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D'un ton badin, le Néerlandais Herman Koch nous invite à la table d'un restaurant chic, à Amsterdam. Deux frères et leurs épouses s'y retrouvent sans plaisir : Simon, politicien, a toutes les chances de devenir ministre. Paul est un marginal vaguement cynique. Ça sent la comédie piquante, le règlement de comptes en huis clos. L'entrée - salade de mâche et chèvre chaud - se déguste effectivement comme une amusante étude de moeurs. Mais le plat principal transforme bientôt la fiction en roman noir, et le dessert a tout d'une omelette norvégienne - enflammé et glaçant. Car Le Dîner s'apparente à une satire sociale qui se déplace vers le polar lorsqu'on apprend, entre la poire et le fromage, que les rejetons des deux couples ont commis un acte tout à fait immonde quelques jours auparavant.
Herman Koch se met alors à découper au scalpel les attitudes parentales complaisantes et son roman, si bien construit, nous laisse finalement avec une poignée de questions sur la morale et ses sales petits arrangements.
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Maire d'Amsterdam, aimé du petit personnel et respecté des puissants de ce monde, époux comblé, heureux père d'une adolescente, Robert peut savourer pleinement le sentiment d'une vie accomplie.
Jusqu'au jour où, lors d'une soirée officielle, il aperçoit sa femme, Sylvia, rire à gorge déployée avec son adjoint à la mairie, le pourtant très insignifiant Maarten Van Hoogstraten. Tiens, il ne les savait pas si proches. Complices, même. Et si... Non, son imagination lui joue des tours. D'ailleurs, Sylvia se comporte de manière on ne peut plus normale ces derniers temps. On pourrait même dire qu'elle n'a jamais été aussi normale. Mais justement, ne devrait-il pas s'en inquiéter ?
Et voilà, le doute s'installe, le fossé se creuse. Et tandis que ses parents, un couple de nonagénaires énergiques, lui annoncent leur décision de mettre fin à leurs jours, c'est tout son équilibre - et sa belle assurance - qui menacent de voler en éclats.
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Auteur à succès affublé d'une jeune et jolie épouse, monsieur M. mène la belle vie à Amsterdam. Jusqu'à ce que son voisin se mette à lui écrire des lettres de menaces. Un règlement de comptes réussi par l'enfant terrible des lettres néerlandaises.
Herman a un passe-temps : il écrit des lettres. Pas n'importe lesquelles, des lettres de menace à son voisin, monsieur M., auteur de best-sellers internationaux.
Des lettres qu'il n'envoie pas mais dans lesquelles il fait part de sa fascination mêlée de dégoût pour ce romancier, gloire passée des librairies, vieux beau fortuné, à l'épouse trop jeune, trop belle. Ce cher monsieur M. avec lequel Herman joue les gentils voisins, en attendant son heure.
Car Herman le sait, le succès de monsieur M. est bâti sur un mensonge. La vérité, lui seul la connaît. Et aujourd'hui, il est bien décidé à se venger. -
Médecin réputé mais amer d'une banlieue chic d'Amsterdam, Marc Schlosser est convoqué par le Conseil de l'Ordre suite au décès d'un patient : l'acteur star, et ami, Ralph Meier, avec qui la famille Schlosser venait de passer les vacances. Tout l'accable, et la veuve, Judith, est tenace. Erreur médicale ? Meurtre ? Que s'est-il passé cet été-là, dans la villa avec piscine ?
Toujours aussi noir et dérangeant, l'auteur à succès du Dîner dissèque avec une étourdissante lucidité les dérives de notre société dans cette farce amorale au suspense grinçant.
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« Ce que provoque l'écriture : des détails qui refont surface, des détails oubliés depuis longtemps, la mémoire est un lac gelé dans lequel on perce un trou pour en tirer, l'un après l'autre, quantité de poissons. » En 1973, alors qu'il n'a que dix-neuf ans, Herman Koch persuade son père de le laisser partir dans une ferme en Finlande. Le travail est dur, le climat glacial, mais c'est exactement ce qu'il faut à ce jeune homme blessé qui vient de perdre sa mère. Malgré son désir fou de solitude, il va se lier d'amitié avec un professeur de lettres et poète à ses heures qui lui fait découvrir Tolstoï. Et puis surtout, il va faire la connaissance d'Anna, une belle Finlandaise dont il tombe amoureux...
Au souvenir de ce voyage et de ce premier amour, se mêlent aussi celui de sa mère, de sa mort prématuré, ses relations difficiles avec son père, ses voyages, sa rencontre à Barcelone avec celle qui va devenir sa femme. Au gré de ces allers-retours mémoriels, dont on ne sait jamais s'ils sont tout à fait réels ou fantasmés, Hermann Koch revient sur le deuil qui a marqué son adolescence, sur sa famille, sur sa carrière d'écrivain.
Tout à la fois roman d'apprentissage et récit autobiographique, Jours de Finlande est surtout une très belle et tendre évocation de l'écriture et la place qu'elle peut occuper dans nos vies, que l'on soit écrivain ou lecteur.