Texte parfois présenté comme le plus profane des livres bibliques, texte matriciel d'un très grand nombre de traités spirituels et mystiques, le Cantique des Cantiques engage une double réflexion sur le conflit des interprétations d'une part, sur la dichotomie entre amour profane et amour sacré d'autre part. Le projet de ce numéro est de renverser la perspective et de lire ce texte comme celui qui nous oblige précisément non seulement à articuler la lettre et l'esprit mais aussi à penser l'unité de l'amour.
Comment articuler divinité et humanité dans la personne du Christ ? La réponse traditionnelle de la christologie est connue, présente déjà au concile de Chalcédoine. On peut aussi reprendre la question à partir du principe : « Qui m´a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Donc concevoir que celui qui a vu le Christ visible (pour reprendre une formule de saint Augustin) a vu le Père invisible (et qui le reste). Comment cela se peut-il, sinon que dans certains cas le visible se trouve envahi et saturé d´invisible - et par excellence dans le visage de Jésus, quand, agissant en Fils, il laisse apparaître sur son unique visibilité, l´invisibilité du Père. »
Depuis l'élection du pape François, il est souvent question de la « théologie du peuple » : exposée dans le Document d'Aparecida (2007), ignorée ou méconnue en Europe, cette réalité argentine est une version de la « théologie de la libération » étrangère au courant marxiste. Cette théologie de la pastorale populaire privilégie l'unité d'un peuple et de sa culture religieuse, et tout spécialement la piété des pauvres. Elle est nourrie par la réflexion de théologiens importants : Rafael Tello, Lucio Gera et Juan Carlos Scannone (qui fut un des professeurs de Jorge Bergoglio). Dans un catholicisme latino-américain traversé de courants radicaux, elle fait du peuple fidèle le principal acteur de l'évangélisation. Elle peut inspirer le renouveau pastoral en Europe.
Ce numéro achève une série de Cahiers consacrés au Notre-Père et se concentre sur la demande conclusive : « Délivre-nous du Mal ». Après une exploration des ?gures du mal qui affectent les croyants et de la délivrance qui leur est offerte, nous adoptons une approche pastorale et liturgique : pratique contemporaine des exorcismes, renonciation à Satan lors du baptême, extension du Notre-Père lors de la célébration eucharistique (« délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps... »).
En raison de l'épidémie de Covid-19, la publication de ce cahier est reportée à une date ultérieure, à la fin du confinement. L'éditorial est dès à présent intégralement disponible sur notre site, ainsi que l'achat de la version numérique. Les abonnés peuvent également télécharger le numéro. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée.
Pour relire les précédents cahiers sur le Notre Père, vous pouvez cliquer sur leurs titres: « Notre Père qui es aux cieux » (n° 238, Mars-Juin 2015) ; « Nom-Règne-Volonté » (n° 244, Mars-Avril 2016) ; « Notre pain » (n° 250, Mars-Avril 2017) ; « Pardonne-nous » (n° 256, Mars-Avril 2018) ; « En tentation » (n° 261, Janvier-Février 2019).
L'encyclique Laudato sì a posé une pierre définitive pour l'engagement des catholiques pour l'écologie, ou plutôt comme dit le Pape pour la « sauvegarde de la maison commune ». Or si l'engagement de l'Eglise pour l'écologie a tardé, c'est aussi en raison d'une distance infranchissable à l'égard de la conception antique de la nature, pour laquelle c'est la nature, la conformité à la nature, qui sauve, et pour laquelle il n'y a que du naturel, de l'artificiel, et du contre-naturel, mais pas de surnaturel. Alors que pour un ancien, la nature est ce avec quoi il faut être conforme pour se sauver, pour un chrétien la nature est créée et doit être sauvée par autre chose qu'elle-même. Autrement dit, la nature n'est plus autosuffisante, elle est relative à un geste de Création et de Salut. Vouloir sauver la nature implique de ne pas sauver la notion classique de nature. Ce numéro de Communio explore ainsi plusieurs aspects du paradoxe d'une pensée chrétienne de l'écologie, ou plutôt du soin de la nature, avec les contributions de philosophes, d'historiens et de scientifiques ayant le souci de la notion théologique de Création.
Paul COLRAT.
Florian MICHEL.
Rémi BRAGUE.
Jean-Luc MARION.
Isabelle LEDOUX-RAK.
Fabrice HADJADJ.
Ivica ŽIŽIC.
L'incendie de Notre-Dame de Paris a remis d'actualité une vieille question : dans le fond, qu'est-ce qu'une cathédrale ?
"Tu veux aller dans le monde et tu y vas les mains vides, en prêchant aux hommes une liberté à laquelle, dans leur simplicité, dans leur anarchie originelles, ils ne peuvent même pas donner un sens, une liberté dont ils ont peur, qui les effraie - car rien, jamais, ni pour la société humaine, ni pour l'homme n'a été plus insupportable que la liberté !"
La nourriture est bien plus que le carburant dont le corps a besoin : c'est la cuisine qui fait l'homme, en révélant son rapport avec la création. La domine-t-il au point d'être en droit de tuer des animaux pour les manger ? Le christianisme n'a pas attendu le végétarisme actuel pour se poser la question.
Les fins dernières, objet de l'espérance chrétienne, devraient polariser l'attention des fidèles et la prédication des clercs. Elles sont pourtant les grandes absentes de notre ethos spirituel, sans doute en raison de l'émergence d'un monde occidental post-chrétien mais aussi pour une raison intrinsèque, donc plus profonde. Comment représenter ce qui, par définition, échappe à notre appréhension empirique de l'espace-temps ? Comment penser ce dont aucun de nous n'a jamais expérimenté la pleine réalité ? Comment imaginer les fins dernières, au-delà de toute image ? Sinon en découvrant que cet au-delà est aussi ce à partir de quoi l'on peut imaginer, penser et espérer...
La problématique d'ensemble de ce numéro consiste à promouvoir le dépassement du conflit stérile entre pédagogisme et dogmatisme par la focalisation sur l'expérience sacramentelle : Dieu lui-même nous y donne les moyens ajustés d'accueillir sa Parole vivante. C'est en tant qu'intégration sacramentelle de la foi et à la foi que la catéchèse peut trouver sa véritable fécondité. Manifestation et transmission par excellence de la grâce pour l'homme en chemin vers la gloire, les sacrements, dans leur diversité et leur unité, donnent d'accéder intimement et ecclésialement à la Vérité du Christ pour en vivre.
L'espérance de vie augmente. Mais quelle vie laisse espérer le vieillissement? Une diminution des capacités qu'il vaut mieux s'efforcer d'ignorer, voire de nier, ou bien accepter avec résignation, et en tout cas gérer le moins mal possible ? Peut-on voir là une bénédiction ? Ces questions sont le plus souvent refoulées. La foi invite à se les poser et à les partager avec chacun, quel que soit son âge, et avec toute la société.
Comment interpréter l'Écriture Sainte aujourd'hui ? La réponse apportée par l'exhortation post-synodale Verbum Domini à cette question invite à une approche canonique et à une interprétation théologique des traditions bibliques. Le dossier présenté cherche, d'une part, à dé?nir l'exégèse canonique en montrant comment elle s'enracine dans la Tradition de l'Église et vise, d'autre part, à en illustrer l'impact et la fécondité pour une juste compréhension des textes bibliques dans le contexte contemporain.
Page Titre Auteur(s) 10 Éditorial : La dimension canonique de l'exégèse biblique Olivier ARTUS 23 La canonisation du Pentateuque Thomas RÖMER 39 L'histoire, l'allégorie et la théologie Dominique POIREL 51 La refondation d'une approche canonique de l'Écriture, dans le contexte de la réception de la Constitution conciliaire Dei Verbum Olivier ARTUS 70 Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini § 32-34 73 Comment mettre en oeuvre, en exégèse biblique, le n°34 de Verbum Domini ? Christophe RAIMBAULT 87 L'exégèse est-elle une science théologique ? Florent URFELS 101 Liturgie et canon des Écritures Éric de MOULINS-BEAUFORT 109 Un incroyable voyage Arie FOLGER 113 L'événement Paul Claudel dans la vie et l'oeuvre de H.U. von Balthasar Jacques SERVAIS
La production continue de frontières politiques est une dimension sous-estimée de la réorganisation du monde depuis la fin de la Guerre.
Qu'est-ce qu'un prêtre ? Une dé?nition ne suffit pas pour énoncer l'identité du sacerdoce « ministériel ». Le Christ est le seul vrai prêtre : le sacerdoce ministériel est ordonné au sacerdoce baptismal, en la personne du Christ Tête. Les études d'exégèse et de liturgie réunies dans le présent cahier proposent un faisceau d'éléments pour comprendre l'Ordre comme le don fait par Dieu au monde pour manifester sa présence sacramentelle dans l'Eucharistie et la réconciliation, pour nourrir et aider les communautés chrétiennes, pour construire et conduire son Église.
Avec la foi en la résurrection, on devrait pouvoir narguer la mort et son cortège tragique : "la vie éternelle est déjà commencée". Mais le happy end glorieux ne doit pas faire oublier la Passion. Le Christ a assumé et dépassé mais pas effacé le sentiment d'absurde, la culpabilité, bref le sentiment tragique qui caractérise la tragédie grecque et donne parfois une grandeur à l'homme qui souffre. Et si l'expérience du tragique, l'ombre de la croix, étaient là pour nous garder du triomphalisme, de l'optimisme qui dit que tout est bien, tout ira bien? Et s'il y a avait un tragique chrétien? Ce cahier cherchera ainsi à approfondir une intuition du théologien Hans-Urs von Balthasar qui résonne particulièrement avec la crise que connaît aujourd'hui l'Église.
Principaux auteurs :
Pierre Brunel.
Philippe Lefebvre.
Vincent Holzer.
Jean-Robert Armogathe.
Enrica Zanin.
Matthew Clemente.
Paul-Victor Desarbres.
La foi a désormais un défi inédit à relever : alors que, traditionnellement, elle était soit partagée et adoptée, soit rejetée, un entre-deux est désormais de plus en plus manifeste. On y reconnaît la place du christianisme dans l'histoire et dans le patrimoine. Du dehors de l'Église, certains aspects des Écritures, de la spiritualité, de la pensée et même de la doctrine chrétienne sont reconnus féconds et même mis en valeur
Dans notre Occident sécularisé, croire en Dieu ne va pas de soi. Cela n'est certes pas nouveau. Plus récente est la crise de la paternité, décelable dans de multiples phénomènes sociétaux cristallisés dans le droit civil ou les lois dites "bioéthiques" . Or la foi chrétienne conjoint étroitement Dieu et la paternité : d'une part en Dieu lui-même où se trouve un mystère de paternité et de filiation divines , d'autre part dans l'économie du Salut qui consiste à recevoir du Fils incarné la filiation adoptive et permet de prier Dieu en disant "Notre Père" ! Ce cahier Communio explore, sous différents angles de vue, le sens et la valeur de la paternité divine, offrant l'opportunité de mieux comprendre la double crise que nous traversons.
L'enquête exégétique, menée par François Lestang et Justina Metzdorf, l'approche phénoménologique d'Arnaud Clément et la réflexion dogmatique de Paul Mattéi, Philippe Capelle-Dumont et Jean-Pierre Batut, nourriront utilement le débat.
Pleurer est devenu un signe honteux de faiblesse. Il n'en va pas de même dans la Bible et dans la tradition chrétienne où les pleurs sont présents comme signe de repentir ou de désolation devant le mal ou le malheur. On peut donc se demander si le refus des larmes ne risque pas d'appauvrir la spiritualité et de nous rendre aveugles à leur fécondité : Martine Dulaey nous éclairera sur leur valeur chez saint Augustin, Piroska Nagy, sur le tournant anthropologique des larmes de l'époque médiévale à la période moderne. Le numéro fera la part belle à des traductions d'auteurs allemands sondant la profondeur d'une spiritualité des larmes chez les Pères du désert ou dans l'Evangile.
Enfin, nous donnerons la parole à Jean-Pierre Lemaire qui vient de publier une anthologie de ses poèmes chez Gallimard sous le titre " Le Pays derrière les larmes".
Architecture et liturgie après Vatican II.
La liturgie, l'aménagement des églises : conséquences les plus visibles du Concile.
Un sujet qui intéresse très largement : architectes et clergé, équipes liturgiques et grand public, fidèles et amateurs d'art.
Un sujet très actuel :
- pérenniser ce qui a pu être provisoire au début de la réforme liturgique.
- permettre et soutenir une réflexion sereine dans un domaine qui a pu être sensible.
- la place de la création contemporaine.
Une réflexion de grande qualité, des pistes de travail solides.
Aménagement du lieu de culte / participation des fidèles et qualité de la liturgie.
Traduire dans l'aménagement liturgique les grands acquis de la réforme liturgique.
À l'heure de la création contemporaine, quelle architecture religieuse proposer.