Kewei naît en 1950 dans une famille de paysans chinois, au pied de l'Himalaya. Au marché de Ya'an, sur les sentes ombragées du Sichuan, aux champs et même à l'école, Kewei, en dépit des suppliques de sa mère, dessine du matin au soir. La collectivisation des terres bat son plein et la famine décime bientôt le village. Repéré par un garde rouge, Kewei échappe au travail agricole et à la rééducation permanente. Sa vie bascule. Il part étudier aux Beaux-Arts de Pékin, laissant derrière lui sa mère, sa toute jeune épouse, leur fils et un village dont les traditions ancestrales sont en train de disparaître sous les coups de boutoir de la Révolution. Dans la grande ville, Kewei côtoie les maîtres de la nouvelle Chine. Il obtient la carte du Parti. Devenu peintre du régime, il connaît une ascension sans limite. Mais l'Histoire va bientôt le rattraper.
«Nad'a Zdražilova a une sueur froide. Quelque chose aussi se révolte en elle à l'idée qu'on puisse être l'otage des actes de ses parents. Que les erreurs supposées d'autrui puissent vous astreindre. Là, tout de suite, elle a envie de coller des baffes à ceux qui rendent sa trajectoire, sa liberté tributaires de ce qu'a pu faire son père pendant la guerre.»Années 1990. Fille et fils d'un chef d'industrie tchécoslovaque, Nad'a et son frère Andel cherchent à établir la vérité sur le passé de leur père. Bohuš Zdražil est accusé d'avoir collaboré avec l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. D'avoir mis ses usines et ses ouvriers au service du Troisième Reich.Ce que Nad'a et Andel vont découvrir raconte une autre histoire.
1896. Lajos Ligeti, apprenti architecte, quitte Vienne pour Budapest. Porté par le rêve de bâtir, il découvre une capitale vieillotte et endormie où tout est à faire.
Pour construire la ville, il faut séduire patrons et donneurs d'ordre. Manoeuvrer contre des concurrents redoutables dont Budapest est la chasse gardée.
Inspiré par sa muse Katarzyna, épaulé par le rusé maître d'oeuvre Barnabás Kocsis, Lajos Ligeti s'obstine. Parviendra-t-il à imposer son style visionnaire, à donner corps, par ses créations de béton, à un art nouveau ?
Étranger, juif, verra-t-il venir les précipices ?
Moscou. U.R.S.S. La culture est enrégimentée afin de servir l'État. Vladimir Katouchkov et Pavel Golchenko, la vingtaine, se rencontrent un soir par hasard. Le premier est censeur au sein du GlavLit, qui statue sur tout ce qui paraît dans le pays. Le second est projectionniste au Goskino, le cinéma des officiels du Parti. Deux institutions où sont quotidiennement interdites, coupées, asservies les oeuvres d'une nouvelle génération d'écrivains et de cinéastes qui tente de s'épanouir depuis la mort de Staline. Vladimir Katouchkov, écoeuré par le système, décide d'en dénoncer l'hypocrisie. À ses risques et périls. Et bientôt au détriment de ceux qui l'entourent. Les âmes rouges est un roman hommage aux plus indépendants des artistes soviétiques et aux chefs-d'oeuvre de ce que l'on a appelé «la dissidence». C'est aussi une ode à l'amitié:celle qui lie, à travers les épreuves et les ans, le Russe Vladimir Katouchkov et l'Ukrainien Pavel Golchenko.
Musicien inclassable, le compositeur soviétique Alfred Schnittke (1934-1998) donna peut-être parmi ses plus belles portées au XXe siècle.
De la musique de film à la musique religieuse, toute son oeuvre, éminemment personnelle, est une ode à la liberté de créer.
Pour cette raison, Alfred Schnittke eut de nombreux détracteurs au sein du système de la culture soviétique. Il fit des envieux, qui devinrent parfois des ennemis. Il eut surtout de grands amis - Mstislav Rostropovitch, Gidon Kremer ou Larissa Chepitko pour ne citer qu'eux.
Et c'est grâce à ces derniers que sa musique vit encore. Intensément. Furieusement. Réflexion sur les conditions de la création en régime totalitaire, sur les enjeux et les motivations complexes de toute démarche artistique, Cadence secrète restitue avec précision, autour de la figure d'Alfred Schnittke, l'ambiance soviétique, ses coups fourrés comme ses fastes, et la guerre complexe menée par le Parti contre les aspirations individuelles jusqu'aux plus intimes.
Cadence secrète transmet l'envie de découvrir l'oeuvre mal connue d'Alfred Schnittke. D'y retrouver les forces qui la travaillent en profondeur.
Phrase d'armes : désigne en escrime l'enchaînement des actions réalisées lors d'un assaut.Fleurettiste de talent, avocat en pleine ascension, René Bondoux naît en 1905 sous une bonne étoile. Il devient champion olympique à Los Angeles. Il tombe amoureux. Mais traverser le turbulent vingtième siècle n'est pas une mince affaire : guerre, prison, évasions et combats aux côtés du général de Lattre... le destin de René Bondoux va épouser celui de la France.
Près de 20 000 « Justes parmi les Nations » sont honorés au Mémorial de Yad Vashem. Paul Greveillac en a choisi quinze dont il raconte pour chacun d'eux, en quelques pages, l'histoire. Le consul du Japon à Kaunas en Lituanie, le métropolite de l'île grecque de Zante, le directeur d'un cirque en Allemagne, le seul pharmacien du ghetto de Cracovie en Pologne, une résistante de Lyon, un champion de tennis de table croate... Dans tous les pays d'Europe soumis à l'ordre nazi, des hommes et des femmes, touchés au coeur ont choisi la désobéissance et l'insubordination. Les années de haine et de lâcheté ont aussi été celles des preuves d'amour et de générosité les plus audacieuses.