L´autrice raconte l´histoire d´une femme (la narratrice) qui souhaite écrire un roman autour d´une certaine Blanche Nillson (double en devenir de la narratrice), écriture contrariée par l´interférence de deux personnages : Ignace convalescent et sa belle-soeur Magdalena qui prend soin de lui, personnages que la narratrice fait parler intérieurement. De fil en aiguille ces personnages renvoient à d´autres personnages qu´a rencontrés la narratrice, qui elle-même se met en scène dans plusieurs lieux retirés… Mais la narratrice ne perd jamais le fil pour autant, et Íñigo et Magdalena (qui apparaît comme le double de la narratrice) reviennent constamment à travers deux soliloques ou plutôt colloques intérieurs.
L´autrice laisse venir à l´écriture ce qui la hante, ce qui chez autrui l´agace ou la fascine, etc., bref ses mouvements intérieurs, sans guère de frein. L´écriture est alerte, vive, maîtrisée.
Face aux "ombres d'un monde fermé", le pape François lance un appel à tous les habitants de la "maison commune" en prenant appui sur les ressources de la foi chrétienne. Cette encyclique n'entant pas résumer la doctrine sur l'amour fraternel mais se focaliser sur sa dimension universelle, sur son ouverture à tues les personnes.
Saint Luc est non seulement un narrateur génial, mais aussi un historien et un théologien digne de ce nom. Si son récit a des traits fortement biographiques et apologétiques, il se présente surtout comme un témoignage, avec ce que cela suppose de témoins accrédités - à commencer par les Écritures. Dans ces événements, c'est l'identité de Jésus - prophétique, messianique, filiale - et le dessein miséricordieux de son Père qui se manifestent en plénitude, indissociablement. Le récit lucanien a une force persuasive qui le fait tenir par lui-même. C'est par sa logique et ses articulations que ce récit est une théologie et une christologie vraiment narratives.
Dans le IIIe évangile, d'autres genres et modèles accompagnent le narratif, tels les Cantiques de Marie et Zacharie, et, au cours de banquets, les paraboles, surtout, par lesquelles Jésus introduit ses lecteurs aux mystères du Royaume de Dieu. En reprenant des techniques littéraires de son temps, Luc veut signifier que l'annonce de la Bonne Nouvelle ne se fait pas en refusant les cultures, mais en dialoguant avec elles. Son récit est un bel exemple d'inculturation de l'Évangile.
Si ce commentaire complet de l'évangile de saint Luc suppose un minimum de culture, il est néanmoins à la portée du grand public.
Par-delà les multiples formes de prière qu'il propose, le livre des Psaumes témoigne d'un imperceptible mouvement : un crescendo voilé vers la louange, irrésistible montée culminant dans l'alléluia final.
Tels sont les principaux apports que nous livre l'auteur pour une nouvelle compréhension des Psaumes.
Connaître l?espérance juive à l?heure de Jésus de Nazareth aide à entrer plus profondément dans le mystère du Christ, sa personne et son message, son oeuvre de salut pour les hommes d?aujourd?hui et pour le monde qui vient. C?est bien dans ce but que ces pages ont été écrites.
A l'époque de Jésus, la notion de messie était loin d'être claire. Pourquoi les premiers disciples ont-ils désigné Jésus comme Messie au point qu'il est devenu Jésus-Chrsit ? Et de quelle manière ont-ils voulu se présenter, parmi les Juifs et parmi les païens, comme les héritiers d'une espérance qu'ils renouvelaient tout en affirmant qu'elle était accomplie ?
Cet ouvrage souhaite introduire à la lecture des livres de la Sagesse. Pour entrer dans le mouvement de la sagesse biblique, et profiter au mieux de ses enseignements, il convient d'entrer dans une expérience de lecture. C'est-à-dire dans une attention soutenue à la lettre et à la disposition des livres , une attention à la manière dont un contenu - une affirmation, la formulation d'une question, le déploiement d'une réalité - reçoit une forme, dans l'écriture. Pour honorer cette visée et cette manière de lire, nous sommes très redevables de ce que nous a transmis Paul Beauchamp. Chaque chapitre s'attache à la lecture de l'un des livres de sagesse. S'intercalent quelques notes du genre interlude, qui traitent d'un aspect transversal plutôt thématique : la politique, l'éducation, le comportement social... Car la sagesse biblique ne se trouve pas seulement dans les livres dits de sagesse.
Ignace de Loyola n'a pas inventé le « discernement des esprits ». Son originalité profonde, instauratrice de la « spiritualité ignatienne », consiste à l'avoir mis au service de la prise de décision. Il fallait reprendre la question à frais nouveaux. Comment comprendre ces « motions intérieures » qui relèvent de l'involontaire et qui affectent nos manières d'être et d'agir ? Qu'entendait-on par « esprits » au temps de saint Ignace ? L'homme de Renaissance était-il encore « animiste » ?
La réponse engage notre manière de penser aujourd'hui l'expérience spirituelle. Peut-on se contenter de dire que les « esprits » renvoient à l'inconscient ? Certes, l'expérience d'Ignace s'est formulée, dès sa conversion, en termes « psychologiques », de plaisir et de déplaisir.
Certes, le livre montre que sa postérité a tôt fait bon marché des « esprits » pour se concentrer sur l'analyse des « passions ». Mais invoquer, sans plus, le « moi profond » ou le « psychologique », risque de laisser échapper l'essentiel. Le « spirituel », comme l'a suggéré Michel de Certeau, ne se laisse réduire à aucun système explicatif, qu'il soit théologique ou psychologique.
Les Exercices spirituels que saint Ignace a rédigés pour accompagner une personne inspirent la démarche ici proposée pour accompagner un groupe sur un chemin de croissance et de transformation. Ce livre s´adresse à des groupes - communautés, paroisses, institutions, couples, équipes, élèves, jeunes adultes... - désireux de grandir dans la communion et de mûrir ensemble des décisions. Une conviction anime les auteurs : « L´Esprit Saint est offert à tous. » Tout être humain qui, d´une manière ou d´une autre, accueille avec gratitude le souffle vital qui l´anime pourra être pour nous l´intermédiaire choisi par Dieu pour nous parler. Publié en 2006, plusieurs fois réédité, cet ouvrage a été entièrement revu et actualisé. Il s´appuie sur une riche expérience, partage de nombreux exemples et donne une « boîte à outils » qui ont fait leur preuve.
Comment sortir de la situation dans laquelle on ne sait plus croire, on ne peut plus croire, on ne veut plus croire ? Pour le dire autrement : à quelles conditions pourrions-nous aujourd'hui réapprendre à croire et retrouver l'énergie d'un "vouloir croire" ?
L'humilité est tendance. La voici devenue élément de langage dautres, tels qu'ils sont choisis, codifiés, recommandés par des communicateurs avertis. D'humilité, vous entendez parler tous les jours les puissants s'en délectent, elle est une autorisation de visibilité, un droit de parole, l'adoucissant de la notoriété et un gage de confiance mutuelle. Comme si elle était de nature à « passer la pilule ». Elle sert dans les négociations difficiles, utile aux directions qui se heurtent aux oppositions syndicales, elle précède les concertations socialeselle accompagne les luttes politique et les campagnes électorales, brandies par les plus fanfarons et les plus fiers candidats, décidés à tout pour être élus. Qui se hausse pour que sa tête dépasse ne manquera pas le marchepied de l'humilité. On pourrait multiplier les exemples. Mais personne n'est dupe, et l'on est accablé de voir la diaphane humilité enrôlée au service des cyniques. Le rire qui accueille ces propos est désabusé. C'est le rire triste de la désillusion. Ce peut devenir et cela devient, de fait, une colère juste. Le mot d'humilité est usé et trompeur. Dévalorisé, annexé par la langue de bois. Il est vrai que la langue de bois est comme une deuxième nature pour ceux qui, à tout bout de champ, hissent comme une bannière la pudique et discrète humilité. Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des images. Que chacun essaie de tendre l'oreille sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore... Peut-être (sans doute dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho. Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des images. Que chacun essaie de tendre l'oreille sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore... Peut-être (sans doute dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho).
Le court Livre de Ruth est un des plus beaux récits de la Bible. Cet ouvrage en propose une lecture cursive, pas à pas. : Ce commentaire du livre de Ruth est attentif à l'art de raconter en toutes ses manifestations, en réservant une attention particulière à la dynamique narrative qui les sous-tend toutes. Ainsi que la théorie littéraire (l'école poétique de Tel Aviv et notamment Meir Sternberg) l'a montré, le sens d'un récit est inséparable du continuum de ses motifs et du processus, séquentiel et cumulatif, de sa lecture ; celle-ci se traduit par la formulation d'autant d'hypothèses, que la suite du récit vient confirmer ou détromper.
Plus on épouse ce dynamisme, plus on met à jour la puissance d'une histoire donnée. Trois phénomènes majeurs scandent en fait le dynamisme en question : les trois universaux que sont le suspense, la curiosité et la surprise ; ils sont tous les trois liés à la dimension temporelle de l'art narratif.
Beaucoup ignorent que, pendant un millénaire, l'Église catholique a reconnu des femmes diacres en son sein. Si le Nouveau Testament recèle peu de traces de leur présence, les témoignages par la suite abondent. Le lecteur trouvera ici un accès solide à leur histoire à travers des portraits de femmes très contrastés.
Ce livre se propose d'aborder le passage bien connu des pèlerins d'Emmaüs sous un angle dont la plupart des lecteurs chrétiens ne sont pas familiers. Il s'agit de relever dans la tradition juive des thèmes ou des traditions qui peuvent être mis en regard des différents éléments du récit de Luc, et d'enrichir ainsi la lecture de cette page d'Évangile par des harmoniques rarement perçues ou exprimées par les différentes formes de l'exégèse classique.
« Aujourd'hui, avec les autres évêques, l'écoute des personnes victimes et le travail de prévention et de lutte contre la pédophilie au sein de l'Église catholique, me conduisent à dénoncer fermement combien les attitudes et les actes porteurs de toute-puissance se révèlent destructeurs dans les relations humaines et, plus largement, dans la recherche d'un monde plus juste et plus fraternel. »
Il s'agit de récits simples, courts (deux à trois pages), agréables à lire, empreints d'une grande sérénité. Le sentiment de la nature accompagne les événements, neige, arbres, feuilles, saisons, couleurs... C'est délicieusement japonais et raffiné. Les mourants meurent réconciliés et les blessés de la vie restaurés dans leur dignité et leur goût de vivre.
Pour chaque récit, la sérénité vient d'une présence talentueuse, ayant l'expérience de ce genre de circonstances, pleine d'empathie, qui dénoue toutes les douleurs et contractions, dans les derniers instants avant la mort ou dans les situations apparemment bloquées.
Le mérite tient à l'importance donnée au corps de celui qui approche le mourant ou le souffrant : son de la voix, respiration accordée au rythme de l'autre, intensité de l'attention, prise en compte de son histoire. Le texte exerce une action bienfaisante.
Par cette publication, nous poursuivons la présentation et l'annotation par les jésuites initiée avec l'encyclique Laudato si', puis La joie de l'amour, Soyez dans la joie et l'allégresse et Les problèmes économiques et financiers.
Le livre propose une lecture complète et détaillée, narrative, des premiers chapitres de l'évangile selon St Matthieu. L'auteur part de cette hypothèse : si Matthieu énumère les noms des ancêtres de Jésus l'un après l'autre, ce n'est pas seulement pour affirmer sa messianité et son enracinement dans la lignée de David mais aussi pour nous montrer des modèles humains, vivants et compliqués et nous inviter ainsi à nous identifier ou à nous distancier à/de l'un ou l'autre de ces modèles typiques.
Si Jésus vient, c'est de cette humanité enchevêtrée et compliquée. A partir de là, il relit les anciens récits de tous les personnages cités dans la généalogie sans se contenter d'insister sur les cinq femmes ou sur les personnages éminents (Abraham, Isaac, Jacob, David...), comme le font la plupart des études. Par sa naissance, Jésus devient donc un être assujetti au changement et à l'évolution. Il n'est plus cet être asexué, l'engendré de l'Esprit immuable, mais un homme évolutif comme tous les hommes.
Dès le début du récit, Matthieu le déclare Christ et fils de David (Mt 1, 1), mais cette identité évolue par l'interférence d'autres appartenances et d'autres changements. Il était " le Christ " mais devient, avec un peu de réticence, " celui qu'on appelle Christ ". Il était " fils de David ", né à Bethléem mais finit " Nazaréen " qui habite la Galilée. Il a été déclaré " roi des Juifs " mais le voici, un " enfant avec sa mère ".
Ces appartenances multiples, partiellement opposées, font de Jésus une personne " frontalière ", à la frontière de différentes appartenances humaines et un " relais " entre ce qui est initialement opposé et conflictuel ".
C'est à un renoncement radical de nos images de Dieu que nous invite cet ouvrage puissant et audacieux.
L'auteur y défriche un chemin engageant vers une foi plus mature, plus dansante, plus cohérente avec l'amour d'un Dieu infiniment simple.
« Tout au long de l'Histoire, ce Dieu du dialogue tente l'impossible, tout en intégrant dans son projet l'hypothèse nécessaire de l'échec. La Création et l'histoire du salut me paraissent n'être qu'une suite infinie de ratés et d'erreurs corrigés sans cesse, ou remis sur le métier, dans une créativité sans borne à la mesure de l'amour têtu d'un Dieu fasciné par l'humain. » C'est à un renoncement radical de nos images de Dieu que nous invite cet ouvrage puissant et audacieux de Simon Pierre Arnold. Passant chacun de nos élans de foi au crible de la kénose, il défriche un chemin engageant vers une foi plus mature, plus dansante, plus cohérente avec l'amour d'un Dieu infiniment plus simple que ce que nos coeurs compliqués tendent à vénérer.
Cette édition commentée de Querida Amazonia propose aussi une édition commentée du Document final du Synode. Après ces textes, une quinzaine de fiches pédagogiques, ainsi que deux études, reprennent les grandes questions soulevées par Querida Amazonia et le Document final.
Le concile Vatican II est sans conteste un événement religieux majeur du XXe siècle.
Il a profondément transformé l'Eglise catholique, dans son rapport au monde comme dans la compréhension qu'elle a d'elle-même. John O'Malley nous en retrace le déroulement, en le situant dans son contexte historique et théologique. Depuis l'annonce par Jean XXIII de la tenue d'un concile, le 25 janvier 1959, jusqu'à la célébration de clôture, le 8 décembre 1965, il nous fait revivre pas à pas les grands débats conciliaires, le travail des commissions et les relations parfois difficiles entre le pape et l'assemblée des évêques.
Il met particulièrement bien en évidence les différents "courants" qui s'y sont affrontés, en évitant toute caricature et en dépassant la lecture simpliste d'une opposition entre progressistes et conservateurs. A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'ouverture du Concile, ce parcours passionnant et tout en nuances permet de mieux comprendre les débats qui habitent encore l'Eglise aujourd'hui.
Le défi des évangélistes fut double :
Montrer que Jésus méritait une vie, une biographie. Comment l'écrire, cependant, quand le seul modèle littéraire est celui des Hommes illustres (des Césars principalement) ? C'est toute la question du précédent ouvrage de l'auteur, Jésus, une vie à raconter (Lessius), et qui est résumé au commencement de ce nouvel ouvrage.
Montrer que les souffrances et la mort en croix de Jésus (scandale pour les juifs) ne mettaient nullement en question sa messianité. Pour ce faire les auteurs des vies évangéliques durent recourir à la concordance entre textes de l'Ancien Testament et paroles de Jésus (la typologie). C'est tout l'objet du présent essai
Le Concile Vatican II a mis en lumière l'importance de la participation de l'ensemble des baptisés à l'annonce de l'Évangile. Cette nécessaire implication des laïcs peut-elle aller jusqu'à prendre la forme publique de la prédication de la parole de Dieu ?
Telle est la question à laquelle tente de répondre cet ouvrage. À travers une reconstruction historique détaillée, deux études reviennent sur les XIIe et XIIIe siècles, période durant laquelle la hiérarchie catholique mandata des laïcs, femmes comprises, pour l'office de la prédication. À la lumière de cette expérience, sont avancées ensuite des propositions théologiques pour envisager la possibilité que des baptisés laïques prêchent la Parole non seulement hors contexte liturgique, mais aussi, à certaines conditions, dans le cadre de célébrations eucharistiques.
L'ouvrage contient en annexe les interventions du Magistère autour de ce sujet de 1983 à 2015.
Les jésuites sont-ils vraiment un ordre pour les élites ? Quelle place tient dans leurs préoccupations les populations les plus modestes, et parmi elles, ceux qui connaissent de grandes précarités ? Ce livre tente de répondre à ces deux questions en parcourant toute l'histoire des jésuites depuis leur fondation jusqu'à maintenant.
Cette édition entend offrir des éléments pour une meilleure compréhension et intériorisation de cette encyclique.
La préface de Mgr Brunin, président du conseil « Famille et société » de la Conférence épiscopale de France, est suivie d'une introduction générale.
Chaque chapitre est introduit, annoté et conclu par des questions pédagogiques.
En fin de volume, on trouvera un important glossaire, ainsi que trois index : thématique, biblique et onomastique.