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Pierre Sansot
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Une certaine forme de sagesse se reconnaît à la volonté de ne pas brusquer la durée, de ne pas se laisser bousculer par elle, pour augmenter notre capacité à accueillir l'événement.
Nous avons nommé lenteur cette disponibilité de l'individu.
Elle exige que nous donnions au temps toutes ses chances et laissions respirer notre âme à travers la flânerie, l'écriture, l'écoute et le repos. pierre sansot, l'auteur de gens de peu, de la france sensible et de jardins publics, donne, dans cet essai, quelques conseils concernant une politique de la ville, un certain emploi de la culture, un certain usage des sens.
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Comment penser la marge lorsque le centre a disparu ? Dans les textes réunis ici, Pierre Sansot interroge notre modernité obsédée par la lumière et la vitesse. Sous la pression grandissante d'un univers technique toujours plus intrusif, les foules se dispersent, les espaces de liberté sont relégués aux marges. La société se périurbanise. La marginalité urbaine devient alors une nécessité de se mettre à l'ombre, d'inventer des clairières, à défaut des boulevards qui attiraient autrefois les corps vers le centre(-ville), lieu de tous les mélanges.
Ce recueil de textes inédits de Pierre Sansot rappelle l'importance de l'oeuvre de cet écrivain du sensible et arpenteur des territoires de l'Hexagone.
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La conversation n'est pas qu'un passe-temps destiné à nous divertir : elle est une occasion d'entrelacer notre existence à celle des autres, en toute liberté et selon notre humeur.
Mais comment la distinguer du dialogue ou de l'entretien ? La correspondance et la causerie ne sont-elles pas des formes plus achevées de la conversation ? Pouvons-nous converser avec Dieu, avec les poètes, entre amoureux ? Comment éloigner les goujats, les fâcheux, qui n'ont rien à attendre de nous, les ironistes aussi, à la froideur dérangeante ?
Dans cette satire joyeuse, la conversation n'est plus considérée comme l'apanage des nantis. Chacun de nous peut y participer. Nous découvrons alors notre capacité à plaire et à savoir écouter.
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Le rugby est une fête, le tennis non plus
Pierre Sansot
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 23 Janvier 2002
- 9782228895095
Pourquoi avoir associé ici le rugby et le tennis ? Parce que dans l'un et l'autre de ces sports, c'est la même capacité de nous émerveiller, de rebondir, de se mêler à notre vie quotidienne, de nous permettre de rencontrer nos semblables. L'émotion, tout autant que l'adresse et la maladresse, l'amertume de la défaite, y ont leur place. Il s'agit là de redécouvrir notre humanité, notre manière d'appréhender le temps, de vivre.
Pierre Sansot
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(Texte provisoire) Dans ce recueil sont réunis huit textes inédits ou publiés dans des revues aujourd'hui introuvables, qui sont autant de plongées dans l'univers sensible, toujours en mouvement, attentif aux riens qui emplissent nos vies, dans lequel s'épanouit la pensée de Pierre Sansot.
Pierre Sansot (1928-2005), philosophe, anthropologue et écrivain, a enseigné la philosophie et l'anthropologie à l'université de Grenoble, puis à l'Université Paul-Valéry de Montpellier. Après Poétique de la ville, paru en 1973, il publie de nombreux ouvrages dont plusieurs connaissent un large succès commercial et critique.
Eclectique et buissonnière, son ouvre a la particularité de s'attacher au repérage des petites choses. Au fil des ans il s'intéresse aux sujets les plus variés : paysage, conversation, rugby, jardins, etc. Pierre Sansot a toujours surpris et séduit. Brouillant les frontières entre sociologie et littérature, il a réenchanté le texte scientifique. Ses derniers textes reflètent une morale attentive à soi et à l'autre, délestée du bavardage et de l'agitation. -
J'ai tenté de restituer une certaine joie de l'enfance, une vacance de l'être, un univers de l'école qui maintenant s'éloigne de nous au point de paraître légendaire avec ses objets-fétiches comme le buvard, le cahier de vacances, le carnet de notes, avec ses figures de proue comme le Cancre, le Fayot, le Crack. Au lieu de raconter une histoire, la mienne ou celle d'un autre, j'ai préféré me montrer attentif à ces objets et à délivrer ces figures, délivrer, autant que possible, leur charge poétique, leur sur-réalité. C'est pourquoi le narrateur n'apparaît jamais. Le lecteur découvre à peine quelque constance dans sa manière d'être : heureux de vivre pleinement son enfance et d'observer ses camarades, émerveillé de participer à une liturgie dont il cherche à deviner le sens. (Pierre Sansot)
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"Il m'a semblé que la mort et la vieillesse, pas plus que le soleil, ne se laissaient regarder en face, et j'ai eu recours à toutes sortes de ruses pour les approcher. J'ai donc fourré dans ce livre des fictions horribles, des contes proches du merveilleux, des réflexions morales, philosophiques, des fragments de ma vie, des cris de colère face à l'intolérable, et des appels à la tendresse pour rendre plus tolérable l'intolérable." (Pierre Sansot)
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"Voilà un homme qui prépare son bac chez les romanichels, et l'agrégation dans les bals musettes. Enseignant dans un collège de Marmande, il plaide pour la liberté d'arriver en retard, initie ses élèves au rugby en comparant la mêlée à la philosophie de Merleau-Ponty. Bidasse chez les chasseurs alpins, visiteur de cimetières, noctambule amateur de jardins publics, cafés de gare et bordels d'Agen, Sansot est de ces poètes de l'orthographe auxquels la virgule évoque "une mouche sur la gorge d'une belle"." («Télérama»)
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On a souvent reproché aux jardins publics d'être impersonnels. Pierre Sansot y voit au contraire des lieux de rencontres, parfois de heurts, en tout cas d'émotions partagées. Il en restitue ici la beauté déconcertante, les personnages qui les habitent quotidiennement (gardien, mère de famille, enfants brailleurs, dragueur, commère, petites gens, paumés, simples passants) et les rituels qui s'y déroulent, montrant que pour être authentique un jardin se doit tout à la fois d'éblouir nos sens et de nous interroger sur notre destinée.