Filtrer
Support
Prix
Laurent Feneyrou
-
Le chant de la dissolution
Laurent Feneyrou
- Philharmonie De Paris
- La Rue Musicale
- 6 Septembre 2018
- 9791094642290
La tragédie, dans son sens étymologique, représente un conflit : celui de la mythologie et de l'histoire, du divin et de l'humain, de la transcendance et de l'immanence, dont elle exprime la division, la séparation, l'essentiel discord. Dans un monde sans dieux tutélaires, les hommes portent leurs ombres comme ils portent leur feu - jusqu'à la catastrophe, la mort, la blessure ouverte ou l'enfermement.
Cinq oeuvres majeures (Maderna, Nono, Barraqué, Feldman et Zimmermann) de la seconde moitié du xxe siècle abritent cette tonalité affective, tragique, dans leurs espaces sonores spécifiques. Ce sont des chemins, dont l'expérience seule est dépositaire d'une beauté et d'une fragilité troublantes. Abandonnés à l'écoute, ils livrent leurs strates, poétiques, musicales, littéraires, philosophiques ou existentielles, mais aussi leurs inachèvements, leurs accumulations ou leurs patientes mutations. Composées après la guerre, les camps, les bombes, les désagrégations politique et identitaire, ces oeuvres chantent l'abîme de la dissolution.
-
Musique et dramaturgie : Esthétique de la représentation au XXe siècle
Laurent Feneyrou
- Editions De La Sorbonne
- 1 Mars 2003
- 9782859444723
-
Théories de la composition musicale au XXe siècle Tome 2
Nicolas Donin, Laurent Feneyrou
- Symetrie
- 15 Octobre 2013
- 9782914373623
Le XXe siècle musical n'a eu de cesse de renouveler les langages, les techniques d'écriture et les outils technologiques, mais aussi d'en observer les principes, voire d'en prescrire les règles. Comme Baudelaire l'avait annoncé, avec la modernité naît l'exigence de l'artiste raisonnant son art et découvrant les lois en vertu desquelles il crée.
Nourris d'expériences littéraires ou plastiques, de concepts philosophiques et des avancées de la science (mathématique, physique, acoustique...), les compositeurs du siècle dernier nous ont ainsi légué nombre d'articles, d'entretiens, de lettres, de manifestes, de livres, de documents divers et de recherches parfois inédites, mais transmises par une tradition orale ou leur propre pédagogie. Ils y traitent de la musique, de ses fondements, ainsi que de leurs oeuvres déjà écrites ou encore en devenir, pour en dévoiler les arcanes ou accompagner leur projet.
Beaucoup de ces théories, individuelles ou collectives, explicites ou plus secrètes, ont été commentées par la musicologie, mais il n'en existait à ce jour aucun panorama synthétique destiné au mélomane, à l'étudiant ou au musicien. Théories de la composition musicale au XXe siècle entend combler cette lacune et montrer la vigueur de ces théories, de Schoenberg aux contemporains en passant par le minimalisme. Rédigé par les meilleurs spécialistes, ravivant sans cesse les équilibres entre idées, faits historiques et analyses de partitions, il présente plus d'une soixantaine de chapitres de référence introduisant à des corpus d'écrits de compositeurs ou à des notions plus transversales, qui ont architecturé la musique occidentale tout au long du siècle passé. -
De lave et de fer ; essai sur l'art des années de plomb en Allemagne
Laurent Feneyrou
- Editions Mf
- 30 Septembre 2017
- 9782915794977
Ce livre est fait d'histoires, celles de l'extrême-gauche allemande et de sa radicalisation dans les luttes de la Fraction armée rouge (RAF) et celle de la musique de Helmut Lachenmann entre le début des années 1960 et la fin des années 1990. Compositeur majeur de l'après-guerre en Allemagne, il fut l'ami d'enfance de Gudrun Ensslin, une des membres fondatrices de la RAF. De lave et de fer est un essai autour de son oeuvre et de la conscience sociale, politique et historique qui l'anime. C'est un livre sur les exigences de l'artiste face à l'histoire.
-
Luigi Nono, fragmente-stille, an diotima
Laurent Feneyrou
- Contrechamps
- Poche
- 19 Novembre 2021
- 9782940068623
Luigi Nono (1924-1990) est l'un des compositeurs les plus importants de l'après-guerre. Aux côtés de Boulez et de Stockhausen, il participe à une véritable reconstruction de la musique en s'appuyant sur l'héritage sériel de l'école de Vienne. Sa singularité au sein de l'avant-garde musicale de l'époque tient à ses engagements éthiques et politiques, qui le conduisent à adhérer au Parti Communiste Italien, dont il devient une figure dominante. Ses oeuvres se veulent « engagées », au sens sartrien du terme : elles témoignent d'événements historiques tragiques comme le nazisme (Il canto sospeso), la Shoah (Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz), l'arme atomique (Sul ponte di Hiroshima), la guerre du Vietnam (A floresta é jovem e chesa de vida), et bien d'autres encore. Cet engagement l'éloigne des scènes musicales institutionnelles et le conduisent à se tourner vers les moyens électro-acoustiques. La musique de Luigi Nono est chargée d'une expressivité intense et cherche en même temps des voies nouvelles, aussi bien musicales que dans l'alliance avec d'autres arts (notamment dans ses deux opéras), et dans sa présentation : il organise de nombreux concerts dans les usines ou sur les places publiques, qui se terminent par de longs échanges avec les auditeurs. Au milieu des années 1970, il se remet profondément en question, ce qui l'amène vers d'autres sources d'inspiration et vers l'exploration des moyens nouveaux fournis par la live-electronics, tout en maintenant ses exigences musicales, éthiques et politiques. Le quatuor à cordes Fragmente-Stille, an Diotima est l'oeuvre qui inaugure cette nouvelle période créatrice. Présentée le 2 juin 1980 à Bonn par le Quatuor LaSalle, qui l'avait commandée, l'oeuvre modifie radicalement l'idée que l'on se faisait du compositeur ; elle a un fort impact sur les jeunes compositeurs et est souvent jouée par de nombreux quatuors. L'oeuvre est une immense méditation traversée de gestes éruptifs, une suite de moments (Fragmente) dans lesquels le silence (Stille) joue un rôle essentiel. La Diotima du titre renvoie à une figure du roman par lettres Hypérion de Friedrich Hölderlin et au nom qu'il donna à la femme aimée en secret. La partition comporte, sous les portées, des fragments de poèmes de Hölderlin que les musiciens doivent lire de façon muette tout en jouant. Au plus profond de l'intime, Nono interroge la nature du son et du silence, sa relation à l'époque, qui fait écho à celle vécue par Hölderlin. Chaque sonorité est ciselée, prolongée sur des durées inhabituelles, prise dans des relations énigmatiques et fascinantes, qui confèrent à l'oeuvre un caractère de cérémoniel, loin de la tradition du genre. La richesse sonore du quatuor répond à une richesse sémantique foisonnante : outre les écrits de Hölderlin, Nono fait référence à Maïakovski et Lili Brick, Kafka, Beethoven, Verdi, Scherchen, Maderna... Laurent Feneyrou démêle tous ces fils tissés les uns avec les autres, comme il démêle ceux de la construction musicale, retraçant la genèse de composition en s'appuyant sur toute une série d'esquisses et de documents publiés ou inédits. Il replace ce quatuor dans le contexte politique de l'époque et approfondit le lien à Hölderlin. Ainsi éclaire-t-il l'oeuvre de l'intérieur dans une approche à la fois historique, esthétique et analytique. C'est le premier livre en français sur cette oeuvre.
-
-
Théories de la composition musicale au XXe siècle Tome 1
Nicolas Donin, Laurent Feneyrou
- Symetrie
- 15 Octobre 2013
- 9782914373616
Le XXe siècle musical n'a eu de cesse de renouveler les langages, les techniques d'écriture et les outils technologiques, mais aussi d'en observer les principes, voire d'en prescrire les règles. Comme Baudelaire l'avait annoncé, avec la modernité naît l'exigence de l'artiste raisonnant son art et découvrant les lois en vertu desquelles il crée.
Nourris d'expériences littéraires ou plastiques, de concepts philosophiques et des avancées de la science (mathématique, physique, acoustique...), les compositeurs du siècle dernier nous ont ainsi légué nombre d'articles, d'entretiens, de lettres, de manifestes, de livres, de documents divers et de recherches parfois inédites, mais transmises par une tradition orale ou leur propre pédagogie. Ils y traitent de la musique, de ses fondements, ainsi que de leurs oeuvres déjà écrites ou encore en devenir, pour en dévoiler les arcanes ou accompagner leur projet.
Beaucoup de ces théories, individuelles ou collectives, explicites ou plus secrètes, ont été commentées par la musicologie, mais il n'en existait à ce jour aucun panorama synthétique destiné au mélomane, à l'étudiant ou au musicien. Théories de la composition musicale au XXe siècle entend combler cette lacune et montrer la vigueur de ces théories, de Schoenberg aux contemporains en passant par le minimalisme. Rédigé par les meilleurs spécialistes, ravivant sans cesse les équilibres entre idées, faits historiques et analyses de partitions, il présente plus d'une soixantaine de chapitres de référence introduisant à des corpus d'écrits de compositeurs ou à des notions plus transversales, qui ont architecturé la musique occidentale tout au long du siècle passé. -
Silences de l'oracle ; autour de l'oeuvre de Salvatore Sciarrino
Laurent Feneyrou
- Cdmc
- 24 Septembre 2013
- 9782916738062
Né à Palerme en 1947, Salvatore Sciarrino évoque dans son art les fascinants croisements de la civilisation sicilienne, lointains souvenirs, sur la terre d'Empédocle, des cultures grecque, romaine, byzantine, arabe, normande, espagnole... Sa musique, subtile et éminemment dramatique, traduit avec une acuité rare les lieux et milieux dans lesquels nous vivons, l'intensité de nos sensations et de nos sentiments, les tensions du corps à l'écoute, mais aussi les nocturnes et les mythes, anciens ou modernes, d'Andromède, de Carlo Gesualdo ou de Jules Laforgue. L'art de Salvatore Sciarrino, en quête d'illusions et de sons chimériques, redonne à la nature ses droits et les modèle à sa guise. Musique à l'écoute vive, exacerbée. Musique de pierre et de vent, mais aussi de bestiaires précieux, imitant tantôt le bruit d'un galet concassé, tantôt le grillon ou le chant de l'oiseau, tantôt les éléments fondamentaux, la marée ou le vent. Musique scrutant aussi l'horizon à la recherche de l'inouï.
-
Ce livre résulte d'un colloque organisé par le Centre de documentation de la musique contemporaine (Cdmc) et accueilli à l'École normale supérieure, le 13 janvier 2004. Une question nous réunissait alors : quel sens le XXe siècle a-t-il donné au lien (ou à la scission) musique/politique, à leur improbable synthèse ? À ce colloque participèrent Esteban Buch, Pierre-Albert Castanet, Nicolas Donin, Brice Pauset, Peter Szendy, Gianfranco Vinay et moi-même. Nous ne visions, à travers l'histoire musicale du siècle dernier, aucune nostalgie, nous ne tenions nullement à distance les événements et l'intensité des engagements, les thèmes abordés entendant trouver un écho immédiat et résister à la narcose idéologique de notre présent. Non la lettre morte de l'archive, fût-elle récente, mais une recherche dans le but de savoir ce que nous sommes aujourd'hui.
Laurent Feneyrou.
-
Théories de la composition musicale au XX siècle ; Tome 1 et Tome 2
Nicolas Donin, Laurent Feneyrou
- Symetrie
- Symetrie Recherche
- 15 Octobre 2013
- 9782914373609
Le XXe siècle musical n'a eu de cesse de renouveler les langages, les techniques d'écriture et les outils technologiques, mais aussi d'en observer les principes, voire d'en prescrire les règles. Comme Baudelaire l'avait annoncé, avec la modernité naît l'exigence de l'artiste raisonnant son art et découvrant les lois en vertu desquelles il crée.
Nourris d'expériences littéraires ou plastiques, de concepts philosophiques et des avancées de la science (mathématique, physique, acoustique...), les compositeurs du siècle dernier nous ont ainsi légué nombre d'articles, d'entretiens, de lettres, de manifestes, de livres, de documents divers et de recherches parfois inédites, mais transmises par une tradition orale ou leur propre pédagogie. Ils y traitent de la musique, de ses fondements, ainsi que de leurs oeuvres déjà écrites ou encore en devenir, pour en dévoiler les arcanes ou accompagner leur projet.
Beaucoup de ces théories, individuelles ou collectives, explicites ou plus secrètes, ont été commentées par la musicologie, mais il n'en existait à ce jour aucun panorama synthétique destiné au mélomane, à l'étudiant ou au musicien. Théories de la composition musicale au XXe siècle entend combler cette lacune et montrer la vigueur de ces théories, de Schoenberg aux contemporains en passant par le minimalisme. Rédigé par les meilleurs spécialistes, ravivant sans cesse les équilibres entre idées, faits historiques et analyses de partitions, il présente plus d'une soixantaine de chapitres de référence introduisant à des corpus d'écrits de compositeurs ou à des notions plus transversales, qui ont architecturé la musique occidentale tout au long du siècle passé. -
Bernd Alois Zimmermann - Je me tournai et regardai toute l'injustice qui se faisait sous le soleil (Action ecclésiastique)
Laurent Feneyrou
- Contrechamps
- 7 Mai 2025
- 9782940068777
Né non loin de Cologne, adolescent meurtri d'avoir à grandir sous la barbarie nazie, Bernd Alois Zimmermann avait 21 ans au début de la Seconde Guerre mondiale. Il participa, contraint, aux campagnes de France, de Pologne et de Russie, et vécut les tragédies d'une génération sacrifiée. Au terme d'une vie intense, jalonnée d'oeuvres parmi les plus essentielles du XXe siècle, dont l'opéra Les Soldats ou le Requiem pour un jeune poète, et accomplissant ce que ses jeunes années avaient pressenti, Zimmermann compose en 1970 une dernière partition, testamentaire, qu'il n'entendra jamais : Je me tournai et regardai toute l'injustice qui se faisait sous le soleil, pour deux récitants, basse solo et orchestre, sur des extraits de L'Ecclésiaste et de La Légende du Grand Inquisiteur de Fiodor Dostoïevski. Dans cette « action ecclésiastique » d'une exceptionnelle densité d'expression, ordonnant et construisant, mais détruisant tout autant, à l'image d'une existence entière, se tient un triple procès, de l'histoire et des idéologies délétères du siècle dernier, de soi-même, coupable d'être, et de Dieu, qui laisse advenir tant de mal.
Le livre de Laurent Feneyrou est plus qu'une étude de cette oeuvre ultime, dont il révèle les
aspects compositionnels et les enjeux existentiels, éthiques, religieux et politiques. C'est aussi une magnifique synthèse du parcours du compositeur, une traversée de ses oeuvres jusqu'à cette dernière composition, une étude des principaux aspects de sa pensée musicale (son utilisation de la technique sérielle, son idée du pluralisme, sa conception du temps). À chaque fois, Laurent Feneyrou met en rapport les idées de Zimmermann et leur contexte, comme l'influence par exemple des idées d'Ezra Pound (son texte sur l'harmonie, ses Cantos), le sens des paroles de l'Ecclésiaste, et celui de la parabole du Grand Inquisiteur dans les Frères Karamazov de Dostoïevski.
La qualité d'écriture, la profondeur d'une approche extrêmement documentée, qui apporte beaucoup d'éléments nouveaux, font de ce livre un véritable portrait de Zimmermann, l'un des plus grands compositeurs de son époque, malheureusement insuffisamment connu. Il pose, à travers son oeuvre, des questions brûlantes qui demeurent très actuelles.