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«La saison, c'est le temps des émotions.» Nagori, littéralement «reste des vagues», signifie en japonais la nostalgie de la séparation. Dans ce court texte, Ryoko Sekiguchi évoque l'attachement aux saisons qui imprègne la langue et les haïkus dans la culture japonaise. À travers la nourriture, l'écrivaine nous livre l'arrière-goût, les textures et les émotions d'une saison qui vient de nous quitter.
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«Les livres sur Beyrouth ne traitent que de la guerre. Comme si cette ville n'avait d'autre thème à offrir que celui du drame. Dans ce cas, parler de la nourriture beyrouthine en littérature serait une transgression ?» Pendant les 961 heures que Ryoko Sekiguchi a passées à Beyrouth, soit près d'un mois et demi, elle a dégusté 321 plats. Ce qui devait initialement être un livre de cuisine dresse aussi le portrait d'une ville, dont la riche culture se nourrit des personnes qui y vivent. Grâce aux histoires que les Beyrouthins lui ont racontées, l'autrice «fait revenir» - comme des oignons dans une poêle - un passé heureux qu'elle tente de préserver de l'oubli.
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«Elle était emportée par cette extase particulière à ceux qui hument, les odeurs emplissaient son corps entier, au point qu'elle aurait voulu devenir flacon pour renfermer ce parfum qu'elle composait avec son corps. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle écrivait dans une langue olfactive.»
L'odeur du lait caillé. L'odeur de la peau humide. L'odeur de foin en décomposition. L'odeur des vagues. L'odeur indigo de l'encre. L'odeur du fenugrec. L'odeur de la faim. L'odeur d'une voix. L'odeur d'une histoire. L'odeur du mensonge. L'odeur d'une ombre. L'odeur d'un enfant. L'odeur du pressentiment. L'odeur d'un amour. L'odeur d'un tableau. L'odeur d'une séparation. L'odeur de la disparition. L'odeur du premier mot. -
La Terre est une marmite
Ryoko Sekiguchi
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 16 Octobre 2024
- 9782227502833
Si vous aimez le gâteau au chocolat, pouvez-vous décrire son goût ? Si vous n'aimez pas les courgettes, pouvez-vous expliquer pourquoi ? Quelle est la couleur des aliments qui vous attirent le plus ? On croit savoir beaucoup de choses sur l'alimentation, sur ce qui nous nourrit ; mais la nourriture est en réalité pleine de mystères.
La cuisine, par exemple, n'est pas une chose banale et ennuyeuse du quotidien comme on le dit parfois. Manger et faire la cuisine font partie des rares actions qui éveillent les cinq sens. À cet instant, toutes les portes de ce monde nous sont ouvertes.
Le monde est fait d'échanges constants. En étant simplement assis à côté de quelqu'un, peut-être échangez-vous avec lui, même sans le savoir, un peu de l'eau qui est dans votre corps et qui s'évapore dans l'air que l'autre aspire.
La terre est une marmite, et on y danse, nous les êtres humains, avec les arbres, les poissons, les animaux, l'eau, et les mots pour les nommer, avec pour assaisonnement les grands mystères de la vie et de la mort. -
«C'est un livre sur les voix, des voix enregistrées qui continuent d'émettre au présent, sur l'expérience de la perte et sur certaines ondes qui nous touchent.»
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Dix façons de le préparer : Le curry japonais
Ryoko Sekiguchi, Famille roellinger
- Les Éditions de l'Épure
- Dix Façons De Le Préparer
- 14 Janvier 2021
- 9782352553526
« Si je vous dis que le curry, avec les tempuras, les sushis et les râmen, est l'un des plats représentatifs du Japon, vous ne me croirez peut-être pas immédiatement. Pourtant, un Japonais mange du «karê raisu» (curry and rice) en moyenne 73 fois par an. À la maison comme dans les restaurants, le style du curry développé par les Japonais est si singulier qu'il existe même une plaisanterie à ce sujet : un Indien en visite au Japon, après avoir goûté au curry japonais, s'exclame :
'C'est délicieux ! Comment ce plat s'appelle-t-il ?' » Ryoko Sekiguchi « Dans la cuisine de la Maison du Voyageur à Cancale, nous avons tâtonné, avancé au nez dans un tunnel d'échantillons des parfums de currys japonais rapportés par Ryoko pour trouver la quintessence de cette composition, afin ensuite d'être en mesure de la réaliser. Après de nombreux essais, nous avons, ensemble, choisi d'y ajouter de la laitue de mer des côtes bretonnes. Cette algue apporte une douceur iodée qui accentue l'umami (du curry déjà présent grâce au hatcho miso. » Mathilde Roellinger Nous souhaitons que ce livre incite les amoureux et les curieux à préparer un curry du levant comme les japonais à la maison et aussi à trouver d'autres inventions.
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Dix façons de le préparer : le nuage
Valentin Devos, Sugio Yamaguchi, Ryoko Sekiguchi
- Les Éditions de l'Épure
- Dix Façons De Le Préparer
- 21 Août 2019
- 9782352553298
La cuisine japonaise a ceci de particulier qu'elle a longtemps utilisé le nuage comme un ingrédient majeur.
L'impression aérienne que l'on garde souvent après un repas japonais vient du fait que le nuage est apprécié comme le summum des produits nobles.
Nous sommes heureux de pouvoir vous livrer ici, dans ce livre de recettes, sans doute le premier consacré aux nuages, les secrets de cet aliment magique. Produit digeste, non allergène et non gras, qui ne contient ni gluten ni sucre, et qui ne pose pas de problème de bilan carbone, le nuage est bien l'ingrédient du XXIe siècle.
Avec le concours du chef Sugio Yamaguchi et du designer industriel Valentin Devos, inventeur d'attrape-nuage, qui vous expliquent tour à tour comment cuisiner les nuages, vous pouvez concocter un véritable dîner aux nuages qui ravira les papilles de vos invités.
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Le livre Goûter le Monde est une exploration des thématiques des saveurs, des cultures culinaires et de leur rapport aux arts de la table et aux arts décoratifs. Son sous-titre, Le Banquet des merveilles, annonce aussi la générosité de son contenu, alternant, par séquences, textes et images commentées. Les portes de l'ouvrage sont ouvertes par Ryoko Sekiguchi, qui « fait parler » les objets du banquet en les animant, pour renverser notre lecture et décentrer notre regard - avant de découvrir les pièces originales réunies et commentées par Benjamin Loyauté. Jean-Louis Gaillemin offre, lui, un texte manifeste, important pour l'histoire de l'art, qui plonge le lecteur dans l'art nouveau et dans sa relation à l'abstraction. Puis, Yves Élie déplace le banquet chez les abeilles, et éclaire en profondeur tout ce que nous devons à cette espèce essentielle. Laure Ménétrier, alors, ancre historiquement notre dispositif par l'exploration des figures de Charles Perrier et Henri Galice, associant la botanique et la nécessité de collectionner avec les fondements de la Maison Perrier-Jouët. L'ouvrage accompagne une exposition du même nom Musée du Vin de Champagne et d'Archéologie régionale à Épernay.
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« C'est fade », dit-on. Une phrase banale pour désigner l'absence de goût. Seulement, qu'est-ce que le « fade » ? La cuisine japonaise, avec son tôfu et son riz blanc, est-elle vraiment un modèle du fade, comme on l'entend souvent dire ?
Sur ce terme riche en connotations, aussi variées que l'imaginaire qu'il recouvre, Ryoko Sekiguchi propose une thèse singulière : le « fade » est le centre creux de la cuisine française. En explorant le passé de son expression (« il fait fade » ; « je me sens fade »), le nouage délicat du jugement et de la perception et le symbole gustatif de la cuisine japonaise, l'auteur dévoile les émotions qui reposent dans le lexique du « non-goût », dans toute leur complexité.
Écrivain et traductrice, Ryoko Sekiguchi écrit en japonais et en français. Fille d'une cuisinière, elle partage la passion des fourneaux autant que celle des livres de cuisine. Parmi ses ouvrages : L'Astringent (Argol, 2012), Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises (P.O.L, 2013) et Dîner Fantasma (Manuella Éditions, 2016). -
Tout aliment s'associe trois qualifications, comme les humains : une substance, un nom, une provenance.
Pourtant, il n'est pas rare que nous soyons amenés à consommer des nourritures auxquelles l'un de ces attributs fait défaut ; c'est l'« alimentation vaporeuse ».
Manger des nuages, la brume, la transparence... Dans un style tout à la fois poétique et humoristique, émaillé de textes insolites, l'auteur nous conduit peu à peu vers des horizons plus inquiétants, pour parvenir jusqu'à ce monde qui « mange fantôme », cette évidence, pour ne pas la nommer, qui s'est imposée à nous depuis le 11 mars 2011. -
961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui l'accompagnent)
Ryoko Sekiguchi
- P.O.L.
- Fiction
- 1 Avril 2021
- 9782818052693
Dans Ce n'est pas un hasard (P.O.L 2011), écrit dans le contrecoup de la triple catastrophe de Fukushima, Ryoko Sekiguchi abordait la question de la « veille de la catastrophe ». En arrivant à Beyrouth en 2018, elle ne pouvait pas se douter que cette ville était à son tour menacée par des drames imminents, la révolte anti-corruption en février 2020 et la terrible explosion du port de Beyrouth en août. Durant sa résidence d'un mois et demi, 961 heures précisément, elle avait prévu de faire le portrait de la ville à travers les gestes des cuisiniers et les histoires de cuisine partagées par les Beyrouthins. Ce projet d'écriture a été en partie bouleversé. Le livre est saisi alors dans la nostalgie d'un Beyrouth d'avant les catastrophes. Ce devait être un livre de cuisine savoureux, rempli de la joie du partage. L'idée était forte : dans une société multiethnique et multiconfessionnelle, une étrangère peut voir s'ouvrir à elle plus de portes qu'aux habitants. Chacun lui livre ses récits les plus intimes. Mais l'autrice comprend alors que le livre s'est écrit dans un avant-drame. La ville qu'elle explore devient « la ville d'avant l'explosion du 4 août 2020 ».
Japonaise vivant entre la France et le Japon, Ryoko Sekiguchi est familière des moeurs « orientales ». Elle mène une réflexion sur ces « deux Orients » que sont le Liban et le Japon, et les autres Orients qu'elle a connus, comme l'Iran ou la Syrie.
Celle qui avait, dans Nagori (P.O.L 2018), su réunir divers thèmes sous l'angle du passage des saisons, pousse encore plus loin le défi. A travers le prisme de la cuisine, elle traite ici des questions de transmission, de mythe, de tradition, des symboles culinaires, mais aussi de la mémoire, des catastrophes, des non-dits, de la grande famine libanaise, de la fracture sociale, ou encore de l'immigration. En s'appuyant sur le cas libanais, elle met en lumière le sort des « intouchables » (burakumin) au Japon, grand tabou que les Japonais n'ont pas encore levé à ce jour.
Le livre est composé de 321 micro-chapitres qui tous font écho d'une certaine façon à une recette de cuisine, un plat, une saveur.
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Sentir
Ryoko Sekiguchi, Hervé Deschamps, Pierre Gagnaire, Marc Jeanson
- Jbe Books
- 5 Janvier 2021
- 9782365680394
Sentir est un voyage qui touche à tous nos sens, et aussi la première aventure menée par Ryoko Sekiguchi en territoire liquide : le vin de Champagne. Tout commence par sa rencontre avec Hervé Deschamps, septième Chef de caves de la Maison Perrier-Jouët depuis 1811, qui lui dévoile ses passions, ses exigences de perceptions et ses rêves. Avec son regard vif et sensible, le chef de cuisine Pierre Gagnaire se joint à la conversation, partageant son aptitude pour faire naître des goûts et des sensations à partir du vivant et du présent. L'ouvrage est rythmé par la précieuse complicité du botaniste Marc Jeanson, à la tête de l'herbier du Museum d'Histoire Naturelle, qui associe sensations et plantes.
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Saisons est une célébration de la nature " qui reste immobile au coeur des tempêtes ", " qui ne sait pas ce qu'est l'inquiétude " et qui pourtant passe sans bruit, aussi fragile que la destinée humaine. Source de connaissance, la nature a son langage qu'Etel Adnan comprend et retranscrit. Ainsi elle la rend présente à notre conscience, nous remet au coeur des rythmes et de la polyphonie du monde. Car " la nature aide à devenir humain.
" L'observation des éléments - le soleil, le vent, la pluie - est l'occasion d'un dialogue intérieur entre l'esprit et les sens, d'une méditation percutante sur le monde. L'auteur nous livre ses intuitions sur les mythes et l'Histoire, les guerres et l'amour, le silence et le langage, la mort et la renaissance. Tels des haïkus, les fragments qui composent ce recueil claquent sur la page comme autant de moments de révélation.
Sa foi en l'homme, en la transcendance de l'esprit et en l'énergie de la création est servie par une écriture colorée et limpide. Elle témoigne d'une confiance inaltérable et la puissance des mots et la force de l'amour. Saisons donne des raisons d'espérer et invite à faire oeuvre de résistance dans la fureur du monde actuel. " Penser, ce n'est pas contempler, mais rendre compte. "
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Le personnage erre dans le marché.
Ou plutôt, dans deux marchés. et se transforme lui-même en texte - en lisant. il s'agit ici de l'expérience physique de la lecture, et des modes de citation possibles : comment inviter les phrases d'un autre dans son propre texte, ou comment écrire après la lecture d'un livre.
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Le voyageur affamé : Kyoto
Ryoko Sekiguchi
- Menu Fretin
- Le Voyageur Affame
- 19 Juin 2017
- 9791096339136
Tsukemono, Matcha, Palais Impérial, Kizushi, Pavillon d'or, fu, keiran... Ryoko Sekiguchi vous guide à travers Kyoto et vous fait découvrir les adresses les plus appétissantes de l'ancienne capitale impériale.Où se nourrir à proximité des grands monuments? Où boire un verre? Où déguster les spécialités locales? Grâce à un pliage original et exclusif, vous visualisez d'un seul coup d'oeil le plan et les informations sur les adresses sélectionnées sans avoir à tourner et retourner la carte.Complet comme un guide et pratique comme une carte, Le Voyageur Affamé vous fait découvrir la gastronomie d'une ville afin d'en comprendre les spécificités et les habitudes alimentaires. Reflet de leurs pratiques sociales, l'alimentation révèle, en effet, la manière de vivre d'une ville et de ses habitants.Affamé de découvertes, de rencontres et de connaissances le voyageur dévore la ville tous les sens en éveil.-DÉPLIEZ - EXPLOREZ - DÉVOREZ. Les deux premières pages dressent le portrait gastronomique de la ville. Puis, une première ouverture de la carte fait apparaître quatre focus sur des spécificités culinaires locales. En dépliant un des côtés de la carte, le lecteur a simultanément accès aux informations et à l'emplacement des adresses sans avoir à tourner et retourner la carte. Inédite, cette répartition Est/Ouest des adresses est des plus pratiques.
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Version française
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Ce livre propose une structure inspirée de la forme poétique de la muwashshah pratiquée dans l'Andalousie arabe du Moyen Âge, et notamment de sa kharja, «sortie» du poème résolue par l'insertion de la voix d'un autre, d'une voix autre, pour aborder dans le même geste la question de la «fin du poème». Comment sortir d'un poème ? Comment un poème peut-il parvenir à sa fin ? Le thème du jardin déploie une réflexion sur les noms scientifiques des plantes. Les noms savants des plantes, leurs noms latins, ne sont qu'exceptionnellement prononcés, comme s'ils prenaient leurs distances avec les langues parlées pour demeurer dans une altérité irréductible. En convoquant les noms propres qui n'ont jamais été appelés, il s'agit de rendre leur place aux rangs de la nature, de les décrire sans réduire la part d'incompréhensible qu'ils recèlent afin d'en préserver la distance. «Je passe la parole à l'Autre» ; cette formule caractéristique de muwashshah serait un bon modèle pour réunir les questionnements proposés ici.
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Qu'est-ce l'astringent ? En France, le mot reste largement méconnu. Au Japon, il connaît une amplitude surprenante. On parlera ainsi d'un « homme astringent » ou de « couleurs astringentes » pour évoquer le bon goût, un certain raffinement. Comment expliquer une telle variété de l'univers astringent ?
Pour le découvrir, l'auteur nous convie à un parcours éclairé entre l'Orient et l'Occident qui, du haïku à l'artisanat de l'astringent de kaki, nous introduit à l'étonnante richesse d'un « goût », tant esthétique que gustatif. -
Au cours de son séjour à la Villa Medicis, l'écrivain Ryoko Sekiguchi a rencontré un mystérieux K. W. adepte de séances de spiritisme. Cuisinière émérite, Ryoko lui propose aussitôt d'inviter les fantômes à dîner. Avec le photographe Felipe Ribon, amateur de bonne cuisine, elle se lance dans la conception de repas pour les fantômes. Commence alors une aventure culinaire et spirituelle dont ce livre est le récit.
L'une par les mets et les mots, l'autre par les images, ils conçoivent ce traité sur l'art de la table, l'art d'inviter et de recevoir les fantômes. Un art qui réclame beaucoup d'attention et de délicatesse. Car les défunts entreprennent un long voyage pour revenir et il faut les accueillir avec respect. Il s'agit donc tout d'abord de s'interroger sur ce qu'ils peuvent avoir envie de manger, puis de réaliser les plats et de créer un environnement favorable.
Il faut ensuite inviter le fantôme pour qui le dîner est destiné, en espérant qu'il viendra et qu'il appréciera les odeurs, les couleurs, les textures de ce qui lui est offert. Tout cela est consigné par Ryoko, non sans humour, sous forme de notes, de recettes, de préceptes, de souvenirs personnels et de récits de traditions japonaises. Concocter des bons petits plats est une façon généreuse d'entrer en communication avec ceux qu'on a aimé.
C'est une façon conviviale de leur témoigner notre amour. Les invoquer pour les rendre présents à nous-même, les laisser vivre encore en nous. Qui ne pense à sa mère, à sa grand-mère quand l'odeur chaleureuse du plat enfourné s'échappe de la cuisine ? Si ce traité roboratif de savoir vivre avec nos défunts nous invite à réfléchir à la place que nous leur faisont dans notre civilisation, il dit aussi toute la simplicité jubilatoire de faire la cuisine et d'être entièrement dévoué au plaisir des autres.
Les photographies de Felipe Ribon mettent en scène cette fantasmagorie littéraire et restituent le mystère de cette présence/absence.
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Nagori, la nostalgie de la saison qui s'en va
Ryoko Sekiguchi
- P.O.L.
- Fiction
- 18 Octobre 2018
- 9782818046616
Nagori, littéralement « l'empreinte des vagues », signifie en japonais la nostalgie de la sépara- tion, et en particulier, la nostalgie de la saison qu'on ne laisse partir qu'à regret. Le goût de Nagori annonce déjà le départ imminent de tel fruit, tel légume, jusqu'aux retrouvailles l'année suivante, si l'on est encore en vie. De nos jours, on invoque les saisons comme un temps comptable. Saisons à découper, à dénommer, à désirer ou à oublier. Et selon quels critères ?
Cet étonnant et savoureux petit livre nous propose de faire la découverte de l'art poétique et culinaire japonais en méditant sur nos émotions qu'éveillent les saisons, et leur disparition. Sur l'empreinte fugitive des goûts et des saveurs dans le corps et la mémoire, les paysages, la littéra- ture...
Il y a plus de six ans dans un bistrot populaire d'une banlieue de Tokyo, le chef sert à l'auteure un plat de légumes qui semble n'être déjà plus de saison. Elle lui pose la question. Il répond : « Mademoiselle, je suis beaucoup plus âgé que vous, et je ne sais pas si je pourrai encore goûter ce légume l'année prochaine ». Combien de saisons dans une année, une vie, une cuisine ? Qu'est- ce qu'un produit « de saison » ? Quand fait-il sa première apparition dans l'année ? Dans quelle région ? Jusqu'à quelle distance parcourue peut-on dire d'un fruit qu'il est « de saison » ? À quel moment telle espèce de poisson sera-t-elle « de saison », et comment la définir ?
Le lecteur est ainsi invité à une traversée littéraire, culinaire, politique, et à la rencontre de grands chefs cuisiniers, de plats et de produits délicieux. Du Japon à Rome, en passant par la Villa Médicis où l'auteure était en résidence d'écriture.
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Adagio ma non troppo
Ryoko Sekiguchi
- Le Bleu Du Ciel
- Poesie Contemporaine
- 15 Mars 2007
- 9782915232363
" Je n'ai ni beaucoup de temps pour t'écrire ni, d'ailleurs, mon petit amour méchant, grand-chose à te dire que je ne puisse dire bien mieux demain de vive voix dans le laps de temps, malheureusement bref, que dure le parcours de la rua do Arsenal à la maison de ta soeur. " Lettres à la fiancée, Fernando Pessoa. Livre sur le rendez-vous mais aussi histoire d'amour qui se donne à parcourir de nouveau.
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études vapeur ; série grenade
Ryoko Sekiguchi
- Le Bleu Du Ciel
- Poesie Contemporaine
- 3 Juin 2008
- 9782915232523
Ce qui domine quand on lit Ryoko Sekiguchi c'est l'infinie douceur de son écriture, malgré l'incroyable acuité de son regard. Elle
regarde d'en haut, d'en bas, de l'intérieur, ce qui l'entoure, évidant tous les angles, imperceptiblement. Son précédent livre, Adagio ma
non troppo (Le bleu du ciel, 2007) se déroulait à Lisbonne, s'attachant à la notion de déplacement, en écho au livre de Fernando Pessoa,
Lettres à la Fiancée. Études vapeur et Série Grenade se déroulent sur deux étés, à Grenade en Andalousie. Toujours la chaleur, l'eau (les
bassins, les fontaines), les plantes, la marche, récurrentes dans l'oeuvre de Ryoko, mais ici, le travail sur l'incidence de la perception
fait écho à l'article éponyme de l'Encyclopédie de Diderot. Et Ryoko, qui n'en est plus à une prouesse près, soigne toujours sa construction
narrative : ici, les scènes se déploient sur une journée, du matin de la première page, à la nuit de la dernière page.
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