« Le docteur Banks était retourné à ses formes lumineuses, qui ondulaient en volutes au fil de la balade de la souris sur son ventre. Elle avait pris quelques mesures, figeant l'image de temps en temps entre deux curseurs. « Combien de temps ? » avait demandé Hanna. Il était peut-être trop tôt. On pouvait encore se tromper. La grossesse était trop fragile, sinon. Peut-être cela s'était-il produit plusieurs fois, sans qu'elle le sache. Peut-être que ses règles si mal réglées n'en avaient pas toujours été. Mais cette fois, elle savait. Une fausse couche serait encore plus terrible. « Oh, il est bien installé, avait répondu le médecin qui devinait ses tourments. D'après les mesures, je dirai huit ou neuf semaines environ. Pas possible. » Entre deux vies, entre les souvenirs d'une liaison qu'elle tente d'étouffer à jamais et une existence à reconstruire à New York avec son mari, Hanna se cherche et tente d'avancer, de se raisonner, de contraindre son coeur... Or, le passé n'a que faire de nos résolutions et, pour Hanna, il ressurgira de la manière la plus inattendue... Et de nouveau, la jeune suivra les traces de Zelda Zonk, jusqu'à la révélation finale : Zelda était-elle Marilyn Monroe ?
Avec son écriture à fleur de peau, L. Peyrin nous restitue les tempêtes, silences, interrogations, renoncements... mais aussi aveuglements qui assaillent une héroïne moderne prise dans une crise amoureuse oppressante et délétère... Mené avec une belle perspicacité psychologique et un style proprement immersif, « Hanna », suite de « Zelda Zonk », donne à lire, sans parti pris, loin du politiquement correct, le cheminement d'une femme vers sa propre vérité... et de fait vers son propre bonheur...
1830. Transportées par une flotte imposante, les troupes de Charles X débarquent dans la Régence d'Alger. Deux frères jumeaux, Bernard et Beaudire, venus des bords de la Garonne, décident de suivre sur cette terre conquise aux Ottomans le jeune baron de Viannac pour y tenter avec lui l'aventure. Très vite, ils vont procéder à l'agrandissement ou à la construction des villes, au défrichement de la plaine de la Mitidja, tandis que l'armée doit affronter dans de rudes combats la résistance des populations locales que fédère avec talent l'émir Abdelkader. Peu à peu, les émigrants venus de France continuent d'affluer. Au fil des décennies ils côtoient, se mêlent, se lient et s'unissent à ceux, Arabes, Kabyles, Juifs et Koulouglis qui se trouvaient là avant la venue des Français tout comme à d'autres venus de tous les rivages de la Méditerranée. À travers ces chroniques de la « ville blanche », Didier Porot suit sur plus d'un siècle les destins parallèles de plusieurs familles des différentes communautés. Il dépeint leur trajectoire au temps des combats initiaux, de celui de la paix et des nombreuses révoltes mais surtout du drame qu'a été pour beaucoup la guerre d'indépendance. Au total il nous propose un roman choral pour une fresque ambitieuse, pleine de souffle et d'émotion, dans laquelle figurent des personnages aussi divers et complexes qu'attachants qui traverseront autant de drames que de bonheurs.
Cicéron Angledroit est détective privé en banlieue parisienne. Quand il ne croule pas sous les affaires, ce qui est régulièrement le cas, il partage son temps entre sa fille et ses maîtresses. Mais voilà, tout à coup il se retrouve avec deux dossiers sur le dos. D´un côté, une sombre histoire de policiers pas très honnêtes, de l´autre, un mystère autour d´une naissance... Avec son flegme et son humour légendaires, Cicéron mène l´enquête.
Mais qu'est-ce qu'il lui prend, à la mère Costa, de me demander d'enquêter sur la mort de son mari enterré depuis dix ans ? Si j'accepte, c'est bien parce que j'ai besoin de sous. Et puis il y a cette histoire de truands de banlieue qui explosent à chaque coin de rue. Et ces SDF qui n'en sont pas. Ajoutez une ou deux femmes mariées, un Yorkshire. Mélangez le tout et dégustez ! Mais c'est qui qui tue ? Pour le savoir il va falloir me suivre, moi Cicéron Angledroit, jusqu'au bout de cette histoire. Sacrément séducteur, non moins nonchalant et caustique, Cicéron Angledroit est un détective comme on les aime : irrévérencieux, un peu voyou, travaillant dans les marges. Un personnage qui s'inscrit dans la lignée des San Antonio et Burma, qui, à travers son regard décalé et impertinent, nous entraîne dans les noires arcanes d'une famille en apparence bien sous tout rapport. et qui livrera ses secrets d'une manière pour le moins déconcertante.
« Je veux juste que tu me retrouves la famille Elédan. Que tu me les situes. Je veux juste les empêcher de continuer leurs trafics. J'ai pas envie de m'en prendre à eux, ça me retomberait sur le nez, mais je veux juste leur pourrir leur bisness. Je ne tolère pas qu'ils s'en sortent et continuent de prospérer dans la région. Maria m'a souvent fait ton éloge. Elle m'a dit aussi que tu étais pote, c'est pas le terme qu'elle employait, avec le commissaire. Je voudrais que tu agisses de deux manières différentes et complémentaires. Un, que tu trouves où se planque Vaclav pour qu'on le gêne dans ses combines et, deux, que tu informes et influences les flics pour que de leur côté aussi ils le tannent. Tu vois, rien de bien illégal ni de très compliqué pour un détective comme toi. »
« Quant à Françoise, celle-ci écoute aussi avec une grande attention ces propos fort politiques et s'efforce de comprendre, comme elle en a pris l'habitude, à la fois le sens de ces échanges et le monde particulier qui en est le lieu, celui du pouvoir, de la loi, des institutions du royaume. Sa vive intelligence et sa curiosité naturelle se conjuguent heureusement depuis le temps de son arrivée chez les Duchesne de Denant pour lui avoir permis d'acquérir très naturellement beaucoup plus qu'un "vernis" de connaissances dans les domaines qui sont quotidiennement abordés dans ce milieu de la grande bourgeoisie provinciale à Fontenay-le-Comte. » Orpheline vendéenne issue d'un milieu modeste, la jeune Françoise Gandriau devient à dix ans la servante de la plus jeune fille du baron Duchesne du Mesnil de Denant. Adolescente, elle aura la chance de pouvoir aller à l'école de l'Union chrétienne et de découvrir la douceur et la délicatesse des manières de la bourgeoisie. Alors qu'elle rêve de devenir enseignante, elle sera rattrapée par la tourmente de l'Histoire... S'étalant de 1782 jusqu'à la veille des États Généraux de 1789, ce premier volet retrace les espoirs de celle qu'on appellera « la petite Émigrée », avant que la guerre de Vendée ne la rattrape. À travers cette fresque ambitieuse, au plus près de la réalité historique, l'auteur entremêle le destin authentique d'une jeune fille de Fontenay-le-Comte à la chronique d'une époque en plein bouleversement. Dépeignant avec soin les prémices de la Révolution, porté par une recherche documentaire minutieuse, l'ouvrage de Claude Olivier Beaurain s'impose sans mal comme un livre de référence.
Un livre auquel Yassin Elyagoubi consacra cinq années de sa vie : c'est Douleur sourde, qui évoque le conflit israélo-palestinien, un des conflits majeurs qui se perpétue au XXIe siècle. Il commence donc ses activités littéraires par Douleur sourde. Le sous-titre de l'oeuvre, « poésies en proses », amorce l'explication de cette confrontation entre prose et poésie dans l'oeuvre de Yassin Elyagoubi. Poète avant tout, il s'est toujours attelé à un décloisonnement des genres littéraires. Même si Douleur sourde s'éloigne de l'exercice poétique par sa forme, il n'en reste pas moins de la poésie engagée, attaché au langage métaphorique. En fait c'est l'histoire d'un de ces « Arabes » intégré par les mots, la culture française, qui tout à coup se souvient de ses origines mais pour se sentir en empathie avec le peuple israélien. Tout est en place pour la paix. Qu'attend-on ? Ce mélange des genres ne s'arrête pas là puisqu'on retrouve dans ce recueil des textes se rapprochant davantage d'une critique, d'un essai ou d'une nouvelle. En regroupant différents genres littéraires, Yassin Elyagoubi n'en crée pas un autre, mais tente simplement de rapprocher deux peuples : les peuples israélien et palestinien, à travers l'art et la langue française, en mariant la culture juive et la culture arabe.
Les malédictions s'ancrent souvent dans les amours contrariées. Celle qui devait frapper Armand de Milly, destiné à prendre la tête du navire fantôme. Le Brézé, n'échappe pas à la règle. Son pacte avec le Diable s'enracine ainsi dans son impossible mariage avec Senta, fille de l'armateur Erik Laksen, promise dont il est séparé après sa chute au sein d'un traquenard. En raison d'une accusation de meurtre et de viles tractations qui le propulsent du statut de capitaine à celui, nettement moins noble, de galérien. Un contrat qu'il passe avec Satan, in extremis, après son échappée et sa montée sur Le Brézé pris en pleine tempête, afin de sauver sa vie et celle de son équipage. Un contrat qui se moquera du temps et des générations qui passent, et que son lointain descendant, Marc, se verra contraint de lever ou relever.
« Marchez votre vie, Le long d'un infini... Coulez votre temps, Dans l'âme de vos élans ! Prenez et tenez bien, Vos bonheurs et vos liens, Serrez-les contre vous, Jusqu'à tout l'autre bout ! Chantez, parlez, riez, Et posez votre nez, Sur les saveurs d'amour, Fidèles liens de toujours ! » Véritable hymne à la vie, cette "Balade verticale" est un condensé de sagesse et d'exaltation où l'auteur puise son élan dans une âme à jamais rock'n'roll. Artiste complet, ce musicien confie dans ce quatrième recueil de poésie sa soif de partage, d'amitié et d'amour, nous invitant à savourer pleinement l'instant présent.
"« J'ai réalisé qu'en fait la vie de chacun est un roman. Notamment par mon travail de médecin, je rencontre beaucoup de gens et je suis impressionnée de voir combien la vie de chacun est particulière et riche. Puisque je me sens appelée à écrire ma vie, il faut s'y tenir, ne pas s'échapper sous prétexte que tout le monde pourrait écrire sur sa vie et que tout le monde ne le fait pas ! » Judith est femme de coeur et de foi. Sa trajectoire, elle l'a soumis premièrement à ces deux moteurs, cherchant d'abord en ellemême la paix et la sérénité. Certes, le début du chemin ne fut pas simple ; mais quelle jeunesse est aisée ? Certes, il y eut des turbulences, des relations vouées à l'échec, des épreuves sur soi à remporter ; mais patiemment, Judith trouva sa voie. Tout d'abord vers le christianisme, elle qui est née dans le judaïsme ; ensuite vers Ayman, l'homme qu'elle a épousé au prix d'un parcours du combattant. Deux destinations peut-être pas si éloignées l'une de l'autre, pour une existence à la frontière des religions, opiniâtre, aujourd'hui épanouie, relatée au sein de cette chaleureuse et humble autobiographie"
« Il existe d'innombrables quêtes du père, de non moins innombrables cultes de l'image du père, et des travaux très exégètes sur le souvenir du père... je vais apporter ma petite pierre à l'édifice : j'entreprends aujourd'hui d'écrire le roman qui va faire de mon père disparu le personnage qu'il mérite. Je ne cherche pas à connaître la vérité, je serai contrainte d'inventer car tous ceux qui le connurent ont disparu, seul Javier, son frère aîné, s'il vit encore, ce dont je doute, pourrait témoigner de choses vraies, et alors je pourrais enjamber les ponts entre les époques, choisir et ordonner les faits pour établir une vérité, biaisée mais plausible. » Successivement berger, évadé de France, prisonnier des franquistes, marin, ouvrier... Amant, mari, accessoirement père de famille... disparu de la circulation un beau jour de 1982... de la France à l'Argentine, via l'Espagne et l'Indochine, Pablo Guttiérez constitue une véritable énigme. Marie Guttiérez et son compagnon, Daniel Cordon, mènent une enquête qui les conduit du Pays Basque en Argentine à la recherche de cet homme insaisissable. Une véritable quête où l'on retrouve le goût de l'auteur pour le roman choral.
- Quel moyen avons-nous pour lutter contre ces abus, dans nos quartiers ? Qu'en est-il de ce que l'on appelle le "social" ? Passé à la trappe par l'argent ? David a toujours apporté aux autres son savoir pédagogique, construit avec Célestin Freinet. De retour à Paris après avoir enseigné à La Réunion et Madagascar, il crée un centre de formation d'animateurs pour permettre aux jeunes en décrochage scolaire d'acquérir une formation et un travail. Bien que cela ne soit pas son milieu de prédilection, il s'est laissé emporter par le défi : aller à la rencontre de ces jeunes des banlieues, dont on a souvent des images très négatives et violentes. Il réussit ensuite à travailler avec les porteurs d'innovations et de nouvelles approches dans leur domaine : tels que Lainé, les frères Oury, Deligny, Augusto Boal, Jacquard, Debord et Vainegem... et d'autres encore, tous des personnalités qui ont apporté une respiration dans ce siècle, déjà perverti par l'argent. Et maintenant, pourquoi ne les connait-on pas ? Du moins, pourquoi leurs propositions sont-elles enfouies dans l'histoire ? Qui connaît ces personnages, dans le public et même dans des formations professionnelles ? Le travail, le soin, les handicaps, l'éducation populaire... n'ont pas résisté à la fougue capitaliste et à l'abandon de l'histoire ! De belles rencontres, le quatrième volume de la saga de David, évoque avec justesse les différentes méthodes de pédagogie pour les enfants en difficulté. Alain Gaba nous offre ici un témoignage essentiel de son temps, tout en nous transmettant son savoir et en luttant contre des idées reçues.
« Un silence de quelques secondes suit l'intervention de Françoise ; tous semblent méditer ce que la jeune fille vient de dire. C'est le baron Dominique qui rompt ce silence inhabituel tandis que la jeune Françoise baisse la tête, pleine de confusion, attendant un verdict réprobateur en réponse à sa hardiesse peut-être trop aventureuse dans le propos ! » La suite attendue d'Une jeune fille de Fontenay-le-Comte dans la Tourmente révolutionnaire de Claude Olivier Beaurain débute un certain 5 mai 1789. Nos héros, illustres ou inconnus, tels que Louis XVI, Marie-Antoinette ou encore François Bouron et le baron Duchesne de Denant, se retrouvent à l'occasion de l'ouverture des états généraux de Versailles. Le second volume de cette épopée nous fait revivre le destin chaotique de la France, en passant par la prise de la Bastille ou La Terreur. Notre Petite Émigrée de Lassay se retrouvera une nouvelle au coeur de ses événements. Connaîtra-t-elle enfin la paix ? Toujours aussi complet et minutieux, le roman de Claude Olivier Beaurain est une lecture essentielle pour tous les amoureux d'Histoire et d'aventures.
Née en 1957 dans une famille d'artistes de l'aristocratie arménienne, Catherine grandit entre non-dits et secret. Son enfance traumatisée par une mère déficiente et toxique et la mort prématurée de son père ont pour conséquence une vertigineuse descente aux enfers : maltraitance, viols, héroïne et incarcération se succèdent jusqu'à la rencontre avec une psychanalyse libératrice.
À Sérignan-du-Comtat, village de Provence, un soir de juin 2014... Lola et son frère Alessandro voient une fée et un lutin descendre d'un rayon de lune entré dans leur chambre. Leurs visiteurs du soir leur proposent un voyage sur la lune. Ils acceptent et partent avec eux sur le rayon lumineux qui rejoint le bel astre de la nuit... « La grotte était un lieu d'émerveillement, un endroit secret du monde des fées. La pluie cessa aussi brusquement que ce qu'elle avait commencé. Qu'à cela ne tînt ! Les jeunes terriens prirent le temps de la visiter. Les étoiles bondissantes les suivaient en exécutant des ballets et en ricochant contre les roches dorées. »
« C'est la première fois de ma carrière, pourtant déjà longue et entièrement déroulée dans des quartiers guère privilégiés côté sécurité, que je suis confronté à une telle violence que je ne comprends pas. Je n'arrive qu'à articuler un "pourquoi ?". - Les deux vieux ont vu des choses qu'ils n'auraient pas dû voir. - Quelles choses ? m'étonné-je. - Le paquet de fric, le lieu où il a été découvert et la tête de ceux qui sont venus le récupérer. » Lorsqu'un couple de quidams se retrouve en possession du butin de trafiquants de drogue, ce n'est pas vers la police qu'il se tourne, mais vers un détective bien moins regardant : l'inénarrable Cicéron Angledroit. Et cette fois-ci, le privé, loin de se douter où il met les pieds en acceptant l'affaire, en perdrait presque son flegme légendaire. Cavale, faux semblants, meurtres... Le puzzle est tordu et riche en surprises, tour à tour grave et décalé : irrésistible, à l'image de notre héros.
« Avoir emmagasiné tant de mots Toute cette mémoire compressée Dans les têtes que les barreaux serrent Avoir vécu au moins une vie Et en vivre plusieurs ici privé Pour n'en choisir qu'une seule Celle de la sortie Celle des mots libres » Ici s'exprime véritablement la pensée vivante et foisonnante de Jo Ros. Une pensée jaillissant au fil de la plume, et accompagnée de dessins tout aussi spontanés.
« Être plus sage et rester aussi déterminé, Dans mes choix de chemins de plus d'humanité, Dans ceux aussi d'artiste de mots et de musiques, Non caricaturé, nature et sans mimique ! Quelque temps, à présent, au mieux et sereinement, Je m'en vais faire une pause sans être différent Sur la pointe des pieds, pour quelque temps de vie, Mes gestes, mes mots, mes chants seront mes jours seront mes nuits ! » Les nouveaux départs, les espoirs déçus, les virages de la vie, voulus ou subis Voilà les voyages auxquels nous convie avec nostalgie, amertume ou élan d'espérances Ghuo-Zhing Tong, au fil d'une plume légère aujourd'hui libérée du passé, se penchant sur hier pour mieux aborder demain.
De Durkheim à Bourdieu, la sociologie n'a accordé à l'individu et à son action qu'un rôle secondaire, subordonné aux états de fait collectifs. Les sociologues qui se sont inscrits en faux contre cette perspective qu'il s'agisse de Max Weber ou de Raymond Boudon, ont de leur côté doté l'individu d'une nature à leurs yeux évidente et qu'ils n'interrogent pas, à se demander si l'homme et la société peuvent être compris autrement que comme des réalités toutes faites.
Pourtant, ne doit-on pas s'interroger sur l'individu en tant que tel, non pas l'individu fait mais celui qui se fait ? Ne faut-il pas lui reconnaître à cet individu une authentique liberté créative, concrète et problématique tout à la fois, toujours en quête d'un social à construire et à inventer ?
Après Kant et Husserl qui ont en leur temps inspiré la pensée sociologique, Sartre, à son tour, prend le relais ouvrant par conséquent de nouvelles voies aux sciences humaines, ainsi André Menu amorce-t-il sa réflexion dans cet essai qui se veut offrir une analyse fouillée de l'oeuvre du philosophe.
Voici un village presque imaginaire. Un endroit inconnu que tout le monde connaît. Où les grands-mères ont l'oreille absolue, où les coqs sont ténors, les instituteurs communistes, les cyclomotoristes dégingandés. Où les fous sont au volant, où les agriculteurs se croisent, où les chiens sont de faïence, les curés toujours prêts, et le cimetière, sous la pluie. Les nuages de ce petit recoin du nord sont à la démesure des accords de Richard Strauss ou de Gustav Mahler. Être chef d´orchestre, c'est organiser les sonorités. Celles d´autrefois, celles d´Outrebois, semblent avoir suscité cette musique...