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Je mange bien, ne t'en fais pas : Quatre récits de coeur et de cuisine
Areno Inoue, Mitsuyo Kakuta, Eto Mori, Ryoko Sekiguchi
- Picquier
- Picquier Poche
- 10 Janvier 2025
- 9782809716931
Joie, tristesse, amertume, soulagement... nous ne ressentons pas les émotions, nous les goûtons. Nous les déposons sur la table autour de laquelle nous nous asseyons, et nous les partageons.
Quatre écrivaines japonaises mettent en scène l'Europe - le Pays basque, la Bretagne, le Piémont italien, l'Alentejo au Portugal - et ses plats.
Quatre variations autour de la nourriture où le minestrone, les galettes de blé noir ou le pão de ló deviennent des lieux de mémoire et de réconciliation.
Dans ces nouvelles, les plats disent de nous ce que les mots ne peuvent pas dire. Les drames - mort d'une mère, d'un mari, disparition d'une soeur, jalousie amoureuse - se nouent et se dénouent autour d'un repas partagé. Car ce que l'on partage lorsque l'on mange ensemble, ce n'est pas de la nourriture mais de l'amour. -
«La saison, c'est le temps des émotions.» Nagori, littéralement «reste des vagues», signifie en japonais la nostalgie de la séparation. Dans ce court texte, Ryoko Sekiguchi évoque l'attachement aux saisons qui imprègne la langue et les haïkus dans la culture japonaise. À travers la nourriture, l'écrivaine nous livre l'arrière-goût, les textures et les émotions d'une saison qui vient de nous quitter.
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«Les livres sur Beyrouth ne traitent que de la guerre. Comme si cette ville n'avait d'autre thème à offrir que celui du drame. Dans ce cas, parler de la nourriture beyrouthine en littérature serait une transgression ?» Pendant les 961 heures que Ryoko Sekiguchi a passées à Beyrouth, soit près d'un mois et demi, elle a dégusté 321 plats. Ce qui devait initialement être un livre de cuisine dresse aussi le portrait d'une ville, dont la riche culture se nourrit des personnes qui y vivent. Grâce aux histoires que les Beyrouthins lui ont racontées, l'autrice «fait revenir» - comme des oignons dans une poêle - un passé heureux qu'elle tente de préserver de l'oubli.
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«Elle était emportée par cette extase particulière à ceux qui hument, les odeurs emplissaient son corps entier, au point qu'elle aurait voulu devenir flacon pour renfermer ce parfum qu'elle composait avec son corps. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle écrivait dans une langue olfactive.»
L'odeur du lait caillé. L'odeur de la peau humide. L'odeur de foin en décomposition. L'odeur des vagues. L'odeur indigo de l'encre. L'odeur du fenugrec. L'odeur de la faim. L'odeur d'une voix. L'odeur d'une histoire. L'odeur du mensonge. L'odeur d'une ombre. L'odeur d'un enfant. L'odeur du pressentiment. L'odeur d'un amour. L'odeur d'un tableau. L'odeur d'une séparation. L'odeur de la disparition. L'odeur du premier mot. -
«C'est un livre sur les voix, des voix enregistrées qui continuent d'émettre au présent, sur l'expérience de la perte et sur certaines ondes qui nous touchent.»
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Le club des gourmets et autres cuisines japonaises
Ryoko Sekiguchi
- P.O.L.
- #formatpoche
- 19 Septembre 2019
- 9782818048467
Une anthologie, illustrée, de la littérature japonaise sur la cuisine, et proposée par Ryoko Sekiguchi. Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais !
Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs : Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun'ichirô Tanizaki...
Ryoko Sekiguchi a rassemblé, du 12e siècle à nos jours, dix gourmets littéraires qui racontent leurs histoires de goût et de cuisine. Le titre du recueil, Le Club des Gourmets, est emprunté à l'oeuvre de Jun'ichirô Tanizaki. Ryoko Sekiguchi a également écrit toutes les présentations des textes et réalisé les traductions des oeuvres citées en collaboration avec Patrick Honnoré.
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Si un poète écrit sur une catastrophe à la veille d'un événement désastreux, ce n'est pas un hasard.
Si le récit d'une catastrophe débute immanquablement par la veille, ce n'est pas un hasard. Chronique tenue du 10 mars au 30 avril 2011, sur la superposition des images, la mémoire des villes, le hasard, la temporalité de la description et les noms propres qui surgissent, fantomatiques, lors d'une catastrophe.
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961 heures à Beyrouth (et 321 plats qui l'accompagnent)
Ryoko Sekiguchi
- P.O.L.
- Fiction
- 1 Avril 2021
- 9782818052693
Dans Ce n'est pas un hasard (P.O.L 2011), écrit dans le contrecoup de la triple catastrophe de Fukushima, Ryoko Sekiguchi abordait la question de la « veille de la catastrophe ». En arrivant à Beyrouth en 2018, elle ne pouvait pas se douter que cette ville était à son tour menacée par des drames imminents, la révolte anti-corruption en février 2020 et la terrible explosion du port de Beyrouth en août. Durant sa résidence d'un mois et demi, 961 heures précisément, elle avait prévu de faire le portrait de la ville à travers les gestes des cuisiniers et les histoires de cuisine partagées par les Beyrouthins. Ce projet d'écriture a été en partie bouleversé. Le livre est saisi alors dans la nostalgie d'un Beyrouth d'avant les catastrophes. Ce devait être un livre de cuisine savoureux, rempli de la joie du partage. L'idée était forte : dans une société multiethnique et multiconfessionnelle, une étrangère peut voir s'ouvrir à elle plus de portes qu'aux habitants. Chacun lui livre ses récits les plus intimes. Mais l'autrice comprend alors que le livre s'est écrit dans un avant-drame. La ville qu'elle explore devient « la ville d'avant l'explosion du 4 août 2020 ».
Japonaise vivant entre la France et le Japon, Ryoko Sekiguchi est familière des moeurs « orientales ». Elle mène une réflexion sur ces « deux Orients » que sont le Liban et le Japon, et les autres Orients qu'elle a connus, comme l'Iran ou la Syrie.
Celle qui avait, dans Nagori (P.O.L 2018), su réunir divers thèmes sous l'angle du passage des saisons, pousse encore plus loin le défi. A travers le prisme de la cuisine, elle traite ici des questions de transmission, de mythe, de tradition, des symboles culinaires, mais aussi de la mémoire, des catastrophes, des non-dits, de la grande famine libanaise, de la fracture sociale, ou encore de l'immigration. En s'appuyant sur le cas libanais, elle met en lumière le sort des « intouchables » (burakumin) au Japon, grand tabou que les Japonais n'ont pas encore levé à ce jour.
Le livre est composé de 321 micro-chapitres qui tous font écho d'une certaine façon à une recette de cuisine, un plat, une saveur.
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Sentir
Ryoko Sekiguchi, Hervé Deschamps, Pierre Gagnaire, Marc Jeanson
- Jbe Books
- 5 Janvier 2021
- 9782365680394
Sentir est un voyage qui touche à tous nos sens, et aussi la première aventure menée par Ryoko Sekiguchi en territoire liquide : le vin de Champagne. Tout commence par sa rencontre avec Hervé Deschamps, septième Chef de caves de la Maison Perrier-Jouët depuis 1811, qui lui dévoile ses passions, ses exigences de perceptions et ses rêves. Avec son regard vif et sensible, le chef de cuisine Pierre Gagnaire se joint à la conversation, partageant son aptitude pour faire naître des goûts et des sensations à partir du vivant et du présent. L'ouvrage est rythmé par la précieuse complicité du botaniste Marc Jeanson, à la tête de l'herbier du Museum d'Histoire Naturelle, qui associe sensations et plantes.
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Saisons est une célébration de la nature " qui reste immobile au coeur des tempêtes ", " qui ne sait pas ce qu'est l'inquiétude " et qui pourtant passe sans bruit, aussi fragile que la destinée humaine. Source de connaissance, la nature a son langage qu'Etel Adnan comprend et retranscrit. Ainsi elle la rend présente à notre conscience, nous remet au coeur des rythmes et de la polyphonie du monde. Car " la nature aide à devenir humain.
" L'observation des éléments - le soleil, le vent, la pluie - est l'occasion d'un dialogue intérieur entre l'esprit et les sens, d'une méditation percutante sur le monde. L'auteur nous livre ses intuitions sur les mythes et l'Histoire, les guerres et l'amour, le silence et le langage, la mort et la renaissance. Tels des haïkus, les fragments qui composent ce recueil claquent sur la page comme autant de moments de révélation.
Sa foi en l'homme, en la transcendance de l'esprit et en l'énergie de la création est servie par une écriture colorée et limpide. Elle témoigne d'une confiance inaltérable et la puissance des mots et la force de l'amour. Saisons donne des raisons d'espérer et invite à faire oeuvre de résistance dans la fureur du monde actuel. " Penser, ce n'est pas contempler, mais rendre compte. "
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Le personnage erre dans le marché.
Ou plutôt, dans deux marchés. et se transforme lui-même en texte - en lisant. il s'agit ici de l'expérience physique de la lecture, et des modes de citation possibles : comment inviter les phrases d'un autre dans son propre texte, ou comment écrire après la lecture d'un livre.
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Version française
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Ce livre propose une structure inspirée de la forme poétique de la muwashshah pratiquée dans l'Andalousie arabe du Moyen Âge, et notamment de sa kharja, «sortie» du poème résolue par l'insertion de la voix d'un autre, d'une voix autre, pour aborder dans le même geste la question de la «fin du poème». Comment sortir d'un poème ? Comment un poème peut-il parvenir à sa fin ? Le thème du jardin déploie une réflexion sur les noms scientifiques des plantes. Les noms savants des plantes, leurs noms latins, ne sont qu'exceptionnellement prononcés, comme s'ils prenaient leurs distances avec les langues parlées pour demeurer dans une altérité irréductible. En convoquant les noms propres qui n'ont jamais été appelés, il s'agit de rendre leur place aux rangs de la nature, de les décrire sans réduire la part d'incompréhensible qu'ils recèlent afin d'en préserver la distance. «Je passe la parole à l'Autre» ; cette formule caractéristique de muwashshah serait un bon modèle pour réunir les questionnements proposés ici.
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Nagori, la nostalgie de la saison qui s'en va
Ryoko Sekiguchi
- P.O.L.
- Fiction
- 18 Octobre 2018
- 9782818046616
Nagori, littéralement « l'empreinte des vagues », signifie en japonais la nostalgie de la sépara- tion, et en particulier, la nostalgie de la saison qu'on ne laisse partir qu'à regret. Le goût de Nagori annonce déjà le départ imminent de tel fruit, tel légume, jusqu'aux retrouvailles l'année suivante, si l'on est encore en vie. De nos jours, on invoque les saisons comme un temps comptable. Saisons à découper, à dénommer, à désirer ou à oublier. Et selon quels critères ?
Cet étonnant et savoureux petit livre nous propose de faire la découverte de l'art poétique et culinaire japonais en méditant sur nos émotions qu'éveillent les saisons, et leur disparition. Sur l'empreinte fugitive des goûts et des saveurs dans le corps et la mémoire, les paysages, la littéra- ture...
Il y a plus de six ans dans un bistrot populaire d'une banlieue de Tokyo, le chef sert à l'auteure un plat de légumes qui semble n'être déjà plus de saison. Elle lui pose la question. Il répond : « Mademoiselle, je suis beaucoup plus âgé que vous, et je ne sais pas si je pourrai encore goûter ce légume l'année prochaine ». Combien de saisons dans une année, une vie, une cuisine ? Qu'est- ce qu'un produit « de saison » ? Quand fait-il sa première apparition dans l'année ? Dans quelle région ? Jusqu'à quelle distance parcourue peut-on dire d'un fruit qu'il est « de saison » ? À quel moment telle espèce de poisson sera-t-elle « de saison », et comment la définir ?
Le lecteur est ainsi invité à une traversée littéraire, culinaire, politique, et à la rencontre de grands chefs cuisiniers, de plats et de produits délicieux. Du Japon à Rome, en passant par la Villa Médicis où l'auteure était en résidence d'écriture.
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Adagio ma non troppo
Ryoko Sekiguchi
- Le Bleu Du Ciel
- Poesie Contemporaine
- 15 Mars 2007
- 9782915232363
" Je n'ai ni beaucoup de temps pour t'écrire ni, d'ailleurs, mon petit amour méchant, grand-chose à te dire que je ne puisse dire bien mieux demain de vive voix dans le laps de temps, malheureusement bref, que dure le parcours de la rua do Arsenal à la maison de ta soeur. " Lettres à la fiancée, Fernando Pessoa. Livre sur le rendez-vous mais aussi histoire d'amour qui se donne à parcourir de nouveau.
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études vapeur ; série grenade
Ryoko Sekiguchi
- Le Bleu Du Ciel
- Poesie Contemporaine
- 3 Juin 2008
- 9782915232523
Ce qui domine quand on lit Ryoko Sekiguchi c'est l'infinie douceur de son écriture, malgré l'incroyable acuité de son regard. Elle
regarde d'en haut, d'en bas, de l'intérieur, ce qui l'entoure, évidant tous les angles, imperceptiblement. Son précédent livre, Adagio ma
non troppo (Le bleu du ciel, 2007) se déroulait à Lisbonne, s'attachant à la notion de déplacement, en écho au livre de Fernando Pessoa,
Lettres à la Fiancée. Études vapeur et Série Grenade se déroulent sur deux étés, à Grenade en Andalousie. Toujours la chaleur, l'eau (les
bassins, les fontaines), les plantes, la marche, récurrentes dans l'oeuvre de Ryoko, mais ici, le travail sur l'incidence de la perception
fait écho à l'article éponyme de l'Encyclopédie de Diderot. Et Ryoko, qui n'en est plus à une prouesse près, soigne toujours sa construction
narrative : ici, les scènes se déploient sur une journée, du matin de la première page, à la nuit de la dernière page.
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Feeling est un voyage qui touche à tous nos sens, et aussi la première aventure menée par Ryoko Sekiguchi en territoire liquide : le vin de Champagne. Tout commence par sa rencontre avec Hervé Deschamps, septième Chef de caves de la Maison Perrier-Jouët depuis 1811, qui lui dévoile ses passions, ses exigences de perceptions et ses rêves. Avec son regard vif et sensible, le chef de cuisine Pierre Gagnaire se joint à la conversation, partageant son aptitude pour faire naître des goûts et des sensations à partir du vivant et du présent. L'ouvrage est rythmé par la précieuse complicité du botaniste Marc Jeanson, à la tête de l'herbier du Museum d'Histoire Naturelle, qui associe sensations et plantes. (ouvrage en anglais)