La louve allaitant au bord du Tibre les deux jumeaux dont l'un va fonder la ville de Rome, les Sabines se jetant au milieu de la bataille où s'affrontent leurs pères et leurs maris, le fondateur de la République Brutus appelant ses compatriotes à la révolte en brandissant le poignard dont Lucrèce, violée par le fils du tyran Tarquin le Superbe, vient de se percer le sein, toutes ces scènes hautes en couleurs, c'est Tite-Live qui nous les a rendues familières. Mais le premier des Livres depuis la fondation de Rome n'est pas seulement le merveilleux livre d'images où il fait ressurgir, avec un art consommé, les épisodes fameux de la naissance et des premiers temps de l'histoire de Rome, lorsqu'elle avait des rois à sa tête. C'est aussi l'oeuvre de réflexion d'un historien confronté, des siècles avant ses successeurs modernes, à la dimension légendaire et mythique de cette histoire et cherchant à mettre en place les catégories qui lui permettront de l'appréhender.
« À partir de la guerre d'Hannibal (218-202 av. J.C.) des écrivains ont voulu exposer l'histoire de Rome, dans des discours suivis. Or, tout discours, alors comme aujourd'hui, veut démontrer. Salluste dénonce les tares du régime républicain, expose les raisons qui ont provoqué les guerres civiles et la conjuration de Catilina ; ses Lettres (l'une au moins probablement authentique) tracent un programme de restauration. Tite-Live explique, inversement, la grandeur de Rome, le cheminement militaire, politique et moral qui en est la cause. César, lui, entend justifier sa place dans la cité par le simple exposé, apparemment objectif, de ses victoires. » Pierre Grimal.
Ce volume contient Tite-Live : Histoire romaine (Livres I-V et XXI-XXII). Salluste : Guerre de Jugurtha - La Conjuration de Catilina - Lettres à César attribuées à Salluste.
Rome a été fondée par Romulus en 753 avant Jésus-Christ. Les dieux qui ont présidé à sa naissance garantissent à la ville un destin exceptionnel. La tyrannie d'un Tarquin, l'ambition des tribuns, l'orgueil des patriciens et l'incompétence de certains généraux contrarieront parfois, mais n'entraveront jamais sa marche triomphante.
C'est, du reste, cette foi inaltérable en la grandeur de Rome qui donne à la poignée de Romains réfugiés au Capitole la force de supporter le spectacle humiliant de leur ville incendiée par les Gaulois. Les envahisseurs qui pénètrent sans coup férir dans la ville désertée parviendront-ils à ruiner les efforts soutenus des Romains pour agrandir et embellir leur ville, pour se doter d'une constitution et de lois écrites, pour, enfin, dominer le Latium et résister à la pression du danger étrusque ?
218-212 : Hannibal quitte Carthage, conquiert l'Espagne, traverse la Gaule, franchit les Alpes et sillonne l'Italie, poussé par la même exigence : effacer l'humiliation de la première guerre punique, rendre à son pays sa puissance et sa gloire.Mais, bientôt, la victoire suscite chez les Barbares, au contact des riches cités de Campanie et de Grande Grèce, le goût de la vie facile et le refus des combats. Or, pendant toutes ces années d'occupation, Rome lutte héroïquement pour reconquérir son honneur et sa suprématie ; le souvenir amer des défaites successives de la Trébie, du lac Trasimène et de Cannes, donne cependant aux vaincus l'énergie de repousser l'envahisseur.Miraculeusement épargnée par la guerre, Rome organise la résistance en Sicile, en Sardaigne, en Espagne. Le péril commun, l'effort solidaire de tout un peuple, soutenu par les Alliés, a confirmé la vocation de Rome à devenir la capitale de l'Occident. Le plus bel exemple que les Romains donnent aux générations futures, c'est, d'après Tite-Live, qu'ils n'ont jamais cessé de croire à leur destin.
Renée de ses cendres après l'occupation gauloise, Rome poursuit sa politique d'annexions et de conquêtes dans la péninsule pendant un peu moins d'un siècle, de 389 à 293. Tandis que les peuples du Latium qu'on croyait matés, les Volsques, les Eques et même les Herniques et les Marses relèvent la tête, l'affaiblissement de la puissance étrusque dans le sud du pays fait apparaître de nouveaux ennemis, les Samnites. Accrochés aux reliefs de l'Apennin, vivant un peu d'élevage et surtout de pillages, ces rudes montagnards furent attirés de bonne heure par la fertilité de la Campanie et la richesse des cités de Grande Grèce. Ils enlèvent Capoue aux Etrusques dès 423 et imposent aux Romains une de leurs plus humiliantes défaites, aux Fourches caudines, en 321. Vingt-cinq ans plus tard, Rome prend sa revanche à Sentinum, en battant la coalition des Etrusques et des Samnites, auxquels s'étaient joints les Ombriens et les Gaulois.
La fin de la seconde guerre punique et la victoire de Rome : le consulat de Scipion en 205 av. J.-C., qui termine la guerre en Afrique.
Les 142 livres de l'Histoire romaine conduisent le lecteur de l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'à la mort de Drusus, frère de Tibère, en 9 avant J.-C. Nous n'en possédons que les livres I-X, XXI-XLV, peu de fragments du reste ; des résumés, ou Periochae, très inégales de développement et de précision, nous indiquent ce que contenaient les livres perdus.Le plan général de l'Histoire romaine se présente comme suit :Préface générale ; L.I : les origines et la royauté ; L.II (avec préambule) V : Du début de la République à la prise de Rome par les Gaulois ; L.VI (avec préface) XV : Conquête de l'Italie ; L.XVI (préface) XX : Première guerre punique ; L. XXI (préface) XXX : Deuxième guerre punique ; L. XXXI (préface) XL : Jusqu'à la mort de Philippe V de Macédoine ; L. XLI (préambule) XLVII : Jusqu'au triomphe sur Persée (l. XLV) et au règlement des affaires d'Orient ; L. XLVIII (préambule) LII : Troisième guerre punique et guerre d'Achaïe (jusqu'en 146 av. J.-C.) ; L. LIII LXX : jusqu'au tribunat de M. Livius Drusus ; L. LXXXI-LXXVI : Guerre Sociale ; L.LXXVII XC : Du conflit entre Marius et Sulla jusqu'à la mort de Sulla et à ses suites immédiates ; L. XCI XCVI : Jusqu'à la fin des campagnes menées par Pompée en Espagne ; L.XCVII CIII : De la victoire de Crassus sur les esclaves à la salutation de Pompée comme Magnus ; L. CIV (préambule) CVIII : Jusqu'à la réduction complète de la Gaule par César ; L. CIX (préambule) CXVI : Des débuts de la guerre civile jusqu'au meurtre de César ; L. CXVII (préambule) CXXXIII : De l'arrivée d'Octave à Rome jusqu'à ses triomphes après Actium et la fin des guerres civiles ; L. CXXXIV (Préambule) CXLII : De la salutation de César Octavien comme Augustus jusqu'aux honneurs funèbres accordés à Drusus, mort en Germanie.
Il faut décrypter le récit de Tite-Live : sous prétexte de libérer les cités grecques d'Asie mineure, l'impérialisme romain, soutenu par la diplomatie retorse du sénat et de ses légats, impose sa loi à toute la partie orientale du bassin méditerranéen. Le fait marquant de ces années 190 à 179 av. J.-C. est l'élimination d'Antiochus III et, dans une moindre mesure, celle de Philippe V de Macédoine au profit de Rhodes et surtout de Pergame. Fidèle à sa politique, Rome refuse toute annexion territoriale. Les légions reviennent chargées de butin, mais le profit ne se compte pas seulement en biges espagnols, en tétradrachmes attiques ou en philippes d'or : l'ouverture sur le monde hellénistique éveille le goût du raffinement et suscite la passion des oeuvres d'art. Ces brillantes campagnes ne sauraient, cependant, faire oublier les patients efforts des magistrats romains pour assurer la sécurité dans toute l'Italie, de la Cisalpine à la Sardaigne. Pour se protéger des envahisseurs ligures ou gaulois et des incursions des pirates illyriens, de nouvelles colonies signalent peu à peu les progrès de la conquête romaine.
La victoire de Paul Emile à Pydna, le 22 juin 168, et la chute du royaume de Macédoine marquent un tournant important dans les relations de Rome avec l'Orient méditerranéen. Plus sensible à l'évolution des mentalités qu'aux conséquences économiques ou politiques de la conquête, selon le principe annoncé dès la Préface de son Histoire romaine, c'est en contemporain de son époque que Tite-Live juge des événements vieux de près de deux siècles.
Malgré l'état lacunaire du seul manuscrit conservé pour ces derniers livres, nous suivons le progrès de l'hégémonie romaine en Grèce et dans la péninsule des Balkans. Résistant aux pressions, le sénat se contente pour l'instant d'imposer aux peuples «libérés» un nouveau statut et de conclure avec les plus riches d'entre eux de fructueux marchés. Par ses victoires, comme par son activité diplomatique, Rome exerce désormais son autorité sur les trois continents, l'Afrique, l'Asie et l'Europe.
Ce volume comprend un répertoire des noms géographiques portant sur l'ensemble des sept volumes de l'Histoire romaine.
Les 142 livres de l'Histoire romaine conduisent le lecteur de l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'à la mort de Drusus, frère de Tibère, en 9 avant J.-C. Nous n'en possédons que les livres I-X, XXI-XLV, peu de fragments du reste ; des résumés, ou Periochae, très inégales de développement et de précision, nous indiquent ce que contenaient les livres perdus.Le plan général de l'Histoire romaine se présente comme suit :Préface générale ; L.I : les origines et la royauté ; L.II (avec préambule) V : Du début de la République à la prise de Rome par les Gaulois ; L.VI (avec préface) XV : Conquête de l'Italie ; L.XVI (préface) XX : Première guerre punique ; L. XXI (préface) XXX : Deuxième guerre punique ; L. XXXI (préface) XL : Jusqu'à la mort de Philippe V de Macédoine ; L. XLI (préambule) XLVII : Jusqu'au triomphe sur Persée (l. XLV) et au règlement des affaires d'Orient ; L. XLVIII (préambule) LII : Troisième guerre punique et guerre d'Achaïe (jusqu'en 146 av. J.-C.) ; L. LIII LXX : jusqu'au tribunat de M. Livius Drusus ; L. LXXXI-LXXVI : Guerre Sociale ; L.LXXVII XC : Du conflit entre Marius et Sulla jusqu'à la mort de Sulla et à ses suites immédiates ; L. XCI XCVI : Jusqu'à la fin des campagnes menées par Pompée en Espagne ; L.XCVII CIII : De la victoire de Crassus sur les esclaves à la salutation de Pompée comme Magnus ; L. CIV (préambule) CVIII : Jusqu'à la réduction complète de la Gaule par César ; L. CIX (préambule) CXVI : Des débuts de la guerre civile jusqu'au meurtre de César ; L. CXVII (préambule) CXXXIII : De l'arrivée d'Octave à Rome jusqu'à ses triomphes après Actium et la fin des guerres civiles ; L. CXXXIV (Préambule) CXLII : De la salutation de César Octavien comme Augustus jusqu'aux honneurs funèbres accordés à Drusus, mort en Germanie.
Des extraits du livre I de«L'histoire romaine»de Tite-Live. Ce texte issu de l'héritage antique figure au programme des élèves de 6e. Avec un dossier-jeu.
Après sa victoire sur Carthage, Rome prend conscience d'être devenue une grande puissance. L'hégémonie qu'elle entend exercer sur le bassin méditerranéen, depuis qu'elle a éliminé sa rivale, se couvre d'un prétexte inlassablement répété : libérer la Grèce de l'occupation macédonienne.
Ce sera l'oeuvre des Flamininus, de Lucius, commandant de la flotte, et surtout de Titus Quinctius, général et plénipotentiaire. Mais, quand les dernières troupes romaines quittent la péninsule en 194, la Grèce est loin d'être pacifiée et de nouvelles guerres s'annoncent.
Cependant, les conquérants rapportent dans leurs bagages, en plus d'un riche butin de guerre, la découverte d'autres peuples. Cette rencontre de la Grèce à son déclin et de Rome en pleine expansion prépare la romanisation du bassin méditérranéen et favorise l'éclosion d'une civilisation gréco-romaine dont nous sommes aujourd'hui encore les héritiers.
Le livre XXIX couvre les évènements des années 205-204, au moment où la deuxième guerre punique s'achève: passage des forces de Scipion en Afrique, arrivée de Cybèle à Rome, aventures de Masinissa à la reconquête de son royaume, rivalité des censeurs Livius Salinator et Claudius Néro. Il se distingue également par ses qualités littéraires: long discours des envoyés locriens (modèle de rhétorique ), utilisation de divers ressorts dramatiques, composition, place dans l'architecture de sa décade.Le texte du livre XXIX a été établi à partir d'une nouvelle collation des manuscrits les plus importants, des deux éditions Froben (Bâle) et des Annotationes de Beatus Rhenanus; on a revu l'attribution de certaines corrections de l'Aginnensis, présenté X et V de façon plus complète, fourni pour la première fois les leçons des folia récemment retrouvés dans les archives de Nancy et appartenant peut-être au uetus Carnotensis. En plusieurs passages, un texte nouveau (justifié en note) a été retenu, fondé sur les manuscrits ou sur des conjectures personnelles de l'éditeur.Introduction, notes complémentaires (d'ordre historique, géographique, littéraire, paléographique ), index nominum, cartes dépliantes.
Les 142 livres de l'Histoire romaine conduisent le lecteur de l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'à la mort de Drusus, frère de Tibère, en 9 avant J.-C. Nous n'en possédons que les livres I-X, XXI-XLV, peu de fragments du reste ; des résumés, ou Periochae, très inégales de développement et de précision, nous indiquent ce que contenaient les livres perdus.Le plan général de l'Histoire romaine se présente comme suit :Préface générale ; L.I : les origines et la royauté ; L.II (avec préambule) V : Du début de la République à la prise de Rome par les Gaulois ; L.VI (avec préface) XV : Conquête de l'Italie ; L.XVI (préface) XX : Première guerre punique ; L. XXI (préface) XXX : Deuxième guerre punique ; L. XXXI (préface) XL : Jusqu'à la mort de Philippe V de Macédoine ; L. XLI (préambule) XLVII : Jusqu'au triomphe sur Persée (l. XLV) et au règlement des affaires d'Orient ; L. XLVIII (préambule) LII : Troisième guerre punique et guerre d'Achaïe (jusqu'en 146 av. J.-C.) ; L. LIII LXX : jusqu'au tribunat de M. Livius Drusus ; L. LXXXI-LXXVI : Guerre Sociale ; L.LXXVII XC : Du conflit entre Marius et Sulla jusqu'à la mort de Sulla et à ses suites immédiates ; L. XCI XCVI : Jusqu'à la fin des campagnes menées par Pompée en Espagne ; L.XCVII CIII : De la victoire de Crassus sur les esclaves à la salutation de Pompée comme Magnus ; L. CIV (préambule) CVIII : Jusqu'à la réduction complète de la Gaule par César ; L. CIX (préambule) CXVI : Des débuts de la guerre civile jusqu'au meurtre de César ; L. CXVII (préambule) CXXXIII : De l'arrivée d'Octave à Rome jusqu'à ses triomphes après Actium et la fin des guerres civiles ; L. CXXXIV (Préambule) CXLII : De la salutation de César Octavien comme Augustus jusqu'aux honneurs funèbres accordés à Drusus, mort en Germanie.
Le livre 26 (années 211-209) de Tite Live constitue le pivot de la troisième décade et le tournant de la deuxième guerre punique. Les événements racontés sont de première importance: marche d'Hannibal sur Rome; prise de Capoue, la ville rebelle, par les Romains et rétablissement de l'autorité de Rome sur l'Italie centrale; prise d'Agrigente et évacuation complète de la Sicile par les Carthaginois, prise de Carthagène (en une seule journée) et affaiblissement de la position de Carthage en Espagne.Du point de vue littéraire et psychologique, l'intensité dramatique atteint son point culminant avec la menace d'Hannibal sur Rome (Hannibal ad portas).Cette édition est fondée pour la première fois sur la collation intégrale de 19 manuscrits et dotée, en conséquence, d'un apparat critique représentatif.Paul Jal est professeur à l'Université de Paris X. Il dirige depuis 1978 la série latine de la Collection des Universités de France. Le livre XXVI de Tite Live est le 9e volume qu'il publie dans cette collection.