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L'infini dans un roseau : l'invention des livres dans l'Antiquité
Irene Vallejo
- Belles lettres
- 10 Septembre 2021
- 9782251452210
« L'amour des livres et de la lecture respire à travers ce chef-d'oeuvre. Je suis absolument certain qu'il sera lu même une fois que ses lecteurs actuels seront passés dans l'au-delà. Mario Vargas Llosa Vallejo a judicieusement décidé de se libérer du style académique pour choisir la voix du conteur. L'histoire n'est pas considérée comme une liste d'ouvrages cités, mais comme une fable. Ainsi, pour n'importe quel lecteur curieux, ce charmant essai est accessible et émouvant dans sa simplicité parce qu'il est un hommage aux livres par une lectrice passionnée. » Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ?Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
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Le deuxième volet de l'enquête philosophique ouverte avec Les Diplomates. Les fondements théoriques de l'oeuvre de Baptiste Morizot.
Comment penser par-delà nature et culture ? Le deuxième volet de la méditation ouverte avec Les Diplomates. -
Des voix s'élèvent de la nuit d'Athènes pour célébrer l'amour. Les invités du banquet d'Agathon - ce sont ses talents de tragédien que l'on fête - livrent tout à tour leur version d'Eros. Le vin lourd et épicé délie les langues. L'invention va atteindre des sommets d'extravagance avec le mythe d'Aristophane. L'intensité dramatique, modulée de main de maître, va crescendo. Enfin, Socrate prend la parole, mais plutôt que de pousser son avantage dialectique, il choisit de rapporter les propos que lui a tenus jadis la prêtresse de Mantinée. C'est unique dans l'oeuvre de Platon, et disons-le rarissime dans l'histoire de la pensée occidentale : c'est à une femme que revient la tâche d'initier le philosophe au mystère de l'amour.
Ce que dit Diotime va changer l'histoire de notre sensibilité ; George Steiner le montre dans la préface : "l' 'Eros authentique est une quête de l'immortalité, notre vie n'est valable que si elle aspire à la vision de la beauté absolue, qui est aussi vérité".
Texte établi et traduit par Paul Vicaire, annoté par François L'Yvonnet.
Préface de George Steiner.
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Gagner le monde : sur quelques heritages feministes
Zahra Ali, Rama Salla Dieng, Silvia Federici, Verónica Gago, Lola Olufemi, Djamila Ribeiro, Sayak Valencia
- Fabrique
- 20 Octobre 2023
- 9782358722643
Alors qu'une aspiration féministe à la justice et à l'égalité s'est emparée d'une génération et fait feu de tout bois, c'est par le détour de l'histoire que les textes rassemblés ici nous parlent d'aujourd'hui. Contre les récupérations conformistes, les offensives réactionnaires qui ciblent le féminisme, leurs autrices évoquent des luttes et des figures qui ont compté pour elles et s'arment d'un héritage internationaliste fécond et vivant.
On verra ainsi à l'oeuvre au fil des pages cette étonnante aptitude des concepts et des mots d'ordre féministes - comme des militantes elles-mêmes - à franchir les frontières à travers les décennies et les continents qui fait la puissance du féminisme, sa capacité à changer le monde.
Traduit de l'anglais et de l'espagnol par Étienne Dobenesque, traduit du portugais par Paula Anacaona -
Confrontant l'histoire des luttes passées à l'immense défi du réchauffement climatique, Andreas Malm interroge un précepte tenace du mouvement pour le climat : la non-violence et le respect de la propriété privée. Contre lui, il rappelle que les combats des suffragettes ou pour les droits civiques n'ont pas été gagnés sans perte ni fracas, et ravive une longue tradition de sabotage des infrastructures fossiles. La violence comporte des périls, mais le statut nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu.
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Les fragments des Pensées de Pascal - dont nous fêtons en 2023 le centenaire de la naissance (1623) - qui devaient constituer une vaste apologie du christianisme ont été recomposés à chaque siècle différemment : de l'édition de Port-Royal, 1669-1670, à l'édition de Condorcet - Voltaire au XVIII? siècle, aux éditions (Cousin et Faugère) qui rétablissent au XIX? siècle les textes manuscrits de Pascal, à l'édition classique, au XX? siècle, de Léon Brunschvicg, à l'« explosion » des éditions des Pensées dans la seconde partie du dernier siècle, et notamment : Lafuma, Le Guern, Sellier.
Mais l'auteur qui a le mieux servi Pascal est Jacques Chevalier dont les éditions des Pensées ont traversé le XX? siècle : des Pensées sur la vérité de la religion chrétienne (1925) à la « Pléiade » L'oeuvre de Pascal (1936), aux éditions des oeuvres complètes - toujours en « Pléiade » - de 1954 à 1976, sans compter l'édition « poche » préfacée par Jean Guitton. Les fragments de Pascal retrouvent, dans son édition, une plus généreuse lisibilité, où le « pari » de la raison et les bénéfices heureux de la grâce ne cessent jamais de s'entrecroiser, du commencement : « il faut commencer par montrer que la religion n'est point contraire à la raison » jusqu'à la fin : « Dieu incline le coeur de ceux qu'Il aime. [...] Celui qui L'aime. Celui qu'Il aime ».
Une édition qui peut assumer, par sa soif d'universel, les défis que le XXI? siècle nous pose. -
Les diplomates : cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant
Baptiste Morizot
- Wildproject
- Petite Bibliotheque D'ecologie Populaire
- 7 Avril 2023
- 9782381140551
Il s'agit avant tout d'un problème géopolitique : réagir au retour spontané du loup en France, et à sa dispersion dans une campagne que la déprise rurale rend presque à son passé de « Gaule chevelue ». Le retour du loup interroge notre capacité à coexister avec la biodiversité qui nous fonde - à inventer de nouvelles formes de diplomatie. Notre sens de la propriété et des frontières relève d'un « sens du territoire » que nous avons en commun avec d'autres animaux. Et notre savoir-faire diplomatique s'enracine dans une compétence animale inscrite au plus profond de notre histoire évolutive. Guidé par Charles Darwin, Konrad Lorenz, Aldo Leopold...
Et de nombreux autres « diplomates », Morizot propose ici un essai de philosophie animale. Comme un incendie de prairie, ce livre traverse et féconde les grands sujets de la philosophie de l'écologie, de l'éthologie, jusqu'à l'éthique. Il esquisse un monde où nous vivrons « en bonne intelligence avec ce qui, en nous et hors de nous, ne veut pas être domestiqué. » -
Une initiation à 18 notions philosophiques clés, à la portée de tous les curieux. De la Politesse à l'Amour en passant par le Courage et la Tolérance, André Comte-Sponville, en s'appuyant sur les plus grands philosophes, nous fait découvrir dix-huit vertus qui peuvent nous rendre plus humains. À pratiquer sans modération.
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Le Gorgias est sans doute le plus animé et le plus féroce des dialogues platoniciens. A la faveur de la discussion qui oppose Socrate au sophiste Gorgias et à l'incroyable rhéteur Calliclès, Platon conduit la philosophie en un lieu où on ne voulait pas l'attendre : au sein des assemblées, des tribunaux et des discussions publiques où la question est posée de la "meilleure manière de vivre". A l'encontre de la rhétorique athénienne, la philosophie revendique la prétention exclusive d'être le seul discours éthique. Qu'il s'agisse des plaisirs, dont on ne peut vraiment jouir qu'à la condition de les maîtriser et de les connaître, ou du soin de la cité, qui exige un gouvernement susceptible d'améliorer les citoyens, la philosophie fait ici valoir sa compétence à ordonner les conduites.
Sans doute écrit au moment où Platon fondait à Athènes l'Académie (autour de 387), le Gorgias veut être le protocole éthique d'un engagement politique ; il débat donc des conditions du gouvernement de soi et des autres.
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Faire justice : moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes
Elsa Deck Marsault
- Fabrique
- 8 Septembre 2023
- 9782358722636
Que faire, concrètement, face à l'ampleur des violences sexistes, sexuelles et autres, qui sévissent dans nos sociétés ? Comment gérer les conflits et les abus sans rejouer les mécanismes d'un système pénal qui occupe une place centrale dans la production de la violence à travers le monde ? Ces questions traversent depuis de longues années les mouvements militants en général, et LGBTQI+ tout particulièrement, d'autant plus ardemment depuis que la déflagration MeToo les a placées au centre des discussions politiques. Sur fond de reflux généralisé, les milieux progressistes voient aussi surgir d'innombrables dénonciations des violences qui se produisent en leur sein, et qui appellent à des réponses pratiques, qui mettent en vie des relations de camaraderie, des amitiés, des organisations et des principes politiques.
Écrit par une « militante gouine » impliquée dans des collectifs de gestions des violences sexistes et sexuelles, ce livre part du souci affiché de se passer de la police et des tribunaux pour en analyser les écueils dans la pratique tout en en prolongeant le geste et la réflexion. Comment en est-on arrivé au paradoxe d'un militantisme abolitionniste punitif ?
Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l'abolitionnisme pénal en sont-iels venu·es à faire parfois pire que la police en termes de violence à l'intérieur de leurs communautés ? Et comment sortir de cette impasse ? La question est d'autant plus difficile qu'elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme accusé de tous les maux, pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
À rebours des illusions du développement personnel et sans céder à l'injonction à la pureté militante, elle propose une critique fine du moralisme progressiste qui isole les faits de violence de la société qui les produit et justifie les pratiques punitives dans les milieux progressistes. En se saisissant d'exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément avec les théories abolitionnistes, Elsa Deck Marsaut dessine ici des pistes pratiques pour élaborer une justice transformative inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individus afin d'endiguer enfin le cycle des violences qui jalonne nos vies. -
Aujourd'hui, les débats sur les mémoires de l'esclavage, du colonialisme et du néocolonialisme, les déboulonnages des statues et les polémiques qui les entourent ont besoin du retour à l'analyse historique des Révolutions française et coloniales et à leur contexte global.
La Révolution française a non seulement décrété la première abolition générale de l'esclavage le 6 février 1794 (16 pluviôse an II) mais elle a aussi posé la question de la nature du lien - colonial et/ou égalitaire - entre les peuples. Ces deux dimensions - celle de l'esclavage et celle du lien colonial - sont au centre de cet ouvrage qui se propose dans un premier temps d'offrir un récit des événements connectés des Révolutions française et coloniales et dans un deuxième temps une synthèse des travaux publiés depuis trente ans sur les évolutions politiques, sociales, économiques, « raciales » et culturelles dans les colonies françaises jusqu'en 1804.
Toutes les colonies ont été, à des degrés divers, affectées directement par les événements de la Révolution française, soit parce qu'elles ont été touchées par les conséquences des guerres contre les autres puissances coloniales, soit parce qu'elles ont été le cadre de révolutions (à Saint-Domingue/ Haïti et en Guadeloupe) ou de troubles révolution naires (en Martinique et dans les autres îles antillaises, à un moindre degré dans l'Océan Indien) en connexion permanente avec la Révolution en métropole. Dans tous les cas, les rapports sociaux et culturels entre les populations, les identités personnelles, locales, régionales, « raciales » ou nationales, les relations économiques, les statuts juridiques des individus, des groupes et des territoires ont été bouleversés. En retour, les enjeux coloniaux ont pesé sur les dynamiques politiques en France métropolitaine même. La Révolution française n'a pas engendré les révolutions dans les colonies, mais, par ses conséquences politiques et géopolitiques nationales, impériales et mondiales, elle a permis que ces résistances à l'esclavage se déploient sur une tout autre échelle et qu'elles aboutissent à Saint-Domingue et en Guadeloupe au moins, à de véritables révolutions. Cette rencontre entre Révolution française et Révolutions coloniales est le thème de cet ouvrage -
Démocratie ! manifeste
Christophe Pébarthe, Barbara Stiegler
- Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Septembre 2023
- 9782356879707
Ce livre trouve son origine dans un engagement commun. La philosophe Barbara Stiegler et l'historien Christophe Pébarthe élaborent une histoire et une philosophie démocratiques de la démocratie. Ils reviennent à la racine de ce régime et en rappellent la singularité, pour ensuite dégager les problèmes contemporains de la démocratie.
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvaitil donc se gouverner ? Sans faire confiance aux jugements de certains de ses membres, mieux éduqués, disposant du temps nécessaire pour réfléchir aux problèmes de la société ? À peine était-elle créée que ces critiques, et bien d'autres, lui étaient opposées. Au mieux, elle était envisagée comme un idéal que les réalités sociales rendaient impossibles. Le peuple étant majoritairement composé de pauvres, ces derniers gouvernaient de fait la cité selon leur intérêt, et non celui de tous. En s'instituant deuxième philosophe après Socrate, l'Athénien Platon mit en forme cette opposition qui gouverne encore aujourd'hui le plus souvent la philosophie.
Si la peur de voir des ignorants exercer le pouvoir a perduré, la perspective d'un gouvernement du peuple a été abandonnée ou, au mieux, confondue avec une dérive qualifiée de « populiste ». Au nom de la complexité des enjeux, une minorité d'experts autoproclamés, légitimés par des élections, dirige ce qu'ils nomment des démocraties représentatives. À chaque contestation sociale toutefois, ils n'hésitent à se draper dans l'intérêt général pour défendre des mesures majoritairement rejetées. Ils dessinent ainsi un gouvernement contre le peuple au nom de son intérêt supérieur. C'est donc bien, encore et toujours, l'égale capacité à produire un jugement sur la société qui est contestée. Le scandale de la démocratie demeure inchangé. Il en va de même pour ceux qui réduisent les individus dominés à une expertise sur leur propre domination, comme si cette position sociale interdisait toute prétention à accéder à l'universel. -
Jamais, peut-être, socrate ne fut aussi tranquille qu'en cette journée particulière qui s'achève par un arrêt de mort .
Le procès, banal par certains côtés (ce n'est ni la première ni la dernière fois que l'on aura la peau d'un homme libre), a pour nous valeur de symbole. il est l'un des événements fondateurs de notre identité intellectuelle : il décidera de la vocation philosophique de platon. l'histoire de la pensée occidentale porte la marque de cette césure : il y a l'avant et l'après socrate. chaque fois qu'une communauté tente, par la censure, l'ostracisme ou le meurtre, de réduire au silence un étranger moral ou intellec tuel à l'intérieur de ses murs, de bâillonner ou d'effacer ses interrogations intolérables, elle vit une heure socratique.
" (george steiner).
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L'incorrigible : itinéraire d'un bagnard ordinaire
Roland Cros
- L'echappee
- Action Graphique
- 6 Octobre 2023
- 9782373091311
Les bagnes coloniaux visaient à amender, coloniser et éloigner.
Au fil du temps, l'idée d'une possible régénération du condamné aux travaux forcés s'est effacée au profit d'une peine purement expiatoire et afflictive. Il faut dire que le délinquant a vite fait d'être considéré comme une cellule infectée du corps social qu'il convenait d'éliminer en l'expédiant au plus loin de la métropole, principalement en Guyane. Louis Cros, qui porte le même nom que l'auteur - il a vraiment existé et aurait pu être l'un de ses ancêtres -, a la tête de l'emploi. Il est l'un de ceux que l'on qualifie d'« incorrigibles ». Un anonyme parmi les anonymes, broyé par la machine pénitentiaire pour avoir commis deux larcins et, comme le précisent les attendus de la cour l'ayant jugé : « s'être adonné à l'oisiveté ». Voici son histoire, celle d'un bagnard ordinaire, racontée en 90 magnifiques gravures sans paroles, dans la veine des Frans Masereel, Lynd Ward ou Otto Nückel. Elles restituent magistralement, avec force détails, une réalité historique et un destin tragique qui nous rappellent que de tout temps, l'injustice frappe aveuglément. -
Une histoire populaire de la France ; de la guerre de cent ans à nos jours
Gérard Noiriel
- Agone
- 15 Novembre 2019
- 9782748904321
« En 1841, dans son discours de réception à l'Académie française, Victor Hugo avait évoqué la «populace» pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Vinçard ayant vigoureusement protesté dans un article de La Ruche populaire, Hugo fut très embarrassé. Il prit conscience à ce moment-là qu'il avait des lecteurs dans les milieux populaires et que ceux-ci se sentaient humiliés par son vocabulaire dévalorisant. Progressivement le mot «misérable», qu'il utilisait au début de ses romans pour décrire les criminels, changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux. Le même glissement de sens se retrouve dans Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Grâce au courrier volumineux que lui adressèrent ses lecteurs des classes populaires, Eugène Sue découvrit les réalités du monde social qu'il évoquait dans son roman. L'ancien légitimiste se transforma ainsi en porte-parole des milieux populaires. Le petit peuple de Paris cessa alors d'être décrit comme une race pour devenir une classe sociale. » La France, c'est ici l'ensemble des territoires (colonies comprises) qui ont été placés, à un moment ou un autre, sous la coupe de l'État français. Dans cette somme, l'auteur a voulu éclairer la place et le rôle du peuple dans tous les grands événements et les grandes luttes qui ont scandé son histoire depuis la fin du Moyen Âge : les guerres, l'affirmation de l'État, les révoltes et les révolutions, les mutations économiques et les crises, l'esclavage et la colonisation, les migrations, les questions sociale et nationale.
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Terra forma, manuel de cartographies potentielles
Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes, Axelle Grégoire
- Editions b42
- 18 Août 2023
- 9782490077953
Terra Forma raconte l'exploration d'une terre inconnue : la nôtre. Cinq siècles après les voyageurs de la Renaissance partis cartographier les terra incognita du Nouveau Monde, cet ouvrage propose de redécouvrir autrement cette Terre que nous croyons si bien connaître. En redéfinissant, ou plutôt en étendant le vocabulaire cartographique traditionnel, il offre un manifeste pour la fondation d'un nouvel imaginaire géographique et, ce faisant, politique. Si certains des phénomènes auxquels nous assistons (érosion des sols, épuisement des ressources, accélération des espacestemps urbains, intensification des zones polluées) nous échappent par leur échelle, leur durée, leur ampleur, c'est par le développement de nos techniques de représentation que l'on peut espérer mieux les comprendre. En mettant en « cartes » certaines propositions des sciences du SystèmeTerre et de la pensée écologique contemporaine, Terra Forma permet de mieux saisir leur portée politique.
Les sept chapitres de ce livre sont des points de vue sur la réalité, de possibles visions du monde esquissées par différents prismes, comme autant d'instruments optiques :
Par les profondeurs, par les mouvements, par le point de vie, par les périphéries, par le pouls, par les creux, par les disparitions et les ruines, ils produisent des savoirs situés, incarnés. Écrit sur le mode du récit d'exploration, cet ouvrage se veut aussi un manuel de dessin, qui invite le lecteur à explorer les techniques de représentation sur divers terrains, dans le but de constituer progressivement et collectivement un atlas d'un nouveau genre. -
Une histoire populaire des Etats-Unis ; de 1492 à nos jours
Howard Zinn
- Agone
- Memoires Social
- 10 Avril 2003
- 9782910846794
Cette histoire des Etats-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. L'auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
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Quoi de commun entre George Bush, un Afro- Américain condamné à mort en Indiana, l'extrême droite française, la Fédération anarchiste, Le Figaro, L'Humanité, des stars de Hollywood et des intellectuels arabes anticolonialistes ? Tous revendiquent Camus. Camus est partout, mais qui est-il ? Colonialiste ou anticolonialiste ? Pour ou contre la peine de mort ? Résistant de la première heure ou personnage aux engagements ambigus et tardifs ? Militant antifranquiste aux accents révolutionnaires ou antimarxiste de toujours ?
La plupart des ouvrages sur Camus, dithyrambiques ou à charge, ont en commun d'éluder les ambiguïtés du personnage. Brisant l'image du penseur aux propos définitifs, aux sentences humanistes apparemment inattaquables, ce livre propose une relecture de Camus dans le texte qui met ses contradictions au premier plan : car elles constituent la force motrice de son oeuvre, une clé de son « style », et expliquent sa popularité actuelle.
Olivier Gloag rappelle l'attachement viscéral - teinté d'humanisme - de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons, qui traverse ses trois oeuvres majeures : L'Étranger, La Peste, Le Premier Homme.
Il examine ses engagements politiques à la lumière de sa brouille avec Sartre, auquel toute l'oeuvre de Camus semble répondre : la tension entre révolte et révolution, son recours à l'absurde comme refus du cours de l'Histoire, son anticommunisme et son déni de la lutte de peuples colonisés. Enfin, Olivier Gloag se penche sur les récupérations de Camus :
L'auteur le plus populaire en France et Français le plus lu dans le monde est devenu un enjeu politique et idéologique. L'invocation d'un Camus mythifié projette un reflet flatteur mais falsificateur de l'histoire coloniale. Elle permet de solder le passé à peu de frais et d'éviter de faire face à notre présent néocolonial. C'est ce Camus-là qu'il faut oublier pour reconnaître les déchirements d'un auteur tout aussi passionnément attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu'à la présence française en Algérie. -
Ce livre remet en question certaines de nos croyances contemporaines les plus fondamentales, en particulier celle fondée sur le progrès, et rappelle, d'une part, que l'espèce humaine est soumise à la même loi de précarité et de caducité que les autres espèces et, d'autre part, que rien ne garantit que la forme industrielle de production soit biologiquement adaptée à l'être humain. Ces deux idées pourraient donner l'impression de relever du simple bon sens, mais elles n'en ont pas moins suscité des réactions négatives de la part de tous ceux qui partagent une conviction commune que l'on peut appeler « la croyance dans la croissance économique illimitée ». Quand il s'interroge sur le type de lecteurs qui seraient susceptibles d'apprécier les idées qu'il a développées, l'auteur suggère prudemment les « intellectuels de gauche ». Mais doit-on encore appeler ainsi des gens qui, s'ils sont plus sensibles que d'autres aux coûts sociaux et humains du progrès, n'en continuent pas moins, le plus souvent, à croire à la possibilité du progrès par la croissance économique illimitée, se contentant pour l'essentiel d'exiger que les fruits de la croissance soient répartis un peu plus équitablement ?
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En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/ « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».
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Je suis une fille sans histoire
Alice Zeniter
- L'arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 5 Mars 2021
- 9782381980140
« Une bonne histoire, aujourd'hui encore, c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs. Et si ça peut être un peu violent, si ça peut inclure de la viande, une carabine et des lances, c'est mieux... » Mais quelle place accorde-t-on dans ces histoires aux personnages féminins et à la représentation de leur corps ? Alice Zeniter déconstruit le modèle du héros et révèle la manière dont on façonne les grands récits depuis l'Antiquité. De la littérature au discours politique, elle nous raconte avec humour et lucidité les rouages de la fabrique des histoires et le pouvoir de la fiction.
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écopsychologie : soigner l'âme et la terre
Collectif
- Wildproject
- Le Monde Qui Vient
- 6 Octobre 2023
- 9782381140520
En mettant en lien nos souffrances émotionnelles et le désastre écologique, l'écopsychologie esquisse une nouvelle définition de la santé, qui articule vie intérieure et santé de la Terre. Dans cette perspective, il ne saurait y avoir de réponse sérieuse à la crise écologique qui ne prenne en compte l'existence de l'âme et la question de sa guérison. Parmi les contributeurs à ce volume figurent de grands psychothérapeutes, penseurs et éco-activistes. James Hillman, analyste jungien de renommée mondiale, identifie la nature et les limites de l'identité humaine comme la « question centrale de toute la psychologie », qu'il relie à l'état de la planète.
Betty Roszak et Mary Gomes invitent à un recentrement de nos sociétés et de notre psychisme vers le féminin.
Jeannette Armstrong et Leslie Gray replacent l'écopsychologie en perspective des traditions thérapeutiques amérindiennes. Cet ouvrage rassemble des textes d'auteurs et d'autrices offrant des perspectives féministes, noires et amérindiennes sur la santé mentale et physique. Ce livre est une anthologie pionnière (1995) devenue un texte fondamental pour le mouvement de l'écopsychologie, qui a apporté de nouvelles perspectives aux pensées de l'écologie et a révolutionné la psychologie moderne -
Bibliothèque idéale des philosophes français : de Guillaume Budé à Antoine de Saint-Exupéry
Jean-Louis Poirier
- Belles lettres
- 22 Novembre 2023
- 9782251454573
C'est dans une aventure inouïe que nous emmène, ingénument, la Bibliothèque idéale des philosophes français. À côté des plus grands philosophes, bien connus, mais dont on lira des pages inattendues, sauvées de l'oubli ou du contre-sens, ce sont d'innombrables pépites, enfouies, écartées, condamnées, la foule des obscurs ou des oubliés, qui surgissent dans ces pages. En France, il y a des philosophes partout, ils sont présents, institutionnellement, dans les établissements d'enseignement, mais aussi dans toutes les luttes sociales, pour défendre des causes nouvelles qui n'ont rien d'arbitraire : le combat pour l'abolition de l'esclavage, pour les droits des femmes, les mouvements féministes, la lutte en faveur de l'émancipation des Juifs, l'affaire Dreyfus, le pacifisme. Et la philosophie envahit de nouveaux espaces : non seulement la presse et les journaux, mais le tumulte du monde historique lui-même, la place de grève, la rue, voire la barricade.
Combien de philosophes ont-ils été effacés de notre mémoire, parce qu'ils dérangeaient, parce que leur tête dépassait, bref, simplement parce qu'ils n'entraient pas dans le moule ? Il y a là quelque chose que ces extraits ont l'ambition de réparer, quitte à réveiller quelques volcans ! -
Nous n'arrivons même plus à nous mettre d'accord sur les faits. Il y aurait des faits « CNews » ou « Fox News », et des faits « médias mainstream » ou « politiquement corrects ». L'échange public des opinions est miné par cette conviction : À chacun ses faits. Vraiment ?
Le travail de recueil de « faits », par une subjectivité soucieuse de les transmettre à d'autres subjectivités, ne renverrait à aucune histoire riche de sens ? Sait-on seulement tout ce qu'a apporté, sur ce sujet, la naissance du journalisme moderne dans la deuxième moitié du XIXe siècle ? La notion de « fait » est cruciale pour notre vie collective. Y renoncer, à l'heure où menace, déjà, le « deep fake » rendu possible par l'intelligence artificielle, c'est accélérer, la virtualisation du monde. Celle-ci est en cours. Il ne faut pas s'y résoudre.