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CHRISTIAN BOURGOIS
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C'est en 1932 que Staline utilisa pour la première fois l'expression " ingénieurs de l'âme " pour évoquer les écrivains soviétiques, expression devenue rapidement un concept redouté.
De pair avec les véritables ingénieurs, les ingénieurs de l'âme étaient censés contribuer à l'établissement définitif du paradis communiste : respectivement, en transformant l'apparence du pays par d'ambitieux travaux hydrauliques - le port de Moscou! - et en influençant les âmes de ses habitants par les livres, de façon à ce que " l'Homme Nouveau " puisse se développer. L'éloge de ces grands travaux devint à cette époque un genre littéraire en soi auquel Frank Westerman, lui-même ingénieur hydraulique, s'est intéressé de très près.
Pour ce récit, il a entrepris deux grands voyages : l'un dans le golfe de Kara-Bogaz, aujourd'hui une baie boueuse de la mer Caspienne mais décrite en 1932 par Konstantin Paoustovski dans son livre Le Golfe de Kara-Bogaz comme une merveille de technologie hydraulique; le second parmi les oeuvres et les vies des écrivains soviétiques - Maxime Gorki, Andreï Platonov, Boris Pilniak et Isaak Babel - forcés d'écrire au service d'une idéologie et auxquels Frank Westerman restitue leur véritable histoire.
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« La plume est plus forte que l'épée. » Nous aimerions le croire, mais est-ce bien vrai ?
Quel est le poids de la parole face aux armes ? C'est la question que pose Frank Westerman. Pour tenter d'y répondre, il entraîne le lecteur dans des situations très variées, comme dans un road movie, avec du suspense et non sans une pointe d'humour.
Enfant, Frank Westerman a été témoin, dans la petite ville où il habitait, de la prise d'otages d'un train par des Moluquois. Il nous fait revivre de façon poignante les différentes actions des rebelles moluquois et les longues et patientes négociations qui les accompagnent. Plus tard, comme correspondant, il a assisté aux représailles russes face à la terreur tchétchène. Il compare différentes approches : la méthode douce, dite « approche hollandaise », qui consiste à négocier, à gagner du temps pour tenter de convaincre les terroristes de renoncer à leur action et pour éviter à tout prix la violence et la méthode dure, celle de Poutine, contre les Tchétchènes par exemple, lors de la prise d'otages au théâtre de Moscou, qui a fait 128 morts, et de l'école de Beslan - 331 morts dont 150 enfants.
Frank Westerman prend un café avec un ex-preneur d'otages qui se confie longuement à lui. Il assiste avec le personnel navigant de la KLM à un stage d'entraînement comprenant une simulation de prise d'otages, puis à un stage pour apprendre à gérer la violence au personnel de différents corps de métiers régulièrement exposés à des situations critiques. À Paris, Frank Westerman assiste à une biennale rassemblant les experts du monde entier en matière de terrorisme. Les informations apportées sur l'évolution du terrorisme par Guy Olivier Faure, professeur en négociation internationale, permettent au lecteur de se forger une opinion sur l'évolution du terrorisme et sur les réponses possibles.
Dans cet essai, Frank Westerman, sans donner de réponse catégorique, invite le lecteur à réfléchir avec lui sur le terrorisme et sur la façon de l'affronter.
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Frank Westerman a été élevé dans une mouvance plutôt stricte du christianisme
hollandais. Il a perdu la foi dans ses jeunes années et se considère comme
athée et matérialiste. Malgré des études et une formation scientifique, il
conserve une certaine fascination pour le religieux. C'est la raison pour
laquelle il décide d'entreprendre une expédition en Turquie afin d'atteindre le
sommet du mont Ararat où, selon la légende biblique, l'arche de Noé s'échoua
après le déluge et où Dieu décida de réaliser une alliance avec l'humanité. Une
décision motivée par une curiosité scientifique évidente (il est ingénieur
agronome), mais aussi par son désir de confronter son athéisme à une certaine
"nostalgie" religieuse qui ne manquera pas de le saisir à mesure qu'il
approchera de ces lieux si chargés en symboles bibliques (dont son enfance fut
bercée), et fréquentés par nombre d'illuminés "chercheurs d'arche". Situé en
Arménie, le mont Ararat est aujourd'hui un carrefour géographique, politique et
culturel, marqué par des siècles de confrontations entre les différentes
cultures de la région. Lorsque Westerman se retrouve aux pieds de la montagne,
il se voit confronté à un défi à la fois physique et religieux : où est le Dieu
dont on parle dans la Bible lue par mes enfants ? Quelle est la chose ou la
personne qui l'a remplacé ? Est-il possible de faire abstraction de la religion
lorsqu'on a été élevé et éduqué selon ses principes ? Au fil de son ascension,
Westerman croise en effet des géologues, des prêtres, et même, au sommet, un
groupe d'explorateurs en quête d'éventuelles vestiges de l'arche perdue. Mais,
à leur différence, il décide de mettre l'accent sur la recherche plutôt que sur
l'arche, doublant ainsi son exploit physique d'un cheminement intérieur. Il
n'atteindra jamais le sommet, perdu dans la neige et le brouillard, de même que
sa quête philosophique aboutira au constat selon lequel certaines choses dans
ce domaine doivent demeurer nimbées de brouillard. Il n'y a pas d'arche sur le
mont Ararat, bien sûr, et Frank ne retombe pas dans la religion. Mais il montre
au lecteur qu'il faut laisser la place au mystère. Entre récit de voyage, livre
philosophique et autobiographie, Ararat est un livre ambitieux, extrêmement
réussi. Né en 1964 à Emmen aux Pays-Bas, Frank Westerman est ingénieur agronome
de formation. Dans les années 1990, il effectua de nombreux voyages en tant que
journaliste à travers l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est. En
1992, il part comme reporter couvrir le conflit en ex-Yougoslavie pour le
quotidien néerlandais De Volksbrant. Il fut notamment l'un des seuls
journalistes à réussir à pénétrer à Srebrenica lors du massacre de 1995. De
cette expérience, il tire son premier roman : The Bridge over the Tara (1994).
Entre 1997 et 2002, il fut correspondant à Moscou. Depuis 2002, Frank Westerman
se consacre pleinement à l'écriture à Amsterdam, où il vit. Depuis, Frank
Westerman a accumulé les marques de reconnaissance : Les ingénieurs de l'âme a
reçu de nombreuses récompenses aux Pays-Bas et a été traduit en neuf langues.
El Negro et moi, a reçu la Goldene Eule, l'équivalent du prix Goncourt pour les
Pays-Bas et la Belgique. Ararat a figuré sur les dernières sélections du
prestigieux prix AKO aux Pays-Bas. Périple haletant qui nous emmène le long de
la ligne de faille qui sépare la religion de la science, Ararat relate, au fil
d'un récit fort et documenté, le pèlerinage d'un agnostique, Westerman. Il y
explore, entre autres, ce que l'on pourrait appeler le « paradoxe de la
connaissance » : plus nous progressons dans la connaissance, plus nous prenons
conscience du peu que nous savons. Il attire également l'attention du lecteur
sur des faits peu connus au sujet des textes bibliques, des mouvements
religieux passés et présents, et de l'équilibre politique délicat qui règne
dans cette région située à la frontière de la Russie, de la Turquie et de
l'Arménie. Ararat constitue également un voyage dans le passé de l'auteur : il
revient sur son enfance, sa famille, ses croyances (d'hier et d'aujourd'hui),
ses études scientifiques et sur la cohabitation forcée entre fiction et
religion. « S'il y a un livre cette année qui justifie l'importance de la
traduction [...] c'est Ararat de Frank Westerman. » The Times « Un court livre
d'une incroyable richesse [...] écrit avec suffisamment de connaissance,
d'habileté et de compétence pour tenir éveillé le plus somnolent des lecteurs
de la première à la dernière page. » Alexander Waugh, The Spectator « Un
thriller scientifique [...] Westerman est un génie - une vraie découverte tant
pour les profanes que pour les initiés. » Deutschlandradio Kultur « Un livre,
magnifiquement écrit, qui donne à réfléchir, et qui est bien plus qu'un simple
récit de voyage. Westerman a atteint son but - escalader une montagne - et a
trouvé une réponse, en quelque sorte, à comment science et religion arrivent à
co-exister. » The Literary Review PAGE 1
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En 1983, Frank Westerman découvre, en Catalogne, dans le Musée d'Histoire naturelle de
Banyoles, le corps naturalisé d'un Bushman, exposé comme le sont les animaux et les plantes rares
dans un tel musée. El Negro date des années 1830. Qui était cet homme ? S'agit-il vraiment d'un
Bushman ? Qui l'a empaillé et dans quel but ? Comment cet « objet » a-t-il été perçu par ses
contemporains ? Comment a-t-il atterri en Catalogne et pourquoi disparaît-il vingt ans plus tard, au
grand dam des habitants de la petite ville qui semblent s'en être emparés comme symbole assez
paradoxal de leur singularité catalane oe
Frank Westerman mène l'enquête, pour le bonheur de son lecteur qu'il entraîne tambour battant
dans le monde des naturalistes du 19ème siècle, à l'époque des grands débats sur l'évolution. Il
l'initie aux secrets de la taxidermie, l'emmène dans de multiples périples, évoque pour lui l'histoire
de l'esclavage et de l'étonnant retour de quelques milliers d'anciens esclaves vers l'Afrique dans les
années 1780. L'auteur va au-delà du récit, il pose aussi des questions pertinentes : comment la
perception de l'homo sapiens a-t-elle évolué et quelle est-elle aujourd'hui ? Il nous confronte au
problème du racisme et au vaste débat sur le devenir du continent africain. Enfin, Frank
Westerman nous dévoile son parcours personnel durant les vingt ans qui ont suivi sa découverte de
El Negro (le livre s'intitule d'ailleurs El Negro et moi), une rencontre qui constituera pour l'auteur
un véritable choc.
A la fois enquête journalistique sur un sujet insolite, réflexion humaniste et récit autobiographique,
El Negro et moi offre au lecteur un récit passionnant et instructif, un exemple de qualité de docufiction.
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Le 21 août 1986 : un soir de pleine lune, dans une vallée reculée du nord-ouest du Cameroun, près de deux mille hommes, femmes et enfants meurent. Des centaines de poulets, babouins, zébus, oiseaux également, tandis que les huttes et les palmiers demeurent étrangement intacts. Que s'est-il passé réellement ?
Depuis des années, des scientifiques venus du monde entier se succèdent pour tenter d'élucider ce mystère ; les missionnaires sur place s'efforcent de l'expliquer par les mythes bibliques. Sur les hauteurs de la vallée, les survivants africains observent tout cela avec la plus grande perplexité.
Frank Westerman déconstruit tous les aspects de cette catastrophe et nous transmet les milliers d'histoires nées de l'accumulation de faits et de preuves. Car vingt-cinq ans plus tard, le mystère demeure entier. Les troupes camerounaises restent postées aux alentours de la vallée où il est toujours interdit de s'installer.
« Frank Westerman [.] montre comment fonctionnent les mythes, comment ils parviennent à l'emporter sur les faits eux-mêmes et à mettre la vérité de côté. » De Groene Amsterdammer.
« Frank Westerman prouve [une nouvelle fois] qu'il n'y a pas de réelle différence entre un roman et une «histoire vraie». [.] Captivant ! » De Gelderlander.