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Belles Lettres
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« Je n'ai pas beaucoup parlé de l'histoire d'Attica aux musiciens européens, ils connaissaient pour la plupart ce drame, mais j'y ai fait parfois allusion.
Il fallait leur montrer comment entrer dans cette musique, sentir le feeling nécessaire pour jouer le blues, mordre dans la musique, y mettre de la force ;
Petit à petit ils se sont libérés... »
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Paysannes ; paroles de femmes du Larzac
Guerin Gerard
- Les mutins de pangee
- 19 Juin 2020
- 3770001117560
Une tendance profonde traverse actuellement la société conduisant ceux qui ont fait le tour de la société de consommation à s'interroger sur le sens de ce qu'ils font, sur leur épanouissement et qui se traduit par une attention pour l'alimentation, la qualité de la vie...
Les films de Gérard Guérin ne donne pas une vision idyllique de la campagne mais pour qui cherche à renouer avec un autre rythme - celui de la nature obligeant à être patient - le film est très instructif, rappellant la liberté et la sagesse des paysan(ne)s.
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Tomorrow Tripoli de Florent Marcie est un film de guerre mais pour de vrai. Ce cinéaste extraordinaire parcourt les zones de guerre depuis trente ans, il cherche à filmer la profondeur de l'âme, les questions essentielles qui animent l'Homme et c'est dans la destruction et l'insurrection qu'il cherche des réponses à ses questions. Depuis la révolte roumaine, le siège de Sarajevo, la famine au Sud Soudan, l'interminable guerre afghane, la Tchétchénie, la Syrie, et ici la Libye, Florent Marcie approche la mort au plus près, traverse tous les dangers avec sa caméra et son appareil photo mais, loin d'être un mercenaire de l'image, il est avant tout et bien qu'il s'en défende, un cinéaste exceptionnel. Modeste et courageux, lui se voit comme un homme parmi les hommes. Il vit l'histoire à 100% et réalise des films en dehors de tout système de production traditionnel. Ce film est un ovni de 2h50, du début de l'insurrection de la petite ville de Zintan contre le tyran. Toutes les situations sont filmées avec talent et un calme époustouflant, des attaques de chars par des rebelles en sandales, armés de vieux fusils à l'ultime bataille dans les rues de Tripoli jusqu'à la prise du QG de Kadhafi, dont le cinéaste finira par photographier le corps mort et constater qu'il était bien un homme mortel comme les autres... Ce film est un choc. Dans le coffret DVD, il sera accompagné d'une série d'entretiens filmés avec le réalisateur dont les récits et les réflexions sont passionnants.
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LE FILM Trente six semaines dans la vie d'un pays qui va se choisir, pour cinq ans, un président nouveau. Inventaire avant élection, au café, chez le coiffeur, à l'atelier, des moments choisis dans la vie du pays. À bonne distance des idées faciles et du cynisme ambiant, Luc Leclerc du Sablon part à la rencontre des habitants de ce pays, pour parler des lendemains qui se dessinent.
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Coffret Bernard : ni dieu ni chaussettes ; le ciel peut attendre
Boucher/Gainier
- Les mutins de pangee
- 14 Janvier 2021
- 3770001117638
En 2007, quand j'ai demandé à Bernard Gainier si je pouvais le filmer dans son quotidien, il m'a répondu que j'avais vraiment du temps à perdre, c'est ce que je cherchais à filmer justement... le temps perdu. Ne réalisant pas l'intérêt de ma démarche, pourquoi filmer « un pésan com'moué », il m'a fallut m'armer de patience. Le tournage a duré trois ans.
C'est à la sortie du film au cinéma en 2010 qu'il a commencé à comprendre mon obstination... Il était « en haut de l'affiche » et les réactions du public furent tout de suite chaleureuses et enthousiastes. Bernard devenait un héros de cinéma... malgré lui.
S'il n'a que faire des honneurs, l'homme est tout de même fier de cette reconnaissance tardive. Lui, le gardien d'une mémoire paysanne, le passeur d'une poésie populaire, impertinente et libre, et d'une langue, le patois beauceron, qui disparaitra avec ceux de sa génération. Bernard est un « diseux » resté fidèle à une tradition libertaire et humaniste qui a marqué sa ville de Meung-sur-Loire. Rabelais y écrivit son Pantagruel, François Villon fut jeté dans les geôles de son château, et c'est là que grandit le poète Gaston Coûté, « Le Rimbaud de la Beauce » qui connut son heure de gloire dans le Montmartre de la Belle Époque.
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François Claudius Koënigstein dit Ravachol, guillotiné le 11 juillet 1892 est une figure emblématique et oublié de l'Anarchie. Jamais un film n'avait été jusque-là réalisé sur le « rocambole de l'anarchisme » de la fin du XIXe siècle. Terroriste mystique et icône révolutionnaire, il justifiait l'utilisation des bombes contre la société de son époque génératrice à ses yeux d'inégalité, d'injustice et de violence.
Dans ce docu-fiction réalisé par Bernard Cerf (Productions aléatoires), l'un des animateurs incontournables du cinéma expérimental français, on retrouve des acteurs talentueux mais aussi Jean-Marc Rouillan, militant d'Action Directe ayant effectué 28 ans de prison. Dans ce film, diffusé sur France 2 mais jamais édité en DVD, l'auteur pose cette question inquiétante mais qui devrait préoccuper tout le monde : les conditions ne sont-elles pas réunies aujourd'hui pour faire naître de nouveaux Ravachol ?
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Ces trois courts métrages d'animation évoquent, chacun à sa façon, le thème de l'eau.
Dans Les grenouilles, d'après une chanson de Steve Waring, un enfant observe l'univers d'une mare, « là où le saule pleure sur la terre et l'air est tout mouillé ». Ce film bucolique et végétal est réalisé en peinture sur cello, les décors sont faits en collages de matières et de végétaux. Dans Tango Nero, l'eau est surabondante. Le film se passe à Venise, ville suspendue dans le temps, entourée d'eau. On est emporté dans l'aventure d'une jeune femme, qui, par la force des choses, se retrouve liée à un voleur. Les deux personnages traversent Venise en dansant un étrange tango, tantôt se rapprochant, tantôt se repoussant sous une pluie diluvienne. Ce film est animé de manière picturale, avec des outils numériques, en dessinant à la palette graphique. Dans Aral, l'eau est cruellement absente. L'histoire se déroule dans un ancien village de pêcheurs, la mer a disparu, le manque d'eau rend la vie très difficile.
L'air est sec et poussiéreux, les bateaux sont échoués dans le désert. Cet univers surréaliste à la foi beau et désolé est réalisé en collage de morceaux de matériaux récupérés. L'animation est plutôt réaliste agrémentée de dessins enfantins. Tous ces films sont réalisés en peinture animée.
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Rodin est là. Il n'y a pas de doute. Rodin est bien là et il ne doute pas !
" Je suis le plus libre ", clame-t-il à l'orée du film. Dès lors qu'importe la chronologie, une vie d'artiste ne se résume ni à des faits ni à des dates, mais bien aux seules oeuvres. Est-il mondialement connu, étouffe-t-il sous les commentaires plus et mieux informés les uns que les autres ? " Un génie est un homme essentiel. " Et l'essentiel n'a que faire du commentaire. Sans commentaire justement, ce film ne veut rien dire d'autre que la pensée de l'artiste. Et c'est Rodin qui dit ici ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce à quoi il travaille, et ce qu'il sait, intuitivement.
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Itgaber, le triomphe sur soi / 2 dvd - entretiens avec y. leibowitz
Eyal Sivan
- Fabrique
- 29 Décembre 2005
- 9782915683011
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{366 Days} - My Love LifeTM (17 Septembre), un film vidéo de 52 minutes qui porte autant de noms qu'il existe de jours dans l'année, explore, au travers d'une fiction comme en expansion à la suite d'une explosion originelle, la « névrose » d'un P.I. (Programme Intelligent), une sorte de personnalité artificielle dérivant au sein d'un gigantesque Réseau futuriste. {366 Days} revisite à sa manière (en les effaçant symboliquement) la plupart des lieux virtuels et des récits imaginés par Ultralab™ depuis la création du groupe en août 2000. Ces réminiscences se mêlent, par le biais de nombreux samples visuels, sonores et musicaux, à l'imaginaire fourmillant de références du collectif.
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Entre documentaire performatif et fiction d'artiste, ce film revient sur « l'affaire des cartons d'invitations piégés » qui défraya la chronique et perturba le monde de l'art en 1999. Sept ans plus tard, il fut alors question de « définitions » de l'art contemporain, de ses frontières comme de ses usages, de son utopique dépassement... Sans donner de réponses, Ultralab et Jérôme de Missolz ont disposé les témoignages des personnages clés de cette affaire en un puzzle étrange et passionnant. Une histoire de l'art en train de s'écrire et de s'inventer...
Entre fiction et réalité. Un film radical et subversif, une vue en contre-plongée d'un milieu au bord de l'implosion.
Avec, par ordre d'apparition :
Élisabeth Lebovici, Magda Danysz, Nathalie Obadia, Eva Bechmann, Bernard Blistène, Matthieu Laurette, Hubert Renard, Anaïd Demir, Philippe Vasset, Catherine Millet, Jacques Salomon, Jean-Claude Moineau, Nathalie Leleu, Samuel Bianchini, Ghislain Mollet-Viéville, Stephen Wright, Herman Gömthir, Olivier Antoine, Juliette Noirceuil, Jean-Jacques Gay, Alexandre Gurita, Gérard Audinet et Agnès Renoult.
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La Morlande. À l'écart d'Avallon, ce plateau se détache comme une île. Les personnes âgées des communes avoisinantes y sont regroupées. Ici, à l'écart de la ville et du monde, se trouve l'Unité de Soins Longue Durée.
Pascale Kaparis effectue pendant l'année 2007, à La Morlande, plusieurs prises vidéos de malades d'Alzheimer. Sa réflexion et sa recherche sont engagées par Alain Ansart, directeur du Centre Hospitalier d'Avallon à l'occasion d'une construction sur ce site. C'est d'abord un livre qui imprime l'image-mouvement et nous montre ainsi la perception fragmentée de l'artiste accordée aux comportements et états des malades. Alternent des photogrammes agrandis et d'autres, plus petits et répétitifs, proches du format de la photo d'identité. Le film ensuite est réalisé et présenté à Lille en novembre 2007, à A.L.E.P.H., Association Lilloise pour L'Étude de la Psychanalyse et de son Histoire. Ce film nous amène aux marges, aux limites du connaissable et nous fait dériver dans des mondes qui sont les univers de ces personnes touchées par l'oubli. Le temps y subit des variations, il est infini, saccadé, en rondes répétitives, perdu, sans attache, entre mer et ciel. Ce film poétique est aussi politique et dévoile un problème actuel de société, celui de la vieillesse et de la perte de la mémoire.
" Le film apparaît tout entier comme un long rêve, qui mêlent des images fortes, troublantes, comme celles qui nous restent au réveil, où le rêveur, qu'il soit vidéaste ou spectateur, occupe toutes les places " Sylvain Masschelier, extrait interview.
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Nadja Berruyer, brodeuse ; les monstres et babayaga
Collectif
- Les mutins de pangee
- 10 Mai 2019
- 3770001117492
La brodeuse Nadja Berruyer s'est glissée par hasard dans un métier quasiment disparu. Très jeune, son talent est vite reconnu. Elle travaille dans l'atelier de Christian Lacroix et pour le film « Brodeuses » où elle prête ses doigts agiles à la comédienne Ariane Ascaride. Folies Bergères, Opéra Garnier, Opéra de Lyon, Opéra Bastille, publicité, cinéma, Nadja Berruyer brode aussi des « habits verts » d'académiciens avant de se consacrer maintenant seulement à la « création pure ». Aurélie Martin nous amène au coeur de ses créations, dans un voyage vers l'infiniment petit et celui du temps en suspension.
Très loin de « l'ouvrage de dame » Nadja Berruyer s'est libérée de son canevas, elle travaille hors du cadre, ses broderies se lisent recto verso et prennent du volume.
Elle se plait à explorer la matière brute, les objets de récupération. Aux perles de verre, de nacre ou de métal, viennent s'ajouter les piécettes d'un centime, les anciens francs, des minuscules boulons, des mécanos. Aurélie Martin filme avec douceur et précision ce temps totalement consacré à « l'inutile indispensable ». Chez les Inuits comme au fin fond de l'Afrique on brode et à l'heure de l'intelligence artificielle et de la dématérialisation, Aurélie Martin a décidé de faire le portrait d'un art de la main pluriséculaire.
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