Loin d'avoir une origine purement littéraire, comme on l'a trop souvent prétendu, le mannequin "métaphysique" est issu d'une recherche autonome et purement formelle du peintre Giorgio De Chirico (1888-1978). Né en opposition au "mannequin réaliste" des vitrines parisiennes et à l'homme-machine théorisé par l'avant-garde futuriste, le mannequin métaphysique résulte également d'une approche répétée des simulacres de la figure humaine, à savoir la statue, l'ombre, le double et la marionnette, qui incarnent les différentes possibilités de représenter l'être humain en le saisissant dans sa forme matérielle, entre le vivant et l'inanimé.
Une étude minutieuse et très argumentée de la question du mannequin dans l'oeuvre de De Chirico, à l'occasion de l'exposition consacrée à l'artiste par l'Orangerie des Tuileries à Paris du 1er avril au 13 juillet 2020.
Une fois à Paris, j'achetai les Mémoires d'Hadrien et m'y plongeai. Je fus sidérée. Il 's'y trouvait la Méditerranée que je connaissais, que je portais en moi et avec moi, avec laquelle je partageais des secrets,. des complicités, des mythologies personnelles. Et je voyais là une femme qui l'aimait de la même façon, avec le même type de passion physique totale qué le mien. Comme tant de ses lecteurs, je l'ai découvert plus tard, je l'avais quasiment identifiée avec Hadrien et je lui attribuais la vie de l'empereur.
Les années qui sont les plus formatrices pour un poète ou un écrivain sont celles de l'adolescence. Ce sont des années où votre raison et vos sens croissent visiblement mais dans des directions distinctes et se développent comme indépendamment l'une des autres. C'est pourquoi ce sont des années d'émotions violentes et de confusion mentale. Nous sommes alors comme de jeunes arbres dont les branches partent dans diverses directions donnant l'impression que le tronc va se briser, tiraillé qu'il est entre des tensions opposées.
Est-ce que je me sens en exil ? Oui, c'est le cas. Mais cela remonte à très loin, cela a duré si longtemps que c'est devenu ma nature, et je ne peux pas dire que j'en ai souffert trop souvent. Il y a même des moments où j'en suis heureuse. Un poète est, avant tout, la nature humaine à son état le plus pur. C'est pourquoi un poète est aussi humain qu'un chat est un chat, ou un cerisier est un cerisier. Tout le reste vient « après ». Tout le reste compte, mais aussi parfois ne compte pour rien. Les poètes sont profondément enracinés dans la langue et ils transcendent la langue.
La première chose qu'il a faite à son retour a été de dire qu'il voulait aller passer le mois en Cornouailles. Nous y sommes allés tout le mois de septembre et c'est pendant ce séjour qu'il a dit à notre mère qu'il n'allait pas retourner en Birmanie ; qu'il avait démissionné. Bien sûr elle a été assez consternée, mais il était plutôt déterminé quant au fait que ce qu'il voulait faire c'était écrire et qu'il n'allait pas être à la charge de la famille. Il était résolu à prendre son propre chemin et à faire comme il l'entendait.
Retrouvées dans les années 1960, à Giverny, chez ma grand-mère Germaine Saleron, fille cadette d'Alice et Ernest Hoschedé, ces trois lettres d'Edouard Manet me sont longtemps restées comme une énigme. Alors que je me décide aujourd'hui à les publier, rien n'est moins sûr que celle-ci soit résolue. Fort de toutes sortes d'informations que j'ai pu recueillir depuis leur découverte, leur mystère s'est toutefois en partie dissipé.
Peut-être un jour viendra où les quelques traces qu'elles en gardent encore disparaîtront définitivement. En cette attente, il m'a paru opportun de les rendre publiques de sorte qu'elles soient livrées à la connaissance et à la curiosité de ceux qui pourraient contribuer à la révélation complète de leur secret.
Où l'on croise, aux côtés de Samuel Beckett, James Joyce, Bram van Velde, Alberto Giacometti et Robert Ryman.
« Manet est un maître, Delacroix est un maître. On a crié à l'abomination à leur début ; on se tordait devant le cheval violet de Delacroix ; je l'ai cherché vainement dans son oeuvre ce cheval violet. Mais le public est ainsi fait. Je suis parfaitement résigné à demeurer longtemps incompris. En faisant ce qui a déjà été fait, je serais un plagiaire et me considérerais comme indigne ; en faisant autre chose, on me traite de misérable. J'aime mieux être un misérable qu'un plagiaire ! »
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« En 1883, l'année où le portrait de sa mère fut exposé au Salon, Whistler me demanda de m'occuper du transport du tableau, ce que je fis, en passant par Dieppe. Je me souviens très nettement de la caisse étroite se balançant au bout d'une grue sur fond de ciel étoilé et des maisons endormies du Pollet à Dieppe. Whistler m'avait confié des lettres pour Degas et Manet, ainsi que des exemplaires du fameux catalogue de ses estampes sur papier brun, en cadeau, et je devais leur dire que Whisder était « incroyable ». Je descendis à Paris à l'Hôtel du Quai Voltaire, invité par Oscar Wilde, et je rendis ma première visite à Degas. »