Filtrer
Rayons
Support
Langues
Prix
Réginald Gaillard
-
« Réginald Gaillard livre dans ce nouveau recueil le récit émouvant, complexe, dur, parfois cru, d'une grande épreuve, d'une longue descente dans un « enfer... vivant », un désert spirituel, après la perte d'une présence féminine et ouvertement sexuelle. Celui qui parle dans les poèmes se regarde déchoir dans un monde déchu, en retenant toujours, cependant, l'espoir. L'espoir ne se trouve, en effet, dans toute sa force que lorsqu'on s'expose à l'horreur, en avouant tout ce que l'on trouve en soi et en y faisant face. » Michael Edwards
Réginald Gaillard est poète, romancier. Co-fondateur de la revue L'Odyssée (1996-1997), fondateur de Contrepoint (1999-2000) puis en 2002 de la revue NUNC et des éditions Corlevour. Il a publié trois recueils de poésies dont : L'attente de la tour (2013), L'échelle invisible (2015), et Hospitalité du gouffre (2020, Prix Max Jacob 2021), parus chez Ad Solem. Son premier roman, La partition intérieure (Le Rocher, 2017) a reçu le Grand Prix catholique de littérature. -
« C'est sans gloire qu'au mois d'octobre 1969 je suis arrivé à Courlaoux. » 2012, un prêtre revient sur ses années passées dans un village du Jura. Il est confronté à Charlotte, que les villageois appellent « la folle », et dont la vie se concentre sur les tombes du cimetière. Il y rencontre aussi un compositeur néerlandais persuadé d'avoir une grande oeuvre à livrer. À mesure qu'il fréquente ces deux personnes, Jean va connaître ce retournement du coeur qui amène à la connaissance des profondeurs de la foi.
Ce récit nous entraîne sur une crête, au fond des âmes et à la frontière du visible. Malgré la nuit et les replis d'un silence ardent, pointe dans la beauté simple de la campagne jurassienne une lueur brûlante : ce que l'on croit détruit a peut-être été sauvé... -
Une double tension traverse ce recueil. Il y a d'abord une tension vers ce qui a été et n'est plus. Un amour, une vie, un être s'éclipse dans l'oubli. Le poème le retient, lui confère dans les signes de la page une existence de surcroît dans le présent. Et il y a une tension tournée vers ce qui advient. Non pas l'attention à ce qui n'est pas encore, mais la patience qui occupe l'espace entre le déjàlà caché et le présent découvert. L'attente est l'autre nom de l'espérance. Entre commencement et accomplissement, la poésie de Réginald Gaillard veille et appelle la lumière de l'aurore qui mettra à nu les compromissions avec la nuit.
-
Gravir, ainsi va la vie, ici, aucun chemin, pas même un sentier, rien n'altère la noble attente de la pierre, la trahison des graviers, les cris du glacier.
Deux thèmes prédominent dans ce nouveau recueil de poèmes de Réginald Gaillard: d'abord celui de l'ascension -ou de l'élévation par delà tout ce qui garde l'homme dans le confort de ses demi mesures. «L'homme passe l'homme» écrit Pascal. Encore faut-il pouvoir entendre résonner en soi le bruit de la source - la parole de l'origine - qui nous appelle. L'échelle invisible désigne moins le chemin à prendre qu'il ne ménage l'espace dans lequel la Parole peut s'entendre:
Dans les mots du poète.
L'ardeur revigore la mémoire du corps.
Champs de pierres à flan, jusqu'au pied de la paroi qui aspire au ciel, attend ma main :
J'irai te toucher, si suffisante est ma force, Cette «aspiration au ciel» est universelle. Mais c'est néanmoins dans la solitude d'un chemin toujours particulier - celui de sa propre existence - qu'elle acquiert une valeur exemplaire. L'échelle est invisible. C'est la grâce de la parole du poète que de la faire apparaître dans la confidence d'une expérience dans laquelle nous pouvons puiser la force de notre propre ascension.
Enfin confier à la cascade que crache la glace et meurt dans un minuscule lac à l'abandon, quelques secrets, quelques blessures, et la plénitudes d'être là, au monde, bien que seul.
-
Comme l'écrit Jean-Yves Masson dans sa préface, ce 3e recueil de Réginald Gaillard mène le lecteur en profondeur dans les abysses humaines, non pas de l'introspection, mais plutôt de la plongée en eaux profondes et rédemptrices : « Ce n'est pas que par elle-même la poésie surmonte l'épreuve ou en diminue la gravité, mais elle est là pour dire au malheur : Tu ne me réduiras pas au silence. Tu n'auras pas le dernier mot . » C'est bien à cette aspiration du jour nouveau, de l'homme nouveau, de cette traversée de la vie, de ses désirs et de ses morsures, que le lecteur est amené comme un enfant dans cette poésie de l'ouverture :Vienne le jour nouveau qui efface la nuit et que disparaisse enfin le doux tumultedes voix fausses, car elles égarent l'esprit, instaurent le règne d'un silence funèbre.
-
La figure de Thomas reste largement mystérieuse dans les Écritures : une simple mention de son nom dans la liste des apôtres , l'épisode du doute et de sa main mise dans les plaies du Christ avec le cri : « Mon Seigneur et mon Dieu » , et, d'après certaines traditions, une évangélisation jusqu'aux Indes... Réginald Gaillard se plaît à donner chair à ce personnage pour que ses paroles prennent corps, en se glissant dans les failles mystérieuses de cette vie. « Notre Thomas, il nous plaît de l'imaginer ainsi, était un mauvais garçon, volontiers bagarreur, cavaleur et le verbe haut. Jusqu'à ce qu'il croise la route de Jésus, moment d'un premier « retournement du cÅ«ur ». À la suite de Jésus, il assiste aux principales scènes de l'Évangile, mais ou bien reste en retrait, ou bien « provoque » Jésus pour le pousser dans ses retranchements et l'amener à s'expliquer, s'exposer, se montrer. Il se fait ainsi le révélateur de la manifestation divine, malgré lui.