La charte du professeur jacquard ne dites pas : « apprends tes leçons, accumule du savoir, deviens savant. » dites : « essaie de toujours mieux comprendre ; critique tes propres raisonnements, développe ta capacité à tenir des raisonnements logiques. » ne dites pas : « suis les chemins qui te sont proposés, apprends les réponses fournies par les livres. » dites : « pénètre dans le domaine de la science en formulant tes propres questions et en employant les voies de ta propre compréhension. » ne dites pas : « tu vas à l'école pour apprendre ce qui est au programme, préparer des examens, entrer plus tard dans la vie active. » dites : « a l'école, tu vis la période la plus active de ton existence, tu apprends à poser des questions, tu construis ton intelligence. » oui, la science peut être un plaisir et même un plaisir à partager en famille ou entre amis. elle est également la plus extraordinaire école de liberté et de rigueur que les hommes aient inventée. l'equation du nénuphar redonne à l'enseignement de la science toute sa vertu : préparer une société plus libre, plus juste.
Albert jacquard, polytechnicien et généticien des populations, a écrit de nombreux ouvrages sur la science et sur la société qui sont autant de best-sellers.
Il a publié chez calmann-lévy :
J'accuse l'économie triomphante (1995), le souci des pauvres (1996) et petite philosophie à l'usage des non-philosophes (1997).
" J'ai passé l'an dernier un après-midi dans un collège de la banlieue nord. Les élèves m'ont rappelé qu'ils n'étaient pas faits pour les sciences. Mais, s'il y a bien inégalité dans les performances intellectuelles des jeunes de quinze ans, la nature, sauf cas pathologique, n'y est pour rien. A ces banlieusards, j'en ai apporté la preuve avec leur propre cas. Nous avons fait des maths, ou plutôt nous avons joué aux maths ensemble et ils ont été passionnés par les divers" infinis " de Cantor. Nous avons fait un détour par le théorème de Gödel et l'attention ne s'est pas relâchée. Je pense qu'ils m'ont cru lorsque je leur ai affirmé qu'ils étaient capable de comprendre tout ce que le " polytechnicien moyen " est capable de comprendre.
Ce livre ne prétend pas indiquer comment faire l'ascension de cet Himalaya qu'est la science. Il aura atteint son but s'il a prouvé à chacun qu'il est apte à explorer certaines voies menant à quelques " camps de base ". De là, la progression pourra se poursuivre.
A. J. Après l'immense succès de L'Equation du nénuphard, dans lequel le généticien reconnu nous montrait que la science est avant tout un plaisir, Albert Jacquard entre ici dans le vif du sujet, clarifie pour nous certains concepts obscurs et met l'accent sur quelques outils au maniement souvent mal enseigné.
Et notre métamorphose en scientifiques peut commencer...
Polytechnicien et éminent généticien, Albert Jacquard a écrit de nombreux ouvrages sur la science et la société qui sont autant de best-sellers.
Il a publié chez Calmann-Lévy : J'accuse l'économie triomphante (1995), Le Souci des pauvres (1996), Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes (1997), L'Equation du nénuphar (1998) et A toi qui n'est pas encore né (2000).
L'énergie procède de la transformation de la matière. L'économie n'étant rien d'autre qu'une machine à transformer des ressources, nos sociétés industrielles sont de plus en plus gourmandes en énergie, alors même que les stocks susceptibles de leur en fournir, que ce soit du charbon, du pétrole ou de l'uranium, diminuent inexorablement.
Partant de ce constat, Jean-Marc Jancovici montre que les espoirs placés par nos gouvernants dans la reprise de la croissance sont illusoires et dangereux : dans une économie monde qui dépend des énergies fossiles, plus vite la croissance repartira, plus vite arrivera le prochain choc pétrolier qui la tuera à nouveau.
Il faut sortir de cette spirale infernale. L'éolien, le solaire seraient-ils une solution ? Billevesées, démontre J.-M. Jancovici : leur coût est astronomique et leur contribution actuelle, insignifiante. Le nucléaire, alors ? C'est souvent une excellente formule de transition, qu'il faut perfectionner et développer.
Mais surtout, il faut un nouveau projet de société, tout entier tourné vers une économie « décarbonée ». Un tel projet touchera à tout : nos métiers, notre habitat, notre système de soins, notre agriculture, notre alimentation, notre mobilité, notre lieu de vacances, notre armée et notre diplomatie, la consolidation de l'Europe, les procédés industriels, la productivité du travail et la gestion des retraites...
Pour éviter l'impasse, chacun de ces compartiments de la société doit être libéré au plus vite de sa dépendance au carbone, et J.-M. Jancovici propose des pistes concrètes pour y parvenir.
Tout un programme, certes, mais prendre la contrainte carbone à bras le corps n'est pas une option, écrit-il. Si nous ne faisons pas le premier pas, c'est elle qui choisira la forme de l'étreinte !
RATÉS, ACCIDENTS, DÉCEPTIONS DES PATIENTS, AFFAIRISME OU ESCROQUERIES, VOICI L'ENVERS DU DÉCOR DU MONDE MERVEILLEUX DE L'ESTHÉTIQUE.Alors que depuis ses débuts la chirurgie plastique ne cesse de connaître des scandales, la médecine esthétique est une véritable bombe à retardement : les produits injectables dont le plus célèbre, le Botox, et tout l'arsenal thérapeutique destiné à rajeunir, sont autant de procédés vendus comme anodins mais qui exposent à bien des inconnues.Quels sont les véritables risques ? Qui sont les victimes des traitements à la mode ? Pour répondre à ces questions, les auteurs ont mené une enquête détaillée et rigoureuse. Ils ont rencontré des dizaines de spécialistes, des usagers heureux ou malheureux, en France et jusqu'en Tunisie, nouvel Eldorado du business de l'apparence.Ce livre salutaire entend lutter contre la désinformation des patients en leur rappelant tout ce qu'ils doivent savoir avant de pousser la porte des cabinets médicaux.
Difficile d'échapper à l'huile de palme : elle est omniprésente dans les aliments issus de l'industrie agroalimentaire distribués par les grandes surfaces ainsi que dans moult autres produits - biscuits, friandises, pâtisseries, lait en poudre, condiments, plats cuisinés, glaces, pizzas, cosmétiques, savons... Pourquoi ? Parce que ses propriétés mécaniques et thermiques lui garantissent une "tenue" incomparablement plus stable à toutes températures que n'importe quelle autre matière grasse végétale.
Et ses propriétés nutritives? Elles sont mises en cause de façon insistante et répétée par de nombreuses ONG et agences pour la protection de la santé publique du fait de sa haute teneur en acides gras saturés, synonyme d'obésité chez les consommateurs ayant peu accès aux produits frais. Les critiques ne s'arrêtent pas à cet aspect des choses. La culture intensive du palmier à huile, une plante originaire d'Afrique, est si lucrative qu'elle a envahi toute la ceinture tropicale de la planète, avec des effets ravageurs sur les biotopes, la biodiversité et les populations autochtones.
En Indonésie, en Malaisie, en Afrique centrale ou en Amérique latine, on défriche des millions d'hectares de forêt primaire pour y substituer des plantations immenses de palmiers à huile tirés au cordeau. Souvent à la faveur de gouvernements corrompus, les multinationales agroalimentaires exploitent ces terres en faisant appel à une main d'ouvre bon marché, paupérisée par la ruine de leur mode de subsistance traditionnel.
Le sujet est quasi-tabou : les "agros" et ces gouvernements veillent et n'hésitent pas à assigner les journalistes trop curieux ou trop critiques, tant le "business" de l'huile de palme est sensible aux opinions des consommateurs. Emmanuelle Grundmann nous livre la première enquête documentée, rigoureuse et impartiale sur ce nouvel or "vert" (les guillemets sont ironiques). Elle fait le tri entre les vérités et les mensonges qui polluent le débat depuis plus de vingt ans, et ce travail réserve au lecteur bien des surprises.
Botaniste-explorateur ou Noé des plantes, voilà autant de manières de désigner Stefano Padulosi. Si de la roquette se trouve à votre table, alors qu´elle était quasi oubliée depuis l´Antiquité, c´est grâce à lui. Du Pérou au Yémen, de la Chine à la Libye, du Zimbabwe à la Slovaquie, il sillonne le monde entier à la recherche de légumes et de céréales méconnus ou en voie de disparition.Mais ravir les papilles n´est pas son objectif principal. Le combat de Stefano Padulosi, c´est de sauvegarder la biodiversité menacée dans nos assiettes. Parce que la « Révolution verte », qui a vu dans les années 60 la mise au point de nouvelles variétés de céréales à haut rendement, notamment par la sélection génétique, a largement réduit la diversité de nos aliments. Nous ne consommons aujourd´hui que 25% des espèces végétales connues et 95 % de notre alimentation repose sur trois céréales : le blé, le riz et le maïs. En cette période de changement climatique, les conséquences sont dramatiques, car les cultures deviennent plus vulnérables aux maladies ou aux insectes. Un retour aux espèces négligées redécouvertes aux quatre coins du globe par Stephano Padulosi pourrait ainsi constituer notre nouvelle révolution verte.Dans un récit qui mêle aventures scientifiques et vulgarisation, Stefano Padulosi raconte comment il place son travail au service d´une utopie : rendre le monde meilleur grâce à l´agriculture.
« Nous sommes au bord d'un précipice, d'un point critique au-delà duquel le système climatique basculera de façon irréversible. » Voilà la phrase que choisit Fred Pearce pour ouvrir cet essai très impressionnant. Se décrivant lui même comme un « écologiste sceptique », Fred Pearce ne joue pas les catastrophistes, il reste objectif, confronte les thèses scientifiques et celles des « sceptiques du changement climatique ». Il nous alerte sur le fait qu'en ce moment même, des modifications de l'écosystème dues à l'activité humaine (incendies de forêt monstrueux, déforestation, fonte des glaces, fonte du permafrost) sont en cours et peuvent déclencher à tout moment, par un effet de bascule, des scénarios de fin du monde qui se joueraient non pas sur des millénaires ni des siècles, mais sur des années.
La nature a en effet mis en place de fragiles équilibres. Et pourtant, depuis des décennies - et notamment la révolution industrielle - nous menons contre notre écosystème une véritable guerre, une guerre que l'on ne peut pas gagner. Nous pensons que la nature peut s'adapter - à notre mode de vie de consommateurs effrénés, à notre fringale d'énergie, etc..., ce qu'elle a fait jusqu'à aujourd'hui. Fred Pearce nous rappelle que sa capacité d'absorption n'est pas infinie. Toutes les conditions de rupture de l'équilibre naturel et terrestre sont actuellement réunies, et la bête s'apprête à mordre. Que deviendra l'homme lorsque la nature lui fera payer ses frasques ?
A priori, on ne peut pas être plus différent : entre le Saharien frugal à la voix douce et le baroudeur médiatique habitué aux coups de gueule, il semble qu'il n'y ait aucun point commun. Or Pierre Rabhi et Nicolas Hulot prtagent une passion dont on s'étonne qu'elle ne soit pas plus répandue : celle de la planète sur laquelle nous vivons. Venus à l'écologie par des chemins aussi différents que leurs itinéraires personnels, ils se sont rencontrés en 2001 et le courant est passé immédiatement entre deux consciences habitées par la même aspiration.
Au fil de ce dialogue passionné et passionnant, Pierre et Nicolas, parcourant des domaines aussi variés que la science, la politique, l'éducation ou la religion, se questionnent sur notre relation à la nature et sur le sens que nous donnons à la vie. Devant la spirale infernale du productivisme et de la surconsommation et devant l'épuisement accéléré des ressources de la planète, ils nous invitent à réfléchir aux menaces qui pèsent sur l'avenir de l'humanité et à prendre conscience de nos responsabilités.
Sur certaines questions, l'accord est parfait. Sur d'autres, des désaccords se font jour : alors que Pierre Rabhi, l'écologiste utopique, ne voit pas d'autre alternative que la décroissance soutenable, Nicolas Hulot, le "pragmatique" plaide plutôt en faveur d'un développement durable.
Au-delà des spécificités de chacun, leur échange nous rappelle aux évidences et à l'essentiel, aux valeurs de la beauté et de la sobriété, de la compassion et de la solidarité pour réenchanter notre monde et honorer la vie.
Ce livre est imprimé sur du papier de forêts plantées et cultivées expressément pour la fabrication de pâte à papiers et bénéficie du label PEFC (Pan European Forest Certification Council).
« C'est bon pour la planète ! » lance souvent la star de la météo sur TF1 après avoir prodigué un conseil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique. La source de son engagement ? « Je suis une mère de famille qui habite cette planète, et qui aimerait la laisser en bon état à ses enfants. Je ne conçois pas qu'on puisse se dire : «Après moi, le déluge...» » Guide enjoué mais rigoureux d'un nouvel art de vivre respectueux de l'environnement, C'est bon pour la planète ! est une « boîte à idées » truffée d'infos, d'adresses, de conseils pratiques. Il traite non seulement des petits gestes de la vie quotidienne, mais aussi des choix importants auxquels sont confrontées les familles, et de la façon dont nos habitudes et nos automatismes ont un impact durable à la fois sur notre quotidien et sur l'écosystème dans lequel nous vivons et vivront nos enfants. Une pleine conscience des enjeux et des alternatives, plaide Évelyne Dhéliat, contribuera à améliorer l'un et l'autre, qu'il s'agisse de : - choisir un lieu de résidence, faire construire, rénover ; - partir en vacances, voyager pour affaires, choisir un mode de transport, choisir un véhicule ; - faire son marché, jardiner... Pas question de vivre l'impératif écologique comme une contrainte, et encore moins comme un sacrifice ! plaide Évelyne Dhéliat avec l'optimisme et la tonicité qu'on lui connaît. Il existe des solutions propres, économiques et durables qui ne se contentent pas de donner bonne conscience, mais apportent un plaisir, une sécurité et un confort accrus. Elles peuvent être mises en oeuvre par les particuliers comme par les entreprises et les collectivités territoriales. Ce qui est bon pour la planète est bon aussi pour le porte-monnaie... et pour le moral !
L'homme primitif chassait, sa compagne cueillait. De cueillette en chaudron, de brouet en guérison, la médecine en vint bientôt à se conjuguer au féminin. Jusqu'au Moyen Âge, où la création des universités - réservées aux clercs - écarte les femmes de l'accès aux études et aux diplômes. La parenthèse va durer sept siècles. Sept siècles d'exclusion, mais aussi de résistance et de clandestinité, pendant lesquels les filles d'Hyppocrate persistent et soignent. Et même si elles risquent le bûcher en tant que sorcières, sont traînées en justice, doivent se travestir en hommes ou partir exercer à l'autre bout de la terre.
À la fin du XIXe siècle, partout dans le monde, elles luttent. Manifestations hostiles dans les rues, interventions d'hommes politiques, d'une impératrice, d'un tsar, de journalistes et de policiers rien ne leur est épargné. Et, enfin, elles gagnent - le diplôme de docteur en médecine, l'accès aux concours, le poste de « mandarines » et, pour certaines, le Nobel.
Ce passé tumultueux, cette épopée haletante, Josette Dall'Ava-Santucci les a reconstitués dans toute leur rigueur historique, mais aussi avec une verve éblouissante qui fait de cet ouvrage un véritable roman d'aventures.
Au lendemain de son départ à la retraite, le docteur Vieilledent, médecin généraliste établi à Saugues dans la Haute-Loire, témoigne de sa vie consacrée au bien-être de cinq générations de patients dans un canton de la France rurale.
Pendant quarante-quatre ans, il aura parcouru chaque année 50 000 kilomètres en voiture, arpenté à pied les chemins non carrossables pour rendre visite à ses malades, à toute heure du jour et de la nuit, en toutes saisons et par tous les temps.
Au fil de ses souvenirs, truffés d'anecdotes tour à tour graves et souriantes, toujours surprenantes, à travers le récit de ses joies et de ses peines, de ses doutes aussi, il nous fait découvrir le quotidien difficile, parfois harassant, d'un médecin de campagne qui a choisi le célibat pour rester disponible à tout moment pour ses patients.
Se dessine ainsi le portrait d'un homme à la fois hors du commun et exemplaire, un homme qui incarne une médecine fondée sur des valeurs de dévouement, de proximité et d'enracinement, que l'individualisme triomphant de notre époque et l'organisation de plus en plus technocratique de notre système de santé ont condamné à disparaître
Sommes-nous prêts à entendre la vérité sur le contenu de notre assiette ? L'Américain Michael Moss, prix Pulitzer 2010 et journaliste d'investigation au New York Times, nous livre une enquête explosive sur la nourriture industrielle et ses corrélations avec l'accroissement de l'obésité. Il dénonce sans détours les industries agroalimentaires qui saturent leurs produits de sel, de sucre et de matières grasses pour nous rendre dépendants dès le berceau. Il dévoile aussi tous les secrets - pourtant bien gardés - de ces géants, pour dominer sans pitié le secteur de l'alimentation. Accablant du début à la fin, ce livre pointe du doigt ces fabricants qui, sans vergogne, redoublent toujours plus d'ingéniosité et d'efforts, faisant appel à des techniques scientifiques de pointe, pour augmenter la consommation de leurs produits et donc de leurs profits. Grâce à des dossiers confidentiels, des notes de service et des témoignages de cadres travaillant dans les hautes sphères de ces grandes firmes, Michael Moss montre la fuite en avant de ces entreprises et le fait qu'aujourd'hui un Américain sur 3 - et un enfant sur 5 - est obèse. Alors que ces entreprises font la sourde oreille face aux graves problèmes sanitaires et sociaux qu'elles créent, rien ne semble pouvoir arrêter l'exportation de leurs produits et de leurs stratégies marketing dans d'autres pays comme la France, où le taux d'obésité atteint aussi des sommets.
Ébranlés jusque dans nos convictions les plus intimes, nous pressentons que nous changeons de civilisation : on crée la vie en laboratoire, on pratique les greffes d'organes, on exhume les morts pour leur faire livrer leurs secrets : nos repères sont bousculés, et nous devons trouver de nouvelles références.
Jean-François Mattei a voulu faire le point et établir un premier bilan, fondé sur son expérience de médecin et de chercheur en génétique. Il évoque les cas de conscience, les doutes qui se posent à lui dans le cadre de sa pratique hospitalière, racontant de nombreux cas inédits dont il tire la leçon. Mais ce médecin est aussi engagé en politique, et il s'emploie à redonner un sens aux règles et aux valeurs qui peuvent éviter à la révolution scientifique de notre temps de sombrer dans la démesure et l'horreur.
Il s'y attache ici, auscultant notre société en panne de nouveaux repères. Faisons donc confiance à ce passeur d'univers pour nous montrer le chemin.
Jean-François Mattei est professeur de pédiatrie et de génétique médicale à la faculté de Marseille. Membre correspondant de l'Académie de médecine, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique. Il est également député depuis 1989. A ce titre, il a été rapporteur des lois de bioéthique de 1994, auteur d'une proposition de loi sur l'adoption votée en 1996, et rapporteur de la mission d'information sur la vache folle en 1997.
Il a notamment publié L'Enfant oublié ou les folies génétiques, Albin et Les Droits de la vie, Odile Jacob, 1996.
Des remèdes simples et efficaces pour se soigner naturellement. De A comme abcès à V comme verrues en passant par C comme cor au pied ou P comme prostate, Patrick Breuzé nous propose un guide pratique des remèdes naturels utilisés dans les campagnes depuis toujours pour soigner les maux les plus divers. Car les végétaux et les plantes les plus communes recèlent des vertus que nous avons oubliées. Le céleri, la pomme, le serpolet, le bouleau par exemple peuvent soulager l'arthrose. Après une description précise de chaque pathologie, l'auteur nous présente les préparations à base de plante avec lesquelles on les soignait dans les campagnes. Il en a vérifié l'efficacité et en explique les effets. Le livre est enrichi d'une rubrique « Secrets de santé de nos campagnes » pour tout savoir si l'on veut vivre en bonne santé sans médicaments chimiques inutiles.
Notre Titanic prend l'eau: la crise tant redoutée et si prévisible est là.
Ou plutôt les crises, car nous entrons dans un maelström où se conjuguent et s'additionnent la crise économique, la crise énergétique et la crise climatique. Deux siècles de " progrès " ininterrompus nous ont donné l'illusion que l'humanité pourrait subvenir à la croissance exponentielle de ses besoins. Aujourd'hui, force est de constater que non seulement le progrès tant vanté laisse un nombre croissant d'êtres humains sur le bord de la route, mais que la planète, surexploitée, donne des signes d'épuisement.
Il en faudrait quatre ou cinq pour fournir l'énergie et les matières premières qui permettraient aux pays émergents (et ne parlons pas du tiers-monde) d'accéder à un style de vie comparable au nôtre! Les cyniques hausseront les épaules: " Pas de chance. La justice n'est pas de ce monde." Ce serait méconnaître une dimension fondamentale de nos sociétés mondialisées, à savoir qu'internet et la télévision par satellite étalent notre richesse et nos gaspillages insensés sous les yeux des pauvres et des laissés-pour-compte du monde entier.
A l'inégalité s'ajoute à présent la frustration, qui mène à l'humiliation, mère de toutes les violences. Et comment stopper les vagues migratoires que ce différentiel provoque, avec leurs cortèges de déracinements, de ruptures familiales et culturelles? Il ne s'agit plus seulement d'oeuvrer pour un développement durable, mais de trouver les moyens de prospérer ensemble sans croître - rien de moins! Aux trois crises systémiques qui nous menacent, opposons trois résolutions: celle de la cohérence, qui nous oblige à les traiter conjointement, celle du réalisme, qui nous dicte un retour à la mesure, et celle de la justice, qui nous fait obligation de respecter la démocratie et les équilibres sociaux.
A nous d'inventer un nouvel art de vivre ensemble, fondé sur la frugalité et le partage. Les crises, en ébranlant nos certitudes, peuvent paradoxalement nous y aider. Et si elles n'annonçaient pas le début de la fin, mais la fin du début?...
Si la mer, vue du rivage, continue à « danser au fond des golfes clairs », sous la surface, c'est un une tragédie absolue qui se joue. En effet, à force d'être mangée par l'homme, la mer se meurt. En l'espace d'un siècle et demi, loin des regards, des ressources qu'on pensait inépuisables ont été poussées au bord de l'extinction par une surpêche qui prélève pas moins de cent millions de tonnes de poisson par an dans le monde. Tout le monde a en tête la crise de la morue de Terre Neuve, dont les stocks se sont brutalement effondrés à la fin des années 80. Sait-on que vingt ans plus tard, ceux-ci ne se sont toujours pas reconstitués ? De même pour le mérou, l'espadon, le merlu et tous les grands prédateurs qui régulent la chaîne alimentaire.
En pêchant toujours plus loin, toujours plus profond, et à présent toujours plus « petit », l'homme est en train de transformer les océans du globe en désert liquide. La technologie (sonars, radars, GPS) et les matériaux modernes (nylon, polyester) ne laissent aucune chance aux poissons. Du bateau-usine à la pirogue, tous les bateaux ont amélioré leur efficacité, trouvant rentable de pêcher des espèces qui hier encore étaient réputées non-consommables. Le pillage est systématique et aveugle, car il est quasi-impossible de sélectionner les espèces capturées, et la « gâche » est monstrueuse. A ce rythme, ce sont des maillons entiers de la chaîne alimentaire marine qui ont déjà été rayés de la liste du vivant, avec comme conséquence, à terme, une déstabilisation catastrophique de tout l'écosystème marin. L'effondrement brutal et irréversible de toute la ressource halieutique n'est désormais plus une hypothèse fantaisiste. Que font les pouvoirs publics ? Rien, ou si peu : la mer n'est à personne, et donc à tout le monde. On cherche en vain les prémisses d'une gouvernance mondiale, seule à même d'arrêter le massacre. Et chaque pays redoute de se mettre à dos ses pécheurs, la France plus que tout autre... Une mer sans poissons est un état des lieux d'autant plus alarmant qu'il est froid, factuel, et nourri d'une documentation prodigieuse. Tout en laissant au lecteur peu d'espoir quant à la capacité de l'homme à faire marche arrière avant qu'il ne soit trop tard, il souligne l'urgence qu'il y a à décréter un moratoire mondial sur les espèces les plus menacées.
Mortalité variant de 1 à 10 dans des établissements distants de seulement quelques kilomètres, bavures médicales, hôpitaux à l'activité confidentielle et médiocre soutenus à bout de bras par des élus locaux qui, eux, se font opérer dans les grands centres, explosion des honoraires médicaux, gâchis et scandales financiers...La liste des dérives du "meilleur système de santé du monde" est longue et édifiante. Pour tenter d'y remédier, un Etat irresponsable lance des réformes qui ignorent l'essentiel: les malades, les personnels soignants et la qualité des soins.
Pour réaliser cette enquête, les auteurs ont mené des entretiens avec des centaines de spécialistes, médecins, infirmières, administratifs, patients heureux ou malheureux, décrypté des bases de données complexes révélant l'activité des établissements et épluché des milliers de rapports confidentiels. Autant d'informations arrachées à un système vérouillé.
Ce livre polémique et salutaire montre les coulisses d'un système parfaitement inégalitaire où le meilleur côtoie le pire. Pour le patient, une seule solution: savoir où s'adresser pour bien se faire soigner. L'information est ainsi devenue la première condition de la qualité des soins.
Henrietta Lacks était une femme noire du sud des États-Unis, dont les cellules, prélevées à son insu, sont devenues vitales pour la recherche médicale. Ce livre est tout à la fois une leçon d'histoire, une saga familiale, un manuel de génétique et un manifeste en faveur de la justice sociale. Elle s'appelait Henrietta Lacks, mais les savants n'ont retenu de son nom que deux syllabes : HeLa. Elle travaillait dans les champs de tabac du sud des États-Unis où besognaient ses ancêtres esclaves, mais ses cellules, prélevées à son insu, sont devenues l'un des outils les plus précieux de la médecine moderne. Emportée par un cancer foudroyant, en 1951, à l'âge de 31 ans, elle a contribué sans le savoir à la mise au point du vaccin contre la polio, au décryptage des tumeurs et des virus, à la mesure des effets de la bombe atomique, et à des avancées telles que la fécondation in vitro, le clonage ou la thérapie génique. À travers l'histoire de cette femme et de ses proches, Rebecca Skloot nous invite à réfléchir aux enjeux éthiques, financiers et sociaux de la recherche médicale. Récit bouleversant, saga familiale, document historique et objet littéraire : ce livre ahurissant aborde des questions simples, à la portée vertigineuse, auxquelles nul ne peut échapper. Qu'attendons-nous de nos médecins ? À qui appartiennent nos cellules ? Quelle place tient l'être humain dans un laboratoire ? Quid de l'individu face aux nécessités thérapeutiques ? De l'âme ou de nos cellules, qu'est-ce qui est immortel ?
Mai 1978 : Le Dr Anthony J. Sattilaro, quarante-six ans, directeur de l'hôpital Méthodiste de Philadelphie, est un médecin respecté et un homme heureux. Une banale chute à vélo le conduit à subir quelques examens et analyses. Et c'est le choc. Son corps se révèle porteur de multiples lésions cancéreuses. Malgré la chirurgie, malgré le traitement, le Dr Sattilaro connaît bientôt le verdict : il n'a guère plus de dix-huit mois à vivre. Août 1978 : " Docteur, le cancer n'est pas si difficile à guérir " : cette phrase, apparemment irréfléchie, prononcée par un auto-stoppeur adepte de la macrobiotique, va modifier le destin d'Anthony Sattilaro. La souffrance, le désespoir, sont devenus ses compagnons quotidiens. Il n'a rien à perdre. Malgré ses réticences et son scepticisme, il adopte ce régime alimentaire venu de l'Orient et dérivé d'une philosophie : céréales complètes, légumes, légumineuses, algues, soja fermenté. Ce fervent de la médecine occidentale traditionnelle découvre la médecine orientale qui traite le corps dans son ensemble et cherche à rétablir ou à conserver son équilibre. Quelques semaines plus tard, la douleur cesse. Puis, petit à petit, non sans difficultés, le Dr Sattilaro reprend des forces. Il sait que la route sera longue et semée d'embûches, mais il a retrouvé ce qui aide à vivre : l'espoir.
Septembre 1979 : le scanner ne décèle aucune tumeur maligne. Le cancer a disparu.
Cet ouvrage n'est pas un plaidoyer. C'est le témoignage d'un homme honnête, qui ne prétend aucunement affirmer que la macrobiotique peut guérir un cancer. Mais il vient apporter une pièce essentielle au dossier de la prévention des maladies dégénératives et de la réforme du régime alimentaire. Et c'est aussi le magnifique récit de l'itinéraire spirituel d'un être humain à la recherche de Dieu, de Celui qui, dans Sa bonté, l'a rappelé à la vie.
Pour un médecin légiste, une mort est toujours suspecte. Même la plus simple, en apparence la plus claire, soumise à une expertise qui doit en confirmer le déroulement, peut alors apparaître sous un jour nouveau.
Après avoir retracé sa carrière dans Souvenirs d'un médecin légiste, Raymond Martin revient ici avec Patrice Trapier sur certaines affaires célèbres. Qu'il s'agisse de Robert Maxwell, de Gregory Villemin, de Malik Oussekine, de Robert Boulin ou de Marie Besnard, il fait naître des doutes surprenants, envisager des conclusions nouvelles qui vont parfois à l'encontre des thèses officiellement admises et qui sont toujours solidement argumentées.
Mais le docteur Martin ne surestime pas les pouvoirs de son art. Avec une étonnante modestie, il nous livre aussi les récits passionnants de nombreux faits divers restés énigmatiques : accident, crime ou suicide ? Au jeu de la vérité, la mort peut aussi garder le dernier mot.
Agé de 78 ans, le docteur Raymond Martin est un des plus grands spécialistes français de médecine légale. Ses Souvenirs d'un médecin légiste (Calmann-Lévy, 1990), ont obtenu le prix Santé et le prix de l'Académie de médecine.
Patrice Trapier, 33 ans, lauréat du prix Mumm 1991, est grand reporter au Journal du Dimanche.