Sylvie Caster
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"Avec leurs mots, ces parties civiles, ces rescape´s sont parvenus a` dire l'horreur, l'effroi. On sortait de ces audiences hante´ par ces visions, cette sensation de mort imminente ", écrit Sylvie Caster.
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Réunit cinq reportages de la journaliste de Marianne sur la vie des gens ordinaires, la France d'en bas.
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Une femme se retrouve en clinique : « Ma coupe est pleine. »« C'est un endroit ravissant », lui dit-on. Les places sont chères, les séjours courts. Un mois, c'est déjà de l'incrustation, quatre mois, une éternité. Elle reste l'éternité. Elle dort. On la fait dormir. Celle qui occupe la chambre 38 n'a qu'un seul souhait : se reposer. On comprend vite ses raisons. L'assaut du passé est tel que des nuages d'un gris laiteux semblent recouvrir entièrement le ciel.Reste que, dans le sommeil, on peut faire revivre les siens, éloigner leurs fantômes, leur dire adieu. Dormir, c'est parvenir à arracher sa mémoire, se rendre libre. Qui n'a jamais eu envie d'appeler l'oubli ? De dormir pour revivre.Dans le style poignant, laconique et humoristique que les lecteurs lui connaissent, Sylvie Caster fait montre une fois de plus de l'originalité de sa voix.Sylvie Caster a rédigé de multiples chroniques, notamment dans Charlie Hebdo et Le Canard enchaîné. Ecrivain, elle a entre autres publié Les Chênes verts (BFB, 1980), Nel est mort (Barrault, 1985), Bel Air (Grasset, 1991) et La Petite Sibérie (Grasset, 1995).
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Une femme, malade de fatigue, se retrouve en clinique. Immédiatement, on la conduit dans un mystérieux château dont les murs blancs abritent d'étranges locataires. Un endroit ravissant où, si on ne s'attarde pas à regarder les pensionnaires qui tournent en rond sur eux-mêmes ou se parlent tout seuls, on se croirait presque dans un Relais et Châteaux.
Pas de souffrance, ici ; il n'y a que des personnes « en difficulté ». Pas de malades non plus, mais des « patients ». Et pourtant, que de douleurs et de maux, que de fantômes à chasser de son esprit pour se relever de cette fêlure de la vie que l'on nomme folie !
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Jean-Marie est marin pêcheur sur le bassin d'Arcachon. Mais un marin d'un genre particulier. Avec ses tatouages noirs et sa carrure de baroudeur, il ne ressemble guère à ses collègues. Il est l'un des seuls à jeter ses filets dans la zone la plus dangereuse, celle des passes, entre le bassin et l'océan.Pour Jean-Marie, aventurier, complexe, cherchant toujours un ailleurs, le bassin aux eaux apparemment si calmes est comme un étau. Le monde commence à sa limite, quand on rencontre l'océan qui, seul, lui permet de se sentir vivre, en prenant tous les risques. Sylvie Caster est née à Arcachon. Elle a fait partie de l'équipe du premier Charlie Hebdo, avant de tenir une chronique au Canard enchaîné. Elle est l'auteur de plusieurs romans, dont Les Chênes verts (1980, rééd. LGF, 1982), Bel-Air (1991, rééd. LGF, 1993, prix Populiste et prix des Bouquinistes), Dormir (Pauvert, 2002, prix Jean-Freustié), et écrit dans la revue XXI depuis sa création.
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A l'âge où l'on entre à la grande école, Paul découvre sa différence : il est nain. Brimades de ses petits camarades, malaise de son père, culpabilité de sa mère, divorce des parents. Désormais il va vivre en vase clos avec sa mère et l'attendra chaque jour, revenant de ses ménages, dans cette maison qui est sa coquille et où cependant il a toujours froid. "Etre nain, c'est, sans trêve, être envahi par la tristesse." Et puis dans ce désert il y a Marcel le clown blanc qui a raté sa vie, l'ami triste et tendre. Un jour ou l'autre, chacun de nous connaît le désert du froid, La petite Sibérie, la grande mort ou le délaissement. Mais il se trouve que le petit Paul, le nain, le plus mal loti en apparence, sait y survivre.
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Bel-Air, ironie du titre, c'est le nom d'une de ces banlieues où la misère serait presque un euphémisme. La narratrice, une infirmière à domicile, côtoie chaque jour les souffrances, la douleur grande ou petite de ceux qu'elle appelle ses clients et auxquels elle tente d'apporter l'apaisement d'une parole tendre en même temps qu'elle fait une piqûre ou rafistole un pansement. Elle est la panseuse de tous ces laissés-pour-compte et elle s'attache autant aux plaies de l'âme qu'à celles du corps. Au bord de basculer dans leur désespoir, elle s'illusionne peu sur l'efficacité de ce qu'elle accomplit. Le dérisoire est son lot, mais elle s'y résigne avec une lucidité qui elle, touche à l'essentiel. Tous ces êtres qui souffrent, elle les a vus nus, elle connaît toutes leurs plaies, même les plus secrètes. Ils sont habitués à elle, alors ils ne lui font grâce de rien, ils lui montrent tout.
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13 novembre 2015 : le procès
Sylvie Caster, Lorraine Redaud, Xavier Thomann, Corentin Rouge, Emmanuel Prost, Benoît Springer
- Les Echappes
- 6 Octobre 2022
- 9782357661936
Ce coffret comporte deux ouvrages retraçant le récit de ces audiences à travers les chroniques de l'écrivaine Sylvie Caster, les comptes rendus de Lorraine Redaud et de Xavier Thomann, journalistes à Charlie Hebdo, ainsi que les dessins d'Emmanuel Prost, de Corentin Rouge et de Benoît Springer.
Trois reproductions de dessins inédits offerts avec ce coffret.