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Pascal Bruckner
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Je souffre donc je suis : Portrait de la victime en héros
Pascal Bruckner
- Grasset
- Essais Grasset
- 13 Mars 2024
- 9782246838005
A l'humanité conquérante de la modernité succède aujourd'hui une humanité victimaire. La promesse des Lumières et de la Révolution, un monde meilleur débarrassé du fatalisme et du fanatisme, accouche d'une société du sanglot.
Le souci des humiliés, telle est la grandeur de la civilisation. La victimisation comme chantage sur autrui et pathologie de la reconnaissance, tel est l'envers de ce progrès.
La souffrance est devenue paradoxalement, dans l'Occident hédoniste, un nouveau sacré qui méduse. Chacun, riche ou pauvre, homme ou femme, brandit son brevet de malédiction, qui l'élève au-dessus de ses semblables. Ce dolorisme mâtiné d'aigreur valorise la figure du martyr et alimente ces deux grandes passions que sont le ressentiment et la vengeance. Les heureux et les puissants veulent eux aussi appartenir à l'aristocratie de la marge et former de nouvelles castes de déchus, au détriment des vrais malheureux. Partout fleurit la posture du paria, le narcissisme de la sécession et la concurrence victimaire.
Cajolées, élevées dans la peur et la susceptibilité, les jeunes générations seront-elles capables d'affronter le monde chaotique qui est le nôtre, marqué par le retour de la guerre, l'hyper violence, le terrorisme islamiste et les catastrophes naturelles ? -
Le sacre des pantoufles : du renoncement au monde
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Documents
- 7 Février 2024
- 9782253195764
Et si le confinement était devenu le désir secret d'une partie de l'humanité ? Face à une époque dangereuse menacé par la guerre, le terrorisme, le dérèglement climatique, le chez soi, surtout le chez soi connecté qui nous apporte le monde à domicile, retrouve une immense séduction. Pourquoi sortir du cocon ? À l'instar du héros de la littérature russe Oblomov, qui ne parvint jamais à quitter son lit, allons-nous devenir des êtres frileux et recroquevillés ? On redoutait hier en pleine pandémie la tyrannie sanitaire, c'est plutôt la tyrannie sédentaire qui nous guette. La pantoufle et la robe de chambre deviendront-elles, avec l'omniprésence des écrans, les nouveaux emblèmes de demain ? Dresser l'archéologie de ce renoncement, en saisir les enjeux philosophiques et historiques, telle est l'ambition de cet essai.
Après les vertiges du dehors, les séductions de nos cavernes connectées. Ce nouveau mal de notre temps, Bruckner le traque. On devine l'enseignement de Jankélévitch. François Guillaume Lorrain et Saïd Mahrane, Le Point.
L'écrivain brosse le portrait d'une humanité ratatinée qui juge que moins veut dire mieux. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres -
Dans l'amitié d'une montagne : petit traité d'élévation
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Documents
- 24 Mai 2023
- 9782253941132
Voici une échappée vers les cimes, loin de nos vies confinées, étouffées, avachies. Enfant de la neige et des sapins, amoureux des vaches et curieux des loups, Pascal Bruckner renoue avec sa jeunesse à mesure qu'il monte en altitude. Cette autobiographie sensible dresse aussi un constat inquiet. Le Pays d'en haut est aussi merveilleux que fragile, menacé par son propre succès. Mais pourquoi grimper au sommet si c'est pour en redescendre, pourquoi tant d'efforts pour un résultat si éphémère ? C'est l'énigme de la montagne. Toute ascension est un exercice d'amitié et de dépassement.Dans un style chatoyant et sensuel, ce livre fond dans une même neige littérature et philosophie, rituels d'une pratique passionnée et questionnement sur le sens de la vie. La ruée vers les sommets n'est-elle pas à sa façon un défi au temps et la célébration d'une beauté périssable ?Une libre méditation, sobre et belle, sur ce que la montagne, au fil du temps, révèle du corps, du désir et de l'existence. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.
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Une brève éternité ; philosophie de la longévité
Pascal Bruckner
- Le Livre de Poche
- Documents
- 20 Janvier 2021
- 9782253101369
Trente ans, c'est ce que nous avons gagné en espérance de vie depuis 1900 : la totalité d'une existence au XVIIe siècle. Formidable avancée qui bouleverse tout : notre vie professionnelle, amoureuse, familiale, notre rapport au monde, à la maladie, le sens même de notre destin.
À partir de la cinquantaine, l'animal humain connaît une suspension entre maturité et vieillesse. Il comprend ce qu'il est précieux de sauvegarder, déraisonnable de convoiter et permis d'espérer. Que faire de ce cadeau ambigu ? Comment remplir cette moisson de jours supplémentaires ? S'agit-il de vivre plus longtemps, ou plus intensément ? Le défi de la longévité n'est-il pas d'arbitrer entre la fatigue et la ferveur, la grâce du renouveau et la disgrâce du renoncement ?Une ode au désir, à la passion de vivre, au rougeoiement des découvertes, immenses ou minuscules. Claire Chartier, L'Express.Un excellent essai. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres. -
Un coupable presque parfait ; la construction du bouc émissaire blanc
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Documents
- 13 Avril 2022
- 9782253104605
La chute du mur de Berlin a plongé les gauches européennes en plein désarroi. Sur le champ de bataille des idées, le progrès, la liberté et l'universel ont fait place à une nouvelle triade directement importée des États-Unis : le genre, l'identité et la race. Les progressistes se battaient jadis au nom du prolétariat, du tiers-monde et des damnés de la terre. Trois discours - néoféministe, antiraciste et décolonial - désignent désormais l'homme blanc comme l'ennemi : son anatomie fait de lui un prédateur par nature, sa couleur de peau un raciste, sa puissance un exploiteur de tous les « dominés ». L'enjeu de cet essai est de montrer comment la lutte des races est en train de remplacer la lutte des classes, de balayer les problèmes sociaux et la méritocratie et de détruire l'idée d'humanité commune.Aussi percutant que dérangeant. Lire.Un livre événement. Le Figaro magazine.
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« - Vous avez raison, monsieur, nous entrons dans une zone de fortes turbulences.
- Mais... nous allons pouvoir la traverser ?
- Je l'espère. ».
Jézabel, jeune enseignante de mathématiques, quitte ses montagnes de Haute-Savoie pour se rendre à Montréal. Son père, ancien pasteur et horloger amateur, lui a fait jurer, sur son lit de mort, d'aller porter à un ami au Québec la montre qu'il a conçue. Une pièce unique dont la particularité est qu'elle ne donne pas l'heure, mais... peut détruire le temps.
L'avion est pris dans une tempête et contraint de se poser en catastrophe dans un aéroport de fortune au nord des États-Unis. Il fait nuit noire, la neige tombe dru. La jeune femme trouve refuge au Plazza, vieil hôtel aux proportions démesurées. À son réveil, le cauchemar commence. On lui annonce qu'elle n'a pas séjourné au Plazza pendant un jour mais... un an !
Ainsi débute ce roman cruel où Pascal Bruckner égare son personnage, comme son lecteur, dans un univers d'inquiétante étrangeté.
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C'est l'histoire d'un enfant à la santé fragile. Né après guerre dans une famille d'origine et de culture allemandes, il est envoyé dans un village d'Autriche pour soigner ses poumons. Sous la neige, il prie chaque soir le Seigneur de provoquer la mort de son père. Ce dernier, antisémite et raciste, est un mari pervers qui bat sa femme. Son fils unique fera tout pour devenir son contre-modèle. Il sera l'élève de Jankélévitch et de Barthes, le jumeau spirituel d'Alain Finkielkraut, puis un écrivain reconnu. Jusqu'au dernier jour, il accompagnera pourtant cet étranger qui lui a donné la vie. Car au-delà du mépris et de la rage, ce récit est l'aveu d'un amour impossible à renier d'un fils pour son père auquel il doit paradoxalement toute son oeuvre.
« Certains chapitres vous prennent à la gorge, d'autres, superbement ciselés, font frissonner d'admiration. » Frédéric Beigbeder, Le Figaro Magazine.
« Vertigineux. » Éric Aeschimann, Le Nouvel Observateur.
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La tentation de l'innocence
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Ldp Litterature & Documents
- 4 Septembre 1996
- 9782253139270
Rien n'est plus difficile que d'être libre, maître et créateur de son destin. Rien de plus écrasant que la responsabilité qui nous enchaîne aux conséquences de nos actes. Comment jouir de l'indépendance en esquivant nos devoirs ? Par deux échappatoires, l'infantilisme et la victimisation, ces maladies de l'individu contemporain.
D'un côté, l'adulte, choyé par la société de consommation, voudrait garder les privilèges de l'enfance, ne renoncer à rien tout en étant diverti en permanence. De l'autre, il pose au martyr, même s'il ne souffre que du simple malheur d'exister.
Les bien-souffrants seraient-ils les nouveaux bien-pensants ? N'est-il pas temps alors de ne plus confondre la liberté avec le caprice ? La peur et la faiblesse sont-elles le prix à payer pour notre refus de la maturité ?
Enfin, comment maintenir la démocratie si une majorité de citoyens aspire au statut de victime au risque d'étouffer la voix des vrais déshérités ?
Telles sont quelques-unes des questions que pose ce livre - prix Médicis/essai 1995 - en des pages à la fois intuitives et rigoureuses. -
Un racisme imaginaire : islamophobie et culpabilité
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 14 Février 2018
- 9782253009474
Depuis plus de trente ans, le terme d'« islamophobie » anéantit toute parole critique envers l'islam. Il a pour double finalité de bâillonner les Occidentaux et de disqualifier les musulmans réformateurs.
Une grande religion comme l'islam n'est pas réductible à un peuple puisqu'elle a une vocation universelle. Lui épargner l'épreuve de l'examen, entrepris depuis des siècles par le christianisme et le judaïsme, c'est l'enfermer dans ses difficultés actuelles. Et condamner à jamais ses fidèles au rôle de victimes, exonérées de toute responsabilité dans les violences commises en son nom.
Démonter cette imposture, réévaluer ce qu'on appelle le « retour du religieux » et qui est plutôt le retour du fanatisme, célébrer l'extraordinaire liberté que la France donne à ses citoyens le droit de croire ou de ne pas croire en Dieu : tels sont les objectifs de cet ouvrage.
Un essai incisif et important. Vincent Trémolet de Villers, Le Figaro magazine. -
Peut-on, dans un couple, esquiver l'ennui par l'adoration, la lassitude par l'érotisme ? telle est la question implicite que se posent les personnages de ce roman à bord du paquebot qui les mène de marseille à istanbul.
Le récit que l'un d'entre eux, franz, fait à un autre voyageur, didier, de ses amours avec une certaine rebecca, également présente, sert de fil conducteur à leurs interrogations. récit dont l'enjeu caché de manquera pas d'infléchir à son tour les relations du voyageur et de sa compagne, béatrice, avec laquelle il part en inde oú ils n'arriveront, bien sûr, ni les uns ni les autres.
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Un soir d'hiver, Benjamin et sa fiancée Hélène, pris dans une tempête de neige, ont trouvé refuge dans le chalet où Steiner, un avocat aux allures de vieux beau, vit avec sa femme, Francesca, et leur domestique. Ils sont accueillis à merveille mais, peu à peu, un poison se mêle au charme. Fasciné et épouvanté à la fois, Benjamin va découvrir quelle punition ces êtres disqualifiés par l'âge réservent à ceux dont la beauté est une insulte. Roman policier et conte fantastique, à la fois suave et cruel, Les Voleurs de beauté ont valu à Pascal Bruckner le prix Renaudot 1997.
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Choisir qui l'on aime, aimer qui l'on veut : pour arriver à ces libertés qui nous semblent évidentes, il a fallu une longue révolution du sentiment commencée au XVIIIe siècle. Mais ces droits chèrement acquis ont un prix. Comment l'amour, qui attache, peut-il s'accommoder de la liberté, qui sépare ? Pascal Bruckner raconte, à travers les métamorphoses du mariage et de l'érotisme, la résistance du sentiment à tous les embrigadements. Il y a progrès dans la condition des hommes et des femmes mais il n'y a pas de progrès en amour : c'est la bonne nouvelle de ce troisième millénaire commençant.Pascal Bruckner pose un regard acéré sur les choses du coeur au troisième millénaire. Elle.Pascal Bruckner est un essayiste à paradoxe : tout en humant l'air du temps, il n'a pas son pareil pour en faire la critique cinglante. Alexis Lacroix, Le Magazine littéraire.
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L'euphorie perpétuelle ; essai sur le devoir de bonheur
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 20 Février 2002
- 9782253152309
« Un nouveau stupéfiant collectif envahit les sociétés occidentales : le culte du bonheur. Soyez heureux ! Terrible commandement auquel il est d'autant plus difficile de se soustraire qu'il prétend faire notre bien. Comment savoir si l'on est heureux ? Et que répondre à ceux qui avouent piteusement : je n'y arrive pas ? Faut-il les renvoyer à ces thérapies du bien-être, tels le bouddhisme, le consumérisme et autres techniques de la félicité ? Qu'en est-il de notre rapport à la douleur dans un monde où le sexe et la santé sont devenus nos despotes ?
J'appelle devoir de bonheur cette idéologie qui pousse à tout évaluer sous l'angle du plaisir et du désagrément, cette assignation à l'euphorie qui rejette dans l'opprobre ou le malaise ceux qui n'y souscrivent pas. Perversion de la plus belle idée qui soit : la possibilité accordée à chacun de maîtriser son destin et d'améliorer son existence.
C'est alors le malheur et la souffrance qui sont mis hors la loi, au risque, à force d'être passés sous silence, de resurgir où on ne les attendait pas. Notre époque raconte une étrange fable : celle d'une société vouée à l'hédonisme, à laquelle tout devient irritation et supplice.
Comment la croyance subversive des Lumières, qui offrent aux hommes ce droit au bonheur jusqu'alors réservé au paradis des chrétiens, a-t-elle pu se transformer en dogme ? Telle est l'aventure que nous retraçons ici. » P. B. -
La sagesse de l'argent
Pascal Bruckner
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche
- 20 Septembre 2017
- 9782253186397
L'argent est une promesse qui cherche une sagesse. L'expression doit s'entendre en un double sens : il est sage d'avoir de l'argent, il est sage de s'interroger sur lui. Il rend tout homme philosophe malgré lui : bien penser, c'est aussi apprendre à bien dépenser, pour soi et pour autrui. Avec l'argent, nul n'est à l'aise : ceux qui croient le détester l'idolâtrent en secret. Ceux qui l'idolâtrent le surestiment. Ceux qui feignent de le mépriser se mentent à eux-mêmes. Engouement problématique, réprobation impossible. Telle est la difficulté. Mais si la sagesse ne consiste pas à s'attaquer à cela même qui paraît à tous le symbole de la folie, à quoi bon la philosophie ?
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Monsieur Tac est le récit d'un voyage imaginaire, une plongée dans un univers magique, celui de l'alphabet. On y voit des lettres qui parlent et agissent comme des êtres humains, des corps qui grandissent et rapetissent à vue d'oeil, des calembours baladeurs, des animaux savants, un détective qui meurt et ressuscite à volonté, tout cela raconté avec un mélange inimitable de sérieux et d'humour, en 26 chapitres, évidemment - de A à Z.En même temps, Monsieur Tac est une satire de notre culture, un démontage ironique de tout le bric-à-brac littéraire qui encombre nos cervelles, mieux : le déboulonnage de l'Homme de Lettres statufié par les Lagarde et Michard à la mode. Bref, un roman gai et brillant, sans message ni thèse.
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Le sanglot de l'homme blanc ; tiers monde, culpabilité, haine de soi
Pascal Bruckner
- Points
- Points Documents
- 3 Avril 2002
- 9782020551175
Pascal Bruckner s'attaque avec vigueur au malaise qui consume les sociétés occidentales : le « tiers-mondisme » qui repose surtout, derrière la solidarité affichée, sur la haine de soi. Cette idéologie oppose un Sud radieux, peuplé d'agneaux et de martyrs, à un Nord rapace, habité de loups et de nantis. Une vision trop simpliste et culpabilisante qui trouve ici un lumineux contrepoint.
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Le fanatisme de l'apocalypse ; sauver la terre, punir l'homme
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Ldp Litterature & Documents
- 6 Février 2013
- 9782253167341
La planète est malade. L'homme est coupable de l'avoir dévastée. Il doit payer. Telle est la vulgate répandue aujourd'hui dans le monde occidental. Le souci de l'environnement est légitime : mais le catastrophisme nous transforme en enfants qu'on panique pour mieux les commander. Haine du progrès et de la science, culture de la peur, éloge de la frugalité : derrière les commissaires politiques du carbone, c'est peut-être un nouveau despotisme à la chlorophylle qui s'avance. Et rend plus urgent l'instauration d'une écologie démocratique et généreuse. Une course de vitesse est engagée entre les forces du désespoir et les puissances de l'audace.P. B. Bruckner pointe une belle urgence en forme de dilemme : comment alerter sans apeurer, expliquer sans déprimer, changer sans désenchanter. Vincent Giret, Libération. Afin que pousse l'écologie de raison, dont dépend notre salut collectif, il faut éradiquer l'écologie de divagation. Bruckner désherbe. Christophe Barbier, L'Express.
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La tyrannie de la pénitence ; essai sur le masochime occidental
Pascal Bruckner
- Grasset
- 4 Octobre 2006
- 9782246641612
« Le monde entier nous hait et nous le méritons bien : telle est la conviction d?une majorité d?Européens, du moins à l?Ouest. Depuis 1945, en effet, notre continent est habité par les tourments du repentir. Ressassant ses abominations passées, les guerres incessantes, les persécutions religieuses, l?esclavage, l?impérialisme, le fascisme, le communisme, il ne voit dans sa longue histoire qu?une continuité de tueries, de pillages qui ont abouti à deux conflits mondiaux, c?est-à-dire à un suicide enthousiaste. A ce sentiment de culpabilité, toute une élite intellectuelle et politique donne ses lettres de noblesse, appointée à l?entretien du remords comme jadis les gardiens du feu. Dans cette rumination morose, les nations européennes oublient qu?elles, et elles seules, ont fait l?effort de surmonter leur barbarie pour la penser et se mettre à distance d?elle, construisant un monde de paix et de prospérité. L?Europe a sans doute enfanté des monstres, elle a du même coup enfanté les théories qui permettent de détruire les monstres.?Curieusement nous vivons aujourd?hui une situation de repentir à sens unique : celui-ci n?est exigé que d?un seul camp, le nôtre, et jamais des autres cultures, des autres régimes qui se drapent dans leur pureté supposée pour mieux nous accuser. Mais l?Europe accepte trop volontiers le chantage à la faute ; si nous adorons nous flageller et nous couvrir la tête de cendres, n?est-ce pas que notre souhait secret est de sortir de l?Histoire, de nous abriter peinards, dans le cocon de la contrition, pour ne plus agir, échapper à nos respnsabilités ? La repentance n?est peut-être rien d?autre que le triomphe de l?esprit d?abdication. »?P.B??
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Imaginez qu'un groupe d'enfants s'empare du métro et y crée une société où tous les rapports soient inversés. Des savants fous, des clochards magiciens, des taupes géantes, un ogre philosophe se mettent à hanter les sous-sols de Paris et à y semer la poésie et la terreur. Telles sont les aventures auxquelles nous convie Pascal Bruckner dans ce livre qui lui a valu le Grand Prix d'Avoriaz de littérature fantastique (1978).
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Antoine Dampierre, la trentaine soignée, est un garçon normal. Ou presque. Il travaille dans une agence immobilière de luxe jusqu'au jour où deux ivrognes lui font rater une vente et qu'il rosse l'un d'eux à mort. Illumination ! Notre purificateur commence alors sa quête hallucinée dans le Paris des naufragés. Ce faisant, il croise la route d'Isolde. Cette héroïne de l'humanitaire parviendra-t-elle à le sauver de lui-même ? La Maison des Anges est un polar du bitume qui nous emporte avec effroi et jubilation dans le grand ventre de Paris.
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L'amour du prochain
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 4 Octobre 2006
- 9782253115588
« La plupart des gens, pour changer de monde, doivent s'exiler, rompre avec leur milieu. Moi je n'avais qu'à traverser la Seine et je ne blessais personne. Je m'endormais mari, me réveillais fonctionnaire, me rallongeais catin. » P.B.
Quand on retrouve P.B. romancier, on retrouve l'outrance, le sordide, le sublime.
« L'amour du prochain est dans la ligne des Lunes de fiel ».
Laurent Seksik, Le Point.
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«Naître ou ne pas naître», telle est la question que se posent Louis et Céline, jumeaux gavés de savoir et d'intelligence dans le ventre de leur mère et qui s'acharnent à ne point en sortir. Céline s'y décide. Pas Louis. Super foetus monstrueux soumis aux diaboliques expérimentations du Dr Fontane, il ingurgite tout ce que lui transmet un gigantesque ordinateur. Devenu une célébrité mondiale capable de rivaliser avec les plus grands savants et même avec Dieu, Louis s'obstine à demeurer dans la bulle utérine. Jusqu'au jour où apparaît Lucia...
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Un jeune fonctionnaire français part en mission pour l'inde, cette terre oú "tout enfantement est marqué par la mort ", et se trouve bientôt déchiré entre sa fascination pour ce pays et son incapacité à le comprendre.
De tous les personnages qu'il croise, aucun ne sortira indemne de l'affrontement ; l'un d'eux, en particulier, un agronome américain cynique et brillant, le captive par le monstrueux projet dont il est habité. mais le vrai sujet de parias, c'est évidemment l'inde : mother india. une inde imaginaire, fantasmatique autant que réelle, aimée autant que détestée et dont les démesures et la misère n'effacent jamais la séduction magique, quasi merveilleuse, qu'elle exerce sur les étrangers.
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Misère de la prospérité ; la religion marchande et ses ennemis
Pascal Bruckner
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 4 Février 2004
- 9782253067726
« Dans la débâcle des croyances et des idéologies, il en est une qui résiste : l'économie. Elle a cessé d'être une science aride, une froide activité de la raison pour devenir la dernière spiritualité du monde développé. C'est une religiosité austère, sans élans particuliers, mais qui déploie une ferveur proche du culte.
De cette mythologie, les nouveaux mouvements contestataires sont partie prenante : s'ils soulignent à bon droit les injustices du marché, ils continuent d'en faire le moteur de l'Histoire et de lui imputer les moindres désordres de la planète. Une même croyance soude donc les « néo-libéraux » et leurs détracteurs. Ils se croient ennemis ; ils sont partenaires.
Ce n'est pas du capitalisme qu'il faut sortir, mais de l'économisme. De la glorification, par tous les camps, d'une discipline qui prétend régir la société entière, nous transformer en hamsters laborieux, réduits au simple rôle de producteurs, consommateurs ou actionnaires. Remettre les activités marchandes à leur place, retrouver la place de ce qui n'est pas marchand : il en va tout simplement du sens de nos vies. »