Le singe est-il le frère de l'homme ? Nous, des macaques ? ! Ne sommes-nous pas au sommet de l'échelle des êtres ? Et si l'homme est un singe, l'inverse est-il pour autant vrai ? Quelles surprises nous réserve encore la planète des singes ? Les Petites Pommes du savoir.
Des réponses brèves, claires et sérieuses aux questions que vous vous posez sur le monde.
Il y a plus de 3 millions d'années, des primates issus d'une grande famille empruntent un chemin évolutif qui aboutira aux hommes modernes. Au cours de ces millénaires, nos ancêtres imaginent, créent, inventent, transmettent, échangent. et inventent des outils.
Comment les identifier ? Quand sont-ils apparus ? À quoi correspondent-ils du point de vue de l'évolution du bagage cognitif (le cerveau) et moteur (la main) de l'homme préhistorique ?
Après bien des années de réductionnisme, qui ont conduit à une conception rigide de l'hominisation - c'est l'outil qui fait l'homme -, nous avons appris que les chimpanzés utilisent toutes sortes d'outils, dont des outils en pierre pour briser des noix. Et il semble bien que les orangs-outans en fassent de même. L'outil et la culture ne sont donc pas les attributs du seul homme.
Toutefois, la fabrication d'outils en pierre dure participe d'une activité idéomotrice qui implique un projet, des connaissances, des savoir-faire, et une dextérité manuelle, qui reste unique à l'homme et à ses lointains ancêtres. Et pour comprendre un ensemble de pierres taillées préhistoriques, il faut savoir reconnaître toutes les étapes de la réalisation de ce projet, depuis l'acquisition des matières premières jusqu'à l'abandon de l'outil, en passant par sa fabrication, et son utilisation.
Trois chercheurs : un paléo-anthropologue, un neurobiologiste et un philosophe, réunis, pour tenter de répondre à une même question, plus que jamais d'actualité : « qu'est-ce que l'humain? ». Le paléo-anthropologue, Pascal Picq, considère l'homme à l'intérieur du monde vivant, en insistant plus sur les continuités que sur les ruptures. Selon lui, comment ne pas faire descendre l'homme de son piédestal d' « animal doué de raison », quand on sait que les primates ont développé des techniques relevant de la culture ? Le neurobiologiste Jean-Didier Vincent, interroge quant à lui le « miracle » de la sélection génétique qui a fait qu'à un moment de l'évolution quelques gènes se sont mis soit à fonctionner plus longtemps soit à se dupliquer et à s'exprimer là où ils ne devaient pas l'être, dans le cerveau ". Enfin, pour nouer nature et culture, la philosophie, en la personne de Michel Serres, relaie les savoirs scientifiques en méditant sur le temps. Nous savons aujourd'hui évaluer la durée gigantesque requise par la formation de l'univers inerte, des vivants et de l'homme. Comment définir ce dernier, sinon comme un vivant parti à la conquête de ce temps ? Comme "le premier vivant en voie d'autoévolution" ?