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Desclee De Brouwer
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La conversation n'est pas seulement un passe-temps agréable destiné à nous délasser du travail ou à nous divertir de nos tracas, mais tout autant une occasion d'entrelacer notre existence à d'autres que nous, en toute liberté et selon notre humeur.
Nous y découvrons notre capacité à plaire, et aussi à savoir écouter. Mais alors, comment la distinguer du dialogue ou de l'entretien ? La correspondance et la causerie ne sont-elles pas des formes plus achevées de la conversation ? Pouvons-nous converser avec Dieu, avec les poètes disparus, entre amoureux, et dans quelles conditions ? A quels signes reconnaître l'horrible bavardage ? Comment éloigner les goujats, les fâcheux, les êtres suffisants qui, dans leur complétude, n'ont rien à attendre de nous, les ironistes aussi, à la froideur dérangeante ? Dans cette satire joyeuse de nos temps de " communication ", Pierre Sansot poursuit son projet singulier, récemment marqué par un Bon usage de la lenteur, de la marche ou de la séduction.
De cette conversation ordinaire qui n'est pas l'apanage de quelques nantis, nul n'est exclu, à condition d'apporter son écot, en l'occurrence des phrases, des pensées, des élans de l'esprit qui lui appartiennent en propre.
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Après Du bon usage de la lenteur, Pierre Sansot propose ici un bon usage de la séduction . Suite de courtes fictions, qui sont autant de variations sur le thème du renoncement au monde, ce livre renoue avec le ton des moralistes français. Tour à tour drôle, provocant, sarcastique, violent ou tendre, il témoigne d'abord d'un grand amour des femmes et de la vie. Et si l'auteur - qu'on reconnaîtra sous bien des masques - renonce à la séduction, que la haine, l'égoïsme ou la volonté de dominer défigurent, c'est au profit d'une écoute plus attentive des êtres et des choses. Le monde alors ne disparaît pas tout à fait : il existe avec moins d'arrogance , et permet à l'auteur d'aborder aux rivages, peu décrits ou parcourus, de la tendresse. J'ai mis un terme aux jeux souvent insignifiants, parfois cruels de la séduction. J'ai pris le risque d'aimer et de m'exposer. Je me dis que je suis en mesure de souffrir si les circonstances l'exigent et qu'à me réserver, comme je le faisais autrefois, je passais à côté de la vie. Quoi qu'il arrive, ma joie à exister aura été sans commune mesure avec mon ancienne façon élégante, distraite de briller, de conquérir.