À tout juste 20 ans, alors qu'il chahute avec des amis, Fabien heurte le fond d'une piscine. Les médecins diagnostiquent une probable paralysie à vie. Dans le style poétique drôle et incisif qu'on lui connaît, Grand Corps malade relate les péripéties vécues avec ses colocataires d'infortune dans un centre de rééducation. Jonglant avec émotion et dérision, ce récit est aussi celui d'une renaissance.
Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est né en 1977, sous le soleil de la Seine-Saint-Denis. Enfant, il veut devenir prof de sport. Mais la vie lui réserve un autre destin. Armé d'une béquille et d'un stylo, il se lance dans la musique : en 2006, son premier album, Midi 20, se vend à plus de 600 000 exemplaires et l'artiste est primé deux fois aux Victoires de la musique.
« Il me fallait en finir au plus vite avec cette décennie de violence, qui avait débuté avec la perte de Gilles [Caron] et qui s'était poursuivie, en avril 1975, avec la mort de Michel Laurent au Vietnam. Le prochain sur la liste, j'en étais persuadé, c'était moi. Continuer à faire des photos de guerre, à mes risques et périls, n'avait plus de sens. À l'époque, le fossé était énorme entre les photo-reporters et les photographes français humanistes. Entre les deux, il n'existait strictement rien et je me demandais s'il n'y avait pas une voie médiane à prendre. » R. D.
Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l'iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intimement liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Âge à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes.
Des premiers bustes lacés au XIIIe siècle à la mini-jupe contemporaine, en passant par le corset et la ceinture étranglée de l'époque moderne ou le fourreau du XIXe siècle, les robes occidentales innovent, se métamorphosent, transforment les corps, les silhouettes, les démarches, les mouvements. Statuts et représentations de la femme sont ici révolutionnées ici avec les cultures et les sensibilités.
Dans une déambulation hallucinée dans les couloirs du Musée Picasso, Enki Bilal nous fait toucher du doigt l'oeuvre du peintre espagnol lors d'une nuit aussi envoûtante qu'étonnante. Il y croise le grand maître lui-même, ses muses, ses modèles et Goya, son idole.
Son nom est connu de tous, suscite l'admiration : Costa-Gavras a marqué l'histoire du cinéma. Intimes et tendres, ses Mémoires retracent sa jeunesse et racontent sa carrière. On y découvre Hollywood, on y croise des légendes dont il suffit d'évoquer les noms ? Yves Montand, Marlon Brando ou encore Romy Schneider ? pour comprendre que le réalisateur prodige a été nourri des plus grands rêves de notre temps, comme de ses combats les plus rudes.
Né le 10 février 1933 à Loutra-Iraias, en Arcadie (Grèce), Konstantinos Gavras, dit Costa-Gavras, est l'auteur d'une vingtaine de films (Z, L'Aveu, Amen...) qui ont autant changé le cinéma que notre façon de voir le monde.
« Il y a dans la musique une double complication, génératrice de problèmes métaphysiques et de problèmes moraux, et bien faite pour entretenir notre perplexité. Car la musique est à la fois expressive et inexpressive, sérieuse et frivole, profonde et superficielle ; elle a un sens et n'a pas de sens. La musique est-elle un divertissement sans portée ? ou bien est-elle un langage chiffré et comme le hiéroglyphe d'un mystère ? Ou peut-être les deux ensemble ? Mais cette équivoque essentielle a aussi un aspect moral : il y a un contraste déroutant, une ironique et scandaleuse disproportion entre la puissance incantatoire de la musique et l'inévidence foncière du beau musical ».
Vladimir Jankélévitch (1903-1985).
Philosophe, musicien et musicologue, il a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
J'ai le pressentiment que quelque chose ne sera plus comme avant.
C'est peut-être là la vraie définition de l'errance, de sa quête, avec sa solitude et sa peur. c'est le désir que je cherchais, la pureté, la remise en cause, pour aller plus loin, au centre des choses, pour faire le vide autour de moi. je me dois de me laver la tête... pour rencontrer le centre d'une nouvelle image, ni trop humaine, ni trop contemplative, ou le moi est aspiré par les lieux quand le lieu n'est pas spectacle, ni surtout obstacle.
Il me faut vivre cette quête qui est la mienne... elle arrive à un moment, ni bon ni mauvais, elle est nécessaire... pour être juste cette errance est forcément initiatique... mon regard va changer... cette quête devient la quête du moi acceptable.
Une Impala fonce dans le désert de l'Arkansas. Keith Richards est au volant. Avec lui, des amis et quelques substances : hasch, coke et peyotl. En cet été 1975, les Rolling Stones forment déjà le groupe de rock le plus dangereux de la planète. Bien sûr les histoires de dope, les filles évanouies, les arrestations, on connaît. Mais quand Keith Richards raconte l'épopée à sa façon, on touche au mythe.
Aborder la politique par le cinéma. Ne pas seulement se divertir mais s'impliquer. Ne pas rester spectateur d'une histoire étrangère mais devenir acteur de son propre destin. Chercher dans l'obscurité des salles de projection les lumières d'un imaginaire commun. Le jour de 1969 où Z, le film de Costa-Gavras, est sorti en salles, la politique comme imaginaire démocratique a fait irruption dans le cinéma, la politique comme lieu de partage.
E. P.
Voici le portrait de celui qui deviendra le plus grand architecte du XXe siècle : Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier. La première partie du livre, Corbeau, relate ses débuts : de sa naissance en 1887 à La Chaux-de-Fonds à ses tentatives de devenir l'architecte du régime de Vichy. Cet artiste radical et magnifique fut-il fasciste ? Le livre entreprend avec nuances de répondre à cette question. Il deviendra en tout cas la figure emblématique de la Reconstruction et des années de l'après-guerre : une immense figure d'architecte. La seconde partie du livre, Fada, retrace cet autre versant de sa carrière, avec l'examen du destin tumultueux de la Cité radieuse de Marseille et de ses trois répliques. On est plongé dans les polémiques que suscita cette « machine à habiter » que son créateur présentait comme l'une des grandes oeuvres de l'histoire. Ce livre est la chronique de la construction d'un personnage et celle de la fabrication d'un mythe.
« La Solitude heureuse du voyageur est un choix de photographies tiré de mes voyages, rempli de déserts, de villes et de chambres d'hôtel. Comme pour Notes, mon premier livre fondateur, il y a toujours la place d'une femme aimée au bord du cadre, comme si je photographiais mon désir et que le paysage me renvoyait un moi enfin apaisé ».
Raymond Depardon.
« La vocation de la musique n'est pas de répondre à l'alternative du près et du loin. La musique récuse les catégories tranchées et les disjonctions brutales, comme elle récuse tout ultimatum. Le son est perpétuellement en mouvement. Le son se rapproche, s'éloigne, nous enveloppe entièrement, et puis nous quitte pour s'éteindre dans les lointains. Les ondes de la musique circulent dans l'espace sonore. De là ce charme captivant, mais aussi décevant, instable, problématique dont le nom est musique. Car la musique est un charme. Ce charme de l'inachevé est celui de la présence absente. » V. J.
- Ce bref volume, dirigé et préfacé par Alain Mabanckou, réunit des auteurs majeurs d'Afrique noire francophone. Ces poètes engagés, militants de la Négritude, chantent le traumatisme de l'esclavage et de la traite, les souffrances de la colonisation, les illusions et désillusions de l'Indépendance de leurs pays, mais aussi les " valeurs nègres ", la solidarité et la fraternité de leur peuple. Six voix incontournables de la poésie africaine du XX° siècle. - Né au Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou vit aux États-Unis où il enseigne la littérature francophone. Il est notamment l'auteur de Verre Cassé, Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), et Black Bazar.
A seize ans, Raymond Depardon quitte la ferme familiale du Garet pour apprendre le métier de photographe.
Le monde paysan, qui peu à peu se délite, hante son travail. Ces 80 clichés alternant le noir et blanc et la couleur, accompagnés des commentaires "précis et imagés" faits par les agriculteurs qu'il a photographiés, sont tout entier habités par la clairvoyance d'une génération qui assiste, impuissante, à sa propre disparition.
« Plus que toute autre, l'oeuvre de Beethoven possède le don de la migration perpétuelle, et rend un sens au mot galvaudé d'"immortelle". Ce privilège est celui de l'esprit moderne ».
Pas de meilleur point de vue que celui d'un autre compositeur pour pénétrer le dédale créatif de Beethoven. André Boucourechliev met ici en évidence tout ce qui lie l'atelier du compositeur au monde, au contexte historique et psychologique qui entoure chaque création. Ce livre est une notice poétique, un mode d'emploi, la clef d'un trésor, un passeport : on ne saurait partir en expédition auditive sans lui.
Au lecteur le plus curieux, cet ouvrage présente une synthèse claire et ordonnée des courants d'idées apparemment disparates et hétéroclites qui, depuis les débuts de la révolution industrielle, ont l'urbain pour objet ; ainsi qu'une anthologie de trois cents pages groupant des textes de trente-sept auteurs.
Plus fondamentalement, c'est une thèse : l'urbanisme du XXe siècle n'est pas ce qu'il croit être - réponse nouvelle à des problèmes nouveaux - mais, pour l'essentiel, reprise, répétition, de configurations discursives inconscientes nées au siècle précédent, que Françoise Choay nomme modèles.
Une invitation au voyage en 100 photos couleur inédites.
Quand Raymond Depardon retourne au Japon lors de deux brefs séjours, en 2016 et 2017, c'est un choc. Il découvre un Japon accessible, à portée de Leica. Il parcourt la ville, s'enfonce dans la campagne, de Tokyo à Kyoto et aller-retour, attrapant à la volée ce qui du pays du Soleil levant s'offre et se dérobe : une palette de couleurs unique, qu'on lui connaît peu, toutes en tons pastel, « formica ». Il erre en amateur, se laisse surprendre - et nous avec.
Cet ouvrage est initialement paru sous le titre Tours de France 1976-2014 en octobre 2014. Beau livre de 5 kg renfermant plus de 2500 photos et documents, ce best-seller taxé de « Bible » par les fans est épuisé et ne sera jamais réédité sous cette forme. Pour la première fois disponible au format « broché » (15,5 x 24cm), cette somme de plus de 700 pages, agrémentée de 16 pages de photos et révisée pour l'occasion, renferme de nouveaux témoignages et des informations complémentaires. Elle retrace tout ce qu'AC/DC a fait en France de 1976 à 2014 : concerts, enregistrements d'albums, apparitions tv, séances de dédicaces, jams, etc. Pour venir à bout de ce pavé, Baptiste Brelet, Philippe Lageat et Vanessa Girth ont réalisé plus de 200 interviews exclusives. Groupes de première partie, roadies, gens de maisons de disques et de médias, tourneurs, proches, fans, et bien évidemment membres et ex-membres d'AC/DC, tous ont accepté de se livrer exclusivement pour ce livre unanimement salué.
« Cette musique, disons qu'elle fut tout de suite lucide et clairement consciente de ses intentions. Lucide, plutôt que précoce : car il ne court sur son compte aucune de ces anecdotes fabuleuses avec lesquelles se fabrique à l'ordinaire l'hagiographie des enfants prodiges ; il n'a pas, comme les nourrissons mythologiques, étranglé deux boas dans son berceau ni composé un concerto à trois ans ; même il fut, somme toute, un assez mauvais élève [...] ».
Ce célèbre texte de Jankélévitch n'a rien d'une monographie ordinaire : nourri par une grande connaissance de l'oeuvre, se gardant de suivre simplement la chronologie, il nous plonge dans l'atmosphère d'une époque pour s'ouvrir sur une réflexion sur l'art de Ravel, et sur l'art en général.
Philosophe, musicien et musicologue, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) a occupé la chaire de philosophie morale à la Sorbonne de 1951 à 1979. Il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier.
Préface inédite d'Alexandre Tharaud. Discographie inédite de François Hudry.
Nos prisons rend compte, à travers un montage de textes et d'images, du travail mené dans sept prisons françaises avec des détenus. Comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler, comment cadrer sans enfermer ? La première réponse a été de ne pas s'intéresser à l'enfermement en général, mais à des lieux particuliers : photographier des prisons, plutôt que la prison. L'architecture carcérale n'est pas uniquement le sujet de ce travail ; elle est aussi le lieu où il s'est élaboré : il s'agissait de photographier en prison, sans nier les contraintes que cela suppose et en collaboration avec les détenus. Maxence Rifflet raconte les lieux et les usages qu'il découvre, ses échanges avec les prisonniers, les relations avec l'administration, ou encore sa rencontre avec Robert Badinter. En donnant une vision inédite des prisons en France aujourd'hui, le livre engage à s'affranchir des représentations abstraites qui nous empêchent d'en imaginer même la transformation.
Pour la première fois depuis 2009, Mélanie Georgiades, alias Diam's, sort de son silence. Dans une autobiographie sincère et émouvante, elle se livre sur sa carrière et ses choix de vie. Sans tabous, l'étoile du rap français raconte son enfance, la gloire, les larmes derrière les paillettes, sa solitude, son engagement humanitaire en Afrique, sa découverte de l'Islam. et sa renaissance.
« Mes mains, je veux bien vous les montrer. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire. » C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, pianiste phare de sa génération, nous parle de son métier. Souvenir après souvenir, il nous livre ses doutes, ses convictions profondes, ses habitudes les plus intimes. Quelles sont les différences entre Bach et Ravel, au contact du public ? Entre la loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ? Au fil des réponses apparaît un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir - à la musique.