En juin 2019, Étienne Davodeau entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre la grotte de Pech Merle et Bure. Des peintures rupestres, trésors de l'humanité encore protégés aux déchets nucléaires enfouis dans le sous-sol, malheur annoncé pour les espèces vivantes. Étienne Davodeau, sapiens parmi les sapiens, interroge notre rapport au sol. Marcheur-observateur, il lance l'alerte d'un vertige collectif imminent et invite à un voyage dans le temps et dans l'espace.
De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu'allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Il est de notre responsabilité collective d'avancer sur les questions énergétiques pour protéger la ' peau du monde '.
Dans cette marche à travers la France, il est parfois accompagné d'amis, de sa compagne, mais aussi de spécialistes, qu'il convoque sur ces sentiers pour qu'ils nous racontent l'histoire unique du sol de notre planète, ou encore celle du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d'années.
À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, le Droit du sol marque le grand retour d'Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.
' Ton projet me donne des sueurs froides... Tu aurais pu attendre qu'on soit morts... À la sortie de ton livre, on prendra de longues vacances, loin de tout, de nos amis, de nos voisins ! ', dit Jean-Paul à son fils, Emmanuel Lepage. ' J'ai besoin de savoir d'où vous venez, vous et les autres. J'ai besoin de comprendre ce qui vous a poussé à créer une vie communautaire ', réplique Emmanuel.
Tout est là. Comprendre. Comprendre pourquoi ses parents et cinq autres couples, tous ' chrétiens de gauche ', venus de milieux différents, se connaissant à peine, ont un jour décidé de faire ' communauté '. Comprendre pourquoi, aujourd'hui comme hier, des gens inventent d'autres façons d'être ensemble, et comprendre pourquoi ça le touche si profondément. Pour comprendre, il faut interroger, écouter, plonger dans ses souvenirs.
En partant de son récit familial, Emmanuel Lepage, finalement, retrace une histoire sociale de la France des années 1960 et 1970, comme il interroge les tentatives d'aujourd'hui de ' tout remettre à plat '. Un livre qui pourrait bien contenir les principaux questionnements qui traversent l'oeuvre d'Emmanuel Lepage : l'enfance, le partage, l'engagement, la transmission. De l'intime à l'universel, Cache-cache bâton restera comme le grand oeuvre d'Emmanuel Lepage.
Il y a tout juste 10 ans, Étienne Davodeau faisait paraître Les ignorants : un livre devenu un véritable phénomène. Un auteur de bande dessinée dans la vigne et un vigneron chez Gibrat ou chez Guibert. Qui sont-ils ? Deux ignorants ! Mais n'y rien connaître, c'est avoir tout à découvrir ! Comment, pourquoi et pour qui faire des livres ou du vin ? Les réponses forment le récit, vivant et joyeux, d'une initiation croisée...
Une édition anniversaire augmentée d'un entretien croisé et de photos inédites. Étienne Davodeau et Richard Leroy, le vigneron, reviennent sur cette formidable aventure qui continue encore aujourd'hui.
Igort a vécu en Ukraine, la famille de son épouse y vit toujours. Après avoir raconté les racines de ce conflit dans Les Cahiers ukrainiens et Les Cahiers russes, il revient sur ce sujet pour donner une voix à ceux que généralement on entend peu : les gens ordinaires qui vivent et subissent les conséquences d'une guerre insensée et brutale. Un récit écrit en temps réel qui témoigne de l'horreur : une vie sous les bombardements, dans les villes assiégées... et puis la résistance, la détermination d'un peuple qui souffre mais ne cède pas. Un livre bouleversant et essentiel dont l'espoir, la désillusion, la fierté et la solidarité construisent la structure dramatique.
En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé "l'université des chèvres". Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l'Arizona, aux États-Unis.
En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l'université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l'armée américaine en Afghanistan.
Quel est le lien qui unit Fortuné et Sanjar, a priori aussi éloignés que possible par le temps et l'espace ? C'est une jeune femme, Arizona Florès. Descendante de Fortuné (cinquième génération), Arizona est journaliste au Phoenix Post. L'un de ses grands combats, c'est la dénonciation de la violence faite à l'école, avec ses tueries récurrentes qui endeuillent les familles américaines. Virulente dénonciatrice du lobby des armes à feu dans son pays, elle est mise à l'écart par son journal, qui l'envoie en reportage en Afghanistan. Elle y rencontre Sanjar. Celui-ci, de plus en plus en danger, ne peut que se résoudre à abandonner, comme Fortuné, sa mission émancipatrice...
D'Afghanistan aux États-Unis, du XVIIIe siècle à nos jours, l'école a toujours été rejetée par les obscurantistes : par la vertu d'un récit magnifique de colère et de générosité, de beauté et d'amour, Christian Lax prend parti pour une école sanctuarisée, qui émancipe et qui libère.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...
En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?
Dans troisième tome, Teo, le narrateur, poursuit le récit familial, que ses souvenirs en marabout d'ficelle restituent en autant d'histoires vives et hautes en couleur, tragiques ou comiques. Celle de sa grande frousse quand il allait porter la gamelle à son père au pied des hauts fourneaux, dans le vacarme assourdissant des tuyères et la chaleur étouffante de la coulée. Celle de la "morra", sans doute le jeu de mains le plus vieux du monde, qui se joue à deux et qui, immanquablement, se termine en castagne ! Celle de Domenico, le grand-père de Teo, qui pouvait passer de longs moments, assis sur sa chaise, à contempler l'eau du robinet couler dans l'évier. Celle encore où il est question des garibaldiens de l'Argonne et d'un certain Lazzaro Ponticelli, devenu Lazare après sa naturalisation en 1939, qui fut pendant quelques mois le dernier poilu de 14-18 encore vivant et, à ce titre, reçut l'hommage de la Nation !
Récit romanesque de haute tenue, composé de six époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de 1914 à 1940, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traverse époques tumultueuses et passions exacerbées.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...
En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?
Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.
Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
"Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...
En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?"
Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.
Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et Les années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
Saint-Pétersbourg, décembre 1849. Fiodor Dostoïevski, 28 ans, avance dans la neige vers le lieu de son exécution. Sous le regard halluciné de Fiodor, dans les rues sinistres, les hauts immeubles se déforment, semblant écraser le cortège des condamnés de toute leur masse. Place Semenovski, le peloton est prêt. On encapuchonne la tête des condamnés. L'ordre de tirer va tomber d'un instant à l'autre. L'ordre tarde... Les suppliciés sont fous de terreur. Dans l'attente de la mort, Fiodor voit défiler toute sa vie. Ce qu'il ignore, c'est que cette exécution n'est qu'un simulacre. Au dernier moment, un ordre de l'empereur commue la sentence en condamnation au bagne en Sibérie. Des années plus tard, naîtra de cette expérience Souvenirs de la maison des morts.
Après leur belle biographie de Léon et Sofia Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr éclairent d'un jour nouveau l'oeuvre et la vie de l'écrivain. Épileptique, joueur invétéré, couvert de dettes, amoureux contrarié, révolté, ancien bagnard, sa relation à la société de l'époque est complexe. Dostoïevski abhorre le capitalisme et s'interroge sur la religion : "La question principale est celle même dont j'ai souffert consciemment ou inconsciemment toute ma vie : l'existence de Dieu."
La narration documentée et sérieuse de Chantal Van den Heuvel, le dessin détaillé et précis d'Henrik Rehr, nous font ressentir la souffrance intérieure, les déchirements et les doutes de l'écrivain.
Un livre d'une brûlante actualité sur le choix des dirigeants européens, depuis le début des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, de sacrifier l'emploi... et les effets dévastateurs de ce choix.
C'est une enquête fouillée, documentée, riche des témoignages d'anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d'anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d'économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes...
Benoît Collombat, journaliste à France Inter, a enquêté sur ce qui a fait basculer les choses : comment et pourquoi les hommes politiques ont ' remis les clés ' de l'organisation du monde à l'économie et à la finance. Ce basculement repose sur la victoire idéologique, à un moment donné, d'une pensée : le néolibéralisme, pour qui le rôle de l'État est avant tout de servir le marché.
Quelles personnalités sont à l'origine de ces grands choix économiques ? Quel rôle a joué la construction européenne ? Aujourd'hui, l'épidémie du coronavirus montre bien l'urgence de s'interroger sur ces choix politiques et économiques.
Le premier ouvrage de bande dessinée d'Andrea Serio, publié au début des années 2010 et indisponible pendant des années, est enfin réédité en français. Remarqué depuis grâce à Gauloises et Rhapsodie en Bleu, Serio y adapte le mythe d'Ulysse avec le concours du scénariste et metteur en scène italien Bepi Vigna.
De retour à Ithaque après la guerre de Troie, Ulysse naufragé rencontre Nausicaa, fille du roi Alcinoos, et plus rien ne saurait être comme avant. Une aventure intérieure avec en contrepoint les pérégrinations de l'Odyssée, de la prise de Troie à la confrontation avec les cyclopes.
Voici comment Bepi Vigna résume l'histoire : quand Nausicaa part à la recherche de l'homme qu'elle aime, la jeune fille est poussée par le désir de comprendre les raisons de son abandon, et pour cela elle est même prête à pardonner. Il y a donc en elle la même soif de connaissance qui pousse Ulysse, mais Nausicaa interprète sa propre exigence d'une manière différente, avec plus de sagesse et plus de respect pour l'autre. Son voyage devient ainsi une sorte de parcours initiatique, composé d'une série d'étapes significatives, à travers lesquelles elle découvre le monde, connaît les hommes, réfléchit à ses sentiments et découvre enfin être changée, et être désormais devenue femme.
Le droit international est aujourd'hui omniprésent. Des règles du commerce international à celles sur la protection des droits fondamentaux ou de l'environnement, il reste pourtant un objet mal identifié. Ce document graphique explique tout ! Des premières doctrines de la guerre juste, formulées par l'école de Salamanque au XVe siècle, jusqu'à la prison de Guantanamo ou à la guerre en Ukraine, il montre comment les États ont créé un nombre toujours croissant de règles et d'institutions pour régir leurs interactions.
Une lecture critique du droit, tiraillé à toutes les époques entre une dimension éthique (le droit comme vecteur de progrès et de civilisation) et une dimension politique (le droit comme instrument du pouvoir entre les États).
Pourquoi parle-t-on portugais au Brésil et espagnol en Amérique latine ? Pourquoi les frontières des États africains suivent-elles si souvent des tracés rectilignes séparant des peuples qui auparavant ne faisaient qu'un ? Comment expliquer que Bachar El-Assad soit toujours au pouvoir en Syrie alors que Mouammar Kadhafi en a été chassé en Libye ? Et si tout cela avait quelque chose à voir avec le droit international ?
Ce document exceptionnel présente le droit international dans une perspective historique, la plus à même de favoriser la compréhension des principes et du fonctionnement de l'ordre juridique international tel qu'il se présente aujourd'hui. Il est difficile, par exemple, de comprendre les débats actuels relatifs à la situation en Syrie sans avoir les idées claires sur la notion de souveraineté - un concept qui s'est trouvé formalisé à partir du XVIIe siècle et dont la portée s'est précisée au fil du temps et de la pratique.
Une fresque historique, qui s'appuie sur de nombreux exemples concrets à travers les siècles, écrite par deux professeurs de droits international de L'Université Libre de Bruxelles.
Antarctique 1916. Arkadi a vingt ans. Il a embarqué à bord d'un brise-glace conduisant une expédition d'exploration de vingt-sept hommes. Son père, le capitaine Emerson, est un explorateur de renom aux exploits célébrés. Celui-ci a pour but de traverser l'Antarctique à pied. Mais la plaque de glace autour du bateau fend la coque, condamnant le bateau à un lent naufrage.
Emerson fait vider le bateau de tout le matériel indispensable : canots, traîneaux, appareils de mesure, etc. Isolés à des milliers de kilomètres du continent ' civilisé ', les hommes comprennent que leur vie est désormais en danger. La première base scientifique se situe sur une île, à 700 km de la côte. Emerson organise un périple sur la glace : regagner la côte en traîneaux tractés par les chiens, puis rejoindre en canots l'île la plus éloignée ; enfin, de là, traverser les 700 km de haute mer pour atteindre la base scientifique. Le voyage met très vite les hommes à rude épreuve...
Une histoire de survie, aux confins du monde : inspiré de l'expédition en Antarctique d'Ernest Shackleton en 1916, ce récit haletant aborde la dimension mentale d'un voyage où l'homme doit sa survie à son endurance psychologique. Comment survivre, dans un territoire hostile, sans contour ni couleur, où toutes les limites s'effacent ?
Deux grands auteurs réunis : le nouveau livre de Loo Hui Phang après Black out (Prix Goscinny 2021) marque l'arrivée de Benjamin Bachelier chez Futuropolis. Avec ses somptueuses pages en couleurs directes, Benjamin donne au récit un souffle graphique exceptionnel.
Mars 1939. Cerbère, à la frontière entre la France et l'Espagne. Les trains ne circulent plus. Les transbordeuses - les ' orangères ' - ne chargent plus les oranges qui pourrissent sur place. Sur la corniche, un hôtel, ' le phallus de l'arrogance et de l'argent ', est abandonné. Seuls trois hommes hantent les lieux : José de Villalobos, ' peintre officiel ', cherche la beauté pour sa grande fresque. Il croit l'avoir trouvée chez Montse, une orangère fière et farouche, qui fait passer des armes aux derniers résistants républicains.
Carles Bartomeu Altaió a survécu à la défaite de la Catalogne face aux troupes franquistes. Il est épuisé.
Walter Bermann est arrivé à l'hôtel tenant serré entre ses mains un manuscrit. Un ' antidote à la folie des hommes ', dont Staline veut se saisir, à tout prix.
Carles donnera la vie en cuisinant, José traquera la beauté avec une ferveur folle, Walter, accro à la morphine, sombrera peu à peu : trop juif, trop allemand, trop communiste, trop dissident... Où trouver la beauté ? Chez Montse, la résistante ? Dans la mort ou dans la vie ?
Une fable tragi-comique, signée par Thomas Azuélos (La ZAD, Le Fantôme arménien) en tant qu'auteur complet.
Jeune Viennoise, issue de la bourgeoisie, en villégiature avec sa tante et son cousin Paul dans un palace en Italie, Mademoiselle Else apprend par courrier que son père est menacé de prison pour dette. Pour le sauver du déshonneur, sa mère lui demande dans cette lettre de solliciter Dorsday, un riche marchand d'art, afin de récupérer la somme demandée. L'étrange Dorsday propose un marché à la jeune fille : il accepte de prêter la somme nécessaire, mais à la seule condition que la jeune fille se dévête devant lui.
La transposition en images de l'univers psychologique complexe et tourmenté d'Arthur Schnitzler devient pour Manuele Fior un défi relevé avec maestria, démontrant ainsi non seulement qu'une telle transposition est possible, mais qu'elle peut également être parfaitement réussie lorsque l'adaptateur se montre aussi inventif que l'oeuvre qu'il transpose. Inspiré par l'Art nouveau, Mucha, Klimt et Schiele, Manuele Fior fait revivre le texte de l'écrivain autrichien paru en 1924 et son époque.
Publiée en 1915, La Métamorphose est certainement la nouvelle la plus célèbre de Franz Kafka. Gregor Samsa, un représentant de commerce, se réveille un matin transformé en un ' monstrueux insecte '. À partir de cette situation absurde, Kafka présente une critique sociale, aux multiples lectures possibles, en mêlant thématiques économiques et sociétales et questionnements sur l'individu, le déclassement, la solitude et la mort. Stéphane Levallois choisit de décaler cette métamorphose pour nous tendre un miroir sur nos propres monstruosités.
Cette nouvelle d'Edgar Allan Poe est certainement l'une des plus célèbre de l'écrivain américain. Le détective Auguste Dupin doit résoudre un meurtre a priori insoluble de deux femmes enfermées dans leur appartement. Gaëtan et Paul Brizzi illustrent avec gourmandise cette histoire, ainsi que deux autres nouvelles : La vérité sur le cas de M. Valdemar et Le portrait ovale.
Le destin tragique de Marcel Grob, jeune Alsacien de 18 ans, enrôlé de force en juin 1944, dans la Waffen SS.
Philippe Collin et Sébastien Goethals se basent sur l'histoire vraie d'un de ces malgré nous pour raconter comment et dans quelles conditions ces jeunes Alsaciens furent incorporés et durent combattre dans la SS.
Walden relate le séjour de Henry David Thoreau dans les bois au bord de l'étang de Walden, Massachussets, au milieu du XIXe siècle. 150 ans plus tard, le texte reste une oeuvre phare de la littérature américaine et l'ouvrage fondateur du ' Nature writing '. La pensée écologiste moderne y voit le roman du retour à la nature et de la conscience environnementale.
Le dessinateur Troubs se saisit de ce texte fondateur pour en offrir une version lumineuse et poétique, avec plus d'une centaine d'illustrations en couleur.
Marina et Victor ont fugué. Les deux adolescents sont partis avec sacs à dos et duvets dans les bois. Ils s'aiment et surtout ils fuient un univers familial toxique. Lui est un enfant placé, elle vit seule avec son père. Victor a tout planifié. Ce n'est pas sa première fugue et il a l'habitude de la forêt. Il a soigneusement préparé leur fuite pour éviter d'être rattrapé par les gendarmes. Cette fugue est abondamment commentée dans ce petit village de campagne. Tout le monde a un avis sur la question. Plus encore, cette fugue ranime des histoires passées et réveille de vieilles blessures... Victor et Marina espèrent surtout qu'en leur absence les adultes finiront par parler et qu'on comprendra les raisons qui les ont poussés à quitter leur famille. Deux jours plus tard, dans le même secteur, tandis que tout est mis en oeuvre pour retrouver les deux jeunes, une attaque de troupeau est attribuée au loup...
C'est la première bande dessinée de l'écrivain Cyril Herry, lauréat des prix Calibre 47 et de Nouvelle Aquitaine pour son roman Scalp (Le Seuil). Il nous livre un récit aux narrateurs multiples, qui montre comment un simple fait divers peut devenir une rumeur et faire ressortir les rancoeurs, magnifié par les portraits à l'acrylique d'Aude Samama.
Paul, la trentaine désinvolte, est face à sa femme Vivien. Elle vient de le licencier de sa propre entreprise et pourtant Paul ne se révolte pas. Comme si cet événement était l'aboutissement d'un long processus qui lui avait échappé. Paul se remémore alors son enfance, partagée entre l'insouciance d'un père inventeur, capricieux et séducteur, têtu et attendrissant et la rigueur morale de sa mère, ennemie du gaspillage, anticipant toujours le malheur de peur d'être surprise par lui. De cette époque, Paul a gardé l'impression que, dans la vie, tout n'est que dérision, fausse moustache et vanité. Jusqu'au jour où sa mère meurt dans un accident de voiture alors même que la dernière invention de son père connaît enfin le succès. Alors que son père sombre dans la dépression, Paul part, en laissant tout derrière lui... avec la sensation qu'il doit enfin exister par lui-même...
Dans cette relecture d'une grande fluidité, Christian Durieux insuffle aux personnages une dose de folie douce propre à l'univers de Jean-Paul Dubois, avec un dessin élégant, joyeux et mélancolique. Un récit follement romanesque qui suit les détours de l'existence de Paul, trentenaire à la dérive qui va devoir prendre des risques suite à un séisme personnel.
Récit romanesque de haute tenue, composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traversera époques tumultueuses et passions exacerbées... Finalement, comme malgré lui, Mattéo sera de toutes les guerres, celles qui auront embrasé les premières décennies du XXe siècle en mettant à mal son pacifisme militant, comme celles qui meurtriront son coeur d'amoureux éconduit.
Début du XVIe siècle, en Allemagne. Un moine du nom de Martin Luther prépare la Réforme protestante. Il publie ses "95 thèses" contre les indulgences dont l'Église catholique fait commerce pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. C'est une véritable déclaration de guerre contre le pape Léon X.
Bientôt, dans les campagnes, la révolte gronde. Entre 1524 et 1526, des paysans prennent les armes par milliers. Ils clament leur foi dans la Réforme et affirment leur volonté de bouleverser l'ordre politique, économique et social. Luther les désavoue et fait alliance avec les Princes. Mais un autre moine, Thomas Müntzer, les rejoint et prend leur tête. Son mot d'ordre est révolutionnaire : "Omnia sunt communia", "Tout est à tous". C'est dans ce contexte que le jeune Luca est envoyé par Léon X à Wittemberg pour être ses yeux et ses oreilles. Bref, pour être son espion...
Un récit historique de haute volée signé par Gérard Mordillat (Ulysse Nobody, Le Suaire) et sublimé par le dessin généreux d'Éric Liberge (Le Suaire). Un récit d'une guerre contre les inégalités sociales et économiques qui résonne encore aujourd'hui.