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Pierre Herbart
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Le Rôdeur, paru en 1931, est le premier livre de Pierre Herbart. Il s'y révèle déjà tout entier. Quel signe marque Serge et l'empêche de vivre? Il est condamné à la pire solitude, solitude terrible parce qu'elle est en lui. Sa vie ressemble à un rêve, mais, «vit-on jamais des rêves revêtir un pareil caractère de réalité?» Solitude contagieuse et mortelle...
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Ce livre rassemble quelques occasions mémorables où Pierre Herbart a dévié violemment de ce qu'il appelle sa « ligne de force » toute de retrait, de méfiance en face de cette « fameuse réalité ».
Aussi le sujet profond du livre n'apparaît-il qu'en filigrane et l'aventure qui nous est contée en recouvre-t-elle une autre, chuchotée tout au long de ces pages. Nous allons d'abord avec l'auteur en Extrême-Orient, et surtout en Indochine, où il accompagna Andrée Viollis dans les années 1930. Rentré en France, il s'inscrit au parti communiste et va vivre une année à Moscou. Durant la fin de son séjour, il accompagne Gide dans son voyage à travers l'U.R.S.S.
Dès le retour en France, Pierre Herbart est happé par la guerre d'Espagne. Puis c'est la défaite de 1940 et la Résistance. Toutes ces péripéties, évoquées avec une désinvolture un peu cruelle, forment un livre de souvenirs passionnant.
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Dans une grande et belle maison du Midi, très délabrée, Juliette et Martial essaient de préserver leur amour. Ils se sont mariés bien que cousins, et peut-être davantage : à demi frère et soeur. Près d'eux vivent deux gamins, Luc et Denis, les frères de Juliette. Et aussi, dans une chambre interdite dont il ne sort jamais, le mystérieux monsieur Jules. Chacun vit comme il lui plaît, à l'heure qui lui plaît. Le soir on se couche au hasard dans n'importe quelle pièce. Un été, Luc et Denis invitent un camarade d'école, Bruno, un adolescent de seize ans. Martial et Juliette voient en lui un animal fascinant et sauvage, quelque chose comme la Licorne décrite par le bon R. P. Huc dans son Voyage dans la Tartarie, une de leurs lectures favorites. Avec Bruno, tout se complique. Le drame, que l'on sentait venir comme un orage, éclate très brusquement. Alors, le mystérieux monsieur Jules sort enfin de sa chambre et apporte un dénouement insolite à cette histoire faite de charme, de désinvolture, mais aussi de la gravité des passions secrètes.
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Dans une île déserte, un vieux gardien à la mémoire brouillée s'affaire dans les ruines d'un pénitencier pour enfants. Jadis, il y a eu mutinerie, incendie. Un adolescent révolté, Marceau, a été tué. La même île, enclave édénique aux confins de la réalité, sert de refuge à Fabien, évadé d'un bagne d'enfants. Il se transformera aux yeux du gardien, dans un jeu subtil de fascination et de violence, en Marceau. Et amènera le vieil homme aux limites de la folie, le condamnant à tuer ce qu'il aime.
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« J'ai longtemps hésité à publier ces pages de journal de mon séjour en U.R.S.S.
Tout d'abord la crainte de compromettre des amis, en me contraignant à de nombreuses coupures, édulcorait si fort mon texte que je doutais que l'on pût y prendre intérêt.
Enfin l'on trouverait là le reflet sans fard de mes impressions, de mon inquétude - et j'avais un extrême souci de ne rien livrer qui desservît l'Union soviétique au moment même où elle se préparait, peut-être, à triompher de ses erreurs. Cette illusion, que les communistes s'entendent à entretenir, je l'ai trop passionnément partagée pour m'étonner que certains de mes camarades continuent à s'en nourrir. »
Pierre Herbart.
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«Cette oeuvre aura rempli son espérance si elle apparaît comme une annonce faite à l'homme par des enfants, et comme l'expression d'une revendication humaine... Les actes et les paroles d'Alcide, d'Hervé, de Vassile et d'Androuchka sont comme les voiles successifs qui se lèvent sur la vérité et la cruauté du monde, et plus loin sur l'espoir qu'il contient, si l'on sait entendre un certain contre-ordre. Pour décors immédiats à cette révélation, deux villages de Provence et de Corse, d'une pureté de traits saisissante...»
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Guillaume - il a sept, huit ans - aime son père qui, après maints scandales dans sa petite ville, a tout quitté pour se livrer à sa passion : marcher, marcher sur les routes de France. Guillaume sait, comme savent les enfants, que son vrai père est un autre. N'importe, c'est le faux qu'il aime et que seul de la famille il pleurera beaucoup plus tard, en apprenant sa mort. La deuxième partie de ses Souvenirs imaginaires amène Guillaume à évoquer son adolescence et un voyage en Afrique noire au cours duquel il fut «initié» par des sorciers. La Nuit, qui termine ce livre, une longue nuit qui dure une semaine, est tout entier consacré aux déambulations à travers Paris de Don Jésus, un jeune Espagnol en exil. Peut-être soupçonnera-t-on que ses aventures appartiennent aux souvenirs imaginaires de Guillaume - et que Don Jésus mui-même n'est qu'un avatar de l'auteur.
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A la recherche d'andre gide
Pierre Herbart
- Gallimard
- Le Cabinet Des Lettres
- 4 Janvier 2000
- 9782070757336
Une amitié sans feinte commande un témoignage sans complaisance. «Avec vous, je m'entends à demi-mot», disait Gide à Pierre Herbart. «Sur Gide, il me faut dire tout ce que je pense - ou rien», répond celui-ci dans son livre. À la recherche d'André Gide est une sorte de déposition sous la foi du serment. Plus qu'aucun autre, Pierre Herbart a connu Gide, a vécu dans son intimité. La figure qu'il évoque, confrontée à celle que Gide a laissée de lui-même dans son oeuvre, épouse ses vrais contours et rejoint sa grandeur. Gide, selon Pierre Herbart, aurait pu, aurait dû aboutir à la stérilité, au désespoir. «Son aventure exceptionnelle fut de les conjuguer en embrassant si étroitement le but qu'il s'était fixé : l'oeuvre - qu'on ne peut plus l'en dissocier». C'est cette «aventure» de l'homme par rapport à sa création que ce petit livre s'efforce de retracer.
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Les Histoires confidentielles, ce sont douze récits de déchirantes déchéances. L'alcool, la prostitution, la folie, la mort... Loin de tout naturalisme, l'écrivain raffiné qu'était Herbart les aborde avec une compréhension, une humanité, une absence de jugement moral, qui leur donnent un frémissement de pureté.
Dans « Maman Bonheur », un adolescent suit une clocharde dans un terrain vague (et qu'on se rappelle que le père d'Herbart s'était volontairement clochardisé) ; dans « L'escalier », l'amoureux jaloux d'un jeune Italien se torture de jalousie ; « Peau d'ange » nous révèle le secret d'une prostituée de vingt ans... Toute la violente tendresse de l'auteur de L'Age d'or.Préface inédite de Jean-Luc Moreau. -
Homme d'action, et de désir, Pierre Herbart n'aura laissé qu'une poignée de livres. À cela s'ajoutent quelques textes courts - récits, portraits - ici rassemblés. Les portraits sont ceux des familiers d'Herbart, de Gide à Martin du Gard, restitués en quelques traits, d'une justesse absolue. Les récits, datant des années trente, furent retrouvés il y a une quinzaine d'années. L'obsession de la mort, en l'espèce du suicide ; le goût de l'ivresse ; l'image du corps-défroque, enveloppe inutile dont on s'évade et que l'on surplombe ; l'impossible narration d'un «je» posthume ; l'ensemble des motifs en un mot reliant ces pages elliptiques traduit indubitablement l'influence de l'opium, dont Pierre herbart faisait usage à l'époque, tout en cherchant à s'en détacher.
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On demande des déclassés : Écrits journalistiques (1932-1948)
Pierre Herbart
- Gallimard
- Le Cabinet Des Lettres
- 3 Novembre 2000
- 9782070759897
Les quelques articles de Pierre Herbart ici rassemblés sont comme autant de fragments d'une vie. Ils disent les révoltes, les enthousiasmes, les espoirs, mais aussi les doutes, les tourments, les désillusions de leur auteur. Anticolonialiste, Herbart publie des réquisitoires accablants contre les colonies françaises. Communiste, il se retrouve au coeur de la virulente polémique qui fait suite au témoignage d'André Gide sur l'U.R.S.S. Résistant, il dirige des éditoriaux qui en appellent à des temps et à un homme nouveaux. Au bout du compte, ce faux désinvolte aura été de bien des combats de son temps.
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Comme les Souvenirs imaginaires, L'âge d'or s'enlève sur fond d'autobiographie, mais une autobiographie parcellaire, fragmentée, diffractée par la seule force du désir, réduite à une suite de corps et de visages, de sensations et de parfums, exaltée par la légèreté, la transparence des rencontres avec les garçons. «C'est, justifie Herbart, que je puis être follement captivé par un visage, par la façon dont un corps se meut»... Et de l'expérience de cette fascination sort le récit le plus pur, le plus clair qui soit. Le plus extrême aussi dans l'exploration d'un «indicible sentiment de paradis perdu».
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