Devant l'urgence environnementale, la « nature » est à la mode et, virant au slogan, encourt le risque de devenir le dernier des artifices. Il convient donc de repenser radicalement le concept de nature, confrontant l'intelligence des Anciens, notamment celle d'Aristote, aux défis postmodernes. En quoi l'homme est-il, par la pluralité même de ses cultures, un être de nature ? Comment s'articulent nature et liberté, ou nature et technique ? Pourquoi la multitude bigarrée des vivants nous rappelle-t-elle notre vocation de bâtisseurs d'arches ? Telles sont les questions abordées dans ce petit livre, qui renvoie dos à dos le biocentrisme romantique et l'anthropocentrisme dévié, et fournit les éléments d'une écologie vraiment intégrale.
Voici quelques moments majeurs de notre pensée philosophique, de Socrate ou Kant jusqu'à Camus, en passant par Montaigne, Dante, ou encore Nietzsche et Edith Stein.
Comme à l'école buissonnière, on y croisera de célèbres figures de la philosophie, mais sous un jour inattendu : une lettre de condoléances, un amour éperdu, le cachot d'un condamné à mort, un souvenir de Méditerranée, ou une missive au Président de la République. Sans transpirer l'érudition, « sans prise de tête », chacun de ces penseurs se rend amical, pour entraîner le lecteur sur des chemins de traverse.
On y entre avec tendresse, on se heurte ensuite à la puissance d'une grande pensée, avant de s'engager sur la pente douce qui mène jusqu'au terme. Comme en promenade, le lecteur se retourne alors, étonné du chemin parcouru, fier de la difficulté surmontée, enrichi d'une pensée de grand style.
Avec simplicité, on espère ainsi rendre la vérité aimable.
Comment parler du mal ? Comment dire l'innommable ?
Le mal bouleverse nos vies. C'est un fait. Tristesse, douleur ou souffrance font irruption dans chaque existence, avant même qu'on y pense.
Mais ses formes les plus variées ont un point commun : le mal n'est pas quelque chose. Il se présente comme une fracture au sein de ce qui est : un parasite n'existant que par le bien qu'il ronge.
Le bien jouit donc d'une primauté absolue, qui nourrit l'espérance : il sera toujours plus fort. L'expérience du malheur témoigne en creux que nous sommes faits pour être heureux.
L'intelligence qui cherche à s'approcher de la question s'efforce ainsi de distinguer, sans les séparer, le mal lui-même et sa résonance subjective. L'entreprise est redoutable, car en ayant le sentiment de faire le bien, l'homme provoque parfois des horreurs, où le mal s'immisce sous couvert de l'amour.
Clair et simple, ce livre se veut un discret éloge du bien.
François-Xavier Putallaz enseigne la philosophie à l'université de Fribourg. Il est membre de la Commission nationale d'éthique et du Comité international de bioéthique de l'UNESCO.
La liberté dont nous cherchons la nature, "beaucoup en ont la bouche pleine, mais peu l'ont dans l'esprit". Dante le regrette en ces mots. C'est que, le 7 mars 1277, lorsque l'évêque de Paris condamne une certaine idée de la liberté, il ne se doutait pas qu'il allait réussir : au début du XIVe siècle encore, personne n'ose plus la défendre à Paris ou ailleurs.
Le présent essai met en lumière quelques évènements qui jalonnent cette histoire, dans le temps qui sépare la condamnation de l'évêque et la plainte de Dante Alighieri.
La pensée franciscaine du Moyen Age, dont les grands débats philosophiques et théologiques ont abouti à la crise du XIVe siècle mise en scène par Umberto Eco dans " Le Nom de la rose ", est souvent décriée car on ne cesse de la mesurer à l'idéal de Thomas d'Aquin.
En présentant quinze penseurs qui se sont engagés dans ces débats brûlants de la fin du XIIIe siècle, l'auteur restitue la diversité et l'originalité de cette pensée. En effet, du cardinal Matthieu d'Aquasparta à Pierre Olivi (ou Olieu), l'enfant terrible de l'ordre des " Frères mineurs ", tous ont contribué aux débats concernant l'assimilation de la pensée d'Aristote, les rapports entre foi et raison, la critique d'une Eglise trop riche, le sens de l'histoire de l'humanité ou la défense de la pauvreté franciscaine.
Ce livre montre l'interaction de la doctrine et de l'histoire, de la théologie et de la pauvreté, des institutions et de la philosophie. Il en résulte une image contrastée et vivante où les attitudes franciscaines commandent une idée de la théologie et de la philosophie.
Alors que le suicide est dépénalisé depuis plus de deux siècles dans nos pays, inciter une personne à se supprimer ou y contribuer activement est d'ordinaire puni par la loi et réprouvé par l'éthique. Démêler ce paradoxe et rendre plus intelligible un acte qui ne le sera peut-être jamais est le but de cet ouvrage.
Qu'en ont dit les grands penseurs, des stoïciens jusqu'à saint Augustin, Thomas d'Aquin, Hume, Kant ou Émile Durkheim ? Et aujourd'hui, que peuvent nous apprendre le psychiatre et le travailleur social, le théologien et le médecin en soins palliatifs, ou encore l'économiste, qui lève ici le voile sur un tabou occidental ? Car le suicide d'une personne questionne les valeurs sur lesquelles reposent nos démocraties, comme la dignité humaine, la liberté ou la solidarité. Un livre indispensable à toute discussion raisonnable sur l'euthanasie, l'aide au suicide et la prévention d'actes suicidaires.
Auteurs : François Ansermet, Régis Aubry, Nicolas Aumonier, Jacques Bels, Dolores Angela Castelli Dransart, Thierry Collaud, André Comte-Sponville, Thomas De Koninck, Chantal Delsol, Paul H. Dembinski, Xavier Dijon, Éric Fiat, Fabrice Hadjadj, Emmanuel Housset, Philippe Lefèbvre, Bénédicte Mathonat, Georges Minois, François-Xavier Putallaz, Olivier Rey, Jacques Ricot, Bernard N. Schumacher, Henri Torrione.
Dans une démocratie moderne, tous les débats ne se jouent pas dans un même registre, car certaines questions engagent le sens ultime des valeurs démocratiques et mettent en jeu les fondements de la culture : recherche sur l'embryon humain, avortement, euthanasie, aide au suicide, droits de l'enfant.
Alors que le débat oscille sans cesse entre la haute technicité et la vulgarisation émotionnelle, ce livre se situe entre deux : il fait appel à des spécialistes qui en expliquent les enjeux de manière claire, en évitant les nouveaux dogmatismes de la pensée unique.
Encadré d'une préface du Conseiller fédéral Pascal Couchepin et d'une postface du Cardinal Georges Cottier, il éclaire aussi la difficile question de la place des Églises dans le débat démocratique, et interroge le rôle des médias.
Contribution actuelle au débat démocratique, ce livre grand public présente une véritable ambition culturelle : celle-ci est due à son objet, puisqu'il s'agit du sens de l'homme.
Jamais un tel ouvrage n'a vu le jour : associer l'aventure de la pensée à celle de la montagne, faire aimer la splendeur de la vérité par la beauté des sommets. Chacune des grandes philosophies s'y présente sous un jour inhabituel, comme une cime familière que le photographe surprend sous un angle inusité. Le style est adapté à une initiation de haute montagne : une marche d'approche agréable, puis une paroi abrupte, suivie d'une descente où le lecteur se retourne, surpris du chemin parcouru.
À travers Socrate et Sartre, Héloïse ou Édith Stein, Kant et Aristote, il découvre des contrées peu connues. Chaque penseur est abordé comme une tranche de vie, par une confidence ou un trait de caractère ; la montagne et ses lumières illustrent sa coloration particulière.
Plus qu'un livre d'images, cet ouvrage est le fruit d'une double aventure : il entraîne dans la montagne comme il engage dans la pensée. Celui qui s'y livre découvre des sommets de vérité et de beauté.
Le philosophe, le prêtre, le journaliste ! Ce qui les réunit, c'est la passion du verbe. Ce qui les distingue, c'est la parole. Ce qui les fait avancer, c'est la soif de partager, de confronter, de dire.
Durant huit ans, ils ont animé la rubrique « Les temps qui courent » du Nouvelliste, en y apportant le fruit de leurs réflexions, de leur colère, de leur espérance. Ils étaient attendus ces rendez-vous du samedi, en haut de page du quotidien. Là où le temps s'arrête un peu d'avoir tant couru.
Ce livre noue la gerbe de textes qui se réclament de l'humanisme et portent témoignage des luttes, des doutes et des certitudes, des colères et des bonheurs de trois citoyens engagés au tournant du siècle. Ils parlent de violence et de guerre, de laïcité, de politique suisse, d'Europe, de bioéthique, d'école ou de religion. Autant de regards perçants et neufs sur les grands problèmes de la société et du monde. Des coups de griffe qui se lisent d'un trait où à compte-goutte. Mais qui, tous, donnent à penser.