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Henri Maldiney
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Art. Psychiatrie. Peinture. Folie. L'existence survient comme on ne l'attend pas. Elle se donne dans l'ouverture et dans la rencontre. L'art, particulièrement, nous saisit sans préavis. C'est l'être qui surgit et vient à notre rencontre. A notre contact. Que nous pouvons sentir.
Penser. Percevoir. Peindre. Philosopher. L'art participe-t-il du devenir ou de l'être ? Nous procuret-il seulement de la satisfaction ou change-t-il aussi notre compréhension ? Est-il au service de la folie ou du génie ? À chacune de ces interrogations existentielles répond cet ouvrage essentiel.
Ces questions, Henri Maldiney n'a cessé de se les poser. Lors de conférences qu'il a données à Brasilia, des étudiants les lui ont reposées. Il livre ici le résultat de sa méditation. Il revient sur les concepts fondamentaux de l'esthétique et les éclaire d'un jour nouveau. Il illustre son propos en commentant des oeuvres et des artistes reconnus ou moins connus. Il nourrit sa théorie d'expériences personnelles et de lieux concrets. Pédagogue toujours, érudit souvent, audacieux parfois, il éduque ici notre regard.
Et si, avec l'art, c'était l'existence elle-même qui venait à notre rencontre afin de nous ouvrir à plus grand que nous ? -
Docteur en philosophie, historien de l'art, Henri Maldiney a enseigné à Gand puis à l'université de Lyon la philosophie générale, l'anthropologie phénoménologique et l'esthétique. Il est l'auteur, entre autres, de Le vouloir dire de Francis Ponge (Encre Marine, 1993) ; L'Art, éclair de l'être (Comp'Act, 1993) ; Aux déserts que l'histoire accable (Deyrolle, 1993) ; Regard, Parole, Espace (L'Âge d'homme, 1973).
Dans ce recueil d'études où s'est condensée, au fil des dernières années, sa réflexion, Henry Maldiney se propose de penser ensemble l'énigme de l'humanité et l'énigme de la « catastrophe » qui survient à certains d'entre nous. Double décentrement de la pensée, qui la met à la fois hors de l'anthropologie, fût-elle philosophique, et de son envers dans les théories psycho-pathologiques. Double décentrement où s'éprouvent donc au mieux la tradition philosophique - et en particulier celle qui est issue de Heidegger - et la tradition de la Daseinanalyse et de la Schickalsanalyse, telle qu'elle est représentée par Binswanger, Straus, Minkowski, von Weizsäcker et Szondi.
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Qu'est-ce donc enfin qu'une oeuvre d'art, enfin...
Dès l'origine ? Parmi tous ces ouvrages qui prétendent à l'art, qu'est-ce qui fait le départ entre le propre et l'impropre ? Voilà la question de granit, en dehors de laquelle toute esthétique est fuyante. L'art est irréductible et inaccessible à tout critère scientifique ou sentimental - comme l'existence. De même que l'existence, au sens non trivial, est une faille dans la trame du destin, même historique, l'art est une faille dans le réseau de tous les systèmes, logiques, symboliques ou culturels.
De cette faille qui sépare infiniment l'étant de l'existant, l'effet de l'événement et le signe de la forme, l'oeuvre d'art est à la fois l'ouverture et le franchissement. Un événement - avènement est une déchirure dans la connexité de l'étant ; et de cette déchirure l'art est le jour. Qu'une oeuvre d'art soit peinture ou sculpture, architecture ou poésie, le Rien, le Vide en est l'origine, le milieu et l'issue.
Elle n'est pas objet. Elle existe : hors-soi, en soi, plus avant. Ce livre entend le montrer à partir des oeuvres elles-mêmes, en acte.
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L'art n'a pas d'histoire : tel est le paradoxe, a priori déconcertant mais en vérité stimulant, que les diverses études ici réunies soutiennent en ne cessant de se confronter aux oeuvres elles-mêmes : à celles poétiques de Du Bouchet ou de Holderlin, à celles picturales de Tal Coat, de Cézanne, de Staël ou de Bosch, ou encore à quelques oeeuvres singulières de sculpteurs et d'architectes. Toutefois, se rendre attentif à l'unicité comme à la fragilité des oeuvres d'art n'est possible qu'au prix d'un renouvellement profond de la parole phénoménologique. Contre toute intentionnalité ou tout projet, il s'agit de méditer ces rencontres qu'on ne saurait attendre et qui, surgissant tel l'éclair de l'être, nous saisissent. Ainsi l'art a, parfois, ce pouvoir de nous confronter à l'ouvert de l'existence. Cette nouvelle édition est augmentée d'un cahier iconographique. -- Art doesn't have a history. The historian and the sociologist perceive art in a false light, and are then blinded by the wonderful fragility of its emergence, by the uniqueness of its temporality, its isolated solitude. This paradox, which founds a vision and expression that are specifically phenomenological, is defended by the different studies assembled here with their unique words and the unique works of André de Bouchet, Tal Coat or Cézanne - and many others - but also works of sculpture or architecture. Completely orientated towards the common fragility of beauty and existence, this reception of the artwork in its uniqueness imposes a total re-elaboration of traditional and existential ontologies; to take its distance from discourse that attempts to explain the work of art by the project it incarnates, to stand in front of the work and receive what it conveys simply by being what it is.
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Qu'est-ce qu'un livre? Méditant aussi bien les oeuvres enluminées du Moyen Age que les ouvrages d'imprimerie, les manuscrits byzantins que la calligraphie chinoise ou encore l'art pictural de Tal Coat lorsqu'il se joint aux mots d'André du Bouchet, Henri Maldiney nous propose une réflexion sur l'unité de la page et l'articulation des blancs et des noirs. Mais plus précisément encore, il s'agit de méditer cette capacité qu'a l'art du livre de mettre en oeuvre la page en la spatialisant. Ici plus que jamais, il est question d'espace, d'ouverture et de rencontre.
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Le vouloir dire de Francis Ponge ; Jean-Pierre Charcosset, Henri Maldiney, lecteur de Francis Ponge
Henri Maldiney
- Encre Marine
- 15 Janvier 2014
- 9782350880730
Appelant choses et mots à venir paraître au jour de l'existence, c'est entre ces choses et ces mots, dans les mots eux-mêmes que se cherche la poésie de Francis Ponge qui, du Parti-pris des choses à La Rage de l'expression, aura tenté le plus extrême : oser dire.
Le plus extrême, car extrême est toute parole qui, prenant son inspiration de l'appel muet des choses, veut les dire, veut, leur répondant, co-naître avec elles au monde. Mais comment dire la chose sans faire d'elle un objet mort ? Comment se rapporter à la langue sans en figer le lexique en un système préconstruit de significations qui n'ouvre rien du monde qu'il entend décrire ? Dire le galet sans pétrifier le discours, ou dire du pré la verte vérité requiert alors un jeu. Non celui, suffisant, qui idolâtre le texte ; mais celui qui, tendu, s'instaure entre choses et mots et suscite l'origine même de la parole, soit pour nous qui parlons, de notre être-au-monde.
C'est ainsi à une analyse précise de l'ob-jeu ravivant la verbo-motricité première de l'homme et les appels du monde muet que cette étude nous convie. Avec la poésie de Francis Ponge, par elle, c'est alors l'origine même de la parole qui vient à se dire, cette puissante origine nocturne qui, nommant, ouvre le jour, le jeu du monde.
Ce que parler veut dire nous l'apprenons des poètes.
Parce qu'ils sont partagés entre les choses et les mots comme nous. Mais eux le savent et certains le disent en propres termes.
Leur parole, alors, a la violence de ce qui, divisé d'avec soi, a à devenir réel. Telle l'écriture de Francis Ponge.
Il fallait en tenter l'approche en souvenir de l'ami, en faveur de l'esprit.
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