bartillat (Derniers messages et Appels aux Européens) et il enrichira considérablement la connaissance de la dernière décennie de la vie de Stefan Zweig.
On y retrouve bien entendu des textes consacrés à la situation politique en Allemagne et en Autriche, des interventions où il appelle à une prise de conscience de la gravité de la situation en Europe, et des inquiétudes liées au sort des juifs en Europe. On notera un bel hommage à la figure de Joseph Roth.
Il s'agit d'une publication importante concernant l'oeuvre de Stefan Zweig en ces années dramatiques. Un précieux appareil critique accompagne le volume.
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Très populaire en Allemagne, José Ortega y Gasset est invité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1949, à prononcer une conférence à l'université libre de Berlin sur l'Europe. C'est tout l'objet de cette " méditation " transformée aussitôt en livre et qui est traduit ici pour la première fois en français. Ortega invite ses auditeurs à ne pas céder au découragement. En dépit du cataclysme que vient de subir l'Europe, le moment de l'après-guerre est celui d'un crépuscule matinal et non pas vespéral. Voici comment il conçoit sa méditation : " [L'Europe] existe antérieurement aux nations qui sont aujourd'hui si clairement profilées. Ce qui, oui, sera nécessaire, ce sera de donner à cette réalité si vétuste une nouvelle forme. Loin d'être un simple programme politique pour un avenir immédiat, l'unité européenne est le seul principe méthodique qui permette de comprendre le passé de l'Occident. " L'avenir de l'Europe est alors envisagé par Ortega à la lumière des événements qui ont marqué l'entre-deux guerres : à ses yeux, les nations qui la composent sont arrivées à un instant où, dit-il " elles ne peuvent se sauver que si elles parviennent à se dépasser elles-mêmes en tant que nations, c'est-à-dire si l'on parvient à actualiser en elles l'opinion qui veut que la nationalité comme forme la plus parfaite de vie collective est un anachronisme : privé de tout avenir fécond, il est, en somme, historiquement impossible. " Ortega y Gasset délivre ici un message d'optimisme dans une Europe encore livrée aux ruines. Son message n'en a que plus d'écho aujourd'hui.
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Jours maudits est le journal que Bounine tint pendant la révolution russe de janvier 1918 à juin 1919.
Il s'agit d'un des rares témoignages sur le vif de cette époque chaotique où se décidait le sort de la Russie. À travers les notes quotidiennes qui le constituent apparaît l'image d'un pays déchiré et désemparé qui, en rejetant son passé, donne naissance à un autre monde.
Ces notes sont d'une diversité remarquable : Bounine rapporte des conversations saisies dans la rue, cite des extraits de journaux ou de discours de hautes personnalités politiques, évoque les grandes figures littéraires et polotiques de cette époque (Maïakovski, Trotski, Lounatcharski...) À ce titre, Jours maudits constitue un document historique précieux.
Comme dans le reste de son oeuvre Bounine reste, au coeur même du cauchemar de l'Histoire, sensible à la présence de la nature. On retrouve les accents qui ont fait de la Vie d'Arséniev un chef-d'oeuvre.
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- Un essai sur les droits de l'homme.
- Un texte inédit d'un des plus grands écrivains anglais du XXe siècle.
- Un écrit de combat publié en 1940.
H.G. Wells a écrit cet essai sur les Droits de l'homme en 1940, en réponse à la guerre qui opposait le Royaume-Uni à l'Allemagne. Les idées exprimées dans ce livre seront plus tard reprises dans des txtes aussi différents que la déclaration des Droits de l'homme des Nations Unies ou la Convention européenne des droits de l'homme. Publié dans l'urgence de la Seconde Guerre mondiale, ce manifeste répondait à un besoin pressant de justice. Il s'agissait de stimuler le débat et de rappeler au genre humain ses propres responsabilités.
Soixante-dix-sept ans plus tard, l'Occident est de nouveau confronté à une crise humanitaire d'une rare ampleur. Ce texte nous aide à hierarchiser l'ordre des priorités. -
C'est au fond de la Mer du Nord, enveloppéede brouillard et de mélancolie, lorsque son mari, lord Louis Mountbatten, dernier vice-roi des Indes, jeta son cercueil à la mer, que lady Edwina Mountbatten trouva enfin la paix et le silence qu'elle n'avait jamais cessé de chercher pendant cinquante-neuf années d'une vie tumultueuse.
Edwina Ashley Mountbatten aura été un personnage hors du commun, de par sa personnalité, ses origines, son milieu, son mariage. et par cette manière extraordinaire de s'être façonné une vie à sa mesure. Filleule du roi d'Angleterre, petite-fille d'Ernest Cassel, l'homme le plus riche du monde, tour à tour jeune femme belle et égoïste, indépendante et généreuse, futile et dévouée, intelligente et courageuse, non conventionnelle et fière de son rang, elle entra dans l'histoireen devenant la dernière vice-reine des Indes et la maîtresse de Nehru l'artisan de l'indépendance, incarnant un véritable personnage de roman, un modèle unique et presque idéal.
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La révolution et l'empire ; écrits autobiographiques 1789-1815
Johann Wolfgang von Goethe
- Bartillat
- 26 Avril 2001
- 9782841002542
La Révolution française et l'Empire, l'effondrement de l'Ancien Régime et le bouleversement de tout le continent européen ont trouvé en Goethe un chroniqueur lucide, un témoin critique et un interprète à la fois engagé et impartial.
Le présent volume rassemble ses écrits autobiographiques de la période 1789-1815. Les Annales constituent la suite du projet autobiographique de Poésie et vérité : Goethe y relate, année après année, ses rencontres, ses multiples activités et les faits historiques dans lesquels il fut impliqué. Dans Campagne de France et Siège de Mayence nous sommes aux premières loges du grand théâtre de la guerre de 1792-1793 : sur le champ de bataille de Valmy, puis durant le siège de la République de Mayence entrepris par la grande coalition antirévolutionnaire.
L'Entretien avec Napoléon relate la rencontre mémorable d'Erfurt de 1808, qui a puissamment contribué à la légende de l'Empereur. Les textes ici réunis étaient connus, mais depuis longtemps indisponibles. Les traductions de Jacques Porchat ont été révisées et complétées par Jacques Le Rider. La préface analyse le contexte historique, trace des parallèles entre Goethe et ses contemporains, tel Chateaubriand, et montre comment l'auteur de Faust conjugue poésie et vérité avec une souveraine maîtrise.
Cette somme goethéenne, à la fois monument littéraire et document historique essentiel, est un lieu de mémoire européen.
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Vivre dans les sociétés occidentales, c'est vivre à l'hospice. Un hospice sagement géré. Il est peuplé de malades sous sédatifs, qui se conduisent le plus docilement du monde. Paisibles et laborieux, ils sont récompensés par l'Administration : dans l'Hospice, l'ennui est la règle.
L'«agitation » est le crime le plus grave qu'on puisse y commettre. Au moindre scandale, les infirmiers font prestement disparaître, et en douceur, le malade qui s'est effondré en pleine crise.
Au cours de son séjour parisien dans les années 1980 et 1990, Edward Limonov observe avec un regard aigu le fonctionnement des société démocratiques modernes, et livre son regard critique. Dans un monde où l'héroïsme a disparu, où les victimes triomphent, où les loisirs s'imposent comme un instrument de la violence molle, quelle place reste-t-il à l'individu indépendant ? Avec son franc-parler, son originalité et son engagement, Limonov apporte sa contribution.
Écrit au début des années 1990, cet essai n'a rien perdu de sa saveur. Limonov a d'ailleurs composé une préface inédite pour ce livre.
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Causeries au coin du feu ; 1933-1944
Franklin delano Roosevelt
- Bartillat
- 26 Septembre 2013
- 9782841005215
De 1933 à 1944, Roosevelt a tenu des conférences radiophoniques pour justifier son action politique, économique et sociale. Les années du New Deal, puis de la Seconde Guerre mondiale, se sont doublés d'une modification profonde du rôle des médias dans la société américaine. Fort de ses succès tant en politique intérieure qu'extérieure, Roosevelt a exercé un ascendant sans précédent dans la société américaine. Pour des millions d'Américains, il fut le président de l'espoir qui savait leur parler dans l'intimité de leur foyer.
Pour la première fois, ces trente interventions, dont la longueur varie de 15 à 45 minutes, sont présentées dans leur intégralité. Le plus souvent, elles sont centrées sur un thème et exprimées dans un langage très simple, accessible à n'importe quel citoyen américain.