Ulrike Becks Malorny
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Deuxième moitié du XIXe siècle. Dans la campagne verdoyante près d'Aix-en-Provence, Paul Cézanne (1839-1906) pose frénétiquement son pinceau sur la toile, dessinant des paysages et des natures mortes qui deviendront bientôt les piliers de l'art moderne. Par ses épaisses touches de peinture aux couleurs intenses et son approche nouvelle et audacieuse de considérer la lumière et l'espace, il incarne le lien entre l'impressionnisme et les principaux mouvements du début du XXe siècle, devenant ainsi selon les mots de Matisse et Picasso, leur « père à [eux] tous ».
Cette nouvelle introduction consacrée à l'artiste a sélectionné, dans toute la production de Cézanne, les oeuvres essentielles pour comprendre son évolution, ses innovations et son influence décisive sur l'art moderne. De ses natures mortes aux poires et autres fruits à ses scènes de baignade en plein air, l'ouvrage retrace ses expérimentations avec la couleur, la perspective et les matières visant à peindre « une harmonie parallèle à la Nature », ainsi que sa façon particulière de regarder le monde et de le restituer en peinture.
Au fil des pages, on découvre les célèbres Joueurs de cartes de Cézanne, sa superposition de tonalités chaudes et froide qui créent en elles-mêmes les formes et les surfaces, ainsi que la rigueur géométrique de ses paysages inspirés des environs d'Aix-en-Provence, aussi lumineux sous le soleil du Sud de la France qu'audacieux dans leur traitement radicalement nouveau des proportions et de la profondeur. -
Expressionniste avant l'heure, James Ensor (1860-1949) était un énigmatique «insider-outsider». Il connaissait les personnalités incontournables du monde de l'art mais en détestait la plupart. Son style faisait le grand écart entre gothique fantastique et vision chrétienne. Pionnier cosmopolite du modernisme, il vivait en reclus dans une mansarde de la station balnéaire d'Ostende.
Malgré son caractère insaisissable, Ensor a influencé des générations d'artistes à travers des tableaux, estampes et dessins saisissants, souvent macabres. Il est devenu une référence, notamment pour son usage de la satire cinglante et de l'allégorie, son emploi novateur de la lumière et son intérêt pour le carnaval et la performance qu'illustrent son L'Entrée du Christ à Bruxelles en 1889, ainsi que pour une large palette d'autoportraits dans lesquels il exploite masques, travestissements et jeux de rôle, prenant les traits du Christ sur la croix comme ceux d'un dandy travesti.
Cette introduction à l'oeuvre d'Ensor explore la richesse et la diversité de son imagerie à travers des exemples représentatifs de sa production, à la fois macabre et hors-norme. -
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