Sur la D 911, à 15 kilomètres au nord du viaduc de Millau et à 40 kilomètres au sud du musée Soulages de Rodez, un village : Saint-Léons. Dans l'une de ses maisonnettes, le 21 décembre 1823, naquit Jean-Henri Fabre, le célèbre entomologiste, l'instituteur par excellence de la IIIe République, le scientifique préféré des poètes, le poète préféré des scientifiques.
À l'occasion de son bicentenaire, cette nouvelle biographie revient sur son long parcours et le compare aux carrières de Pasteur et Darwin, deux contemporains capitaux. Si Fabre ne fut pas le chercheur irréprochable campé par ses premiers biographes, ses faiblesses, notamment son opposition à l'évolutionnisme, n'enlèvent rien à sa passion communicative de l'insecte en particulier, de la nature plus généralement.
Son énergie, son indépendance de pensée et d'opinion, son mépris des honneurs, sa sobriété, sa simplicité, sa vie frugale au pied du Ventoux, sa générosité, sa tendresse pour les enfants, ses qualités de pédagogue, son opposition farouche au « progrès hostile à la nature, qui en déforme la beauté »... à toutes ces qualités, Henri Gourdin rend justice. Ressuscitant un Fabre familier et attachant, il narre avec verve, anecdotes et textes à l'appui, la vie de « l'inimitable observateur » (Charles Darwin).
Nantais d'origine, Jean-Jacques Audubon (1785-1851) fut le pionnier américain par excellence. Célèbre pour son ouvrage illustré Les Oiseaux d'Amérique, il se donna pour projet d'identifier, de décrire et de peindre tous les oiseaux du continent nord-américain. Son originalité ? Tous les volatiles sont représentés non pas isolés sur la page, mais dans leur environnement, ou plutôt leur écosystème.
Henri Gourdin est parti sur les traces d'Audubon et nous donne de sa vie et de son oeuvre un double éclairage : le peintre des oiseaux est un représentant à la fois d'un certain romantisme d'inspiration français et du sentiment écologiste en train de naître. Est-ce si étonnant quand on sait, comme le résumait Jean d'Ormesson, que « le romantisme, c'est l'introduction de la météorologie dans la littérature » ?
Dans cette narrative non fiction rédigée dans un style enlevé, fourmillant d'anecdotes et d'analyses percutantes, précieuses pour repenser notre rapport au vivant, le héros de la National Audubon Society apparaît dans toute sa vérité et sa complexité : artiste et scientifique, peintre et écrivain, chasseur et amoureux de la nature...
Entrer dans une forêt de séquoias, c'est pénétrer ,un monde étrange, fantastique; irréel, le monde des arbres, et d'ailleurs des êtres vivants, les plus grands (jusqu'à 115 mètres de haut), les plus massifs (jusqu'à 1 200 tonnes), - parmi les plus âgés de la planète (3 200 ans pour le plus vieux sequoiadendron giganteum encore vivant).
Vous êtes à leur pied„ vous tentez de distinguer leurs cimes dans les brouillards persistants qui se forment là, . à la rencontre du pacifique et des rocheuses, et vous êtes saisi d'une impression étrange ; l'impression que - ces géants ont traversé l'immensité des temps géologiques pour vous parler du monde d'avant homo sapiens, le monde de l'arbre souverain.
Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël).
Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine: tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac.
Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art.
Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.
Guilhermine Suggia (1885-1950) est entrée dans l'histoire à un double titre. Compagne de Pablo Casals dont elle partagera la vie pendant sept ans, de leur rencontre à Paris en 1906 à leur séparation en 1913. Pionnière du violoncelle féminin car elle imposa sur scène cet instrument que seuls les hommes pratiquaient avant elle.
Son existence est épique. Sur scène à 5 ans, violoncelle solo de l'Orpheon Portuense à 15 ans, soliste au Gewandhaus de Leipzig à 18 ans, elle partage de 21 à 28 ans la vie mouvementée de Pablo Casals. Ils tournent ensemble en Europe et en Russie, créent le double concerto de leur ami Emanuel Moor, se produisent sous les baguettes et avec les orchestres les plus prestigieux de leur temps.
À leur rupture en 1913, Suggia triomphe en Angleterre avec l'appui de personnalités dont elle gagne l'aection et parfois un peu plus : le magnat de la presse Edward Hudson, l'écrivain Lytton Strachey, la compositrice Ethel Smyth, le chef et compositeur Donald Tovey, le pianiste Gerald Moore, le peintre des stars Augustus John.
Sa vie illustre le combat des femmes pour l'égalité sur le front romanesque de la musique.
Elle ore un l conducteur idéal pour suivre les révolutions de la pratique musicale (de la lutherie, de l'enregistrement, de l'enseignement, des concours, du répertoire.) au cours du siècle qui nous sépare de ses premiers succès. Elle permet de revenir sur la vie intime de Casals, esquissée dans la biographie que lui a consacrée l'auteur en 2013.
Jean Hugo a créé en soixante-dix ans de carrière plus d'un millier de dessins et de peintures, plusieurs centaines de décors et costumes de théâtre, trente vitraux, trois cents gravures et gouaches illustrant une centaine de livres rares. Ses mémoires l'inscrivent dans une lignée rare de peintres-écrivains où il côtoie Delacroix et Fromentin. Mais son grand oeuvre, plus grand que sa peinture et ses écrits, c'est lui, c'est sa vie.
Sa vie de fils et de père, d'ami et de camarade, de descendant d'un géant dont le poids "annihila" deux générations de Hugo. C'est cette vie, enfouie sous trente ans de silence, qu'Henri Gourdin reconstitue, en alternance avec des portraits de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, Marcel Proust et Pablo Picasso, Max Jacob, Georges Auric, Christian Bérard... renouvelés par le témoignage de leur ami Jean Hugo.
Grande figure musicale du XXe siècle, Pablo Casals (1876-1973) a porté le violoncelle au premier rang de l'orchestre classique et révolutionné sa technique. Contemporain de Charles Lamoureux, Richard Strauss et Albéniz et Granados, Saint-Saëns et Fauré et aussi d'Ysaye, Menuhin, Furtwängler il fut l'un des plus grands interprètes de son temps, un chef éminent, un compositeur fécond, créateur de l'orchestre Pau Casals qu'il dirigea de 1910 à 1937 et du légendaire trio Cortot-Thibaud-Casals qu'il anima de 1906 à 1933.
Homme de convictions, épris de liberté, combattant opiniâtre des dictatures, il refuse de jouer en Union soviétique dès 1917, en Allemagne à l'avènement d'Hitler en 1933, en Espagne à la victoire de Franco en 1939, puis dans tous les pays qui, aux lendemains de la guerre, pactisent avec l'Espagne franquiste. Exilé à Prades, dans les Pyrénées-Orientales, de 1939 à 1956, il se consacre au secours des réfugiés catalans.
En 1950, devant son refus d'interrompre son exil, les musiciens du monde entier se déplacent dans les Pyrénées pour célébrer avec lui le 200e anniversaire de la mort de Bach. C'est le premier festival de Prades, le premier d'une longue série. S'appuyant sur des sources inédites, cette première biographie en français reconstitue une existence exceptionnelle qui éclaire l'histoire musicale, culturelle et politique du XXe siècle.
Pyrénées. Elle s'intègre peu à peu dans la petite communauté, se lie d'amitié avec Agnès et le curé de la paroisse. Surtout, elle retrouve à Prades le violoncelliste catalan Pablo Casals, qui fut son professeur au conservatoire de Barcelone. Le récit s'articule autour de ce personnage hors norme, opposant au fascisme par son engagement contre les nazis dès 1933, contre Franco à partir de 1936.
Exilé volontaire au pied du Canigou, Casals dénonce le sort des réfugiés espagnols dans les " camps de la mort " et refuse de jouer dans les pays qui pactisent avec Franco. Marie donne des récitals avec lui dans les grandes villes de la zone libre et entretient une correspondance avec Claire, jeune Parisienne écartée du conservatoire par ses origines juives. Les lettres de Claire et les entretiens avec Pablo éclairent le versant musical, largement méconnu, de l'holocauste et de la collaboration dans le contexte historique, soigneusement reconstitué, de la guerre dans les Pyrénées.
Agnès anime un réseau de passage de la frontière, Marie organise la fuite de Claire en Espagne et ravitaille les vallées au volant d'une voiture qui devient un symbole de liberté. Mais Claire est repérée par la milice, Agnès et le curé emmenés par la Gestapo...
Etrange destin que celui de Jean Hugo. Révélé dans les années 1920 par ses costumes et décors de théâtre et de cinéma pour Marcel Achard, Jean Cocteau, Carl Dreyer entre autres, célébré de son vivant par Picasso, Cocteau, Eluard et tant d'autres, connu comme peintre de chevalet par des expositions à Paris, Londres, Bruxelles, New York, Toronto, Tokyo... il est toujours méconnu aujourd'hui dans son propre pays.
Il s'est exprimé, comme beaucoup de ses contemporains, dans la plupart des disciplines artistiques de son temps : décoration de théâtre et d'intérieur, illustration de livres précieux, gravure, peinture de chevalet beaucoup... et par le vitrail, c'est moins connu. Il a créé pourtant un peu plus de trente vitraux, pour quatre sanctuaires principalement : l'église abbatiale du couvent de La Sarte à Huy en Belgique entre 1936 et 1939, l'église Saint-Flavien du Mourillon à Toulon et la chapelle de la maison Saint-Dominique à Fanjeaux dans l'Aude en 1955, l'église Saint-Pierre de Nant dans l'Aveyron en 1980.
Le livre explore pour la toute première fois l'oeuvre verrière de Jean Hugo en présentant au passage les édifices remarquables où elle s'inscrit et les acteurs de sa réalisation : le R.P. Rzewuski et les maîtres verriers Jules-Albert Vosch de Bruxelles, Paul Bony de Paris, Jean Cavalier d'Aubagne.
Le peintre Auguste Renoir eut de son épouse Aline Charigot, trois fils: Pierre le comédien, Jean le cinéaste, Claude le céramiste. Pierre et Jean après Pierre et Jeanne, les enfants qu'il eut de Lise Tréhot, compagne et modèle de ses années difficiles. Pierre mort en bas âge, Jeanne abandonnée par ses parents et niée par son père après leurs retrouvailles vingt- deux ans plus tard. Jeanne qui mène dans son village normand l'existence minuscule des femmes de son temps dans l'indifférence d'une mère fortunée, d'un père célébrissime et de demi-frères accaparés par leurs carrières.
Ce livre ressuscite un personnage inconnu de l'entourage d'Auguste Renoir et récuse la légende de milieux impressionnistes bohèmes et désintéressés.
Cette biographie de Pouchkine (1799-1837) ranime la figure et le mythe du fondateur de la littérature russe.
Emblème du combat pour la liberté, l'écrivain est aussi un héros romantique, un homme passionné à l'âme haute et à l'esprit prompt à fustiger les tièdes et les médiocres. Son existence n'est pas moins mouvementée que celle de ses personnages. Célèbre à vingt ans pour ses poèmes, Pouchkine mène une vie brillante à Saint-Pétersbourg, puis connaît l'exil. En quelques années, il ouvre de nouvelles voies à tous les genres littéraires de l'époque : récits en vers (Le Prisonnier du Caucase, Les Tziganes), tragédie (Boris Godounov),...
Revenu à Moscou, sous le règne de Nicolas lu, le poète triomphe, il épouse la belle Natalia Gontcharova et donne foison de chefs-d'oeuvre : La Fille du capitaine, roman historique, La Dame de pique, récit fantastique, Eugène Onéguine, roman en vers... Mais il périt en pleine gloire, tué en duel à l'âge de trente-sept ans.
Le grand pingouin ne passait pas inaperçu : grand (70 à 75 cm), massif (5 à 7 kg), excellent plongeur (jusqu'à 200 m de profondeur), d'une longévité exceptionnelle (30 ans peut-être), il arborait en avant de l'oeil, de part et d'autre d'un grand bec en lame de couteau, une tache de plumes d'un blanc éclatant.
Fidèle à son conjoint et à son lieu de naissance, parent attentif, voyageur infatigable, il passait son existence en mer, ne revenant à son rocher natal que pour pondre et élever son jeune. attesté sur les côtes européennes de - 500 000 à 1844 et en france de - 16 500 aux années 1800, il fut exterminé par les pêcheurs et les collectionneurs en moins de deux siècles. après des centaines de milliers et probablement des millions d'années d'une existence paisible.
Olivier de serres (1539-1619) fut le premier depuis l'antiquité à envisager la science agricole du point de vue à la fois du théoricien et du praticien.
Cette biographie du " père de l'agriculture " est aussi un tableau de son époque.
Encore un livre sur Victor Hugo ? Non, sur tous les Hugo. Ceux qui le précèdent, à partir de ses ancêtres lorrains, et ceux qui le suivent, jusqu'à la génération de Jean, le peintre, ami de Cocteau. Cinq générations en dix-huit portraits de personnalités fortes, pittoresques, émouvantes : le général Léopold-Sigisbert Hugo, héros des guerres napoléoniennes, père officiel de Victor ; Sophie Trébuchet, mère du poète et figure dominante de la saga ; le général Lahorie, amant de Sophie et père naturel présumé de Victor ; Adèle Foucher, épouse de Victor et mère de ses cinq enfants ; Léopold Hugo, le fils premier né, mort de maltraitance à moins d'un an ; Léopoldine, morte noyée à 19 ans dans des circonstances troublantes ; Charles Hugo, le fils prodigue, continuateur de la lignée ; François-Victor Hugo, l'héritier tendre et discret, éminent traducteur de Shakespeare ; Adèle Hugo « la misérable », « l'engloutie », « la mal-aimée », internée par son père à 42 ans ; Paul et Aline Ménard-Dorian, hautes figures de l'art, de l'industrie et de l'extrême-gauche républicaine ; Jean le peintre, époux de la fameuse Valentine Gross et père de huit Hugo ; Marguerite, manadière en Petite Camargue et bien sûr, celui sans qui cette histoire ne serait pas racontée, le grand Victor Hugo.
Dans cette approche inédite d'une immense figure littéraire, Henri Gourdin détecte et analyse d'étranges continuités dans les comportements sur ces cinq générations. Il relève les falsifications accumulées par deux siècles d'hagiographie et ouvre un débat sur la question de la célébrité. L'histoire d'une famille, l'histoire de la littérature, de la politique et des arts, une histoire de la France.
Le projet de repérer, de peindre, de décrire tous les oiseaux du continent nord-américain a conduit jean-jacques audubon du labrador à la pointe sud de floride, de cape cod aux sources du missouri, à une époque oú la forêt et les indiens y régnaient encore en maîtres.
C'est là qu'il écrivit, dira lamartine, " avec l'enthousiasme de la solitude, quelques pages de la grande épopée animale de la création ". les péripéties de la publication de son oeuvre majeure, les oiseaux d'amérique, ne manquent pas de piquant. c'est à cette occasion qu'aububon se lia d'amitié avec walter scott, georges cuvier, le peintre redouté. la dimension romanesque de cet homme aussi aventurier qu'assidu des cabinets de curiosités, produit de la formidable libération des esprits qui suivit, en france, les drames de la révolution, est ici restituée avec précision et chaleur.
La vie d'audubon y est présentée sous un double éclairage : celui du romantisme français et celui de la naissance du sentiment écologiste.
Rome.
24 août 410. les barbares sont vainqueurs. " d'horribles nouvelles se sont répandues, écrit saint augustin nous gémissons, nous pleurons et nous ne sommes point consolés. " c'est l'une de ces époques cruciales où les peuples, les civilisations, les sensibilités se rencontrent et se jaugent. soeur d'arcadius et d'honorius, empereurs d'orient et d'occident, fille de théodose le grand, galla placidia est enlevée par athaulf, futur roi des goths.
Une passion inattendue naît entre le ravisseur et la captive. leur mariage célébré dans le rite barbare puis chrétien, est un acte précurseur, l'expression d'une vision politique novatrice. en acceptant cette union, galla va à l'encontre des préjugés de la chrétienté et de l'éthique romaine. aveuglés par une morale de mépris et de xénophobie, ses frères ne voient pas que la fin de l'empire est proche.
Visionnaire, galla placidia est la première à incarner l'ouverture vers le monde barbare dont la vigueur va, pense-t-elle, sauver rome. fille, soeur et mère d'empereur, otage puis reine des goths, soutien de l'eglise naissante, galla placidia dirige l'empire depuis sa capitale, ravenne. aujourd'hui, les merveilles de cette cité témoignent encore de sa gloire. le destin de galla placidia éclaire une période fondamentale de notre histoire.
Au terme de dix ans de recherches, henri gourdin reconstitue et révèle cette grande figure féminine.
Victor hugo avait deux filles : léopoldine, morte noyée à dix-neuf ans, et adèle.
La première est immortalisée par les contemplations, la seconde par les éloges des romantiques et le visage d'isabelle adjani dans adèle h. près d'un siècle après sa mort, l' "autre fille" de victor hugo n'avait encore à ce jour aucune biographie. adèle hugo était belle, talentueuse, féministe, l'une des toutes premières. d'elle, balzac a dit : "elle n'a que quatorze ans, mais elle sera! ". et pourtant, exilée avec son géant de père sur les îles anglo-normandes, entièrement vouée, comme sa mère et ses frères, à la dévotion de l'écrivain, elle y fane sa jeunesse, ses ambitions artistiques et ses rêves amoureux.
Jusqu'au jour oú, ouvrant la porte de sa cage, elle s'enfuit à l'autre bout du monde sur les traces d'un militaire, le bel albert pinson. a son retour de la barbade en 1872, la malheureuse adèle est enfermée dans une maison de repos, " maison de folles " disent les journaux. adèle était-elle démente ? méritait-elle les quarante-trois années de réclusion auxquelles son père l'a condamnée ? cette biographie tente d'élucider les nombreux mystères qui planent sur cette existence, à partir d'une lecture attentive du journal d'adèle (six mille pages, connues).
En établissant la responsabilité du père, elle a aussi pour mérite de révéler sous un jour inconnu la figure du grand homme. l'ouvrage est préfacé par adèle hugo, l'arrière-petite-nièce d'adèle hugo, fille du peintre jean hugo, l'ami de cocteau, de radiguet, de louise de vilmorin. l'auteur, henri gourdin, est spécialiste des premières biographies et de la période romantique.
Carthay Circle Theater, Hollywood, ... 21 décembre 1937. Au programme : l'oeuvre mystérieuse qui occupe depuis près de cinq ans, les troupes du "Monastère Disney". Dans la salle la fine fleur des professionnels du septième art. Les lumières s'éteignent, le ronronnement du projecteur s'élève dans ce brouhaha de grande première. La silhouette de Blanche Neige, la grâce de ses gestes, la douceur de son regard font taire aussitôt les sarcasmes.
Et quand le rideau retombe, sur la dernière des deux millions d'images, ce public difficile entre tous, de connaisseurs tatillons se lève comme un seul homme : il acclame ce jeune aventurier, ce Walt Disney dont les personnages de papier font monter les larmes aux yeux, et courir les frissons sur les échines. Car la consécration définitive, que le dessin animé décroche ce soir-là, est l'oeuvre d'un jeune homme timide, d'un petit dessinateur de province, fils de modestes artisans dont le génie se déploie lentement, au gré des obstacles qui jalonnent son ascension, depuis l'ouverture des premiers studios Disney à Los Angeles, dans le garage de l'oncle Robert, lequel prête également son chien, qui sera le premier acteur, et ses économies : cinquante dollars.
Cette épopée dans la grande tradition américaine, et dans la veine des meilleures productions Disney, révèle l'homme derrière l'oeuvre, le génie derrière la création, le pilote aux commandes de l'empire.
Née en 1824, Léopoldine connaît une enfance et une adolescence heureuse entre des parents attentionnés, des frères et soeur admiratifs, les poètes et les peintres amis de son père.
À 15 ans, au cours d'un voyage en Normandie, elle s'éprend d'un ami de la famille, Charles Vacquerie, et son destin bascule. Car Victor Hugo n'admet pas l'éloignement de sa fille. Il résiste trois longues années, et ne signe l'autorisation paternelle de mariage que pour éviter de ternir son image par un scandale. Le mariage est célébré comme un deuil, dans le climat sinistre d'une succession de décès survenus dans l'entourage du marié.
Léopoldine suit son mari en Normandie et tente courageusement de s'adapter à la vie de province, loin de sa chère famille, dans le silence réprobateur de son père. Quelques mois plus tard, cédant à ses instances, sa mère s'installe au Havre pour l'été, avec sa fille Adèle et son fils François-Victor. Hugo finit par venir, passe quelques heures parmi les siens et repart pour Paris. Quelques jours plus tard, le 4 septembre 1839, Léopoldine, son mari, un oncle et un neveu partent pour une promenade sur la Seine dans une barque de course conçue pour la régate en mer. Après plusieurs manipulations malencontreuses, la barque se retourne et les quatre occupants se noient. Léopoldine avait 19 ans. Son père apprend la nouvelle en lisant la presse. Il ne se remettra jamais de la disparition de sa fille bien-aimée.
Cette biographie ne colle pas uniquement aux événements mais nous fait découvrir les mécanismes de fonctionnement de la famille Hugo, seuls capables d'expliquer la montée progressive de la tension et du désespoir entre l'enfance heureuse et insouciante et le drame de la séparation entre le père et sa fille.
Lorsqu'il arrive au Nouveau-Monde en 1803, le jeune français Jean-Jacques Audubon est enthousiasmé par la richesse et l'extraordinaire diversité naturelle de la flore et de la faune. Pendant trente ans, il va observer, peindre et décrire les oiseaux des États-Unis. Il réalise l'oeuvre de sa vie avec 435 immenses aquarelles d'une exceptionnelle qualité artistique et naturaliste. Témoin consterné des premiers massacres et de la raréfaction des oiseaux, il écrit ses Birds Biographies, 500 descriptions d'oiseaux. Sept des espèces représentées par Audubon ont aujourd'hui purement et simplement disparu. Quinze autres sont terriblement menacées. Cet ouvrage s'attache à restituer les portraits de ces vingt-deux oiseaux, reproduisant les aquarelles et les textes d'Audubon. Henri Gourdin et Alain Joveniaux racontent l'histoire de la disparition des oiseaux ou de leur difficile survie. Leçon d'écologie, cet ouvrage est aussi un véritable hymne à la beauté de la nature.